mardi 25 novembre 2014

Du plan « Yinon » israélien au Califat "des pervers islamistess"

Alors que les États-Unis d’une part, la France et la Turquie de l’autre, tentent de remodeler à leur façon le Levant, Alfredo Jalife-Rahme observe la continuité entre le plan d’Oded Yinon en 1982 et celui de Moshe Yaalon en 2014. Tout en soutenant les visions de l’un et des autres, Israël poursuit son propre projet de balkanisation de la région. Historiquement, Israël a toujours œuvré pour le démembrement des pays voisins.
« Les structures ethniques de la Syrie l’exposent à un démantèlement qui pourrait aboutir à la création d’un État chiite le long de la côte, d’un État sunnite dans la région d’Alep, d’un autre à Damas, et d’une entité druze qui pourrait souhaiter constituer son propre État —peut-être sur notre Golan— en tout cas avec l’Houran et le Nord de la Jordanie. (…) Un tel État serait, à long terme, une garantie de paix et de sécurité pour la région. C’est un objectif qui est déjà à notre portée. » Oded Yinon, « Une stratégie pour Israël dans les années 80 », Kivunim février 1982, traduction de Youssef Aschkar.

Durant le voyage de cinq jours qu’il a effectué aux États-Unis, Moshe Yaalon, le ministre de la Défense israélien, a affirmé à Steve Inskeep, l’animateur de l’émission Morning Edition de NPR que «  les frontières au Moyen-Orient étaient destinées à changer définitivement » [1].

M. Yaalon poursuit à la lettre le processus de balkanisation du « plan Yinon », du nom d’un ancien fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israélien [2] : « les frontières ont déjà changé » puisque le président syrien Bachar al-Assad n’est plus en mesure d’unifier son pays et qu’il « ne contrôle plus que 25% de la Syrie », ce qui crée un problème qu’Israël « devra régler ». Comme c’est triste !

De l’avis antédiluvien de M. Yaalon, il existe des pays avec une vraie histoire et d’autres pays dont les frontières ont été tracées artificiellement en 1916 par la France et la Grande-Bretagne dans le cadre des accords Sykes-Picot visant à se répartir les ruines de l’Empire ottoman.


Et le « Nouvel Israël », n’est-il pas une création des banquiers esclavagistes Rothschild et du cabinet d’avocats de Lloyd George qui plus tard deviendra Premier ministre de Grande-Bretagne ?

Après son implantation en Russie et sa persécution ultérieure en 1883, puis en 1903, le sionisme errant a caressé l’idée d’implanter « artificiellement  » des colonies exogènes dans des pays de la sphère d’influence anglo-saxone comme le Canada, l’Australie, l’Afrique orientale, la partie sud-ouest du Texas (sic !), l’Angola et l’Ouganda [3].

Le sionisme de la finance, un sionisme plus mortel que sa version irrédentiste, n’a-t-il pas déjà été, au XXIe siècle, incorporé intégralement aux pays de la sphère d’influence anglo-saxone susmentionnés grâce à la déréglementation de la mondialisation bancaire ?


Le journal israélien Haaretz a indiqué que M. Yaalon « n’a pas dit si les frontières d’Israël, qui ont aussi (sic) été fixées par les puissances occidentales à l’issue de la Première Guerre mondiale, changeront  » [4].



Abondant comme d’habitude dans le même sens, l’hebdomadaire The Economist – propriété du Financial Times, appartenant au groupe Pearson, un groupe qui contrôle la banque BlackRock, la plus grande banque d’investissement du monde dirigée par l’israélo-états-unien Larry Fink  – a affirmé que la plupart des trois millions de réfugiés syriens envisagent « la perte de leur pays » .

Le gouvernement de Bachar al-Assad contrôle 25 % de la Syrie et la majeure partie du reste se trouve aux mains des djihadistes du Califat de l’État islamique ("capitale" Rakka est aujourd’hui encerclée par l'armée syrienne). 

Il existe d’autres enclaves, à Alep, en périphérie de Damas et sur le plateau du Golan (où Israël joue la carte d’Al-Nosra), qui sont aux mains d’étranges coalitions baptisées par l’« Occident » : Armée syrienne libre (sic), Al-Nosra, Al-Qaïda ou encore l’État islamique.

Le plan de balkanisation élaboré par les Israéliens Yinon et Yaalon progresse à vitesse grand V grâce à cette chose irréelle qu’est le califat de l’État islamique, dont les tentacules s’étendent au Maghreb (la partie occidentale du monde arabe et l’Afrique du Nord) pour ce qui est de la balkanisation et qui a pour modèle la Libye.

Les djihadistes de l’État islamique ne constitueraient-ils pas l’instrument permettant de couper bien proprement le monde arabe, conformément aux plans élaborés par les fonctionnaires israéliens Yinon et Yaalon, des plans dont la portée va jusqu’au Yémen ? 

Comme pourraient le laisser croire les affirmations simplistes, ce qui n’est pas la caractéristique des subterfuges israélo-anglo-saxons, il semblerait que les avions états-uniens « se soient trompés » dans la livraison des armes destinées aux Kurdes syriens assiégés dans Kobani puisque les armes ont fini entre les mains des djihadistes de l’État islamique . Ben voyons !
Pour des raisons esthétiques, je laisse de côté la gravissime accusation du président Poutine selon laquelle « Les États-Unis font la promotion du terrorisme en finançant les djihadistes de l’État islamique  » .

La balkanisation du « Moyen-Orient élargi » et l’« Ordre nouveau » qui en découle ne seraient-ils pas la conséquence des plans du couple Yinon/Yaalon consolidés par la « formule Brzezinski/Rice/Peters/Clark/Wright » et de l’avance irrésistible de leurs djihadistes fantoches ?

Qui est l’EIIL/EI/Daesh ? A quoi sert le Califat ?

L’EIIL clame être un mouvement de libération musulman et pourtant il n’attaque jamais Israël ou ses supporteurs et au lieu de cela, ses combattants sont soignés dans des hôpitaux israéliens et reçoivent la visite, accolades comprises, de Netanyahou et consorts (  never attacks Israel or its supporters. Instead, its fighters are treated in Israeli hospitals and visited, complete with accolades, by the likes of Netanyahu).

Pourquoi l’état juif (EJ) soutiendrait-il un état islamique (EI) et vice versa ? L’EJ occupe et nettoie ethniquement la terre sainte musulmane. L’EJ a lancé une guerre totale contre le monde musulman avec le coup d’état du 11 septembre 2001. L’EJ est de toute évidence l’ennemi principal des musulmans. De fait, la lutte pour la libération de la Palestine des griffes extrémistes de l’EJ devrait être la première des priorités sur l’agenda politique de chaque musulman, la chose qui vraiment rassemble tous les musulmans de partout et ce également aux côtés des gens raisonnables de toute confession et de tout bord politique.

Et pourtant, la priorité principale de l’EI est de combattre l’axe de la résistance à l’empire que sont l’Iran, le Hezbollah et la Syrie, la résistance musulmane la plus efficace contre l’EJ. Et ils déstabilisent l’Irak au service du plan d’Oded Yinon qui est de détruire ce pays en petits morceaux.

Qu’est-ce que c’est que ce type de “mouvement de résistance musulmane” ?

C’est soit un groupe faux-drapeau, soit un ramassis d’imbéciles.. ou une combinaison des deux.

Virtuellement chaque intellectuel et universitaire musulman réputé sur Terre, ainsi que tout leader politique musulman, devrait condamner l’EI/Daesh. Pourtant, le groupe n’est pas impopulaire dans les médias sociaux et des centaines de musulmans, souvent jeunes et naïfs, se sont rendus en Irak et en Syrie pour rejoindre le groupe.

Qu’est-ce qui peut expliquer l’attrait (minimum certes) exercé par l’EI ? Les jeunes "épouses" sur terre ? les Houris du paradis d'Allah ? Les esclaves femmes et filles ? La drogue [5] ? Probablement tout cela à la fois, par la barbe du Prophète !
En réalité, ces djihadistes seraient capables de suivre Attila le Hun ou Jack l’éventreur, si l'un de ceux-ci disait “la ilaha illa-lah, Mouhamad rasoul allah” et proclamait un califat qui mettrait en place un argent de poche de 1000 pétrodollars par mois, une kalach ou un RPG, la sharia, la drogue, les esclaves sexuel(les), et la polygamie illimitée.


NOTES
[1] “Israel’s Defense Minister : Mideast Borders ’Absolutely’ Will Change”, NPR, 23 octobre 2014.
[2] “A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties (The "Yinon Plan")”, by Oded Yinon, Translation Israel Shahak, Kivunim (Israel) , Voltaire Network, 1 February 1982.« Une stratégie pour Israël dans les années 80 » extraits en français traduits par Youssef Aschkar, Réseau Voltaire.
[3] “Zionist Congress:The Uganda Proposal”, 26 août 1903, Jewish Virtual Library.
[4] http://www.haaretz.com/news/diploma...
[5] L’EI fournit 50% de l’héroïne consommée en Europe



Cette information expliquerait bien des choses, notamment l’origine des ressources financières de DAECH. Pendant que les experts du monde entier étaient focalisés sur les pipelines et le pétrole comme causes des guerres impérialistes au Moyen-Orient, la culture du pavot en Afghanistan, qui était sur le point de péricliter sous les Talibans, reprenait son essor avec l’arrivée de la coalition, faisant du pays le premier producteur mondial. Il suffit de se rappeler des deux guerres de l’opium menées contre la Chine pour mesurer l’importance de cette culture pour les anglo-sionistes et leurs complices.
La moitié de l’héroïne consommée en Europe est fournie par le groupe extrémiste Etat islamique, rapporte mercredi le Service fédéral russe de contrôle des stupéfiants (FSKN).
« Un vaste trafic d’héroïne afghane constitue la base financière de l’Etat islamique, qui assure 50% du volume total des livraisons destinées à l’Europe à travers l’Irak et certains pays africains déstabilisés, ce qui lui rapporte des revenus colossaux », indique le FSKN dans un communiqué de presse.
Dans le même temps, le trafic d’héroïne afghane via le golfe d’Aden vers l’Ethiopie, l’Erythrée, la Somalie, le Kenya et la Tanzanie a entraîné l’émergence d’un grand nombre de groupes criminels dotés de bateaux légers rapides, souligne le Service fédéral.