dimanche 22 février 2015

USA : Le viol , le viagra et la "bombe gay" comme armes de guerre

«C’est vraiment un comportement du XIXe siècle: au XXIe siècle, on n’envahit pas un autre pays sous un faux prétexte dans ses propres intérêts.»  (le Secrétaire d’Etat John Kerry lors d’une rencontre avec la presse, le 2 mars 2014). De nombreux textes professionnels de psychologie sont clairs et nets: «La projection est un mécanisme de défense qui consiste à attribuer aux autres ses propres caractéristiques ou sentiments inacceptables.»

Et aussi:
«La projection se manifeste chez les personnes normales surtout dans des moments de crise personnelle ou politique, mais on la rencontre le plus souvent chez des personnes névrotiques ou psychotiques qui fonctionnent à un niveau primaire et souffrent de troubles de la personnalité narcissiques ou au comportement limite», explique Wikipédia.


Gardant cela à l’esprit, il vaut la peine de revenir sur l’attaque de la Libye et sur l’affirmation de Susan Rice, à l’époque ambassadrice des États-Unis à l’ONU, en 2011, selon laquelle le gouvernement libyen distribuait du Viagra à ses troupes et leur donnait l’instruction d’utiliser le viol comme arme pour susciter la terreur.

Colorado Springs – L’Eldorado des violeurs de l’US Air Force
Mais antiwar.com a rapporté qu’on avait pu apprendre sur MSNBC [chaîne TV d’information en continu, NdT] que « des employés de l’armée et des services secrets avaient dit qu’il n’y avait aucun élément à l’appui des affirmations de Rice. Effectivement, de nombreux rapports faisaient état du viol comme arme, mais aucun de ces rapports ne mentionnait la Libye.»
Plusieurs diplomates ont critiqué le manque de preuves de Rice et ont suggéré qu’elle tentait «de convaincre les sceptiques que le conflit en Libye n’était pas seulement une guerre civile normale, mais que c’était beaucoup plus grave, une guerre dans laquelle Kadhafi n’hésitait pas à pousser ses troupes aux actes les plus terribles.»
Cette histoire a rappelé les innombrables mensonges racontés à propos de l’attaque lancée en 1991 par les États-Unis contre l’Irak, notamment l’histoire des soldats irakiens qui condamnaient à mort des bébés prématurés parce qu’ils volaient les couveuses. Naturellement, l’histoire avait été concoctée par une agence de publicité, Hill & Knowlton Strategies Inc., qui passait alors pour la plus grande agence au monde, et qui avait été mandatée par le gouvernement koweïtien.
En larmes, Nayirah, une aide-infirmière, avait apporté un témoignage, qui avait frappé le monde d’horreur. Mais il s’est avéré qu’elle était la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington, et qu’elle n’était ni une aide ni un témoin au Koweït. Naturellement, Amnesty International a soutenu cette fiction, ce qui lui a causé une perte de crédibilité durable. Mais, grâce à ça, comme deux décennies plus tard en Libye, le sort de l’Irak était scellé.
L’ambassadrice états-unienne Susan Rice et la conseillère en politique étrangère Samantha Power ont le mérite d’avoir convaincu le président Obama d’intervenir. A la fin avril, Rice a aussi fait pression pour une intervention en Syrie et a prétendu que le président Assad demandait le soutien de l’Iran pour réprimer les citoyens syriens. Et elle l’a promis: «Les États-Unis continueront à intervenir pour la démocratie et le respect des droits humains et des droits universels que tous les êtres humains méritent, en Syrie et dans le monde entier » (Guardian, 29 April 2011)
Quand on regarde l’état de ruines apocalyptiques dans lequel sont plongées des vies humaines et des pays entiers après les interventions non sollicitées des États-Unis pour garantir la démocratie, les droits humains et les droits universels, il y en a certainement quelques-uns qui ne font pas que pleurer en silence.
Amnesty, peut-être grillé, n’a pas seulement mis en question l’absurdité du Viagra en Libye, mais l’a nié catégoriquement. Selon Donatella Rovera, leur responsable pour les crises, qui a passé trois mois en Libye au début de la crise: «Nous n’avons trouvé absolument aucune preuve, ni la moindre victime de viol, ni médecin, qui saurait quelque chose sur des viols.»
Liesel Gerntholtz, responsable des droits des femmes auprès de Human Rights Watch, qui a aussi enquêté sur les allégations de viol, a déclaré: «Nous n’étions pas en mesure de trouver des preuves.»
La Secrétaire d’État américaine veni, vidi, vici de l’époque, Hillary Clinton, a pour sa part déclaré qu’elle était profondément préoccupée et que «le viol, l’intimidation physique, le harcèlement sexuel et ce qu’on nomme ‹tests de virginité› n’ont pas eu lieu seulement en Libye, mais dans toute la région. » Ce qui a semble-t-il ouvert la voie à de nouveaux pillages à travers toute l’Afrique, sous prétexte de démocratie , de droits humains, etc.
Luis Moreno-Ocampo, procureur à la Cour internationale de justice, est intervenu à son tour avec obéissance pour communiquer à la presse «… des informations selon lesquelles une politique de viol systématique a été pratiquée en Libye contre les opposants au régime. Visiblement, cela a été utile à celui-ci (le colonel Kadhafi) pour condamner les personnes.» Il serait bienvenu d’émettre quelques doutes quant à l’impartialité et à la précision des preuves de la CIJ.
Une semaine après le début des bombardements sur la Libye, en mars 2011, Eman al-Obeidy a fait irruption dans un hôtel de Tripoli et a raconté aux journalistes étrangers qu’elle avait été violée. Les porte-parole du gouvernement ont soutenu qu’elle avait des problèmes psychiques, qu’elle était ivre, qu’elle était une voleuse et une prostituée et qu’elle serait inculpée pour diffamation. Le monde en a fait des gorges chaudes.
En juin 2011 Mme al-Obeidy se trouvait aux États-Unis, à Boulder, au Colorado, où elle a obtenu le droit d’asile en un temps record avec l’aide de Hillary, selon des informations états-uniennes. En novembre 2014, Mme al-Obeidy, connue maintenant sous le nom d’Eman Ali, a été arrêtée pour violation de sa mesure de probation et de son sursis. C’était sa troisième incarcération. Une plainte affirmait que ses tests aux opiacés et à l’alcool étaient positifs. Le sursis portait sur un fait présumé qui se serait produit dans un bar de Boulder, où al-Obeidy avait été accusée d’avoir renversé son verre sur un client puis d’avoir lancé le verre. Le procès a été fixé au 17 février, il est possible que son statut de réfugiée lui soit retiré.
Mais revenons à la projection. Il est maintenant de notoriété publique que le Pentagone a distribué du Viagra au troupes états-uniennes depuis 1998. En une année, 50 millions de dollars ont été dépensés pour garder les troupes, disons, en érection: «Le coût aurait suffi, en gros, pour deux jets Harrier pour le corps de marines ou 45 missiles de croisière Tomahawk…»
Jusqu’en 2014, les frais extraordinaires pour ravitailler l’armée en articles pour farces et attrape ont atteint la somme astronomique de $504.816, prélevés sur les impôts des contribuables. Et $17.000 ont encore été dépensés pour des moyens supplémentaires destinés à améliorer les érections.
Le Washington Free Beacon a évalué «que le montant dépensé l’an dernier par le Pentagone pour le Viagra a offert 80.770 heures, 33 minutes et 36 secondes de performance sexuelle, étant admis que les érections ne durent pas plus de quatre heures, selon les recommandations des médecins.»
C’est sûrement tout à fait par hasard que Joachim Hagopian a publié le 14 février, le jour de la Saint Valentin, un article intitulé «Attaques sexuelles dans l’armée états-unienne – il y a plus de violeurs à l’Académie des Forces de l’air que dans toute autre université en Amérique…»
Une enquête de 2012 a révélé un nombre sans précédent de plus de «26.000 incidents de contacts sexuels non désirés, qui ont été signalés par des hommes et des femmes dans l’armée ». En outre, « … un autre officier de haut rang, chargé de la réduction des agressions, a lui-même fait l’objet d’une plainte et d’une enquête ».
L’US Air Force à Colorado Springs, écrit Hagopian «compte plus de violeurs sur le campus que tout autre université dans le pays».
Mais il semble que les planificateurs de l’armée états-unienne sont vraiment obsédés par les fonctions sexuelles et corporelles. En 1994, ils ont envisagé d’utiliser des phéromones (un stimulant hormonal) contre les troupes ennemies «… pour transformer les adversaires en amoureux transis et passionnés qui se rueraient les uns sur les autres».
«Pendant que les adversaires sont occupés à faire l’amour plutôt que la guerre…», les meilleures gars d’Amérique peuvent les tailler en pièces. Cette idiotie militaire avait été baptisée la bombe gay.

On a aussi rêvé de submerger l’ennemi de produits provoquant l’halitose (mauvaise haleine), les flatulences et les nausées. Une obsession des fonctions corporelles règne indubitablement dans l’armée, officiellement et  non officiellement.
La projection « se manifeste plus fréquemment… chez des personnalités fonctionnant à un niveau primaire. » En effet. Quand on pense que Saddam Hussein et le colonel Kadhafi, ont été traités de fous par de tels types.

Par Felicity Arbuthnot
   Source saker allemand