mercredi 12 août 2015

Comment l’Occident prépare une guerre perdue d’avance contre ses « barbares »

Si certains s’effarouchent qu’on ose parler de « guerre » en gestation, d’autres s’y préparent activement, au point qu’il sera désormais difficile d’échapper à un nouvel épisode tragique de l’histoire.Tout l’arsenal annonciateur d’une troisième déflagration mondialisée est en effet méthodiquement mis en place par les autorités du vieux monde en leur citadelle G7 assiégée :

  • lois d’exception sur le renseignement légalisant l’écoute généralisée de tous les citoyens ;
  • accords secrets verrouillant le champ de bataille économique (Tafta, loi sur le secret industriel…) ;
  • mise sous tutelle des « alliés » récalcitrants (Grèce) ;
  • persécution contre tout ce qui s’apparente à des migrants (forcément suspects, ceux-là finiront dans quelques sinistres camps qui n’oseront dire leur nom) ;
  • militarisation forcenée des forces dits « de l’ordre » contre la colère montante de la piétaille ;
  • ingérences militaires aux quatre coins de la planète et jusqu’aux confins de l’Europe (Ukraine)
  • dérapages colonialistes au Moyen-Orient (Israël), saccage de l’Afrique…
Bref, il n’y a plus guère que le chœur affolé des autruches pour s’égosiller à nier la réalité implacable de ces dangereux préparatifs guerriers.

Barricades défensives

Ce que révèle l’examen de ces multiples foyers de déflagration, c’est d’abord l’isolement des élites du vieux monde, de plus en plus coupées, non seulement d’un monde extérieur qui leur est de plus en plus hostile, mais aussi de leurs propres populations excédées par la désintégration du système censé les protéger et qu’elles — les élites — sont bien incapables de remettre sur pied (cf. les cotes de popularité désastreuses de la plupart des dirigeants occidentaux) ;
La course à la guerre de l’Empire tient aujourd’hui beaucoup plus de la barricade défensive désespérée que d’une marche offensive triomphante contre des adversaires terrassés d’avance.
Tous les fronts ouverts à ce jour en attestent :
  • déconvenues occidentales à répétition sur les sites d’interventions localisées (Irak, Afghanistan, Libye, Syrie…) ;
  • piétinements d’Israël au Moyen-Orient malgré une disproportion obscène des forces en présence ;
  • développement ultra-rapide de l’État islamique ;
  • montée en puissance, au sein même de l’Empire, d’actes de désobéissance civile (les Zad), de mouvements politiques hors système (Syriza, Podemos…), certes pénalisés par l’impréparation et la naïveté coupable de certains de leurs dirigeants (Tsipras), mais bien réels ;
  • incapacité pour les autorités en place, malgré tous leurs efforts en ce sens, de maîtriser la toile mouvante des réseaux d’Internet, armes de sabotage massif, mais aussi de mobilisation séditieuse par excellence.

Une guerre non conventionnelle

Mais au fait, où sont les ennemis à anéantir ?
Assurément la diabolisation de Poutine fait de la Russie une cible quasi idéale pour un bon vieux conflit bien traditionnel à l’ancienne. À condition d’oser employer des armes autres que de stériles frappes aériennes, ce qui n’est pas gagné. Pour l’heure, c’est bien Poutine qui a marqué tous les points, diplomatique sur la Syrie (« accord » USA-Russie de septembre 2013), politique sur la Crimée, et même aussi un brin militaire, indirectement, sur le Donbass. C’est qu’il ne suffit pas à un Empire perclus de rhumatismes de s’en remettre à des milices néonazies mercenaires pour triompher des « barbares » à ses portes, ou pire, DANS ses murs.
Le cas de la nébuleuse islamique et de ses ramifications au cœur même des sociétés occidentales atteste de ce cancer qui ronge ces dernières, sans qu’aucune de leurs forces de l’ordre en escadrons, aucune de leurs armées en bataillons, aucun de leurs diplomates en veine de coups tordus n’y puissent mais. L’ennemi est à têtes multiples, invisible, mouvant, insaisissable.
Le cas d’Internet et de ses réseaux est à ce sujet emblématique. Aucune écoute du NSA n’a empêché le moindre attentat. La mise en isolement de leurs principaux animateurs (Assange, Snowden) n’empêche pas les lanceurs d’alerte de continuer à sévir sur les Wikileaks and co. Et la « police internet anti-haine » promise par un premier ministre français en phase critique de burn-out fait juste doucement rigoler des hackers de plus en plus audacieux.

Un lent pourrissement de l’intérieur

C’est que la guerre moderne ne se déroulera probablement pas entre deux armées s’affrontant en rang ordonné de bataille, ni par des actes de gloriole de quidams n’ayant que leur chemise blanche à opposer à des chars d’assaut sur de quelconques places Tian’anmen (à la fin, c’est toujours les chars d’assaut qui gagnent), mais par un lent pourrissement de l’intérieur du vieux système, accéléré par des commandos de l’ombre redoutables. Oui, le prochain conflit mondial risque fort d’être en grande partie civil.
Aujourd’hui, c’est contre les « barbares » engendrés par lui-même sur ses propres ruines que l’Empire occidental est contraint de se battre. Et les chances d’échapper à la sordide phase militaire finale sont de plus en plus infimes. Celle qui s’annonce aujourd’hui (et que certains, de plus en plus nombreux, subissent déjà dans leur chair en différents endroits du globe) pourrait bien se précipiter quand le cœur même de l’Empire assiégé (ses bastions économique et financier en l’occurrence) cèdera.
Inutile en tout cas d’espérer ramener à la raison une bande d’oligarques Folamour corrompus jusqu’à l’os et minés par la folie suicidaire qui s’emparent des puissants lorsqu’ils pressentent leur fin. Leurs comportements de plus en plus jusqu’au-boutistes et absurdes témoignent abondamment d’un dérèglement mental irréversible. Se heurtant comme mouches contre les vitres aux poudrières par eux semées : la fin de la croissance infinie, l’épuisement des ressources énergétiques, le dérèglement climatique… Les Romains de feu l’Empire romain le savent bien : à la fin, ce sont les « barbares » qui gagnent.
Ainsi meurent les civilisations exténuées. Par développement irrésistible des métastases cancéreuses en leur sein
Nul ne sait ce que sera demain. Le monde d’avant est inéluctablement condamné à mort [1] , mais le camp des « barbares » d’en face est on ne peut plus disparate, pas toujours ragoûtant, loin de là, faut bien dire. C’est pourquoi ceux qui vivront ces moments tragiques feraient bien de s’y préparer d’arrache-pied. Car nul monde d’après un tant soit peu vivable ne sortit jamais du cervelet chancelant des autruches.
Le Yéti

[1]  Le Monde Anglo-Sioniste se meurt. Un Nouveau Monde naît

Les populations civiles paient au prix fort les ingérences occidentales : Exemples

Des militaires américains patrouillent en Irak
Des militaires américains
patrouillent en Irak
L’Irak et  la Libye ont subi une intervention militaire occidentale qui voulait faciliter l'avènement de la démocratie. Avec plusieurs années de recul, on peut évaluer leur effet, mais les résultats sont plutôt décevants.
Quand l’Occident se mêle des affaires internes d’autres pays, dans presque tous les cas, le résultat est négatif. Des pays riches et florissants à une époque plongent dans le chaos et les conflits armés, la situation politique et économique se dégrade et les civils quittent leurs pays déchirés par les guerres. RT vous présente trois exemples parlants de pays où les Etats-Unis et l’UE sont intervenus et à quoi cela a conduit.

Irak, violences incessantes

Il y a douze ans, les Etats-Unis ont envahi l’Irak au prétexte que le pays possédait de supposées armes de destruction massive. Malgré l’absence d’autorisation de l’ONU, 200 000 militaires sont entrés en Irak en mars 2003 après une campagne d’intenses frappes aériennes. Bagdad est vite tombée et Saddam Hussein a été renversé. Huit ans après, les militaires américains ont quitté l’Irak sans avoir trouvé ces fameuses armes de destruction massives qui n’existaient que dans l’imagination des autorités américaines.
Quel a été le résultat de cette intervention étrangère dans l’un des pays les plus prospères de la région à cette époque ?
La population civile est celle qui souffre le plus, comme toujours dans de telles situations de conflit. Différentes estimations font osciller le nombre de victimes civiles entre 60 000 et 200 000 morts.
Plus de deux millions d’Irakiens sont devenus réfugiés. Des milliers d’entre eux demandent l’asile à l’étranger, principalement dans les pays européens. Le pays manque cruellement de médecins qui ont fui à cause de cette crise. Après l'invasion de 2003, environ 18 000 médecins ont quitté le pays.
En 2012, on comptait seulement 84 psychiatres et 22 000 médecins pour une population de plus de 31 millions de personnes. Le taux de mortalité infantile a augmenté. Les soins de base, comme certaines vaccinations d’enfants prennent du retard. Environ 70% de la population manquent d’eau potable.
Par rapport à 2003, la corruption ne s’est pas améliorée. Selon la société Social Progress Imperative, l’Irak est le deuxième pays le plus corrompu dans le monde.
Des foyers éprouvent également des difficultés à être alimentés en électricité. Avant 2003, les Irakiens disposaient d’une alimentation électrique 16 heures sur 24 tous les jours. Cette durée n’est plus que de huit heures aujourd’hui. Alors la phrase prononcée par Barack Obama en 2013, au moment où les militaires américains quittaient l’Irak : «Nous laissons derrière nous un Irak souverain, stable et autonome» peut être qualifiée d’exagération.

Quant au terrorisme, il a commencé à prospérer après l’invasion américaine. La chute de Saddam Hussein a provoqué une déstabilisation complète du pays. Les forces de Daesh se sont créées, partiellement sur les vestiges de l’armée de Saddam Hussein. De plus, des anciens officiers irakiens forment maintenant les combattants de l’Etat Islamique. Daesh s’est déjà emparé de grandes portions du territoire irakien.

Libye, un Etat moribond

En 2011, le régime du colonel Mouammar Kadhafi a été renversé par une révolution soutenue par l’Occident, notamment la France. Depuis, le pays est plongé dans un énorme chaos politique. Ayant déposé Mouammar Kadhafi, les rebelles ont essayé de reconstruire leur démocratie mais avec une telle ardeur que maintenant les pays dispose de deux parlements. Mais ni l’un ni l’autre n’est à même s’imposer pour mettre fin à la guerre civile et aux exactions des groupes terroristes.
De plus, La Libye est devenue un point de passage pour des centaines de milliers des migrants africains illégaux qui veulent entrer en Europe.
Ce pays riche à l’époque offrait l’assurance médicale et l’éducation gratuites à sa population. Pour le moment, le système de santé publique est détruit et le chômage mine le pays. Les dégâts provoqués par les frappes aériennes de l’OTAN est estimé à 14 milliards de dollars, ce qui est supérieur à l’ensemble des dommages les pays européens au sortir de la Seconde guerre mondiale.
L’économie libyenne a subi des dommages conséquents et il faudrait des décennies la remettre à niveau. L’infrastructure pétrolière est, elle aussi, détruite. Avant le conflit, l’extraction pétrolière était de 1,6 millions de barils par jour, après le conflit elle a été divisée par huit. Pour l’instant, la production atteint près de 380 000 barils par jour. Les difficultés du secteur pétrolier libyen proviennent des combats qui ont lieu dans la province pétrolière de Cyrénaïque et du manque d’investissements.
Mais ce qui inquiète le plus l’Europe, c’est le flux ininterrompu d’immigrés clandestins qui veulent rejoindre l’UE via Libye. Selon un conseiller de l’armée nationale libyenne Salaheddin Abd al-Karim, environ cinq mille migrants illégaux arrivent en Libye chaque jour, dont 20% essaient d’entrer en Europe. Des dizaines de migrants se noient presque chaque jour en tentant de traverser la Méditerranée. Selon l’Organisation internationale pour les migrants, plus de 2 000 personnes sont décédées cette année en Méditerranée alors que près de 188 000 migrants ont réussi à rejoindre le Vieux Continent.


L’Occident cessera-t-il ses ingérences ?

Ces exemples démontrent bien que l’ingérence de l’Occident dans les affaires internes d’autres pays ne finit pas bien. Néanmoins, Washington continue sa rhétorique accusatoire. Dernier exemple en date, les accusations qui rendent responsable de l’ascension de Daesh le gouvernement syrien de Bachar Al-Assad. L’administration Obama va même jusqu’à qualifier le régime syrien de «racine de tous les maux», alors qu’hier seulement un responsable du renseignement américain a accusé, sur la base d’un rapport récemment déclassifié, les autorités américaines d’avoir sciemment fermé les yeux sur la montée en puissance alors qu’elles étaient au courant de la tournure que pourraient prendre les choses.
Par hasard, le réalisateur américain Michael Moore présentera en septembre son nouveau film Where to invade next ? (Quelle sera la prochaine invasion ?) consacré à la politique extérieure américaine. Dans son documentaire, Michael Moore examine en détail les guerres que mène Washington contre ses ennemis présumés.
Il reste à espérer que l’Occident reprendra ses esprits et préfèrera un jour la diplomatie à l’ingérence.