vendredi 16 octobre 2015

Après l’attentat contre son ambassade à Damas, la Russie introduit « Terminator » en Syrie


Après l’attentat contre son ambassade à Damas, les Russes testent « Terminator » en Syrie

Après que l’ambassade de Russie à Damas ait été frappée par deux roquettes lancées par les terroristes islamistes à partir de la périphérie de la capitale, la Russie a décidé d’introduire dans le théâtre des opérations militaires des centaines de moyens de reconnaissance avancés et des blindés Terminator.
Les moyens modernes de reconnaissance avancé servent à déterminer les coordonnées des emplacements des sites d’artillerie classiques, de lancement de missiles ou de roquettes antichars et les blindés ennemis. Ils détectent l’ouverture de feu, suivent la trajectoire du projectile, trouvent l’endroit d’où il a été tiré, et ce, dès le premier tir. Ces avant-postes mobiles sont capables de créer une carte numérique en temps réel, avec les coordonnées GPS/GLONASS des éléments du dispositif de l’ennemi. Ces données sont transmises, via des canaux reliés à des satellites de télécommunications militaires, aux bombardiers survolant la zone ou à des blindés de type Terminator et TOS-1.

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Le système de recherche d’artillerie « PRP-4A Argus » est le fruit d’un montage du radar IL120-1 et des capteurs optroniques dans le spectre infrarouge et laser sur les véhicules de combat de l’infanterie BMP-1, à la place de la tourelle.

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Les équipements combinant des capteurs et le système PRP-4A Argus couvrent un champ d’observation de 360 ​​°, et permettent de déterminer les coordonnées de l’artillerie et des véhicules blindés ennemis jusqu’à 20 km, ou des groupes de tireurs isolés jusqu’à 7 km. La mesure de distance est effectuée automatiquement par deux télémètres laser.
Les Etats-Unis ont livré à l’Ukraine en 2014, des dizaines de radars de contre-batterie AN/TPQ-48 montés sur des Humvee, similaires aux PRP-4A Argus.

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Le BMPT Terminator est un blindé sur châssis de char T-72, destiné aux missions de « nettoyage » des points de résistance ennemis dans les zones urbaines. Il est armé de quatre lance-roquettes anti-char guidées 9M120 Ataka (portée 6 km), deux canons automatiques de calibre 30 mm (cadence de tir de 200 coups/min), deux lance-grenades antichars AG-17D (600 grenades) et une mitrailleuse coaxiale PKTM de calibre 7,62 mm.

Vidéo en version complète : https://www.youtube.com/watch?v=J_pA0Or0Cqg

Terminator dispose d’un système de contrôle de tir informatisé qui intègre un canal panoramique de surveillance dans l’infrarouge du champ tactique (360°), un canal dans le spectre optique et un canal séparé de détection de systèmes de guidage de missiles antichars ennemis. Le centre de contrôle de tir dispose d’un télémètre laser et d’un système de navigation GPS / GLONASS.

La Russie teste d’autres nouvelles armes en Syrie

Selon le magazine Asian Defense News (L’hélicoptère de combat russe Mil Mi-28 est arrivé en Syrie), une nouvelle escadrille d’hélicoptères d’attaque russe, composée de 12 Mi-28 NE, vient de faire son apparition en Syrie. Dans le même temps, il a été remarqué, sur les blindés qui mènent l’action offensive dans l’Ouest et le centre de la Syrie, le nouvel équipement électro-optique russe Shtora-1. Nous avons vu également, la semaine dernière, que les russes avaient lancé, à partir de la Mer Caspienne, 26 missiles de croisière 3M-14T Kaliber qui, après avoir parcouru 1500 km, ont touché leurs cibles en Syrie.

L’hélicoptère blindé Mi-28 NE est le rival russe de l’appareil américain bien connu AH-64 D, et coûte 50 % du prix d’un avion de chasse (25 millions de dollars). L’hélicoptère a une masse maximale au décollage de 11 T, et il peut prendre à bord 2,5 tonnes d’armes. Comme armement, l’hélicoptère dispose dans son nez d’un canon mobile Cal. 30 mm (automatique guidé dans la direction de la vue de l’opérateur de l’arme). Il dispose également de 16 missiles antichars guidés, de 40 missiles S-8 ou S-13. La vitesse maximale du Mi-28 est de 320 km/h, son plafond pratique de 5.700 m et son autonomie de 1.100 km.
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L’équipage d’un Mi-28 est composé de deux membres : le pilote sur le siège arrière, et l’opérateur des systèmes d’armes, placé à l’avant. Depuis l’année dernière, la Russie a soutenu l’Irak dans la lutte contre l’EI, en lui livrant une partie des 56 hélicoptères Mi-28 commandés par ce pays qui renonce ainsi aux hélicoptères AH-64 D dont les États-Unis avaient reporté la livraison.
Dans le paragraphe suivant, nous donnons des détails sur « l’arme secrète » la plus sophistiquée qui a permis à la Russie d’assoir sa suprématie en Syrie en termes de guerre radio électronique (Electronic Warfare -EW). 
Ainsi, à la suite de mesures mises en œuvre par la guerre radio-électronique de la Russie, les rebelles islamistes «modérés» n’ont pu recevoir aucune information par satellite de leurs sponsors américains, notamment sur les mouvements de l’armée syrienne. L’armée a pu concentrer, en secret, ses troupes sur les axes Lattaquié-Idlib (Nord de Lattaquié), Lattaquié-Hama (à l’Est de Lattaquié) et Lattaquié-Homs, d’où elle a déclenché les actions offensives avec des blindés pour reprendre aux rebelles le contrôle du segment Idlib-Hama-Homs de l’autoroute M5 qui relie Damas à Alep.
Jusqu’à l’apparition de bombardements russes en Syrie, l’armée nationale syrienne avait subi de lourdes pertes infligées à ses blindés par les rebelles islamistes « modérés », armés de missiles antichar BGM-71 TOW fournis par les États-Unis.
Le Shtora-1 est un équipement russe électro-optique actif de protection des blindés, spécialement conçu pour neutraliser le principal missile antichar de la dotation de l’armée américaine, le BGM-71 TOW. La Russie a maintenant commencé à distribuer une quantité impressionnante de ce matériel à l’armée syrienne. Le Shtora-1 brouille le faisceau laser ou infrarouge du système de guidage des missiles et leur fait manquer leurs cibles. Il brouille également les télémètres laser, les empêchant ainsi d’effectuer des mesures correctes de la distance qui les sépare de leurs cibles. Cet équipement est monté sur les chars russes T-90 MS, les véhicules de combat d’infanterie BMP-3M et d’autres blindés des forces terrestres de l’armée russe.
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Chaque élément de l’équipement comporte quatre paires de capteurs infra-rouge et laser couvrant un champ de vision de 360 degrés. La détection de la source de guidage du missile antichar est déterminée avec une précision de 3 degrés. Quatre émetteurs de contre-mesures commencent à créer des impulsions dirigées de brouillage, puis, quand le système de guidage antichar est détecté, intervient le lancement des missiles de riposte.
En outre, l’équipement est doté de lance-grenades aérosol qui crée un écran opaque dans le spectre de guidage infrarouge et laser. Les grenades sont lancées à 50-70 m du blindé à protéger. Le Shtor-1 est assisté par un microprocesseur qui reçoit des informations en provenance des capteurs d’alerte et active des contremesures.

L’arme ultrasecrète qui permet à Poutine d’assoir sa suprématie dans la guerre radio électronique en Syrie ?

L’arme ultrasecrète qui permet à Poutine d’assoir sa suprématie dans la guerre radio électronique en  Syrie ?
La Russie savait dès le départ que les systèmes de surveillance aérienne et spatiale de l’OTAN étaient en mesure de contrôler toute l’activité des avions militaires russes basés en Syrie. Grâce aux avions de reconnaissance américains RC135, aux avions britanniques Sentinel R1, aux avions-radars AWACS et aux drones (avions sans pilote d’observation) Predator, déployés aux frontières de la Syrie, il est possible d’intercepter : le trafic radio sur les réseaux russes, le nombre et le type d’aéronefs, les trajectoires de vol, le type d’arme utilisé, les objectifs ciblés chez les rebelles et leur emplacement. Surtout que la plupart des groupes rebelles en Syrie sont armés et soutenus par les Etats-Unis et peuvent être avertis à temps pour chaque opération.

Les médias ont présenté longuement les types de bombardiers russes opérant en Syrie, les armes dont ils sont équipés et qu’ils utilisent pour les frappes aériennes ainsi que les résultats de ces frappes.
La plus sophistiquée, « l’arme secrète » avec laquelle les russes ont imposé leur suprématie en matière de guerre électronique (EW-Electronic warfare), reste entourée de mystère. Reste également enveloppé de mystère le redoutable système russe de collecte et de traitement de l’information. 
Ces deux catégories d’armes constituent le complexe automatisé C4I (commandement, contrôle, communication, computers, information et l’interopérabilité) que les Russes ont créé en Syrie. Il permet l’identification des cibles des bombardements et leur répartition parmi les différents types d’avions, tout en empêchant l’OTAN de découvrir quoi que ce soit du modus operandi des Russes. En l’absence d’un minimum d’informations, l’OTAN ne peut pas déclencher de contre-mesures électroniques (ECM) efficaces contre les Russes en Syrie.
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Les moyens de guerre électronique terrestres, navals et aériens que la Russie a déployés sur le théâtre des opérations militaires de la Syrie permettent de surveiller l’intégralité du spectre électromagnétique pour localiser les émetteurs de l’ennemi et les brouiller. La guerre électronique s’étend aujourd’hui au brouillage des communications, des radars et des surveillances électro-optiques. Les équipements modernes générateurs de contre-mesures, y compris dans le spectre visible, infrarouge ou laser, utilisent des moyens de surveillance électro-optiques aériens et spatiaux (IMINT) pour contrecarrer les Russes dans l’anéantissement de l’EI. Pour protéger le dispositif contre les moyens de recherche de l’OTAN, les Russes ont déployé en Syrie, plusieurs Krasukha-4. Les avions russe Su-24, Su-25, Su-34 sont équipés de conteneur de brouillage SAP-518/ SPS-171, et les hélicoptères Mi-8AMTSh avec des Richag-AV. A cela s’ajoute le navire Priazovye (de classe Vishnya), appartenant à la flotte russe de la mer Noire, qui a été déployé en mer Méditerranée, près de la côte syrienne. Ce navire est spécialisé dans le brouillage et la collecte des informations de type SIGINT et COMINT (interception de tous les réseaux de communications).
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Le Krasukha-4 est un équipement à bande large mobile, monté sur le châssis 8 X 8 de type BAZ-6910-022, qui brouille les radars de surveillance des satellites militaires, les radars au sol et aériens de type AWACS et ceux montés sur des avions sans pilote (drone). Le Krasukha-4 est le seul système capable de brouiller les satellites-espions américains de la famille Lacrosse/Onyx. Ces satellites évoluent sur orbite basse et sont équipées de SAR (Synthetic Aperture Radar) qui leur permet de pénétrer la couche de nuages ainsi que le sol ou les murs des bâtiments, avec une résolution de 20 cm.

Quelles ont été les conséquences des mesures de guerre radio électronique mises en place par les Russes en Syrie? 

L’équipement Krasukha-4 disposé sur la base aérienne russe de Hmeymim (gouvernorat de Lattaquié) crée un bouclier d’invisibilité pour les objets dans les airs et au sol avec un rayon de 300 km. Le Krasukha-4 est en mesure « d’aveugler » les radars de détection et de guidage des missiles antiaériens MIM-104 Patriot situés sur la frontière turque, et également les radars des avions de chasse F-16C turcs décollant de la base de Incirlik, concourant ainsi à créer une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de la Syrie. La base aérienne d’Incirlik se trouve non loin de la ville d’Adana, à 140 km au nord de Lattaquié.
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Sous la protection des Krasukha-4 et d’autres systèmes de brouillage, des dizaines d’avions russes n’ont pas été détectés par l’OTAN durant leur vol et leur atterrissage en Syrie, mais seulement quelques jours après qu’ils soient arrivés sur la base aérienne Hmeymim.

À la suite des mesures de guerre électronique appliquées par les Russes, les rebelles islamistes « modérés » qui étaient informés par les États-Unis à partir de 2013, sur tous les mouvements de l’armée syrienne, n’ont plus eu de données sur la concentration en secret des troupes syriennes sur l’axe Lattaquié-Idlib (Nord de Lattaquié), Lattaquié-Hama (à l’Est de Lattaquié) et Lattaquié-Homs.
Cela a permis à l’armée syrienne, appuyée par des bombardiers russes, de déclencher des actions offensives avec des blindés pour reprendre aux rebelles le contrôle du segment Idlib-Hama-Homs de l’autoroute M5 qui relie Damas à Alep.
 
Traduction Avic – Réseau International