vendredi 30 octobre 2015

Les Occidentaux : Nous changerons les frontières au Moyen-Orient !

« Le Moyen-Orient d’avant ne reviendra pas »
Le chef du renseignement extérieur français, Bernard Bajolet, a laissé entendre que des pays comme l’Irak ou la Syrie ne retrouveraient jamais leur ancienne physionomie.
« Le Moyen-Orient que nous avons connu est fini et je doute qu’il revienne », a déclaré, en anglais, le directeur de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), dans une conférence mardi sur le renseignement à laquelle participait également le directeur de la CIA John Brennan.
« La Syrie est déjà morcelée, le régime ne contrôle qu’une petite partie, environ un tiers du pays établi après la Seconde guerre mondiale », a-t-il dit, en précisant exprimer des opinions « personnelles ».
« Le nord est contrôlé par les Kurdes, et nous avons cette région centrale contrôlée par (le groupe) État islamique », a-t-il expliqué.
Et « c’est la même chose en Irak ». « Je ne pense pas qu’on en reviendra à la même situation » qu’auparavant, a-t-il ajouté, toujours en anglais.

« Le Moyen-Orient peut se stabiliser »

Le directeur de la DGSE a toutefois exprimé sa « confiance » dans le fait qu’à l’avenir, le Moyen-Orient puisse se « stabiliser à nouveau ».
Mais « selon quelles lignes, je n’en sais rien pour l’instant », a-t-il reconnu. « Dans tous les cas de figure, ce sera différent de ce qui avait été établi après la Seconde guerre mondiale ».
Le directeur de la CIA a exprimé une opinion voisine.

« Difficile d’envisager un gouvernement central dans ces pays »

« Lorsque je regarde la dévastation en Syrie, en Libye, en Irak, au Yémen, c’est difficile pour moi d’envisager un gouvernement central dans ces pays qui soit capable d’exercer un contrôle ou une autorité sur ces territoires bâtis après la Seconde guerre mondiale », a-t-il dit.
John Brennan a estimé par ailleurs qu’il était « impossible » de trouver une « solution militaire dans chacun de ces pays ».
Il ne faut pas chercher « un règlement global », mais d’abord chercher à « faire baisser la température » avec des stratégies de petits pas qui permettent de « rétablir la confiance », a-t-il suggéré.
Les deux responsables participaient à une conférence sur le renseignement, organisée par l’université George Washington dans la capitale fédérale.