jeudi 3 novembre 2016

SYRAK. Les unités de "La Mobilisation Populaire" surmonte les obstacles américains et combat à Mossoul

Quelques mois avant la bataille de Mossoul, il était clair que la scène irakienne serait la destination des forces régionales et internationales. Actuellement, les combats à Ninive revêtent un aspect militaro-politique. Pour Bagdad, il s’agit de poursuivre la lutte contre le terrorisme, mais pour Washington et Ankara, c’est l’occasion de faire passer plus d’un projet politique. Du côté syrien, la bataille d'Alep évolue favorablement, alors que des officiers égyptiens arrivent en Syrie pour s'entrainer, en réel, à la lutte anti terroriste avec leurs homologues syriens et russes.


Combattants des Unités de mobilisation populaire (Hach al-Chaabi)
Combattants des Unités de "Mobilisation Populaire" (Hach al-Chaabi)

Ainsi, l’entrée en force du Hachd al-Chaabi dans les combats à Mossoul a fait émerger plusieurs faits, selon des sources irakiennes s’exprimant au journal libanais al-Akhbar :
1- les pressions américaines rejetant la participation du Hachd al-Chaabi dans les combats.
2- le chantage turc permanent et l’intention d’Ankara de prendre part aux opérations militaires.
3- les tentatives de former de nouvelles sahwas irakiennes, sous l’instigation des partisans proaméricains de la partition fédérale du pays.
4- la séparation entre le front ouest de l’Irak et le front Est de la Syrie.
Premièrement, le refus américain de la participation du Hached al-Chaabi a exposé le Premier ministre irakien Haydar Abadi au chantage de la coalition internationale, celle-ci ayant annoncé la suspension des attaques « pour deux jours » dans le but de « consolider les exploits réalisés », juste avec l’annonce du Hached Chaabi le début de ses opérations.
Ceci a poussé Abadi à démentir « les informations liées à la suspension des opérations militaires à Mossoul ». Il a assuré que celles-ci se poursuivront jusqu’à la libération totale de Ninive.
Mais selon les sources d’al-Akhbar, Abadi demeure « l’otage du diktat US ». Sachant qu’il avait par le passé tenté d’écarter le Hached des combats à travers la réduction des salaires des bénévoles. Mais le commandement du Hached qui a tout de suite deviné ce qui se tramait a lancé tôt ses opérations militaires.
Deuxièmement, la Turquie cherche à participer aux combats à Mossoul arguant comme motif la protection des turkmènes, « une minorité turco-irakienne qu’Ankara doit défendre ».
Le dernier discours du président turc s’inscrit dans ce cadre. Erdogan avait mis en garde le Hachd al-Chaabi contre l’intimidation des civils turkmènes  dans la ville de Tal Afar, avertissant d’une riposte différente. Ceci illustre l’intention d’Ankara de répéter en Irak le scénario du «Bouclier de l’Euphrate» en Syrie ! Ainsi, les troupes turques avanceront depuis Baashiqa et s’étendront vers Tal Afar à l’Ouest, en coordination avec Washington et Bagdad.
L’objectif en est de créer une « zone tampon » sous l’égide de la Turquie,  sous prétexte de protéger la minorité turkmène.
« Mais pourquoi Ankara n’a-t-il pas combattu Daech lorsqu’il est entré dans cette région ? », se demande une source irakienne, affirmant par ailleurs que « les intérêts turcs à l’époque nécessitaient le maintien de Daech, qui faisait partie de l’agenda turc. Mais actuellement la donne sur le terrain a changé ».
Troisièmement, les projets de la fédéralisation visent à former un nouveau bouclier, « le bouclier de Ninive », dans lequel feront partie les miliciens de Daech non impliqués dans des crimes contre les Irakiens. L’objectif de ce bouclier étant d’assurer la protection des frontières de la province de l’Ouest contre le retour de Daech.
Ce que le Hached Chaabi rejette catégoriquement. Pour cette raison, il a maintenu sa décision d’aller de l’avant dans la bataille à Mossoul, et de se diriger ensuite vers la Syrie. « Cette proposition est purement américaine et les parties qui la soutiennent sont connues », indique-t-on de même source.
Quatrièmement, en ce qui concerne la séparation des deux fronts syrien et irakien : alors que le Hached Chaabi s’attache à sa mission, les Américains tentent de créer des sahwas pour laisser les deux fronts ouverts, et pour ne pas éradiquer définitivement Daech de l’Irak.
Donc, au moment où les Américains veulent embourber le Hached Chaabi dans une guerre d’usure dans le désert irakien de l’Ouest, le Hached qui est conscient des projets US est décidé à éliminer Daech de l’ouest de l’Irak, et à le traquer même en Syrie.

*Source : Al-Manar - Traduit du site al-Akhbar

Le Hashed al-Chaabi a coupé une route reliant Mossoul à la Syrie
Jaafar al-Husseini, un porte-parole du Hezbollah irakien (Harakat Hezbollah al-Nujaba),  une importante milice chiite, a affirmé que ses combattants avaient pris le contrôle d'une route reliant Mossoul à la ville syrienne de Raqqa, la capitale de facto du califat islamique. La principale ligne d'approvisionnement des jihadistes serait coupée si la nouvelle est confirmée.
Rappelons que les milices chiites ont décidé de ne pas entrer à Mossoul pour ne pas créer de problèmes intercommunautaires. Ils concentreront leurs efforts sur la ville de Tal-Afar,

Le commandant en chef de la "chambre d'opération" de  l'EI tué au nord de Mossoul

Le commandant de l'EI, connu sous le nom d'Abou Yaqoub, a été tué avec l'un de ses proches collaborateurs au cours d'une bataille dans la région d'al-Shalalat, juste au nord de Mossoul".
Les jihadistes se repliaient en groupes du flanc gauche du champ de bataille pour tenter de rejoindre  le côté oriental de Mossoul après que l'armée irakienne ait fait des progrès importants dans la région.
Plus de 2 500 militants ont été tués et blessés à l'ouest d'Alep depuis le début de la tentative dirigée par Al Nusra de briser les défenses des forces gouvernementales dans la région le 28 octobre, selon des sources dans l'armée syrienne. Considérant que la force de frappe totale déployée par la coalition Jaish al-Fatah pour l'opération était d'environ 5.000 combattants, il est clair pourquoi la coalition militante n'a pas réussi à atteindre ses objectifs militaires.

Situation à Alep

Il y aurait eu des combats entre Harakat Nour al-Din al-Zenki (les modérés qui ont coupé la tête d'un gamin palestiien , en filmant cet exploit) et Fastaqim Kama Umirt dans les quartiers de Salaheddine et Al-Ansari Mashhad dans la ville d'Alep le 2 novembre. Nour al-Din al-Zenki a pris d'assaut Fastaqim Kama Umirt et arrêté des dizaines de combattants de Fastaqim Kama  y compris leur commandant 'Istakem kma Oumrt'. Au moins un terroriste a été déclaré mort et 25 blessés à la suite des affrontements. Le conflit entre 'rebelles modérés' est apparu parce que Fastaqim Kama Umirt envisageait la possibilité de quitter Alep par les couloirs mis en place par l'armée syrienne et russe.

L'état-major russe a annoncé que le président Vladimir Poutine avait ordonné une pause humanitaire à Alep de 9h à 19h le 4 novembre.

"Considérant que nos collègues américains ont été incapables de séparer "l'opposition modérée" des terroristes, nous nous adressons directement à tous les dirigeants militants, les exhortant à cesser les hostilités et à quitter Alep avec leurs armes", a déclaré le général Valery Gerasimov, Que "Deux couloirs seront ouverts, à partir de laquelle les troupes syriennes et les armes seraient retirées." Six couloirs supplémentaires seront ouverts pour les civils.
Un groupe d'officiers égyptiens serait arrivé en Syrie le 1er novembre afin d'apprendre des conseillers militaires russes qui sont intégrés avec les troupes gouvernementales à la bataille contre les terroristes à travers le pays. Le développement a eu lieu dans le cadre de l'expansion continue de la coopération militaire entre la Russie et l’Égypte. En octobre 2016, les troupes aéroportées russes sont arrivées en Égypte pour participer à un exercice militaire conjoint avec le pays hôte. L'exercice a été nommé "Défenseurs de l'Amitié 2016"

L'ennemi de mon ennemi est mon ennemi

3 Novembre 2016 , Rédigé par Observatus geopoliticus 
  

D'abord, toutes mes excuses pour la temporaire indisponibilité du site. Ni NSA ni hacker, chers lecteurs, simplement une vulgaire histoire de renouvellement de l'abonnement et du nom de domaine. Tout est rentré dans l'ordre dorénavant.
Le nord irakien arrive à incandescence... A Mossoul, le calife Ibrahim appelle ses fidèles petits hommes en noir à résister et à ne pas se replier, ce qui pourrait indiquer des défections et un moral assez bas au sein de l'EI. Attention toutefois, l'organisation djihadiste semble plutôt très bien préparée au combat urbain qui ne saurait tarder maintenant que l'armée irakienne arrive à la limite de la ville. Baghdadi a également menacé Ankara : "Comme la Turquie est entrée sur la zone de vos opérations, attaquez-la et vengez-vous".
Ironie du sort, ses deux voeux seront peut-être très bientôt exaucés par ses ennemis chiites ! Délicieux billard à trois bandes... Les milices irakiennes sont maintenant à 15 kilomètres seulement de Tal Afar, coupant de fait chaque fois un peu plus toute possibilité de retraite à Daech. Mais s'approchant aussi dangereusement de la ligne rouge fixée unilatéralement par le sultan comme expliqué dans le dernier billet :
C'est la course des milices chiites vers Tal Afar qui le préoccupe, du moins officiellement. La raison invoquée est la protection de l'importante population turkmène de la ville, qui avait d'ailleurs fourni certains des plus hauts cadres de Daech. Derrière se cache évidemment une lutte d'influence irano-turque. Mais c'est plus globalement le futur des frontières irakiennes qui est en jeu ainsi que l'avenir de la guerre en Syrie voisine.
Toujours est-il que le sultan éructe et, comme d'habitude, menace d'intervenir, sans que l'on sache s'il est vraiment sérieux (voir cette concentration de tanks turcs à la frontière) ou si c'est un énième coup de voix dans l'eau.
Devant la menace d'intervention turque, le Premier ministre irakien ne s'est pas démonté, avertissant d'une guerre : "Nous ne voulons pas de confrontation avec eux, mais s'ils entrent en Irak, ils vont en payer le prix". Ambiance, ambiance.
Chiites vs Daech, chiites vs Turquie, Daech vs Turquie : faites vos jeux, rien ne va plus...
 Hannibal GENSERIC