mardi 7 février 2017

Janvier 2017 en quelques chiffres

Washington Report on Middle East Affairs (extraits - février 2017)*

Janvier 2017 en quelques chiffres3 nouveaux programmes de colonies ont été annoncés par Israël en janvier : le 22 janvier, le gouvernement a cité le chiffre de 566 unités dans Jérusalem occupée ; le 24 janvier, des plans pour 2500 complexes d’habitation en Cisjordanie et le 31 janvier une autorisation a été donnée pour 3000 habitations supplémentaires toujours en Cisjordanie. L’administration Trump n’a pas condamné lesdits programmes et David Friedman, choisi par Trump pour être le nouvel ambassadeur US, était le président d’un groupe collectant des fonds pour ces colonies.
137 maisons palestiniennes ont été démolies par les forces israéliennes en Cisjordanie et à Jérusalem Est, selon les chiffres des Nations Unies, déplaçant 237 personnes dont 134 enfants. Ces démolitions s’ajoutent aux 1093 mises à bas par Israël l’an dernier, le chiffre le plus élevé depuis que l’ONU enregistre ces destructions.
2 personnes ont été tuées – un Bédouin israélien et un officier de police israélien- lors d’accrochages, le 18 janvier, avec les autorités venues dans le village bédouin de Umm el Hiran avec des ordres de démolition. Le membre de la Knesset, israélo-palestinien, Ayam Odeh a été blessé au cours des affrontements. Israël détruit régulièrement des villages bédouins pour y construire des colonies pour les Juifs israéliens.
A 20 ans, le sergent israélien Elor Azaria a été reconnu coupable de meurtre par un tribunal israélien au début de janvier. En mars 2016, il avait été filmé tirant sur un Palestinien handicapé et blessé dans la ville occupée d’Hébron. Cette condamnation a été un rare moment de justice pour les Palestiniens car les soldats israéliens font rarement l’objet de condamnations sévères pour des crimes contre les Palestiniens.
56% des Américains s’opposent au transfert de l’ambassade US de Tel Aviv à Jérusalem selon un sondage conduit par l’Institut de Recherche en Politique du Moyen-Orient (Institute for Research : Middle East Policy). Trump était décidé à annoncer ce transfert dès sa première semaine à la Maison Blanche mais l’a, depuis, retardé.
31% des Démocrates sondés par le Pew Research Center en janvier disent éprouver plus de sympathie pour la Palestine que pour Israël mais 33% disent l’inverse. Ces données montrent que pour la première fois dans l’histoire de Pew que les Démocrates se partagent presque également entre les deux pays. Le sondage montre que le soutien des Républicains pour Israël est toujours aussi fort.
342 membres de la Chambre des Représentants – 233 Républicains et 109 Démocrates - ont voté en faveur d’une motion sur la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU 2334, qui condamne la politique de colonisation d’Israël. Le président Barrack Obama a refusé d’apposer son veto à la Résolution de l’ONU, d’où son adoption ce qui entraîna des critiques du lobby pro-israélien aux Etats-Unis.
41 prisonniers sont toujours dans les geôles de Guantanamo après l’échec d’Obama sur la fermeture du centre de détention comme il en avait fait la promesse. Obama a transféré 18 détenus en janvier, 10 à Oman, 5, en Arabie Saoudite, 3 aux Emirats arabes unis. Au cours des 8 années de son mandat, il a transféré 197 prisonniers de Guantanamo.
26 172 bombes ont été tirées sur sept pays par les Etats-Unis selon des estimations faites par Micah Zenko de la Conseil des Relations Etrangères (Council on Foreign Relations); la majorité d’entre elles sont tombées sur la Syrie (12 192) et l’Irak (12 095) ; les autres l’ont été sur l’Afghanistan, la Libye, la Somalie et le Pakistan. « Cette évaluation est très basse » remarque Zenko « car les chiffres précis de frappes aériennes n’existent que pour le Pakistan, le Yémen, la Libye et la Somalie » et « une seule frappe, selon la définition du Pentagone peut comprendre des bombes ou des munitions multiples »
3 attaques de drones US en janvier au Yémen ont fait 6 et 13 morts parmi les militants selon des données compilées par New America, deux d’entre elles ayant été autorisées par Trump. Selon le Directeur du National Intelligence, les Etats-Unis ont conduit 526 attaques, pour la plupart des drones au cours de la présidence d’Obama. Le gouvernement estime de 64 à 117 le nombre des personnes tuées au cours de ces frappes mais des estimations indépendantes en donnent un chiffre plus élevé. Les chiffres officiels n’incluent pas les frappes dans des « zones d’hostilité active » dont la Syrie, l’Irak et l’Afghanistan où il est connu que les frappes ont eu des conséquences dévastatrices parmi les civils.
30 Yéménites, tous civils, ont été tués le 29 janvier quand des commandos US ont effectué un raid sur des militants d’Al-Qaïda au Yémen du sud. Dans ce premier raid du mandat de Trump, parmi les victimes : Nawar al Awlaki, âgée de 8 ans, fille de Anwar al-Awlaki, qui fut l’objet d’un assassinat ciblé par drone en octobre 2011 ainsi que son fils de 16 ans, deux semaines plus tard de la même manière. Un soldat américain a aussi trouvé la mort dans cette opération que Trump a qualifié de « réussie».
1 000 enfants yéménites meurent chaque semaine de maladies décelables selon l’UNICEF et environ 2 millions souffrent de malnutrition dans ce pays pauvre et dévasté par la guerre.
1 363 civils ont été tués en Irak en janvier selon l’Iraq Body Count.
64% des Américains s’opposent au retrait des États-Unis du Joint Comprehensive Plan of Action (JCPOA) sur le nucléaire iranien selon une étude conduite par l’Université du  Maryland en décembre. 

Traduction et Synthèse : Xavière Jardez