« Ils (les Arabes) s’étonnent de vous voir dirigés par une femme. C’est qu’ils
sont des marchands d’esclaves. Ils voilent leurs femmes pour mieux les
vendre. Pour eux, la plus belle fille n’est que marchandise. Il ne faut
surtout pas qu’on la voie de trop près. Ils l’enveloppent, la
dissimulent comme un trésor volé. Il ne faut surtout pas qu’elle parle,
qu’on l’écoute. Une femme libre les scandalise, pour eux je suis le
diable. Ils ne peuvent pas comprendre, aveuglés par leur religion. »
La Kahina, cheffe résistante berbère ((566 - 693).
De nos jours, si vous êtes invités chez une famille maghrébine de tradition berbère, vous constaterez que la femme est considérée comme l'équivalente de l'homme : elle mange en même temps que lui, ne porte ni tchador ni niqab. Par contre, si vous êtes dans une famille de tradition arabe, vous constaterez que la femme est nettement inférieure. Les femmes ne seront servies qu'une fois les hommes (et les garçons) auront été rassasiés. Elles mangeront entre femmes et marmailles. Chez les paysans arabes, dans les pays où les animaux sont le seul moyen de transport, on voit l'homme qui chevauche à dos d'âne ou de chameau pendant que la femme suit derrière, à pieds, avec chèvres et moutons.
La Kahina, cheffe résistante berbère ((566 - 693).
Introduction
Paysan arabe et sa femme |
Des racines matriarcales inscrites dans la mémoire d’un peuple
Nos plus anciens ancêtres, les Berbères (en berbère Imazighen, et au singulier Amazigh) occupaient, à une certaine époque, un large territoire qui allait de
l’Ouest de la vallée du Nil jusqu’à l’Atlantique et l’ensemble du Sahara
et y fondèrent de puissants royaumes, formés de tribus confédérées.
Connus dans l’Antiquité sous les noms
de Libyens, Maures, Gétules, Garamantes ou encore Numides, ils connurent
ensuite la conquête romaine, la christianisation, l’invasion vandale,
la conquête arabe et la conversion à l’islam. De nos jours, chez
les Touareg, c’est la femme qui choisit son futur époux. Les rites de
mariages sont différents pour chaque tribu. Les familles sont soit
patriarcales ou matriarcales, selon la tribu.
La femme est l’égale de l’homme
La Kahina |
Elle gagna de
nombreuses batailles et mis en échec les musulmans pendant cinq ans.
Païenne, elle ne fut jamais mariée, eut des amants et des enfants hors
mariage. Dihya, Tadmayt ou encore Tadmut pourrait signifier tout
simplement « La belle gazelle ».
Cette cheffe de guerre unifia les tribus berbères de l’Ifrikiya : de
la Méditerranée au Sahara, de l’actuelle Tunisie jusqu’à l’actuelle
Algérie. Cette unification n’a jamais eu d’équivalent jusqu’à
aujourd’hui. En 697, elle écrase l’armée d’Ibn en Nu’man près de l’Oued
Nini, à 16 km d’Aïn al Bayda (est de l’Algérie). Les troupes imazighen
font tant de victimes que les musulmans appelèrent le lieu « Nahr Al
Bala », ce qui se traduit par « la rivière des souffrances ».
"Cinq ans pendant lesquels la Kahina règne sur toute la région.
Elle administre, elle juge, elle protège. Les guerriers et les chefs de
tribus reconnaissent ses qualités de stratège. Ils font allégeance à
cette femme immensément belle dont le regard fascine, cette cavalière
Amazigh (Amazone?) hors pair qui combat au milieu des siens, les armes à
la main. " – Gisèle Halimi.
Connue pour sa grande générosité, elle a libéré tous ses prisonniers arabes, sauf un, Yésid ou Khaled. Elle adopta ce dernier en faisant le signe de l’allaitement, selon l’ancien rite matriarcal berbère.
Il devient certainement son esclave, mais aussi son amant, et ils
tombent amoureux l’un de l’autre. Vaincue et traquée, elle se réfugie
avec ses partisans dans l’arène Romaine d’El Jem (dans l’actuelle
Tunisie), et y résista durant quatre ans. Selon la légende, elle fut
trahie par son jeune amant arabe qui la poignarda et envoya sa tête
embaumée au chef des armées ennemies.
Les amazones du chef libyen Kadhafi
Selon l’historien Diodore de Sicile, les amazones africaines
viennent de Libye. Elles avaient disparu bien avant la guerre de Troie
alors que celles de Thermodon en Asie Mineure étaient en pleine
expansion. Les Gorgones contre lesquelles avait combattu Persée étaient
elles aussi originaires de Libye.
Africa, déesse berbère et romaine de l’Afrique
Africa est un symbole -celui de l’Afrique romanisée- et une divinité féminine. Pline, dans son Histoire Naturelle nous indique qu’« en Afrique romaine personne n’entreprend rien sans avoir, au préalable, évoqué Africa ». Dans
les représentations les plus courantes, l’Afrique est représentée
coiffée de la dépouille d’un éléphant, tenant une corne d’abondance,
devant un modius de blé. Elle a aussi pour attributs le
scorpion, l’arc et le carquois. On la trouve sur le revers de certaines
monnaies, sur les pierres gravées ainsi que sur certaines mosaïques
d’Afrique romaine (voir Thysdrus). À Timgad elle était la déesse
principale du grand sanctuaire de l’Aqua Septimiana Felix où elle était adorée en tant que Dea Patria (déesse de la patrie).
Une déesse guerrière et solaire
Les
divinités guerrières des Berbères
étaient Agurzil et Ifru. Afrique dérive d’Ifru. Ifri, déesse de la
guerre, très influente en Afrique du Nord, était considérée comme la
protectrice des marchands et figurait à ce titre sur les pièces de
monnaie berbères. Pline l’Ancien écrit qu’en Afrique, personne ne
prenait de décision sans invoquer Africa (nom latin d’Ifri).
Après la conquête romaine, elle figurait toujours sur les
pièces. Afrique ou Africa provient de Ifren, Ifri est une
divinité berbère, le pluriel est Ifren. La traduction ou l’emprunt latin
nous donne Africa (Afrique) qui a été une déesse Berbère avant la
conquête des Romains. Dea Africa signifie déesse Africa et représente un
symbole à l’époque romaine. Et aussi Ifri désigne les populations
locales des Afers. Ifru symbolise les rites dans les cavernes pour
protéger les commerçants. La grotte non loin de Constantine à Guechguech
et la pièce de monnaie romaine indiquent le mythe de la
protection. Ifru était une déesse solaire et en même titre un dieu des
cavernes et protecteur du foyer. Ifru est une sorte de Vesta Berbère.
http://matricien.org/geo-hist-matriarcat/afrique/berbere/
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