Paradoxe. Le Figaro publie aujourd’hui une tribune du juge Marc Trévidic qui propose la « création d’un délit-obstacle faisant interdiction à un Français de combattre à l’étranger sans autorisation ». Si les « djihadistes » sont explicitement visés, silence est fait sur les Français volontaires dans l’armée israélienne.
Jihad en Syrie et engagement dans Tsahal : pourquoi interdire l’un et tolérer l’autre ?
Le premier site à relayer la tribune du Figaro n’est pas le moindre: le Conseil représentatif des institutions juives de France n’a pas tardé à promouvoir l’appel du juge Marc Trévidic en faveur d’une loi visant à interdire de partir « combattre » en Syrie.
Nulle surprise à constater ici que
cet organisme communautaire s’empresse de publier ce texte co-signé par
le magistrat anti-terroriste: comme l’avait souligné Panamza, Marc Trévidic est un invité du dîner annuel du Crif,
ce qui pose problème au regard du principe de l’indépendance des juges
et de la nature parfois sensible des dossiers à caractère religieux
traités dans les affaires de terrorisme.
« Je pense terrorisme, je mange terrorisme, je dors terrorisme ! », déclare d’ailleurs Marc Trévidic au quotidien La Croix. L’homme qui prône aujourd’hui une « interdiction de combattre à l’étranger sans autorisation »
était plus radical un mois auparavant. Interrogé sur Rmc, Marc Trévidic
défendait déjà la même idée mais sans préciser une quelconque forme
d’exception basée sur la délivrance d’une « autorisation »: tout départ pour « combattre à l’étranger » devait être « interdit ».
Entre cette interview sur Rmc et la
tribune du Figaro, un mois seulement s’est écoulé. Le juge a visiblement
estimé désormais nécessaire d’accorder une sorte de dérogation pour
certains types de « combattants » qui seraient « autorisés »
à partir à l’étranger. Un assouplissement qui ne devrait pas déplaire
pas à la direction du Crif dont la plupart des membres tolèrent -voire
défendent- l’engagement de Français juifs (tel le conseiller d’Etat Arno Klarsfeld) dans l’armée israélienne. Sur ce point, un récent papier étayé du webmedia Orient XXI soulignait que ces derniers vont« intentionnellement participer à l’occupation de territoires, en violation du droit international.
Mais cette démarche-là ne semble interroger personne, pas plus que les
éventuelles implications de Français dans des violations de la charte
internationale des droits de l’Homme ou du droit de la guerre. »
Par ailleurs, tandis que la France
déplore la jeunesse des combattants partis en Syrie, il faut rappeler
ici, à l’instar d’Orient XXI, qu’un programme de l’armée israélienne,
dénommé Sar-El et réalisable dès l’âge de 16 ans, a intégré 1086
citoyens français pour la seule année 2012. Ce chiffre demeure
d’ailleurs supérieur à celui des Français comptabilisés par le gouvernement Valls dans les « filières djihadistes » mais
une telle discussion, politique ou médiatique, n’est probablement pas
envisageable à court terme sur les antennes hexagonales: le thème
audacieux des « filières sionistes » ne constitue pas exactement un marronier typique de la presse française.
Remarquons, au passage, un autre élement
croustillant de la tribune du Marc Trévidic: elle est co-signée par
l’avocat Thibaut de Montbrial (un homme qui condamne
-sans rire- la « stigmatisation » des policiers par la communauté
musulmane de Trappes) mais également -et surtout- par Jean-Charles
Brisard. La plupart des médias présentent aujourd’hui ce dernier comme un « consultant international spécialiste du terrorisme ».
Léger souci: Brisard est aussi -comme le rappela incidemment Le Parisien du 20
janvier- un ancien « honorable correspondant de la DST », autrement dit
-précisa le quotidien- une « taupe » des services secrets. Cette
activité singulière, encore méconnue du grand public, était notoire
parmi les journalistes spécialisés sur les questions de police mais
largement passée sous silence. Le « consultant » a ainsi été
régulièrement convié par les médias pour défendre la version officielle
du 11-Septembre comme celle de l’affaire Merah.
Précisons ici que Brisard est à
l’intersection idéale des appareils d’Etat de Paris, Washington et Tel
Aviv. Collaborateur du contre-espionnage hexagonal et chantre de Charles Pasqua (dont il partage le même avocat: Léon-Lef Forster, ce Franco-Américain résidant en Suisse est également membre du conseil d’administration d’un think-tank dénommé American Center for Democracy et ex-chercheur auprès du Terror Finance Blog:
comme l’illustre le profil idéologique de leurs membres, ces deux
organisations sont emblématiques de ce qu’il convient factuellement de
dénommer -n’en déplaise aux apprentis censeurs- »l’américano-sionisme ».
En résumé, un juge proche d’un organisme
ultra-sioniste et un agent officieux des services secrets -également
lié à des hégémonistes israélo-américains- demandent aux
parlementaires d’interdire aux Français musulmans
de combattre en Syrie mais se taisent sur ces Français juifs qui sont
volontaires pour servir un régime « colonial » et
« ségrégationniste » pratiquant le « nettoyage ethnique » (selon les termes de Richard Falk, bête noire du Crif et rapporteur spécial de l’ONU entre 2008 et 2014).
Au mieux, c’est une farce. Au pire, une tragicomédie.
Une
association caritative juive Tsidkat-Eliaou propose de soutenir les
soldats de l’armée israélienne via des dons ; problème, les dons sont
déductibles des impôts en France, via ce système les impôts en France
financent les cadeaux fiscaux faits aux donateurs soutenant l’armée
israélienne.
Depuis
le site internet de l’association, il est possible de financer un livre
de prière à 26 € pour un soldat ou encore une pizza et de la boisson
fraîche pour 10 soldats. L’association propose par ailleurs le
financement de ventilateurs pour les soldats de Tsahal qui tuent et
massacre la population de Gaza.
Outre l’outrance de ce type d’opération humanitaire, son montage économique est scandaleux. Sur son site internet, l’association met clairement en avant le remboursement par l’État français de 66 % de la somme donnée pour soutenir l’armée israélienne. Un remboursement via déduction d’impôts possible via l’obtention d’un reçu Cerfa.La publicité est consultable sur le site de l’association : http://www.tsidkat-eliaou.org/tsahal/
Outre l’outrance de ce type d’opération humanitaire, son montage économique est scandaleux. Sur son site internet, l’association met clairement en avant le remboursement par l’État français de 66 % de la somme donnée pour soutenir l’armée israélienne. Un remboursement via déduction d’impôts possible via l’obtention d’un reçu Cerfa.La publicité est consultable sur le site de l’association : http://www.tsidkat-eliaou.org/tsahal/