jeudi 21 août 2014

Washington menace le monde

Les imprudentes et irresponsables interventions politiques et militaires de Washington en Irak, Libye et Syrie ont eu pour conséquence d’ouvrir la boîte de Pandore. Les différents groupes ethniques ou religieux qui vivaient en paix sous le règne de Saddam Hussein, Kadhafi, et Assad se massacrent les uns les autres, et un nouveau groupe, l’EIIL, est en train de créer un nouvel Etat à partir de morceaux de l’Irak et de la Syrie.
La tourmente introduite au Moyen-Orient par les régimes Bush et Obama a fait des millions de morts ou et personnes déplacées, sans parler des morts à venir. Au moment où j’écris ces lignes, 40.000 Irakiens sont bloqués au sommet d’une montagne, sans eau, attendant la mort aux mains de l’EIIL, née de l’ingérence américaine.

La réalité du Moyen-Orient est en contradiction totale avec la mise en scène de l’atterrissage de George W. Bush le 1er mai 2003 sur le porte-avions américain Abraham Lincoln, où il avait déclaré « Mission accomplie ». La mission accomplie par Washington a consisté a dévaster le Moyen-Orient et les vies de millions de personnes, et à détruire au passage la réputation de l’Amérique. Grâce au régime néoconservateur démoniaque de Bush, l’Amérique d’aujourd’hui est considérée par le reste du monde comme la plus grande menace à la paix mondiale.

L’attaque du régime Clinton contre la Serbie avait établi le schéma. Bush l’a poussé plus loin avec l’ouverte agression de Washington contre l’Afghanistan, drapée par Washington dans une phraséologie orwellienne : « Opération Liberté Durable ». [”Operation Enduring Freedom”].

Washington a apporté la ruine, pas la liberté, à l’Afghanistan. Après 13 ans passés à faire exploser le pays, Washington se retire à présent, la « superpuissance » ayant été défaite par quelques milliers de Talibans légèrement armés. Et elle laisse derrière elle un champ de ruines pour lequel Washington n’assumera aucune responsabilité.

Une autre source des troubles sans fin au Moyen-Orient est Israël, qui fait main basse sur la Palestine avec la bénédiction de Washington. En plein milieu de la dernière attaque d’Israël sur les civils de Gaza, le Congrès américain a passé des résolutions en soutien des crimes de guerre d’Israël et voté des centaines de millions de dollars pour payer les munitions d’Israël. Ici, ce que nous voyons, c’est la Grande Amérique Morale soutenant à 100 % des crimes de guerre avérés contre des gens pratiquement sans défense.

Quand Israël assassine des femmes et des enfants, Washington appelle cela « le droit d’Israël à défendre son propre pays » – un pays qu’Israël a volé aux Palestiniens – mais quand les Palestiniens usent de représailles, Washington appelle cela du « terrorisme ». En soutenant Israël, déclaré Etat terroriste par les quelques gouvernements moraux qui existent encore, et accusé de crimes de guerre par le Secrétaire Général des Nations Unies, Washington est en violation de ses propres lois contre le soutien envers des Etats terroristes.

Bien sûr, Washington lui-même est l’Etat terroriste numéro un. Par conséquent, il est illégal selon la loi américaine que Washington se soutienne lui-même. Toutefois, Washington refuse qu’aucune loi, nationale ou internationale, vienne limiter ses actions. Washington est « exceptionnel, indispensable ». Personne d’autre ne compte. Aucune loi, aucune constitution, et aucune considération humaine n’ont d’autorité pour réfréner la volonté de Washington. Dans ses prétentions, Washington surpasse le Troisième Reich.

Aussi terrifiante que soit l’audace de Washington envers le Moyen-Orient, son audace envers la Russie est encore plus grande. Washington a convaincu la Russie, un pays doté de l’arme atomique, que Washington est en train de préparer une première frappe nucléaire.

En réponse, la Russie renforce ses forces nucléaires et teste les réactions de la défense aérienne américaine. http://freebeacon.com/national-security/russian-strategic-bombers-conduct-more-than-16-incursions-of-u-s-air-defense-zones/

Il est difficile d’imaginer un acte plus irresponsable que celui de convaincre la Russie que Washington projette d’attaquer la Russie avec une première frappe préventive. L’un des conseillers de Poutine a expliqué aux médias russes les intentions de Washington de frapper les premiers, et l’un des membres de la Douma russe a fait une présentation documentée sur les intentions de Washington de frapper en premier. http://financearmageddon.blogspot.fr/2014/07/official-warning-u-s-to-hit-russia-with.html En rassemblant les preuves, j’ai pointé du doigt dans mes colonnes qu’il est impossible pour la Russie d’éviter cette conclusion.

La Chine est consciente de faire face à la même menace venue de Washington. http://yalejournal.org/2013/06/12/who-authorized-preparations-for-war-with-china

La réponse de la Chine aux plans de guerre de Washington a été de démontrer comment ses forces nucléaires seraient utilisées pour détruire les Etats-Unis, en réponse à une attaque de Washington sur la Chine.

La Chine a rendu cela public, espérant créer une opposition parmi les Américains aux plans de guerre de Washington contre elle. http://www.dailymail.co.uk/news/article-2484334/China-boasts-new-submarine-fleet-capable-launching-nuclear-warheads-cities-United-States.html

Comme la Russie, la Chine est un pays en pleine ascension qui n’a pas besoin de guerre pour réussir.

Le seul pays au monde qui a besoin d’une guerre est Washington, et c’est parce que son objectif est celui des néoconservateurs : exercer l’ hégémonie sur le monde. Avant les régimes de Bush et Obama, tous les présidents des Etats-Unis faisaient de gros efforts pour ne pas paraître agiter la menace nucléaire. La doctrine de guerre américaine prenait grand soin de limiter l’usage de ces armes à des représailles en cas d’attaque nucléaire sur son sol. La raison d’être d’une force nucléaire est de se protéger de l’usage de telles armes. Le régime irresponsable de George W. Bush a fait évoluer l’arme nucléaire vers un usage en frappe préventive, détruisant ainsi la restriction imposée sur l’usage des armes nucléaires.

La toute première ambition de l’administration Reagan était de mettre fin à la guerre froide, et, de la sorte, à la menace d’une guerre nucléaire. Le régime de George W. Bush et la diabolisation de la Russie par le régime d’Obama ont mis fin à ce réel succès du président Reagan et rendu une guerre nucléaire probable.

Quand le régime incompétent d’Obama a décidé de renverser le gouvernement démocratiquement élu d’Ukraine et d’installer un gouvernement de pantins choisis par Washington, le département d’Etat d’Obama, mené par des idéologues néoconservateurs, a oublié que les régions de l’Est et du Sud de l’Ukraine sont d’anciennes provinces russes rattachées à la République socialiste soviétique d’Ukraine par des dirigeants du parti communiste, quand l’Ukraine et la Russie faisaient partie du même pays – l’Union soviétique. Quand les larbins russophobes installés à Kiev par Washington ont démontré en paroles et en actions leur hostilité à la population russe d’Ukraine, les anciennes provinces russes ont demandé leur retour à la mère Russie. Ce n’est ni une surprise, ni quelque chose qu’on puisse reprocher à la Russie.

La Crimée a réussi à réintégrer la Russie, à laquelle elle appartenait depuis les années 1700, mais Poutine, dans l’espoir de désamorcer la guerre de propagande montée contre lui par Washington, n’a pas écouté les suppliques des autres anciennes provinces russes. En conséquence, les larbins de Washington à Kiev ont estimé avoir les mains libres pour attaquer les provinces protestataires, et ont suivi la même politique que les Israéliens en attaquant les populations civiles, les résidences civiles et les infrastructures civiles. Les médias occidentaux « presstitués » ont délibérément ignoré les faits et accusé la Russie d’envahir et d’annexer des parties de l’Ukraine. Ce mensonge est comparable à ceux du Secrétaire d’état Colin Powell à l’ONU au sujet des armes de destruction massives en Irak, sous l’égide du régime criminel de Bush, mensonges pour lesquels Colin Powell a présenté ultérieurement des excuses, en vain puisque l’Irak avait été détruit par ses mensonges.

Quand l’avion de la Malaysian Airlines a été détruit, la Russie a été accusée avant même que les circonstances ne soient connues. Les médias britanniques, en particulier, ont été les premiers à porter des accusations dès l’instant où l’on a appris que l’avion était abattu. Sur la BBC, j’ai entendu des déformations grossières de la réalité, ainsi que des mensonges flagrants sur l’American National Public Radio. Seule la propagande du Daily Mail a été pire. L’ensemble des « nouvelles » sur ce sujet a toutes les apparences d’une orchestration antérieure à l’évènement, ce qui, bien sûr, suggère l’implication de Washington.

Les morts de l’avion de ligne sont devenus très importants pour la machine de propagande de Washington. Les 290 victimes sont un grand malheur, mais ne représentent qu’une petite fraction de tous les morts que dans le même temps Israël infligeait aux Palestiniens sans déclencher une quelconque protestation de la part des gouvernements occidentaux, par opposition aux protestations des peuples occidentaux dans les rues, protestations qui ont été commodément étouffées pour Israël par les forces de l’ordre occidentales.

Washington a utilisé la destruction en vol de l’avion de ligne, dont il est probablement responsable, comme excuse pour une nouvelle série de sanctions, en faisant pression sur ses marionnettes européennes pour qu’elles se joignent aux sanctions et y ajoutent les leurs, ce que les marionnettes européennes de Washington ont fait.

Washington s’appuie sur des accusations et des insinuations et refuse de fournir les preuves des photos satellite, parce que ces photos n’accréditent pas ses mensonges . Les faits ne sauraient interférer avec la diabolisation de la Russie par Washington, pas plus qu’ils n’ont interféré avec sa diabolisation de l’Irak, de la Lybie, de la Syrie et de l’Iran.

Vingt-deux sénateurs américains imprudents et irresponsables ont déposé une résolution de loi pour « la prévention de l’agression Russe en 2014 » (Sénat US loi 2277), parrainée par le sénateur Bob Corker, qui représente parfaitement, par son ignorance et sa stupidité, la majorité des Américains ou la majorité des électeurs de l’Etat du Tennessee. Cette résolution est un acte législatif inepte visant à déclencher une guerre dont le plus probable est qu’elle ne laisserait aucun survivant. Apparemment, ces idiots d’Américains sont capables d’élire au pouvoir n’importe quel imbécile.

La certitude que la Russie est responsable du crash de la Malaysian Airlines est devenue une réalité dans les capitales occidentales, malgré l’absence du moindre petit bout de preuve à l’appui de cette affirmation. En outre, même si l’accusation était fondée, un avion vaut-il une guerre mondiale ?

La Commission de défense britannique a conclu que le Royaume-Uni, bien que ruiné et militairement impuissant, doit « se concentrer sur la défense de l’Europe contre la Russie » Les tambours des dépenses militaires, voire les tambours de guerre, sont en train de sonner et tout l’Occident s’y est mis. La Grande-Bretagne, militairement impuissante, va défendre l’Europe contre une attaque inexistante, bien qu’annoncée urbi et orbi, de l’ours Russe.

Les dignitaires militaires des Etats-Unis et de l’OTAN, ainsi que le chef du Pentagone mettent en garde contre la menace russe en s’appuyant sur de prétendues mais imaginaires concentrations de troupes russes à la frontière ukrainienne.

Selon le ministère de la Propagande occidental, si la Russie protège les populations russes en Ukraine contre une attaque militaire de Washington menée par le gouvernement fantoche de Kiev, c’est une preuve que le voyou, c’est la Russie.

La campagne de propagande de Washington a réussi à transformer la Russie en menace. Les sondages montrent que 69% des américains considèrent la Russie comme une menace, et que la confiance des Russes dans les dirigeants américains a disparu.

Les Russes et leur gouvernement observent la même diabolisation de leur pays et de leur président que celle de l’Irak et Saddam Hussein, de la Lybie et Kadhafi, de l’Afghanistan et des Talibans, juste avant les assauts militaires sur ces pays par l’Occident. Pour un Russe, la meilleure conclusion à en tirer est que Washington veut une guerre contre la Russie.

A mon avis, l’irresponsabilité et l’imprudence du régime Obama n’a pas de précédent. Jamais auparavant le gouvernement des Etats Unis, ou de n’importe quelle autre puissance nucléaire, n’avait fait autant d’efforts pour convaincre une autre puissance nucléaire qu’elle se préparait à l’attaquer. Il est difficile de concevoir un acte qui mette encore plus en danger la vie sur Terre. En effet, l’imbécile de la Maison Blanche a fait coup double, convainquant et la Russie et la Chine que Washington préparait une attaque préventive sur les deux.

Les Républicains veulent faire un procès ou démettre Obama à propos de problèmes sans conséquences, comme l’Obamacare. Pourquoi les Républicains ne mettent-ils pas Obama en accusation devant le Congrès à propos d’un problème infiniment plus grave comme celui de soumettre le monde à un risque d’apocalypse nucléaire ?

La réponse est que les Républicains sont aussi délirants que les Démocrates. Leurs dirigeants, comme John Mc Cain et Lindsay Graham, sont déterminés à ce que nous nous « dressions contre les Russes ». Partout où le regard se porte dans le paysage politique américain, nous voyons des fous, des psychopathes et des sociopathes qui ne devraient pas détenir de mandat.

Washington a abandonné la diplomatie depuis longtemps. Washington s’appuie sur la force et l’intimidation. Le gouvernement des Etats-Unis est totalement dépourvu de jugement. C’est la raison pour laquelle les sondages montrent que le reste de la planète considère le gouvernement américain comme la plus grande menace pour la paix mondiale. Aujourd’hui (8 août 2014) le Handelsblatt, le Wall Street Journal allemand, a écrit dans son éditorial signé par le rédacteur en chef:

« La tendance américaine à passer de l’escalade verbale à l’escalade militaire – par l’isolement, la diabolisation et l’attaque des ennemis – n’a pas prouvé son efficacité. La dernière grande action militaire victorieuse menée par les Etats-Unis a été celle du débarquement de Normandie [en 1944]. Toutes les autres – Corée, Vietnam, Iraq et Afghanistan – ont été des échecs flagrants. Déplacer des unités de l’Otan vers la frontière polonaise avec la Russie et envisager d’armer l’Ukraine, c’est encore compter sur des moyens militaires en lieu et place de diplomatie

Les Etats marionnettes de Washington – toute l’Europe, le Japon, le Canada et l’Australie – autorisent la menace sans équivalent de Washington sur le monde en soutenant son projet hégémonique sur la planète.



Comme l’a fait remarquer Stephen Starr sur mon site, l’emploi de seulement 10% des armes nucléaires des arsenaux américains et russes suffit à anéantir la vie sur terre.

Chers lecteurs, posez-vous la question, quand est-ce que Washington vous a raconté autre chose que des mensonges ? Les mensonges de Washington ont causé des millions de victimes. Voulez-vous être l’une d’entre elles?



Paul Craig Roberts,
www.paulcraigroberts.org, le 8 août 2014.

-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Poutine a les cartes en main pour "raisonner" l'Europe

Ce qui est incroyable dans la manière dont la Russie se trouve sur la défensive au sujet des sanctions est que c’est la Russie, et non Washington ou l’impuissante Union européenne, qui a toutes les cartes en main. Poutine peut faire s’effondrer les économies européennes et plonger toute l’Europe dans un chaos politique et économique simplement en coupant l’approvisionnement en énergie.
Poutine n’aurait pas à couper la fourniture d’énergie bien longtemps avant que l’Europe dise au revoir à Washington et trouve un arrangement avec la Russie. Plus Poutine attend et plus l’Europe a de temps pour se préparer contre la meilleure arme que les russes puissent utiliser pour résoudre pacifiquement le conflit que Washington a orchestré.
Les agressions de Washington contre la Russie ne prendront fin que si Poutine réalise que c’est lui, et non Washington, qui détient les cartes, et les joue.
Le monde en a assez de Washington, de ses mensonges à répétition, ses guerres permanentes et sa brutalité. Poutine ferait bien de méditer quelques heures en compagnie de Belisarius (*), le grand général de Justinien le Grand.
« Quand je traite avec mes ennemis », a disait Belisarius, « j’ai pour habitude de donner des conseils plutôt que d’en recevoir, mais je tiens dans une main une ruine inéluctable et dans l’autre la paix et la liberté. »
C’est précisément dans cette position que Vladimir Poutine est vis-à-vis de l’Europe. Dans une main il tient la ruine de l’Europe, et dans l’autre, la paix et la liberté dans les relations entre la Russie et l’Europe.
Il doit en appeler aux abrutis qui « dirigent » l’Europe et le leur dire.
Si Poutine ne met pas le holà et fait prendre conscience à l’Europe quels sont les enjeux, Washington aura réussi dans sa volonté de conduire le monde à la guerre, et les Américains, pour « exceptionnels et indispensables » qu’ils soient, mourront avec les autres. Si survivants il y a , ils ne peuvent être que Russes (étendue du territoire) et Chinois (nombre).

(*) Bélisaire (grec : Βελισάριος, latin : Flavius Belisarius), né vers l'an 500 aux confins de l'Illyrie et de la Thrace et mort en 565 à Constantinople, était un général byzantin. Soutien fidèle de l'empereur Justinien, il maintient l'intégrité de l'Empire romain d'Orient face aux perses et reconquiert une grande partie de l'Occident, notamment l'Italie et l'Afrique du Nord. Il débarque en Numidie à la fin de l'été 533, remporte une première victoire à la bataille de l'Ad Decimum le 13 septembre et entre dans Carthage le lendemain. Le 15 décembre, il bat une nouvelle fois les Vandales lors de la bataille de Tricamarum et cette victoire décisive conduit le roi vandale Gélimer à faire sa reddition en mars 534, l'Afrique redevenant une province byzantine.  (Wikipedia)