Sors, Satan.
Écoutez.
Vous entendez ce grondement de tôle ondulée ? On baisse le rideau de
fer. On veut isoler la Russie. Bonjour, guerre froide ? La
guerre froide, c’est le mode d’action sur l’ennemi qui mène à la
destruction de son État, souvent sans un seul coup de feu.
L’Union
soviétique, ce puissant empire rouge, a succombé à la guerre froide,
quand à la suite de la perestroïka il fut privé de ses appuis, de tous
ses symboles, de tout son sens. De l’État il demeurait une énorme
méduse, invertébrée, étalée entre trois océans. Et l’État fut pris sans
combat.
Aujourd’hui,
une agression virulente est de nouveau lancée sur la Russie. Les cibles
de l’agression sont les institutions d’État, la culture, la société,
l’économie. L’attaque principale est menée contre le Président de la
Russie. Car le président de la Russie est la pierre d’angle de l’État
russe. Que cette pierre soit ébranlée, abîmée et puis arrachée, et toute
la voûte s’effondrera. Et la tragédie de 1991 se répétera, la Russie se
trouvant dépourvue d’État.
On
trompe le président, on l’offense, on l’intimide, on le tente, on le
couvre de sirupeuse flatterie. Secrètement ou ouvertement on introduit
ses ennemis et ses opposants à ses côtés. Devant lui on plante des
objectifs factices. Moscou bouillonne de meetings, s’y ébranlent de
vociférantes « marches pour la paix ». Tout cela ayant pour finalité de
briser la volonté du président, assoupir sa vigilance, modifier son
orientation.
Le
Prince Charles compare Poutine à Hitler. Le Prince Charles n’est pas le
parasite de la société anglaise, ni un dadais insensé ni un polisson
vieilli. Il est le représentant des dynasties européennes, le
représentant de la vieille aristocratie européenne, qui aujourd’hui
surgit à nouveau des sombres abîmes de l’histoire européenne et dirige
son énergie contre la Russie.
Deux éclaireurs américains, agents de la
CIA, deux retraités fictifs, menacent Poutine d’actions terroristes.
L’un évoque un missile sol-air qui pourrait abattre l’avion
présidentiel. L’autre, menaçant Poutine, dit qu’il pourrait sortir du
Kremlin les pieds devant.
Tout récemment la chaîne Euronews à présenté
une émission montrant des soldats ukrainiens s’entraînant au tir non pas
sur des cibles habituelles, mais sur le portrait de Poutine, collé sous
celui de Hitler.
De
quoi s’agit-il ? Une curiosité, une erreur, une petite vilenie ? Non .
Dans la guerre froide contre l’État russe, on n’a pas recours uniquement
à la technologie politique, aux spécialistes en psychologie sociale.
Pas seulement aux spécialistes de la théorie de l’image ou de la théorie
du chaos. On utilise aussi des mages, des sorciers, des enchanteurs,
des magiciens, des astrologues, toute cette culture moyenâgeuse que
beaucoup, en notre siècle rationnel, considèrent insensée et obsolète.
Mais,
nous rappelant Shakespeare, nous dirons : « Il y a plus de chose sur la
terre et dans le ciel, ami Horatio, qu’il n’en est rêvé dans votre
philosophie ».
Les
tirs sur le portrait de Poutine sont les rayons des ténèbres qui se
plantent dans le président, comme l’aiguille du sorcier se plante dans
la photo de la victime, aveuglant celle-ci si l’aiguille est plantée
dans l’œil ou provoquant une attaque cardiaque quand elle se plante dans
le cœur.
Comment
défendre le président ?
Bien entendu, le service fédéral de protection
renforce son degré de vigilance. Aujourd’hui, dans les monastères et les
paroisses, on prie pour le président, essayant de l’entourer d’un cocon
de lumière impénétrable aux hostiles rayons des ténèbres, l’entourant
de la protection de la Mère de Dieu. L’acceptation de Poutine par le
peuple, son immense taux de popularité de plus de 80%, c’est une source
d’énergie de laquelle le président puise son inspiration.
Mais
le principal défenseur de Poutine, c’est l’État russe lui-même.
Pas les
institutions, ni le parlement, ni l’armée, ni les services de sécurité.
Mais cette grande substance secrète de l’histoire russe, ayant pour nom
l’État. L’État, qui en 1991, bascula dans le gouffre et fut réduit en
cendres, s’est relevé, lentement, sûrement, de plus en plus rapidement,
inébranlable et invincible dans son mouvement ascendant. Car en lui agit
le destin. Et cet État a choisi Poutine pour conduire le processus
historique en Russie. Ce n’est pas lui qui construit l’État, c’est
l’État qui le construit. Il forme sa conscience, le régit par les
décisions politiques, le mène sur le fil du rasoir, le guide au milieu
des champs de mines, à travers les récifs et les bancs de sable de la
douloureuse histoire contemporaine.
La
« marche de la paix » qui s’est déroulée à Moscou, c’est la marche des
démons, que le Christ a envoyé dans les porcs, et ceux-ci, affolés, se
sont jetés à la mer et se sont noyés, peut-être dans la Baie des
Cochons, au large des côtes cubaines.
Ecrivain,
journaliste et activiste politique, Alexandre Prokhanov est Président
du Club d’Izborsk et rédacteur en chef du magazine Zavtra. Le texte ci-dessus est son
éditorial du 24 septembre 2014, à l’occasion de la « marche pour la
paix ».
Vladimir Poutine, l’homme qui a redonné la fierté aux Russes et de l’espoir à l’humanité
En parlant de notre société russe, puisque c’est d’elle
dont il s’agit en premier lieu, il faut aborder l’aspect de la
reconnaissance pour ce qui a été fait, et ce depuis 1999. Effectivement,
avant le début du nouveau millénaire, l’avenir paraissait bien obscur
pour la très grande majorité des citoyens russes (bizarrement l’Occident
politique, lui, affirmait que tout allait « parfaitement bien » pour
nous). Depuis l’arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, bien des choses
ont changé. Aujourd’hui, plus de 85% de la population russe fait
confiance à son président (tout en ayant parallèlement l’Occident qui
crie à corps et âme qu’elle ne devrait pas). Mais rien n’y fait, les
Russes sont très globalement imperturbables aux provocations
extérieures.
Petit rappel de la réalité des années que
les politiciens occidentaux surnomment comme étant les « meilleures » de
la Russie. Les revenus de la plupart des citoyens russes courant
1990-2000 étaient tout simplement médiocres et humiliants.
Parallèlement, un groupe limité de personnages criminels s’est enrichi
en un temps record, avec la sympathie des leaders occidentaux, en
s’accaparant les ressources d’un énorme pays, le tout aux dépens de
l’écrasante majorité de leurs concitoyens, et ont rejoint la liste des
plus grands milliardaires mondiaux.
Depuis, les choses
ont radicalement évolué. En l’espace de dix ans (2000 à 2010), les
salaires moyens ont été multipliés par dix. Les retraites ont augmenté.
De même que d’autres avantages sociaux. Comme par exemple, l’allocation
fédérale mise en place pour stimuler la natalité, portant le nom de « Materinskiy kapital »(le
« capital maternel »), destiné à offrir l’équivalent de pratiquement 10
000 euros en faveur des familles russes pour chaque naissance ou
adoption à partir du deuxième enfant. Ce capital peut être utilisé par
le foyer pour divers buts : éducation des enfants, ou comme une partie
du montant nécessaire à l’achat immobilier, voire pour la construction
ou la rénovation de l’habitat… Un vrai coup de pouce pour grand nombre
de familles russes, surtout les jeunes couples.
Sur le
plan international, la Russie a tout simplement retrouvé entièrement la
place qui est la sienne. La Russie est de nouveau l’un des acteurs
majeurs dans la résolution des principales affaires internationales. La
victoire diplomatique russe en Syrie a confirmé la naissance officielle
du monde multipolaire (que certains refusent encore d’accepter en
intégralité). Cette victoire diplomatique avait empêché une attaque
occidentale contre les forces gouvernementales syriennes, bien
qu’aujourd’hui ce risque soit toujours d’actualité, à l’heure où les USA
& satellites bombardent leurs récents alliés (le pseudo Etat
islamique). Le soutien de Poutine à la volonté des habitants de Crimée
de retourner au sein de la mère patrie après le coup d’Etat néofasciste
dans l’Ukraine voisine, a définitivement renforcé le sentiment de
confiance en leur Etat de la part des citoyens russes. Sans oublier la
lutte avec succès contre toutes les formes d’extrémisme en Russie, qu’il
soit ethnique, racial ou religieux, cimentant ainsi plus que jamais le
concept d’une grande Russie multiethnique et multiconfessionnelle.
Mais
il ne faut pas oublier que la popularité du leader russe dépasse de
loin les frontières de la Russie. Sa côte de popularité est énorme au
sein des autres pays de l’ex-URSS. Il est très populaire au sein des
nations BRICS autres que la Russie (Chine, Inde, Brésil, Afrique du
Sud). Il a également un très grand nombre de supporters dans les pays
d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Fait surprenant et fort «
désagréable » pour ceux qui tentent de diaboliser constamment le leader
russe (en l’occurrence l’élite politique et le mainstream médiatique de
l’Occident), il est malgré tout également fort populaire au sein de cet
Occident. En premier lieu en Europe. Mais même l’Amérique du Nord ou
encore l’Australie comptent grand nombre de ses fans. Cette popularité
en dehors des frontières russes a ses raisons. Non seulement cela est dû
au fait que beaucoup associent Poutine à un homme fort, capable de
défendre avec ardeur les intérêts de son pays et du monde multipolaire,
mais il y a également une autre raison tout aussi importante. Celle
selon laquelle Poutine intervient désormais presque officiellement en
tant que principal faiseur de paix de la planète. Alors que les
gouvernements occidentaux, dont bien sûr en premier lieu les USA et leur
bras droit, l’OTAN, bombardent les nations aux quatre coins du monde
depuis des décennies, le tout au nom de la « paix », de la « démocratie »
et des interventions dites « humanitaires », Vladimir Poutine a prouvé
que c’est seulement en stoppant ce genre de comportements que l’humanité
pourrait alors mieux respirer. Il a également démontré qu’une autre
voie de résolution des conflits internationaux est possible, tout en
poursuivant avec succès la lutte contre le terrorisme et toute forme
d’extrémisme.
Depuis plusieurs années, Poutine est
considéré comme étant le plus influent des politiciens planétaires, y
compris même par les plus grands médias occidentaux. Mais le principal
est et restera le fait que Poutine a relevé son pays, rendant la fierté
et la dignité à son peuple. En 1999, la Russie était tout simplement
encore à genoux. En 2014, la Russie est de nouveau l’une des principales
puissances mondiales. Les Russes vivent incroyablement mieux et même
les plus grands des sceptiques le reconnaissent. Plus globalement,
l’humanité a retrouvé l’espoir qu’un groupe limité de pays « auto-élus »
faisant la « loi » partout sans exception, ne se permettront plus
d’agir de la sorte, ou du moins devront rendre désormais des comptes
s’ils poursuivent leurs crimes à l’égard des nations du monde entier. /N
Parce que Poutine a un labrador et non un rottweiler.
Malheureusement, nous approchons d’une
nouvelle période «inconfortable» de notre vie ; nous allons devoir faire
face non seulement au destin de notre pays, mais à celui de la
civilisation russe et de la culture russe tout entière.
Car celles-ci pourraient bien simplement disparaître.
La crise globale crée une situation
terrible dans laquelle le monde ne disposera plus de ressources
suffisantes. Et dans laquelle les pays riches, réalisant que leurs
poches sont insupportablement vides, regardent vers nous et voient 2% de
la population mondiale maîtriser 20% des ressources, tout en étant en
position de faiblesse militaire. Et ils nous disent, pas avec des mots,
pas directement, mais en modifiant toutes les relations avec nous, «vous
étiez notre partenaire junior, selon votre Stolypine, mais les temps
ont changé et maintenant vous serez notre fumier, sur lequel nous
croîtrons, et nos managers se chargeront de vous diriger».
Et pour cette raison, ils ont commencé à nous faire la guerre, jusqu’ici, froide : prétextant la Crimée, la crise ukrainienne, la Novorossie aussi, et des motifs plus formels, comme le Boeing malaisien, et le refus d’imposer l’homosexualité
aux enfants. Si ce n’eut été ces prétextes, c’en eut été d’autres. Ils
auraient imposé des sanctions parce que Poutine a un labrador et pas un
rottweiler.
La guerre visant à détruire la Russie
est déjà en cours.
Prennent part à cette guerre, non seulement
l’Occident (…), mais aussi à l’intérieur du pays notre propre cinquième
colonne libérale.
Dans nos relations avec nos
« partenaires », comme dit le camarade Poutine, nous devons comprendre
qu’Hitler est de retour en Europe. Non sous forme individuelle, mais
collective, c’est pourquoi on ne peut le coller au mur. (…) Nous allons
devoir mener et traverser une guerre afin de survivre. Une guerre
pénible. Afin de la traverser, nous devons comprendre clairement qui
nous sommes, ce que nous voulons et pourquoi. Sans cela, nous n’y
parviendrons pas.
Ces paroles remarquables sont de Nicolas Ouchakov :
Le monde n’est ni fini, ni précis.
Mets-le sur un piédestal
Et couvre-le de soufflets,
Afin que de glaise, il devienne pensée.
«Le monde», c’est, en premier ressort,
des personnes, la communauté, et, certainement pas en dernier ressort,
l’autorité qui dirige cette communauté. Cette autorité existe encore
dans notre pays, même si ce n’est pas comme «chose en soi», mais
seulement comme «chose pour soi», une sorte de glaise à sa façon, sur
laquelle la société devrait travailler afin de la transformer en
«pensée», «chose pour le peuple».
Un tel projet doit évidemment être
initié sous une forme correcte et positive afin que l’autorité qui
dirige «le monde», si elle le veut, comprenne de son plein gré ses
obligations.
Si d’emblée elle ne les comprend pas, il
faudra les lui expliquer par un langage plus approprié. Mais de toutes
façons, il faudra expliquer, car ce n’est pas Poutine seul qui doit
survivre, tous les autres le veulent aussi. Mais sans lui, l’aggravation
des conditions de concurrence globale menant à la guerre, ne permettra
pas, je le crains, la survie de la majorité, sans parler de progrès…
En 1986, je suis allé au Manège, pour l’exposition de I.C.Glazounov. De là je suis parti à l’armée. Je me rappelle, outre le cycle de Leningrad, injustement méconnu aujourd’hui, le tableau «le pays de Petrograd» (Petrogradskaia Storona). Un
travailleur âgé, retraité, à la moustache grise, assis sur un petit
banc, observe au delà du fleuve les fruits de son travail, les murs des
usines, la civilisation industrielle, énorme. Et d’un côté il est fier
de ce que le créateur de tout cela, c’est lui. Mais d’un autre côté il
éprouve beaucoup de tristesse, car la vie s’en est allée, et il a peu
vécu pour lui-même, pendant qu’il vivait de par ces usines.
J’espère vraiment que plus tard, dans
quinze ans, Vladimir Vladimirovich Poutine s’assiéra à son tour sur ce
même petit banc et observera la civilisation qu’il aura créée.
Et tant pis, si alors il est triste.
Car il sera vivant et nous aussi, nous vivrons, et nos petits enfants ne sauront pas qu’ils auront manqué ne pas naître.