Scandale
en Israël et aux Etats-Unis. Le quotidien Haaretz est sous le feu des
critiques depuis sa publication d'un dessin représentant le Premier
ministre israélien en kamikaze du 11-Septembre. Décryptage.
Haretz refuse de s'auto-censurer.
Hier soir, Aluf Benn, rédacteur en chef du quotidien israélien Haaretz, a publié un communiqué pour justifier la décision du journal de maintenir la mise en ligne d'un dessin controversé.
La veille, jeudi 30 octobre, le site du journal affichait cette image satirique réalisée par Amos Biderman.
Le dessin illustrait un article relatif à l'actuelle crise diplomatique
entre Washington et Tel Aviv : sous couvert d'anonymat, un responsable
de la Maison blanche avait qualifié le Premier ministre israélien de "poule mouillée".
À la suite du rédacteur en chef, le caricaturiste a tenu également à s'expliquer pour désamorcer la controverse croissante : "Le
message est que Bibi est en train de détruire, avec arrogance et
impudeur, les liens d'Israël avec les Etats-Unis et de nous conduire à
un désastre de l'ampleur du 11-Septembre".
Trop tard : dès le jour de la publication du dessin, le New York Times a rapporté plusieurs réactions indignées, notamment celles exprimées à travers Twitter. D'autres sont survenues depuis.
Un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères (actuellement dirigé par l'ultra-nationaliste Avigdor Lieberman) a évoqué une "presse de caniveau" pour désigner Haaretz.
La Ligue anti-diffamation (ADL) -une ONG américaine dirigée par l'ultra-sioniste Abraham Foxman- a demandé à Haaretz des "excuses publiques" et le "retrait" du dessin.
Le père d'une victime du 11-Septembre (Marina Gertsberg, une New-Yorkaise qui préparait son déménagement en Israël) a même été sollicité par un média juif américain pour faire connaître son accablement envers le quotidien de la gauche israélienne: "Personne
ne devrait associer Israël avec un avion lancé en direction du World
Trade Center. C'est très offensant envers les familles des victimes de
déformer les événements historiques de ce jour tragique pour attirer
l'attention sur tel ou tel commentaire politique".
Et d'ajouter cette précision singulière: "Nous savons qui étaient les auteurs : Al-Qaïda et leurs soutiens".
Vraiment?
Treize ans après le 11-Septembre, un tabou perdure à propos des attentats.
Via
Twitter, Facebook et les commentaires postés sous les nombreux articles
(surtout américains, britanniques et israéliens) relatifs à l'affaire,
deux grilles de lecture du dessin d'Haaretz émergent depuis jeudi.
* La première, évidente: pour la mouvance sioniste en général, et sa frange radicale en particulier, il est scandaleux d'assimiler le Premier ministre israélien en exercice avec un terroriste, a fortiori
un terroriste kamikaze d'Al-Qaïda. Il s'agirait là d'une offense envers
le-dirigeant-démocratiquement-élu-d'un-État-de-droit. Il ne viendra pas
à l'esprit des indignés que la dernière opération militaire
israélienne, chapeautée par Netanyahou,
puisse être comparée à du terrorisme d'État. Et aucun d'entre eux ne
s'est exprimé au sujet d'un déguisement, rapporté par la presse
internationale, à l'humour plus douteux que celui de la satire publiée
par Haaretz: en février 2013, lors d'une fête religieuse, une famille israélienne avait habillé des enfants en tours embrasées du World Trade Center.
* La seconde grille de lecture, plus subtile et teintée d'ironie:
pour les connaisseurs du dossier du 11-Septembre, voir Netanyahou
représenté en pilote du 11-Septembre ne manque pas de piquant. À travers
le monde, des centaines de milliers d'internautes ont lu, vu, partagé
ou commenté les enquêtes disponibles en ligne et relatives à la
connexion israélienne des attentats. Netanyahou, Premier ministre de
1996 à 1999, avait nommé en 1998 un proche allié pour diriger le Mossad:
Ephraïm Halévy. C'est sous la responsabilité de ce dernier que s'est
produit un incident jamais exploré par la presse française
traditionnelle mais rapporté, en détail, par plusieurs journalistes
américains -ainsi que par l'auteur de ces lignes :
Cinq Israéliens ont été arrêtés par la police du New Jersey, le 11 septembre 2001, pour avoir manifesté une joie incongrue à la vue du crash du premier avion dans le World Trade Center. Après 71 jours de détention, ils seront renvoyés à Tel-Aviv. Certains médias locaux, comme The Record, rapporteront l’incident et révéleront par la suite, telle la revue de la communauté juive new-yorkaise dénommée The Forward, que deux d’entre eux étaient des agents du Mossad sous couverture. Question : pourquoi des employés des services secrets israéliens avait-ils exprimé leur jubilation, en se prenant en photo, devant la Tour nord embrasée du World Trade Center ? Cette arrestation n’est que le sommet de l’iceberg : environ 200 Israéliens, déguisés en étudiants en art ou en vendeurs de jouets et soupçonnés d’espionnage, ont été arrêtés sur le sol américain, autour de la date du 11 septembre 2001. Plus étrange : certains d’entre eux étaient domiciliés à proximité des futurs « pirates de l’air » présumés.
Afin d'attiser le "choc des civilisations"
en vue de renforcer l'hégémonie israélo-américaine sur le Moyen-Orient,
le 11-Septembre continue d'être exploité par la mouvance sioniste
radicale -quitte à mentir effrontément comme l'a encore fait récemment Netanyahou lors d'un hommage aux victimes des attentats.
Dans le passé, l'homme était pourtant plus sincère sur le sujet.
Le jour de la tragédie, Netanyahou avait ainsi fait savoir à un reporter du New York Times que les attentats étaient "une très bonne chose" pour les relations israélo-américaines avant de se corriger, précisant que ce n’était "pas très bon mais que cela suscitera une immédiate sympathie".
En 2008, face à un public israélien, Netanyahu prendra encore moins de précautions oratoires: "Nous
bénéficions d’une chose, et il s’agit de l’attaque sur les Tours
jumelles et le Pentagone, ainsi que du combat américain en Irak".
Ironie du sort, Haaretz, aujourd'hui sous le feu des critiques et qui a tenu à réfuter -dans son communiqué- la "théorie antisémite"
de la connexion israélienne du 11-Septembre, avait précisément
contribué, à son insu, à consolider cette piste en révélant alors un
aspect important de l'affaire. Son propre rédacteur en chef, Aluf Benn,
avait d'ailleurs lui-même souligné -en décembre 2001- que la classe politique israélienne s'était réjouie du 11-Septembre en le comparant à un "miracle de Hanoucca".
Extrait de mon ouvrage (bientôt enrichi au terme de sa réédition en cours) Israël et le 11-Septembre : le grand tabou.
- L’avertissement : basés dans la ville israélienne de Herzliya, deux employés de la compagnie Odigo -selon Haaretz- ont reçu, deux heures avant les attentats, des messages électroniques faisant état, sous couvert d’anonymat, d’une attaque imminente et de grande ampleur. Spécialisée dans la messagerie filtrée, cette start-up israélienne, dirigée par Micha Macover, avait son quartier général à New York, à quelques dizaines de mètres du complexe du World Trade Center. Le porte-parole d’Odigo, Alex Diamandis, évoqua la possibilité d’une simple « coïncidence ». Un an plus tard, l’entreprise sera rachetée par Comverse, la compagnie israélienne suspectée, selon l’enquête de Carl Cameron, d’avoir servi de passerelle pour espionner les agences fédérales américaines. En 2009, lors d’une « enquête » supervisée par Christophe Deloire (ex-participant d’un colloque sur le « fascislamisme » organisé par le néo-conservateur Frank Gaffney, aujourd’hui directeur de Reporters sans frontières) et le journaliste Guillaume Dasquié (un proche collaborateur des services secrets français), le site Rue 89 de Pierre Haski tenta maladroitement – au vu des commentaires des internautes – de désamorcer l’information relative aux messages reçus par Odigo. Dans le jargon médiatique anglo-saxon, ce procédé a un nom : « To kill the story ».
Hicham HAMZA
Français : Attention ! Jérusalem veille
Le Jerusalem Post s’est félicité de l’annulation par un tribunal des
dédommagements accordés à Dieudonné par la justice. Ce jugement faisait
suite à l’annulation préventive par le ministre de la Police, Manuel
Valls, de ses spectacles début 2014.
Le même journal a en revanche répandu 6 millions de larmes sur le
jugement autorisant la diffusion des affiches “La Mafia juive”, du nom
du livre éponyme de Hervé Ryssen. Une victoire certaine que notre
compatriote a justement annoncé sur son compte Facebook.Enfin, le cas de la condamnation délirante à 3 mois de prison fermes de notre éditorialiste, Boris Le Lay.
Vague de répression mondiale
Cette répression a également touché cette semaine le Royaume-Uni où
Garron Helm, un militant nationaliste, a été arrêté et emprisonné pour
avoir écrit sur Twitter que la député juive de gauche
pro-immigrationniste Luciana Berger était… “juive” et “communiste” !
Oui, dans le pays de l’Habeas Corpus constater qu’une juive est juive et
qu’une communiste est communiste suffit à vous mener désormais en
prison. Une vaste campagne menée depuis les USA sur Twitter, a contraint le gouvernement britannique à relâcher Garron Helm.
Dans le même temps, un activiste antisioniste australien, Brendon O’Connell, a été lui aussi interpellé pour
avoir critiqué l’Etat d’Israël dans une conversation téléphonique qu’il
a enregistré et diffusé sur le net. Il a depuis été relâché, faute
d’éléments solides.
Nous sommes clairement entrés dans une nouvelle phase de répression
de ceux qui dénoncent haut et fort le rôle joué par le lobby sioniste
mondial. Le lobby est pris de panique et ne sait plus où donner de la
tête pour contenir la libération de la parole, en France, en Australie
ou en Grande-Bretagne, comme on l’a vu.
C’est trop tard, les peuples du monde entier se réveillent et ne se soumettront plus.
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