Zéon,
pour ceux qui ne le connaîtraient pas, est un artiste français de 31
ans qui habite à Paris. Il publie fréquemment des dessins et des bandes
dessinées, tout en faisant partie d’un groupe de dessinateurs français
dissidents ostracisés par les médias traditionnels. Avec d’autres
artistes, il produit des BD telles que L’Almanach pour tous.
Brandon Martinez — Depuis combien de temps faites-vous des dessins politiques ?
Zéon — J’ai réalisé mes premiers dessins sous le pseudonyme de Zéon en 2007.
Quand avez-vous pris conscience du lobby sioniste et de son influence sur la France ?
Zéon. En 2003, lorsque Dieudonné, un humoriste français, a été banni des médias officiels pour un sketch sur Israël.
Vous
avez récemment été arrêté pour avoir « offensé Israël » dans l’un de
vos dessins. Qu’en est-il de cette affaire, et quelle est l’accusation
qui pèse contre vous ?
Zéon. Le juge m’accuse de « provocation à la discrimination raciale et
religieuse par le biais de mots, images et moyens de communication
électronique offensifs », car j’ai dessiné un enfant palestinien
poignardé par une lame en forme de carte d’Israël. J’ai réalisé ce
dessin en 2009, lors du massacre de Gaza.
Beaucoup sont agacés par l’hypocrisie du gouvernement
français qui, d’un côté, se présente en champion de la liberté
d’expression suite aux caricatures contre les musulmans de Charlie
Hebdo, et de l’autre, persécute sans pitié les dissidents qui critiquent
Israël ou les juifs (des dissidents comme vous). Ce deux poids, deux
mesures est-il compris par la majorité des Français, ou bien le peuple
français est-il encore majoritairement ignorant de ces faits ?
Zéon — Une bonne partie des Français sont au courant, surtout les jeunes d’aujourd’hui, principalement dans la classe ouvrière.
Après l’attentat de Charlie hebdo, nous avons vu le régime
français mettre en application des lois liberticides qui rendent pour
ainsi dire illégale toute contestation de la politique étrangère de ce
gouvernement néoconservateur. Est-ce que ces lois auront un impact sur
des artistes tels que vous ?
Zéon — Oui, bien évidemment ! Après l’attentat de Charlie Hebdo, de
nombreuses personnes ont été accusées sur base de la loi contre l’ «
apologie du terrorisme ». Même un gosse de 8 ans a été arrêté !
Qu’est-ce que les Français pensent de l’affaire Charlie Hebdo
? De nombreuses personnes affirment qu’il s’agirait d’une mise en
scène, ou que tout du moins, on a laissé cet attentat se produire. Qu’en
pensez-vous, personnellement ?
Zéon — Pour l’instant, une vague d’émotion pèse sur le débat public,
mais cela ne peut pas durer éternellement, et la réflexion rationnelle
va refaire surface… « Vous pouvez tromper quelques personnes une fois,
mais vous ne pouvez pas tromper tout le monde tout le temps ! ».
Concernant l’attentat contre Charlie Hebdo, je ne suis pas un
spécialiste, mais à mon avis, ce genre d’attentats terroristes est le
plus souvent supervisé et contrôlé par les services secrets. Ce sont les
seuls à disposer des moyens et de la logistique nécessaires pour faire
en sorte que ces opérations aboutissent. Il y a de nombreux exemples,
comme les attentats du 11-Septembre, ou ceux de Toulouse, de Montauban…
Ils infiltrent des groupes radicaux, puis détectent et manipulent selon
leurs besoins les plus fanatiques d’entre eux pour commettre ces actes
de violence. Je crois que c’est ce qui s’est produit dans l’affaire
Charlie Hebdo.
Nous avons vu la grande marche des hypocrites peu après les
attentats, avec notamment quelques-uns des pires criminels de guerre au
monde, comme Netanyahou. Les Français ne sont-ils pas dégoûtés de voir
ce tragique événement être instrumentalisé par des politiciens pour
réduire les libertés et prendre des mesures plus belliqueuses encore au
Moyen-Orient afin de satisfaire les désirs d’Israël ?
Zéon — Si. Chaque jour, de plus en plus de gens s’éveillent et
luttent contre ce type de manipulations. C’est un gros problème pour le
régime de François Hollande. Ils essaient par tous les moyens de nous
ramener vers la seule et unique bonne façon de penser, la « pensée
unique ». Ils veulent nous faire croire que tout ce que les médias
officiels racontent est la vérité et nous diriger comme des moutons.
Quel lien entretenez-vous (si c’est le cas) avec le groupe Égalité et Réconciliation d’Alain Soral ?
Zéon — Je travaille fréquemment avec eux et leur maison d’édition,
Kontre Kulture. Par exemple, nous allons publier dans quelques jours une
petite BD : Je ne suis pas Charlie… et j’t’emmerde !, afin de répondre
avec humour à cette oligarchie qui veut nous faire choisir entre deux
camps : les Charlies ou les terroristes.
Comment les gens peuvent-ils consulter vos créations et vous apporter leur soutien ?
Zéon — Vous pouvez trouver mes dessins sur Internet ou sur mon blog :
https://zeondessinateur.wordpress.com. Pour me soutenir, vous pouvez
acquérir ma BD, Yacht People, que j’ai réalisé avec Dieudonné et Alain
Soral. Malheureusement, elle n’est disponible qu’en français, pour
l’instant… Mais nous travaillons sur un dessin animé en 3D qui sera
traduit en anglais et en espagnol.
La liberté d'expression comme outil de répression aux mains des oligarchies bourgeoises
Rarement
un concept n’a été aussi glorifié et exalté que la liberté
d’expression. Président de la République, Gouvernement, Parlement et
médias, dans une étrange communion, l’ont célébrée avec enthousiasme et
exubérance. Et pendant que la classe dirigeante prétend défendre cette
précieuse liberté, ses institutions répressives traquent, interpellent,
jugent, condamnent et parfois emprisonnent tous ceux et toutes celles
qui expriment une pensée différente ou tout simplement profèrent des
mots vite interprétés comme faisant « l’apologie du terrorisme ». Un
climat détestable règne aujourd’hui en France. Une forme de terrorisme
intellectuel et de fascisation des esprits s’installe insidieusement au
nom de la liberté d’expression. Miguel Antonio
« Les idées dominantes d’une époque n’ont jamais été que les idées de la classe dominante »
- Karl Marx
« Je
continue de prendre pour modèle de référence le « Charlie » originel :
le grand Charlie Chaplin qui ne s’est jamais moqué des pauvres »
- Schlomo Sand Les idées autres que celles du pouvoir deviennent insupportables. Seule la liberté d’expression de la classe dominante doit régner.
La bourgeoisie
est incapable de supporter une véritable liberté d’expression. Elle
adopte en permanence de nouvelles lois, de plus en plus répressives,
pour protéger sa propre liberté d’expression et partant ses propres
intérêts. Elle s’attaque directement non seulement aux actes, mais
également aux opinions (nouvel article 421- 2-5 du code pénal). Ainsi
l’emploi du terme « apologie » dans la loi du 13 novembre 2014 renvoie à
un discours, un écrit ou une opinion qui fait l’éloge ou qui glorifie
le terrorisme. La loi confond ici opinion, aussi choquante soit-elle, et
acte. Un écrit justifiant le terrorisme est assimilable à un acte
terroriste. Il s’agit donc d’une pénalisation du délit d’opinion, une
restriction à la liberté d’expression comme l’envisage la Cour
européenne des droits de l’homme. Mais au-delà de l’aspect
judiciaire, c’est la dimension politique et idéologique qui intéresse la
bourgeoisie. Il s’agit à travers la lutte contre le terrorisme de créer
un climat, un sentiment d’union nationale permettant et facilitant non
seulement de nouvelles attaques contre les libertés individuelles dont
la liberté d’expression mais également l’application de politiques
d’austérité qui ravagent aujourd’hui la France.
La liberté d’expression est une arme idéologique redoutable entre les mains de la bourgeoisie qui lui permet de mieux combattre celle des autres. Elle l’utilise pour marginaliser et réduire ses adversaires au silence tout en se présentant, paradoxalement, comme la grande protectrice de cette précieuse liberté. En définitive, la liberté d’expression est le reflet de cette lutte des classes qui déchire la société capitaliste.
Hannibal GENSERIC
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« Tous les peuples de la Terre seront enchaînés au trône d'Israël, à la suite d'une guerre mondiale atroce où les trois quarts des populations seront décimées. Il faudra trois cents ânesses pour porter les clefs du Trésor. » Le Talmud