mardi 30 juin 2015

Les Russes : Les sanctions, on se torche avec ! Poutine : on l'adore.






Un publicitaire de Sibérie vient de lancer une édition limitée, plutôt originale, de papier-toilette… Il en a envoyé quelques rouleaux aux ambassades allemande, américaine et britannique.


L’inventivité russe n’a pas de limite. Le publicitaire Kiril Koliassine, qui vit à Omsk en Sibérie, vient de lancer une édition limitée de papier hygiénique sur lequel sont inscrites les sanctions occidentales (de 2014) contre la Russie. Pour l’instant, mille exemplaires ont été fabriqués. Une pièce coûte 450 roubles, soit 4 euros.
Un rouleau du papier-toilette sur lequel est imprimé
le texte des amendements relatifs au durcissement
des sanctions européennes contre la Russie.
“Le texte imprimé sur les rouleaux correspond aux amendements de septembre 2014 sur le durcissement des sanctions relatives à l’exportation, l’importation et visant certains citoyens et entreprises russes”, explique le journal russe Rossiiskaïa Gazeta.
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Kiril Koliassine affirme avoir envoyé plusieurs exemplaires aux ambassades américaine, britannique et allemande de Moscou.

Un produit “parfaitement conforme aux normes d'hygiène”

L’emballage de chaque rouleau, une boîte soigneusement décorée des portraits de David Cameron, Angela Merkel et Barack Obama, rappelle que le produit a plutôt vocation à être offert comme souvenir. Mais son créateur tient à attester de sa qualité : “Le papier est parfaitement conforme aux normes d'hygiène et peut très bien être utilisé pour sa fonction première. Le papier, en double épaisseur, est entièrement conçu à partir de cellulose et chaque rouleau est d’une longueur de 19 mètres.”
La marque Nach Otvet (“Notre réponse”) du jeune publicitaire est en négociation avec une entreprise locale de fabrication de papier-toilette pour entrer dans leur catalogue.

Poutine : 89%  de cote de popularité. Qui dit mieux ?

Le Washington Post semble être complètement abasourdi par les derniers sondages sur l’approbation de la politique de Poutine. Voyez plutôt :
Vous pensez que les Russes sont fatigués du conflit avec l’Occident? Non, selon le taux d’approbation du président Vladimir Poutine, qui a atteint mercredi 01/07/2015 le niveau le plus élevé de tous les temps 89%. Les cotes de Poutine ont bondi de 65% en janvier 2014 à 80% deux mois plus tard, et ils ont séjourné depuis dans les 80%, selon les mesures du Centre Levada, basé à Moscou, la seule organisation de sondages indépendante en Russie. Ils ont continué à monter : en quinze ans de Poutine au pouvoir, ils ne sont jamais allés plus haut que les 89% du mois de juin. Le taux d’approbation de 89% est aussi un témoignage de la quasi-unanimité de vues quant à l’orientation actuelle de la Russie.
Le Washington Post a raison : le peuple russe soutient pleinement Poutine, en particulier si vous considérez que les 11% qui ne sont pas heureux avec lui sont en grande partie composés de communistes qui accusent Poutine d’être trop favorable aux pratiques capitalistes de l’économie de marché, de nationalistes qui pensent que le Kremlin est trop mou ou indécis à soutenir la Novorussie contre les Ukronazis et peut-être de 1% à 3% (maximum!) qui soutiennent généralement les États-Unis et l’UE, quoiqu’il arrive. Donc, en termes de confrontation actuelle avec l’empire anglo-sioniste la cote d’approbation réelle de Poutine serait de l’ordre de 97%-98%.

Qu’est-ce que cela signifie?

1. Il n’existe pas de position politique sur l’Ukraine de la part de Poutine ou même du Kremlin. Il y a une position russe sur l’Ukraine.
2. Les sanctions ont eu l’effet inverse de celui espéré : au lieu de déclencher une vague de mécontentement contre Poutine, les Russes se sont ralliés autour de lui.
3. Le message des anglo-sionistes n’a absolument aucun écho en Russie. L’Occident n’a plus aucune crédibilité, aucun attrait, aucune autorité morale ou politique. La plupart des Russes considèrent les États-Unis comme un ennemi dangereux qui essaie de soumettre la Russie et ils considèrent l’UE comme une colonie sans voix, asservie aux États-Unis.
4. La Russie ne se laissera pas impressionner. Comme je l’ai répété sur ce blog encore et encore, les Russes ne veulent pas la guerre, mais ils sont prêts pour la faire. Le pays est pleinement mobilisé, à la fois psychologiquement et matériellement. Aucun volume de menaces ou de sanctions ne va changer cela.
5. La base du pouvoir de Poutine est plus forte que jamais. Non seulement le peuple russe le soutient pleinement, mais les anti-Poutine pro-USA libéraux et démocrates (selon le sens de ces mots de Russie) sont en plein désarroi et en fuite (surtout politiquement, mais parfois littéralement).
6. Il est de plus en plus clair que si l’économie russe a souffert des sanctions et, plus encore, de la baisse des prix de l’énergie, elle a fait beaucoup mieux que prévu (y compris par le Kremlin) et que l’isolement programmé de la Russie est un échec lamentable.
7. La plupart des indicateurs semblent pointer vers la même conclusion : le régime ukronazi est à un point de rupture. Les purges ont commencé, le nombre de déserteurs est en hausse, le régime prend des décisions complètement folles (Saakachvili à Odessa), Goldman Sachs prévoit un défaut officiel sur la dette pour le 24 juillet (officieusement l’Ukraine est déjà dans une situation de défaut).
En d’autres termes, alors que la Russie est maintenant plus forte qu’à tout autre moment au cours de ce conflit, l’Ukraine n’a jamais été aussi faible. Les États-Unis n’ont plus de plan réalisable à mettre en œuvre. L’Empire a échoué à attirer la Russie dans une guerre avec l’Ukraine, les Ukrainiens ont échoué à écraser le Donbass et l’UE se fissure politiquement de toute part. Et tandis que toutes les rodomontades le long de la frontière russe ont provoqué la colère du peuple russe, elles ont complètement échoué à impressionner, encore moins à faire peur. Il semble que Poutine tienne Obama par les cojones.

Sanctions de l’UE : l’effet boomerang en chiffres

Alors, et la suite ?

Eh bien, pour l’essentiel cela dépend maintenant des États-Unis. La Russie peut maintenir cette position pendant aussi longtemps que nécessaire. En revanche, l’UE souffre économiquement et, plus encore, sur le plan politique. Si le peuple grec se soulève contre la ploutocratie anglo-sioniste et rejette son ultimatum, la crise politique résultante rendra l’UE encore plus faible. La Moldavie et la Roumanie n’ont montré aucun signe qu’elles étaient prêtes à affronter directement la Russie sur la Transnistrie, ce qui est aussi une très bonne nouvelle. Je soupçonne que certains avertissements clairs ont été donnés à l’Ouest à ce sujet par la Russie (y compris un rappel de ce qui est arrivé la dernière fois que des soldats de la paix russes ont été attaqués [en Géorgie, en 2008, NdT]). Plus les États-Unis s’entêteront dans une politique ukrainienne qui a échoué, plus les tensions à l’intérieur de l’UE augmenteront.
Minsk 2 est mort et les Ukronazis ont clairement renoncé au Donbass : ils bombardent tous les jours, ils ont coupé toutes les lignes d’approvisionnement (y compris pour l’eau et les médicaments), ils n’ont pas repris le paiement des pensions (en violation flagrante des termes de Minsk 2) et leur rhétorique politique est encore plus hostile et belliqueuse qu’auparavant.
Pourtant, il n’y a aucune façon pour les élites occidentales d’accepter cela. Ils ont investi tout leur capital politique et leur crédibilité dans une politique qui a complètement raté, et maintenant, admettre cette état de fait leur ferait perdre la face. Ainsi, tout comme la junte ukronazie à Kiev, je pense que les dirigeants occidentaux aboieront de toutes leurs forces, mais ne mordront pas, de peur que l’ours russe contre-attaque.

Laissons le mot de la fin à Vlad :



« Le monde moderne, en particulier le monde occidental, est fortement monolithique et de nombreux pays occidentaux – qu'ils veulent l’entendre ou pas – ont volontairement renoncé à une partie considérable de leur souveraineté. Dans une certaine mesure, cela est le résultat de la politique des blocs. Parfois, nous trouvons qu'il est très difficile de s’entendre avec eux sur les questions géopolitiques. Il est difficile de parvenir à un accord avec des gens qui murmurent même dans leur propre maison de peur d'être surpris par les Américains. Ce n’est pas une blague ou une façon de parler. »
Vladimir Poutine