Fin mai 2014 est paru un documentaire de Maria
Poumier sur l’attentat de l’AMIA du 8 juillet 1994 à Buenos Aires, cas
d'école méconnu de terrorisme d'état sous fausse bannière. A ce jour,
seuls deux documentaires avaient été consacrés à cet événement ; non
traduits, focalisés sur la politique intérieure argentine, et
régulièrement éliminés de la toile, ils n’étaient guère accessibles au
grand public francophone et anglophone. D’où l’intérêt de ce
documentaire de 58 minutes distribué gratuitement sur internet, sous
titré en français et en anglais, et intitulé « AMIA REPETITA ».
Pour visionner ce documentaire dans son intégralité, consulter ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=YfI5pcXAbaE
Pour les besoins de son documentaire, Maria Poumier a rencontré et
interrogé des témoins, et des personnalités liées à l’affaire ou qui
l’ont étudié : les enquêteurs Carlos de Napoli et Juan José Salinas, les
journalistes Stella Calloni, Nestor Gorojovski, Raul Kolman et Hugo
Presman, les avocats Adrian del Bor, Gabriel Fernandez, Juan Gabriel
Labake, et Alejandro Olmos Gaona, une « mère de mai » Nora Cortinas,
l’ingénieur Jose Petrosimo, les universitaires Fernando Estecho et James
H Fetzer, l’écrivain Jorge Rachid, le président du Popular Partido
Miles Luis d’Elia, le témoin Juan Carlos Alvarez, le consultant en
relations internationales Adrian Salbuchi, l’ancien attaché culturel de
l’ambassade d’Iran Mohsen Rabbani, accusé d’être le planificateur de
l’attentat, le journaliste d’investigation Thierry Meyssan.
L’AMIA (Association Mutuelle Israélo Argentine) est une
organisation de la communauté juive d’Argentine, laquelle communauté est
la plus nombreuse d’Amérique du sud avec 240000 représentants. A
l’époque, l’affaire avait été présentée par les autorités argentines
(présidence de Carlos Menem), comme un attentat à la voiture piégée
fomenté par l’Iran, avec des complicités argentines. Plusieurs Iraniens
et Argentins avaient été arrêtés ou inculpés dans la foulée. S’était
ensuivi un refroidissement des relations entre les deux pays, pourtant
excellentes depuis un siècle.
L’attentat, qui a fait 85 morts et 230 blessés, est le plus
important et le plus meurtrier jamais perpétré sur le sol argentin. Il
est survenu un an et demi après un attentat similaire contre l’ambassade
d’Israël, qui avait fait 29 morts et 242 blessés.
Cette affaire a connu plusieurs rebondissements
judiciaires, et, 20 ans après les faits, n’est pas encore entièrement
résolue (voir références en fin d’article). Officiellement, la
responsabilité exclusive de l’Iran continue d’être retenue, un juge
argentin accusant formellement, par exemple, en octobre 2006, le
gouvernement iranien et le Hezbollah d’être les auteurs de l’opération
terroriste, responsabilité que l’Iran a toujours niée, et qui n’est
aujourd’hui plus prise au sérieux par aucun historien indépendant.
Résumé du documentaire de Maria Poumier
Le documentaire de Maria Poumier, à défaut de faire la
lumière définitive sur cet événement, apporte de nombreux éléments
mettant à mal la version gouvernementale, et pointant de façon accablante
la plus que probable responsabilité de l’état d’Israël dans la
planification et la mise en œuvre de cet attentat. Voici quelques unes
des irrégularités, anomalies et mensonges qu’elle relève.
Au moment de l’attentat les dirigeants de l’AMIA avaient
été invités avec ceux du DAIA (l’équivalent du CRIF en France et de
l’AIPAC aux USA), avaient tous été invités par la radio juive JAI dans
un bar situé à 100 mètres de l’AMIA, si bien qu’aucun d’entre eux ne
figure sur la liste des 85 victimes.
Les deux attentats ont été effectués à la voiture piégée,
mais on n’a jamais trouvé d’indice crédible allant dans ce sens. Dans le
cas de l’AMIA, on n’a retrouvé ni cratère, ni débris du véhicule, ce
qui est toujours le cas lors de ce genre d’attentats.
Pour expliquer l’absence visible de cratère, le commandant
Laborda a affirmé qu’il y avait tellement d’explosifs que la voiture
avait été enterrée trois mètres sous terre. Quand on lui a demandé s’il
était prévu de creuser pour retrouver la carcasse, il a répondu :
« c’est inutile, on a la preuve ». L’homme avait commencé par évoquer
l’hypothèse d’une explosion interne, et 48 heures après s’était rangé à
la théorie de la voiture piégée, pour n’en plus démordre par la suite.
Peu après l’attentat, Laborda prendra sa retraite, pour être embauché
par la DAIA en tant qu’expert.
Alors que dans un attentat à la voiture piégée on retrouve
environ 30% du véhicule et des parties relativement épargnés comme le
châssis, dans les décombres de l’AMIA on a retrouvé que 6% de véhicule,
correspondant qui plus est à deux véhicules distincts.
A l’AMIA, la pose d’explosifs aurait été facilitée par le
fait que le bâtiment était en travaux à ce moment-là. De lourds sacs
entraient et sortaient continument du bâtiment. Cela a pu faciliter
l’entrée et la pose d’explosifs à l’intérieur du bâtiment. Même cas de
figure pour l’ambassade israélienne un an et demi plus tôt.
Dans les deux cas, l’hypothèse de la voiture piégée a été
soufflée aux autorités argentines par Rony Gordny le chef de la sécurité
de l’ambassade d’Israël, du Shin Beth, lesquelles l’ont aussitôt
reprise telle quelle sans le moindre débat, et contre toute évidence.
Lors du premier attentat, l’hypothèse de la voiture piégée avait été
adoptée simplement parce que l’homme avait assuré à la police :
« Laissez tomber l’hypothèse de l’explosion, je m’y connais, je suis sûr
qu’il s’agit d’une voiture piégée ». Fait troublant, l’homme avait
miraculeusement échappé à l’explosion en déplaçant une importante
réunion de l’ensemble des chefs du Shin Beth l’Amérique du sud à l’hôtel
Sheraton 15 minutes avant l’explosion de l’ambassade. En plus d’être
extraordinairement chanceux comme les dirigeants de l’AMIA un an et demi
plus tard, Rony Gordny semble en effet avoir une certaine expérience
des attentats à l’explosif ou à la voiture piégée.
La responsabilité de l’Iran est évoquée une heure seulement
après les attentats par la chaine Canal 9, et c’est l’unique piste qui
sera retenue, en dépit de nombreuses évidences pointant une
responsabilité israélienne. Le conseiller culturel de l’ambassade
d’Iran, Mohsen Rabbani, interrogé dans la partie III du documentaire,
sera accusé d’avoir planifié les attentats.
Un combattant du Hezbollah est rapidement identifié et
nommé comme le kamikaze, mais sa famille apprenant la nouvelle téléphone
aux chaines de télévision pour dire qu’il est vivant et travaille au
Liban.
C’est le seul attentat de cette envergure attribué à l’Iran
au cours du XXème siècle, alors que les services israéliens ont de
nombreuses actions de cette envergure à leur actif. On peut penser à
l’attentat de l’hôtel King David de Jérusalem en 1946, qui fit 250
morts, et participait d’une stratégie la tension visant à pousser au
départ l’Angleterre, pour laisser les coudées franches aux sionistes
face aux Palestiniens.
Les pompiers arrivés sur place (AMIA) ont évoqué d’abord d’une explosion à l’intérieur de l’immeuble.
La version officielle a retenu que la voiture piégée était
une camionnette Traffic. Or, parmi les douze témoins présents sur les
lieux au moment de l’explosion, aucun n’a constaté la présence ou
l’irruption d’un tel véhicule. Ils en auraient forcément rendu compte
puisque selon la version officielle, l’explosion a été déclenchée devant
l’ambassade, au niveau du trottoir.
Si la « camionnette » avait bien explosé en cet endroit,
comment expliquer que le bâtiment ait été entièrement détruit, alors que
le bâtiment de l’autre côté de la rue était très faiblement endommagé
en comparaison ?
Parmi les témoignages, certains éléments troublants n’ont
pas été retenus ou pris en compte. L’un affirme par exemple avoir vu un
homme dans une voiture déclencher l’explosion avec un détonateur. Un
autre a croisé, quelques minutes après l’explosion, un homme au
comportement bizarre sur le lieu de l’attentat. Il manipulait des
débris. Le témoin s’approchant et lui demandant s’il est un policier ou
un agent, il ne lui est rien répondu, puis pressé par une nouvelle
question l’homme répond « c’est soit une Renaud blanche soit une
Traffic ».
L’un des principaux suspects inculpés, Carlos Telleldin,
qui aurait fourni le véhicule piégé, a été surpris en train d’accepter
400000 dollars de la part du juge Galeano qui lui demandait d’accuser le
commissaire Juan José Ribelli , de la police urbaine de Buenos Aires,
de complicité dans l’achat du véhicule. Cette somme avait été fournie au
juge par les services secrets argentins, la SIDE, dépendant du ministre
de l’intérieur Carlos Corach. Ribelli est incarcéré dans un premier
temps à cause de cette accusation, mais son avocat parvient à se
procurer par cambriolage la vidéo de l’entretien et à la diffuser à la
télévision, ce qui suscite un énorme scandale et la libération immédiate
du commissaire. Tous les argentins et iraniens qui seront arrêtés par
la suite seront finalement innocentés et relachés.
L’AMIA n’était pas une structure communautaire anodine :
proche des travaillistes, pro Rabin, favorable à la paix, elle n’est pas
bien considérée par l’extrême droite sioniste et pro israélienne.
L’attentat contre l’AMIA survient 16 jours après le retour triomphal de
Yasser Arafat en Palestine, suite à la signature des accords d’Oslo 2.
Son artisan israélien, le président Rabin, sera assassiné par un
extrémiste juif un an plus tard, en novembre 1995. Dans l’hypothèse d’un
attentat planifié par les services israéliens, le choix de cette cible
se comprend mieux : c’est à la fois un message au gouvernement argentin
et un message des « faucons » israéliens aux « colombes » de la
communauté juive organisée d’Argentine. Du reste, parmi les 85 victimes,
les juifs argentins se trouvent en minorité[i].
Voilà quelques-unes des incohérences pointées du doigt par
les personnalités interrogées par Maria Poumier dans son documentaire,
incohérences suffisamment nombreuses et éclatantes pour amener à
réévaluer les responsabilités dans la planification et la mise en œuvre
de l’attentat.
L’Argentine n’avait pas intérêt à perpétrer un tel
attentat. Les relations avec l’Iran étaient excellentes depuis
longtemps. Il y avait même un sentiment de fraternité entre les deux
pays qui pouvaient mettre sur le même plan les expériences de Peron et
de Mossadegh, tous deux "destitués" pour avoir prétendu nationaliser le
pétrole.
Depuis quelques années, l’Argentine s’était engagée à
fournir une aide dans le domaine du nucléaire. L’Israël voyait cette
relation d’un très mauvais œil, obsédée qu’elle était déjà à l’époque
par une éventuelle détention de l’arme nucléaire par un pays voisin et
considéré comme ennemi[ii].
Cette piste est développée par plusieurs des intervenants du
documentaire. Le premier attentat aurait été un premier coup de semonce,
le second aurait définitivement convaincu les autorités argentines de
fermer ce volet des échanges commerciaux avec l’Iran.[iii]
L’Iran n’avait aucun intérêt à perpétrer de tels
attentats. Si le gouvernement de ce pays voulait à l’époque fabriquer
une bombe atomique et avait besoin de l’aide argentine pour y parvenir,
quel intérêt à attaquer les intérêts d’Israël, son ennemi le plus
déterminé, précisément dans ce pays ?
Les déclarations du chef de la sécurité de l’ambassade sont
des plus suspectes et indiquent une préconnaissance des attentats et la
volonté de les maquiller. Dans ces deux cas de figure : une ambassade
israélienne et un centre communautaire juif argentin, la préconnaissance
du chef de la sécurité implique mécaniquement que les attentats ont été
planifiés et mis en œuvre par les services israéliens.
Même si l’on ne voit pas quels intérêts auraient eu le
gouvernement Menem à s’associer à l’attentat, il semble bien qu’il y ait
trempé ou ait tenté d’entraver l’enquête. On a l’exemple de cet homme
très proche du pouvoir le juge Galeano, juge de la Nation chargé de
l’enquête dès son ouverture et qui remit un pot de vin à Telledin pour
accuser Ribelli. En 2004, peut-on lire sur sa fiche wikipedia : « Galeano
était accusé de 13 charges : outre le paiement à Telleldín, l’ouverture
de pistes parallèles d’enquête, la dissimulation de certains aspects du
procès, des entrevues irrégulières avec les différentes parties, la
destruction de preuves et la négligence à l’égard de la conservation de
celles-ci (66 cassettes disparurent), l’influence sur les témoins, la
détention arbitraire et la torture vis-à-vis d’un des inculpés, l’usage
illégal d’écoutes téléphoniques, entre autres contre le député Emilio
Morello (du Modin), la manipulation des moyens de preuve et l’abandon
d’enquête concernant certains faits. En 2005, il finit par déclarer :
« le procès AMIA m’a dépassé » ». Le président Menem pouvant
lui-même être suspecté dans cette affaire, on peut mieux estimer sa
célèbre déclaration après l’attentat : « On a des preuves que l’Iran est
derrière les attentats. »
L’attentat de l’AMIA et la signature du terrorisme d’état
Mon propos dans cet article n’était pas de faire l’étude
exhaustive de l’attentat de l’AMIA, comme j’ai pu le faire pour
l’incident de Mukden de 1932[iv], l’attentat de la Belle de 1986[v], l’assassinat du président Boudiaf en 1992[vi]et de Rafic Hariri en 2005, ou encore les attentats du 11 septembre 2001, de Madrid et de Londres[vii].
Je voulais simplement résumer dans les grandes lignes, afin d’en
conseiller vivement le visionnage, un documentaire qui fait un tour
éloquent des irrégularités de la version officielle de l’attentat de
l’AMIA, et porte à la connaissance du public un cas d’école de
terrorisme d’état. En 58 minutes, on voit en effet une à une apparaître
la plupart des traits typiques de la signature du terrorisme d’état, telle qu’on peut la constater dans d’autres opérations comparables.
Ces traits typiques sont les suivants :
Disparition, manipulation ou omission d’éléments de la scène du crime et de l’enquête.
Recours à de faux témoignages
Usage de la torture pour extorquer des aveux
Preuves improbables
Enquête éclair
Surexposition médiatique et diffusion massive d’une version officielle simpliste
Indices de précognition des événements
Date « opportune »
Déclarations mensongères d’officiels
Agents doubles parmi les exécutants
Occision ou suicide des exécutants.
Exploitation politique de l’événement
Mise en place subséquente de lois liberticides
Synchronisation de l’attentat avec des exercices terroristes
mise en place d’une commission d’enquête de complaisance
Si l’affaire de l’AMIA ne présente pas tous les
traits énumérés dans cette liste (seuls les attentats du 11 septembre
2001 les manifestent tous), on en retrouve tout de même un
nombre assez significatif pour que l’on pose avec certitude le
diagnostic du terrorisme d’état.
Résumons :
- Chance des directeurs de l’AMIA dont aucun n’est présent
sur place au moment de l’explosion et chance du directeur de la sécurité
de l’ambassade d’Israël un an et demi plus tôt au moment du premier
attentat ;
- recours à de faux témoignages pour orienter l’enquête sur une fausse piste ;
- Recours à la torture envers un des inculpés ;
- omission de témoignages « gênants » ;
- omission d’éléments de la scène du crime et destruction d’éléments de l’enquête ;
- désignation du coupable dans la journée, avant toute enquête, et diffusion rapide d’une version officielle accusant l’Iran ;
- campagne médiatique massive et à charge contre l’Iran,
- mensonges ou déclarations très suspectes du directeur de la sécurité de l’ambassade d’Israël ;
- l’attentat a pour toile de fond la coopération entre
l’Argentine et l’Iran dans le domaine du nucléaire qu’Israël entend à
tout prix torpiller.
Nous pouvons donc avancer, sans prendre trop de risques,
que nous avons affaire, avec l’attentat de l’AMIA, à un cas classique
d’attentat sous fausse bannière, planifié et mis en œuvre par les
services de renseignement israéliens, lesquels services sont experts en
la matière et animés par un « mépris de la vie humaine » suffisamment
profond, pour reprendre l’expression de l’ex agent du Mossad Victor
Ostrovski, pour organiser au besoin ce genre d’assassinats de masse
destinés à servir les desseins israéliens.
par (son site)
mardi 27 mai 2014
mardi 27 mai 2014
Notes
[i]
Oscar Abudara Bini ajoute les précisions suivantes dans un article :
« (...) à l’ambassade d’Israël on a pris soin d’épargner la vie des 100
personnalités qui, quelques instants plus tôt, se trouvaient là pour
discuter de la paix au Proche Orient ; seuls périrent donc des ouvriers
boliviens, quelques Argentins, et des diplomates de rang secondaire.
L’écrivain Marcos Aguinis a évoqué à titre de fiction le résultat, si
l’attaque avait eu lieu au siège de la Société hébraïque : 1500
victimes, probablement ; on peut en déduire à tout le moins que si le
but de l’attentat contre AMIA avait eu pour but d’exterminer des « gens
importants », il aurait eu lieu dans un horaire différent [l'attentat
s'est produit à l'heure du déjeuner, une fois les personnalités
sorties] »
[ii]
Pour rappel ces deux exemples : la destruction du réacteur nucléaire
Osirak vendu à l’Irak par la France, détruit par l’aviation israélienne
le 7 juin 1981, et plus récemment l’accusation généralisée contre l’Iran
dans les milieux politiques et médiatiques pro israéliens, de vouloir
« rayer Israël de la carte », avec menaces de bombardements préventifs à
la clé des sites nucléaires iraniens.
[iii]
Maria Poumier précise dans un article du 25 février 2013 : « sous la
pression des USA, dès 1989, l’Argentine avait mis fin à la coopération
nucléaire avec l’Iran, qui s’était tourné avec succès vers la Chine.
Voilà ce qui insupporte Israël : les attentats n’avaient nullement
altéré le flux global des échanges ! Il aurait évidemment été absurde de
la part de l’Iran, d’avoir organisé des attentats à Buenos Aires, alors
que l’Argentine est son premier partenaire en Amérique latine, de
loin. » Thierry Meyssan évoque à la fin du documentaire, parmi trois
prétextes à l’attentat, la fourniture en 1993 d’uranium enrichi à l’Iran
malgré les promesses faites aux Etats-Unis.
[v] http://observatoire-terrorisme.com/lattentat-de-la-belle-en-avril-1986-1er-casus-belli-contre-la-libye-de-kadhafi/
[vi] http://observatoire-terrorisme.com/lassassinat-du-president-algerien-mohamed-boudiaf-le-29-juin-1992/
[vii] http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/j-accuse-la-signature-d-al-qaida-83638.
Cet article est l’ultime chapitre d’une étude sur les attentats du 11
septembre 2001 rédigée sur le monde du narrateur inversé et intitulée
« J’accuse la pandémie conspirationniste »
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Commentaire d'Hannibal GENSERIC : Si vous n'êtes pas complice d'Israël, alors vous êtes antisémite.
La présidente argentine conseille aux écoliers de lire Le Marchand de Venise
La présidente de l’Argentine
Cristina Fernandez de Kirchner a mis en colère la communauté juive du pays
quand elle a invoqué le personnage de Shakespeare, Shylock du Marchand de
Venise.
Kirchner a déclaré que pour
comprendre les problèmes économiques de l’Argentine, il faut regarder plus loin
que Le Marchand de Venise, invoquant le juif vindicatif prêteur sur
gages.
Kirchner s’est exprimée lors d’une
visite du quartier Villa Lugano à Buenos Aires, où elle a rencontré des
écoliers.
Cette déclaration a été provoquée
par le fait que les enfants disent qu’ils lisaient Roméo et Juliette en
classe. « Vous devriez lire Le Marchand de Venise pour
comprendre l’économie », a t-elle dit.
Les enfants se sont esclaffés, et
Kirchner a ajouté : « Ne riez pas. L’usure et les suceurs de sang
ont été immortalisés dans la grande littérature. »
Les remarques de Kirchner ont été
sévèrement critiquées par la délégation des associations juives d’Argentine,
qui représentent environ 250.000 membres.
En mars dernier, l’accusation
argentine a rejeté une plainte contre Kirchner, dans laquelle elle était
accusée de protéger les responsables iraniens poursuivis pour avoir bombardé un
centre juif en 1994.
L’Argentine avait accusé Israël de dissimuler des
informations après la révélation la veille d’un diplomate israélien, affirmant
que les responsables des attentats antijuifs de 1992 et 1994 à Buenos Aires
avaient été tués par Israël.
Dans un entretien à l’Agence juive d’information,
basée à Buenos Aires, Itzhak Aviran, a affirmé que les commanditaires des
attentats qui ont fait au total 114 morts et des centaines de blessés avaient
été éliminés.
"La grande majorité des coupables n’est plus
de ce monde, et nous l’avons fait nous-mêmes", a-t-il assuré, faisant
référence à un mode opératoire souvent attribué au Mossad, le service de
renseignement extérieur d’Israël.
"Ces déclarations sont d’une extrême gravité car
elles démontrent que des informations ont été dissimulées à la justice
argentine, empêchant que de nouvelles preuves apparaissent pour élucider
l’affaire", a estimé le ministre argentin des Affaires étrangères Hector
Timerman, sur le compte Twitter du ministère des Affaires étrangères.
L’Argentine rejette de manière catégorique qu’un pays
puisse condamner et assassiner une personne sans qu’un procès démontre sa
culpabilité. Comme tous les pays civilisés, l’Argentine veut la justice et
rejette la vengeance, selon le ministre.
"S’ils avaient coopéré avec la justice argentine,
comme l’exigent les traités internationaux, peut-être que les coupables seraient
en train de purger une peine de prison pour les crimes, et les familles des
victimes pourraient avoir le sentiment que la justice qu’ils réclament depuis
des années a été rendue", a poursuivi le ministre.
La signature du MOSSAD est évidente ici comme dans l’attentat
de Charlie Hebdo : liquidation immédiate des exécutants afin de couper les
pistes d’investigation. Avec une différence de taille : le gouvernement
français est complice d’Israël dans l’attentat contre Charlie Hebdo, le
gouvernement argentin n’est ni complice d'Israël ni dupe.