Si
l'attaque russe en Syrie est aussi efficace, c'est parce qu'elle vise
les buts réels, à savoir les groupes terroristes. Et si cela fait autant
de bruit, c'est parce que certains sont soutenus par les Etats Unis. Contrairement
aux pilotes de la coalition qui n'ont pas le droit de toucher certains
objectifs de certains groupes terroristes, l'aviation russe vise et
touche.
Ainsi, la plupart des positions du groupe Tadjamou Azizou,
qui était en possession de systèmes anti-chars américains, certes pas
de modèle récent, mais suffisant pour attaquer l'armée syrienne, dont le
matériel n'est pas non plus de la dernière fraîcheur. C'est justement
l'attaque de ce groupe soutenu par les Etats Unis qui a provoqué la
colère outre Atlantique. Et comme le souligne la presse russe, ce n'est
pas Daesh qui est surtout dans le désert qui présente un grand intérêt
stratégique, ses positions ne sont pas difficiles à toucher. En
revanche, les groupes financés et formés par les Etats Unis sont
beaucoup mieux organisés et structurés. Ce sont eux qui présentent un
intérêt stratégique.
Et les Etats Unis l'ont très bien compris. D'où la réaction de Brzezinski:
"la décision apparente de Moscou de frapper les miliciens de la CIA reflète « au mieux l'incompétence militaire russe », et au pire, « la preuve d'une dangereuse volonté de mettre en évidence l'impuissance politique américaine. » Il a ajouté que si Moscou continue à les prendre pour cible, Washington devra alors user de représailles contre les Russes. "
Ce
qui montre bien que dès le début, personne n'était dupe du rôle réel de
Daech et de l'importance des "autres" groupes terroristes.
Ce qui explique aussi la réaction du sénateur MacCain demandant
aux forces américaines d'attaquer les positions de Assad en
représailles aux attaques russes contre les groupes terroristes en
Syrie:
"Si la Russie poursuit ses attaques contre l'opposition que nous soutenons, nous devrons augmenter le prix qu'elle va payer pour imposer ses intérêts, par exemple en attaquant des ouvrages qui ont une grande importance pour le régime syrien"
Et
pour continuer, la guerre de l'information est menée tambour battant -
ce qui démontre bien l'indépendance de la presse en Occident. Ainsi, CNN et
à sa suite, Reuters, AFP et autres, donc l'ensemble de la presse écrite
qui ne fait que reprendre les textes des agences d'information,
annoncent que 4 des 12 missiles tirés par la Russie sont en réalité
tombés en Iran.
Dans le même temps, dommage, l'Iran dément.
Rien n'est tombé sur son territoire et eux sont au courant. C'est peut
être pour ça que le responsable américain a du mal, malgré tous les
satellites, à situer l'endroit exact en Iran où il aurait aimé voir
tomber les missiles russes.
Ces missiles qui ont le mauvais goût de
toucher leur cible.
En
effet, les États-Unis ont de quoi ne pas être contents. C'est leur
investissement que la Russie est en train de bombarder. Sans vergogne et
sans autorisation. En plus sans remords et avec le sourire. Déjà l'Irak
qui commence à laisser filtrer que, finalement, si la Russie voulait
intervenir aussi chez eux aussi, ils ne seraient pas contre. En fait,
plutôt pour. Mais là-bas c'est un fief officiel US, donc un autre stade
dans la confrontation. Chaque chose en son temps.
Faute de mieux, le Congrès décide de réarmer l'Ukraine. Cela permettra toujours au nouveau prix Nobel de politique de littérature de continuer à insulter les morts du Donbass. Elle finira peut être par recevoir le prix Nobel de la paix.
Comme l'écrit le Washington Post:
Les États-Unis refusent de collaborer étroitement avec la Russie
Les Syriens sont heureux |
Alors
que de nombreuses critiques viennent du Pentagone à l'égard de l'aide
que la Russie apporte en Syrie dans la lutte conte les groupes
terroristes de l'état islamique et autres, le Président V. Poutine
propose une plus étroite collaboration, notamment dans la détermination
des cibles et les contacts avec cette fameuse opposition modérée. Les États-Unis viennent de refuser en bloc. A chacun ses priorités
manifestement.
La
Russie a pris de court la politique américaine, qui n'arrive pas à
retrouver ses assises. Et cette position inconfortable, peu habituelle
de ce côté de l'Atlantique, conduit le Congrès américain
à chercher à savoir pourquoi les Etats-Unis n'ont pas eu les
informations de leurs services de renseignement sur les intentions
russes dans la région en avance. Autrement dit, pourquoi rien n'a été
prévu et rien n'a pu être fait pour empêcher ce scénario de se
développer.
Comme l'écrit le Washington Post:
"Russia’s military strategy is changing the face of the Syrian civil war, and some worry that the U.S. could suffer damage to its reputation and its foreign policy goals if Obama fails to respond decisively."
Avec
cette opération, la Russie a repris la main et confronte le Président
américain aux contradictions internes de sa position. Et le Président russe joue l'arme de communication, traditionnelle pour la "coalition américaine". Puisque les États-Unis critiquent la
Russie en ce qu'elle ne viserait pas les cibles de terroristes de l’État islamique, il propose de mettre en commun les données des
services de renseignement sur la Syrie et ainsi de "mieux" déterminer
les cibles.
Les États-Unis viennent de refuser.
En effet, s'ils acceptaient, il deviendrait évident qui est la cible
réelle et surtout qui ne l'est pas. Ce qui couterait trop cher à leur
réputation aujourd'hui.
Par
ailleurs, comme la Russie était critiquée d'attaquer l'opposition à
Assad, le Président russe a proposé que l'on cherche des interlocuteurs
dans cette Armée syrienne libre, pour entrer en discussion avec eux et
unir les efforts dans le combat contre le mal absolu, à savoir l'état
islamique. Là aussi, décidément, les États-Unis, changeant radicalement
de position, n'estiment pas que ce soit une bonne idée et ne vont pas
aider la Russie.
On
en arriverait presque, sans faire exprès, à se demander si elle existe
vraiment cette opposition syrienne modérée? J'entends en Syrie, pas à
Londres ou Washington ou Paris. A-t-elle seulement un visage dans le
pays?
Sur
le terrain, en une semaine, le ministre de la défense russe a précisé
que 112 cibles terroristes ont été atteintes, des quartiers-généraux,
des réserves d'armes, des véhicules militaires, etc. Selon le Gouvernement syrien,
cela a totalement désorganisé les capacités d'attaque des groupes
terroristes dans le pays et permet à l'armée étatique de lancer une
opération d'envergure d'artillerie au sol.
Malgré
les résultats sur le terrain, les États-Unis, l'Angleterre, la France
refusent de reconnaître les faits. Il est vrai que, sinon, comment
expliquer le déploiement de l'OTAN, comment expliquer l'envoie de
soldats anglais dans les pays baltes. Si l'Europe continentale n'a pas
besoin de "protection", il faut alors totalement repenser la politique
extérieure. Et ce n'est pas aussi simple que d'accuser la Russie de
vouloir envahir les peuples du monde entier.
PS:
Justement, il semblerait que l'Afghanistan devienne du coup (de la
présence russe en Syrie?) la nouvelle base de l'état islamique pour
l'Asie centrale et pourquoi pas le Caucase. Là où les États-Unis mènent
un combat impitoyable (contre la population). Et à côté au Yémen où
l'Arabie Saoudite bombarde les mariages. Il faut en effet préparer le
terrain. Et la population.
Source : Russie politics.
Le plan de Washington pour faire échec à la Russie
Si la Russie n’est pas entravée dans
son action, elle peut résoudre le dossier syrien en 6 à 8 mois
seulement. Par conséquent, Washington se voit forcé de concocter, dans
l’ombre, un plan avec des mesures susceptibles de compromettre la
mission russe en Syrie. Quelles sont ces mesures ?
- La désinformation permanente de l’opinion publique sur le sens de cette action russe en Syrie, en la présentant comme plus criminelle que celles de l’EI, de manière à ce que la solution américaine apparaisse comme la meilleure, quelle qu’elle soit.
- Par exemple, dès le premier jour des frappes russes en Syrie (30 septembre), les médias ont diffusé des photos truquées pour induire l’idée que les Russes auraient tué des femmes et des enfants, et qu’elle bombardait les centres de population. Les photos en question étant faites le 25 septembre.
Les Russes ont démonté cette
désinformation en démontrant, grâce à des vidéos, qu’ils n’en étaient
encore qu’à un stade où ils cherchaient à priver l’EI de munitions, de
carburant et de moyens de communication. Les dépôts de carburant et de
munitions dans les zones occupées par l’EI appartenaient, par le passé, à
l’armée syrienne avant qu’elle ne se retire.
- Ensuite, les Américains entreprirent de désinformer l’opinion publique encore une fois, disant que les avions russes larguaient des bombes de la Seconde Guerre Mondiale, qui auraient une précision de plus de 500 m, ce qui ne leur permettrait de détruire aucune cible de l’EI. Un reportage de la télévision russe RT sur rapport à partir de la base aérienne russe à Lattaquié, montre des bombes et des missiles à guidage laser, TV et GPS, au moment où on les accrochait aux avions avant leurs missions de combat. L’écart probable de ces armes est de 4 m, maximum.
- Après que des navires russes de la mer Caspienne aient lancé 26 missiles de croisière sur 11 cibles de l’EI en Syrie, les américains ont menti à l’opinion publique en affirmant, sans produire le moindre élément de preuve, que quatre d’entre eux seraient tombés en Iran. Les missiles de croisière 3M-14T Kaliber ne peuvent pas rater leurs cibles, car ils disposent de trois systèmes différents de guidage coordonnés par un radioaltimètre très précis.
- Une autre mesure visant à limiter le succès des russes est la remotivation des rebelles islamistes, fortement ébranlés par les bombardements des avions russes. Le plan des Américains consistera, très probablement, à augmenter les salaires des mercenaires islamistes qui se battent en Syrie, de 350-500 USD/mois à 2 000 USD/mois. Le Congrès américain a alloué 500 millions de dollars aux rebelles syriens. Il est probable que les Etats-Unis feront pression sur l’Arabie Saoudite et le Qatar (sponsors des rebelles islamistes, et qui ont, jusqu’ici, donné 4 milliards de dollars) pour compléter le budget nécessaire pour le renversement de Bachar al Assad. Dans ce contexte, 6 000 combattants islamistes ont déjà abandonné la lutte et se sont retranchés en Turquie, d’où ils comptent poursuivre leur route vers l’Europe. Surtout que, à plus ou moins brève échéance, des commandos Spetsnaz russes entreront dans la danse sur le terrain et commenceront la chasse aux rebelles islamistes en Syrie.
- Aussi, pour remonter le moral des islamistes ils doivent pouvoir démontrer que les Russes ne sont pas invincibles. À cette fin, il est nécessaire de leur livrer des moyens AA, tout aussi faciles à manipuler et capables d’abattre des avions russes, ce qui aurait un fort impact dans l’opinion publique. Pour abattre des hélicoptères d’attaque russes qui volent sous l’altitude de 1 800 m, l’arme la plus efficace serait la mitrailleuse américaine à 6 tubes rotatifs GAU-19/A, cal. 12,7 mm qui peut être montée sur des camionnettes et qui a une cadence de tir de 2 000 coups / minute.
Contre les hélicoptères, mais aussi
contre les avions russes Su-25 qui volent souvent sous l’altitude de
5.000 mètres pour les missions d’appui rapproché, les missiles portatifs
américains FIM-92 Stinger, produits sous licence par Roketsan
(Turquie), sont très efficaces. Les officiels saoudiens ont déjà répondu
à la demande américaine, affirmant avoir livré cette semaine aux
rebelles islamistes, encore un lot de systèmes de missiles antichars
américains BGM-71 TOW, pour stopper l’offensive de l’armée nationale
syrienne.