Al-Baghdadi, le faux calife de l’État islamique a failli être tué !
C’est déjà arrivé deux fois auparavant, une fois l’an dernier et une
autre fois en avril de cette année. Mais aujourd’hui, au moins quelques "capos" de l’EI/Daech ont trouvé la mort. Ce qui a fait la différence ce sont
probablement les renseignements fournis par la salle des opérations des
services secrets des 4 + 1, à Bagdad, dont j’ai parlé ici il y a dix
jours.
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Voilà comment les choses ont été annoncées :
Reuters : L’armée de l’air irakienne frappe le convoi de Baghdadi, le chef du groupe État islamique.
L’armée de l’air irakienne a bombardé le convoi du chef de l’Etat islamique, Abou Bakr Al-Baghdadi, dans la province orientale d’Anbar près de la frontière syrienne, dimanche, selon un communiqué de l’armée.
...L’armée de l’air irakienne a bombardé le convoi du chef de l’Etat islamique, Abou Bakr Al-Baghdadi, dans la province orientale d’Anbar près de la frontière syrienne, dimanche, selon un communiqué de l’armée.
« Les forces aériennes irakiennes ont bombardé le convoi du
terroriste Abou Bakr al-Baghdadi, alors qu’il se dirigeait vers Karbala
pour assister à une réunion avec les commandants de Daech .
...
« Le lieu de la réunion a également été bombardé et de nombreux
dirigeants du groupe ont été tués ou blessés. On ne sait pas ce qui est
arrivé au criminel al-Baghdadi qui a été exfiltré dans un véhicule. Son
état de santé n’est pas encore connu », a déclaré l’armée.
Même si le calife a seulement failli être tué, l’opération reste un succès pour la coopération en matière de renseignement de la Syrie, l’Irak, la Russie, l’Iran et le Hezbollah, dont on vient d’apprendre la mise en place. Que les Etats-Unis n’aient pas été impliqués dans - ni même pas informés de - l’opération est un signe de la méfiance croissante du gouvernement irakien envers eux.
La mort de plusieurs hauts dirigeants de l’État
islamique va redonner le moral aux forces irakiennes et
syriennes et va par contre couper l’élan des différents groupes
djihadistes en Irak, en Syrie et ailleurs.
Aux dernières nouvelles, Al-Baghdadi aurait été exfiltré vers la Turquie pour y être soigné dans un hôpital militaire.
Le 1er septembre, le premier ministre irakien, Haider al-Abadi a
déclaré qu'il saluerait des frappes aériennes russes contre le groupe
djihadiste Etat islamique (EI) en Irak. "M.Poutine m'a dit que la Russie
luttait contre l'EI en Syrie et je le crois. Je suis favorable aux
frappes aériennes russes contre Daech en Irak", a indiqué M.al-Abadi à
la chaîne France 24.
L’Irak préfère faire affaire plutôt avec la Russie qu’avec les Etats-Unis, note l’édition américaine Foreign Affairs. Le ministre irakien de la Défense, Khaled al-Obaidi a indiqué lors de sa visite à Moscou, début 2015, que les armes russes se sont fait une très bonne réputation et que les États-Unis ne pouvaient fournir rien de pareil.
"Les Américains possèdent des technologies capables de trouver de
l’eau sur Mars, pourquoi donc ne peuvent-ils pas vaincre l’EI?", se
demande le professeur de l’Université de Kufa, Ahmed Naji, cité par le
New York Times.
Concernant l'appel fait aux Russes par le Premier Ministre irakien, pour qu'ils bombardent Daech en Irak, la Russie déclare que, tant qu'elle ne reçoit pas une demande officielle, en bonne et due forme, elle n'étudiera pas la question. Entre temps, le Premier Ministre irakien, sous la pression US, a retiré sa demande.
En fait, en Irak il y a deux armées et deux pouvoirs qui se battent pour savoir qui doit décider et qui contrôle quoi :
1) le gouvernement et l'armée régulière qui sont sous contrôle US. En ce sens, l'Irak est une colonie américaine, et aucune décision gouvernementale ne se fait sans l'accord du proconsul US. Aujourd'hui, l'armée régulière est concentrée autour de Bagdad et se prépare à libérer Ramadi occupée par Daech. Les défaites successives de cette armée sont dues au fait qu'elle n'est pas libre d'agir : la priorité des Américains c'est le renforcement de Daech, et non de l'Irak.
2) La milice populaire (Al-Hachd El-Chaabi), essentiellement chiite, mais incluant des tribus sunnites hostiles à Daech. Plus combative et plus motivée que l'armée régulière, la milice populaire a remporté un certain nombre de victoires décisives. Elle est concentrée vers le Nord de Bagdad, et est en cours de se battre à Beïji (la plus grande raffinerie d'Irak). La milice fait partie de l'Axe de la résistance : Iran, Syrie, Hezbollah, milice populaire irakienne.
Le 5 octobre, la plus puissante milice chiite irakienne, la brigade Badr, a souhaité que la Russie mène en Irak des frappes aériennes contre l'Etat islamique. Une autre milice chiite irakienne, Ahl al Haq, a salué l'efficacité des raids de l'aviation russe contre les djihadistes en Syrie et a accusé les États-Unis de ne pas chercher sérieusement à combattre l'EI.
Voici comment, à mon sens, le futur proche va se décider :
- Si l'armée régulière libère Ramadi, cela sera mis au crédit du gouvernement sous contrôle américain, et il n'y aura pas de demande d'intervention russe en Irak.
- Si la milice populaire libère Beïji, alors la milice aura plus de poids pour pousser le gouvernement à demander l'aide russe pour bombarder sérieusement Daech en Irak.
C'est donc une course contre la montre entre les Irakiens pro-américains et les Irakiens nationalistes soutenus par l'Iran. La bataille sur le terrain va probablement les départager.
VOIR AUSSI :
Le "Calife" Baghdadi est un juif israélien
Aux dernières nouvelles, Al-Baghdadi aurait été exfiltré vers la Turquie pour y être soigné dans un hôpital militaire.
L’aviation russe et l’armée syrienne tuent plus de 50 terroristes dont 4 chefs
L’armée syrienne a tué deux
hauts commandants terroristes, y compris le chef des opérations de la
chambre des militants de Homs, jeudi. Le commandant terroriste Rawad
al-Aksah a été tué à Teir Ma’la dans la campagne de Homs. Al-Aksah était
en charge des opérations et dirigeait également les terroristes dans
Teir Ma’la. Toujours à Homs, un autre chef terroriste de haut-rang,
l’affreux Amer Moussa Shiblout, a également été identifié parmi les
nombreux morts. Une véritable hécatombe côté terroriste, avec plus de 50
morts, sans compter les arrestations…
Abu Bakr al-Shishani, est une figure clé
du Front al-Nosra aurait été tué par une frappe aérienne russe dans la
province de Homs, a indiqué jeudi Evgueni Poddoubny, correspondant de
guerre de la chaîne russe Rossia-24.
L’homme, de son vrai nom Tarkhan
Batirachvili, est né en Géorgie. Son père est Géorgien. Al-Chichani
était responsable de la propagande au sein du Front al-Nosra (filiale
syrienne d’Al-Qaïda).
Pentagone: la lutte contre l’EI dans une impasse en Irak
"Le gouvernement irakien, les forces irakiennes de sécurité (…) doivent être plus agressifs et plus enclins à lancer des offensives" pour assurer la défaite militaire de l'EI, a estimé le nouveau chef de l'état-major de l'Armée de terre américaine.
La
lutte des forces gouvernementales contre les djihadistes de l'Etat
islamique (EI) en Irak est dans l’impasse, a déclaré mercredi à la
version électronique de l'hebdomadaire Defense News le nouveau chef de
l'état-major de l'Armée de terre américaine, le général Mark Milley.
Selon lui, les Etats-Unis entendent poursuivre la formation des forces armées irakiennes et leur prêter toute sorte de soutien, mais "ne peuvent et ne doivent" pas combattre contre l'EI à leur place.
A l'étape actuelle, la situation en Irak "aux
niveaux opérationnel et stratégique" est décrite par de nombreux
spécialistes "comme une impasse, c'est-à-dire que ni les forces
irakiennes de sécurité, ni les djihadistes de l'EI ne possèdent le
potentiel militaire suffisant pour permettre d'écraser l'adversaire", a
indiqué le général.
Selon le général, "la composante politique, la politique intérieure
en Irak revêt une importance fondamentale pour élaborer une solution à
long terme" du problème de la lutte contre l'EI. En outre, "le
gouvernement irakien, les forces irakiennes de sécurité (…) doivent être
plus agressifs et plus enclins à lancer des offensives" pour assurer la
défaite militaire de l'EI, a estimé le responsable, ajoutant que
l'Irak devait "combiner des actions politiques et militaires".Selon lui, les Etats-Unis entendent poursuivre la formation des forces armées irakiennes et leur prêter toute sorte de soutien, mais "ne peuvent et ne doivent" pas combattre contre l'EI à leur place.
L’Irak préfère faire affaire plutôt avec la Russie qu’avec les Etats-Unis, note l’édition américaine Foreign Affairs. Le ministre irakien de la Défense, Khaled al-Obaidi a indiqué lors de sa visite à Moscou, début 2015, que les armes russes se sont fait une très bonne réputation et que les États-Unis ne pouvaient fournir rien de pareil.
Concernant l'appel fait aux Russes par le Premier Ministre irakien, pour qu'ils bombardent Daech en Irak, la Russie déclare que, tant qu'elle ne reçoit pas une demande officielle, en bonne et due forme, elle n'étudiera pas la question. Entre temps, le Premier Ministre irakien, sous la pression US, a retiré sa demande.
En fait, en Irak il y a deux armées et deux pouvoirs qui se battent pour savoir qui doit décider et qui contrôle quoi :
1) le gouvernement et l'armée régulière qui sont sous contrôle US. En ce sens, l'Irak est une colonie américaine, et aucune décision gouvernementale ne se fait sans l'accord du proconsul US. Aujourd'hui, l'armée régulière est concentrée autour de Bagdad et se prépare à libérer Ramadi occupée par Daech. Les défaites successives de cette armée sont dues au fait qu'elle n'est pas libre d'agir : la priorité des Américains c'est le renforcement de Daech, et non de l'Irak.
2) La milice populaire (Al-Hachd El-Chaabi), essentiellement chiite, mais incluant des tribus sunnites hostiles à Daech. Plus combative et plus motivée que l'armée régulière, la milice populaire a remporté un certain nombre de victoires décisives. Elle est concentrée vers le Nord de Bagdad, et est en cours de se battre à Beïji (la plus grande raffinerie d'Irak). La milice fait partie de l'Axe de la résistance : Iran, Syrie, Hezbollah, milice populaire irakienne.
Le 5 octobre, la plus puissante milice chiite irakienne, la brigade Badr, a souhaité que la Russie mène en Irak des frappes aériennes contre l'Etat islamique. Une autre milice chiite irakienne, Ahl al Haq, a salué l'efficacité des raids de l'aviation russe contre les djihadistes en Syrie et a accusé les États-Unis de ne pas chercher sérieusement à combattre l'EI.
Voici comment, à mon sens, le futur proche va se décider :
- Si l'armée régulière libère Ramadi, cela sera mis au crédit du gouvernement sous contrôle américain, et il n'y aura pas de demande d'intervention russe en Irak.
- Si la milice populaire libère Beïji, alors la milice aura plus de poids pour pousser le gouvernement à demander l'aide russe pour bombarder sérieusement Daech en Irak.
C'est donc une course contre la montre entre les Irakiens pro-américains et les Irakiens nationalistes soutenus par l'Iran. La bataille sur le terrain va probablement les départager.
Hannibal GENSERIC
VOIR AUSSI :
Le "Calife" Baghdadi est un juif israélien