POUTINE DEMEURE MAITRE DE SON PROPRE AGENDA
Les informations et les témoignages se multiplient à l’effet que les
États-Unis, l’OTAN et l’État islamique (DAECH) sont engagés dans un même
combat. Ils font partie d’un système dont la tête dirigeante est
l’Oncle Sam. Ce dernier contrôle l’ensemble des acteurs et définit les
stratégies à suivre pour atteindre les objectifs fixés.
“Il y a 50 ans, à Saint-Pétersbourg, la rue m’a appris une règle :
si la bagarre est inévitable, il faut frapper le premier.” V. Poutine
si la bagarre est inévitable, il faut frapper le premier.” V. Poutine
Il n’est pas superflu de rappeler que l’OTAN compte
28 pays membres qui se sont délestés, dans les faits, de leur
souveraineté nationale pour rejoindre cette superstructure sous contrôle
des États-Unis d’Amérique. Il est pertinent de rappeler ici ce témoignage du colonel Régis Chamagne qui
ne mâche pas ses mots pour confirmer cette réalité. Il en va de même
pour l’É.I. (DAECH), créature de cette même puissance.
Si tel est bien le cas, on peut alors
comprendre que la lutte contre le terrorisme, slogan largement employé
par l’Occident, ne soit qu’une couverture pour consolider ce même
terrorisme
en lui assurant armement, formation et argent. Cette situation aide à
comprendre également que les bombardements, supposément dirigés contre
DAECH, au cours des dernières années aient permis à ce dernier de
doubler ses effectifs et de progresser dans sa lutte de prise de
contrôle du territoire syrien et de déstabilisation du gouvernement
légitime de Bachar al Assad.
L’entrée en scène de la Russie en Syrie pour combattre ce terrorisme, à l’invitation du président Bachar Al Assad, vient contrecarrer les
projets des trois principaux acteurs dans cette opération de conquête
et de changement de gouvernement. En moins de trois mois de
bombardements, la Russie a fait plus de ce qu’ont fait tous les pays de
l’OTAN engagés dans cette lutte contre le terrorisme. La présence russe
et la clarté de son engagement dans sa lutte contre DAECH leur posent un sérieux problème.
Poutine sait que ce terrorisme est parti de leur arsenal de guerre,
mais les populations auxquelles ces gouvernements répondent ne le savent
pas. Tout leur a été caché, dissimulé. Des milliards de dollars et
d’euros, engloutis dans les budgets militaires, vont à ces groupes
terroristes, pensés et voulus comme des armées secrètes au service de
diverses missions hors la loi.
Au moment d’écrire ce texte, la coalition de lutte contre l’État
islamique, dirigée par les États-Unis, renforce ses interventions en
Syrie en multipliant les bombardements et en envoyant des bataillons
militaires pour soi-disant combattre sur le terrain ce terrorisme. Les
retenues de Poutine à ne pas répondre à l’agenda occidental des
provocations qui visent à l’amener à déclarer la guerre sont perçues
comme une faiblesse de sa part. Dans un article récent, on peut lire ceci :
« l’Empire
a correctement identifié la faiblesse des forces russes en Syrie, et il
a décidé d’utiliser la Turquie pour se doter d’un élément de déni
plausible. Cette attaque n’est probablement que la première étape d’une
campagne beaucoup plus vaste pour repousser la Russie loin de la
frontière turque. La prochaine étape, apparemment, comprend l’envoi de
troupes occidentales en Syrie, d’abord comme conseillers, mais
finalement comme forces spéciales et contrôleurs aériens avancés. Les
armées aériennes américaines et turques joueront le premier rôle ici,
avec des avions allemands et britanniques assurant suffisamment de
diversité pour parler d’une coalition internationale. Quant aux
Français, coincés entre leurs partenaires russes et leurs alliés de
l’OTAN, ils resteront aussi insignifiants qu’avant : Hollande s’est
dégonflé, de nouveau (ça vous étonne ?). Finalement, l’OTAN créera un
havre de facto pour ses terroristes modérés au nord de la Syrie et
l’utilisera comme base pour diriger une attaque contre Raqqa. »
Ce que je comprends de Vladimir Poutine c’est qu’il a son propre
agenda de guerre et que ce ne sont pas les provocations calculées de ses
adversaires qui l’en feront démordre. Dans son intervention aux
parlementaires de son pays, il a bien dit qu’il connaissait les terroristes et ceux qui les soutiennent et qu’il savait ce qu’il fallait faire. Par
ces propos, il dit clairement à qui veut l’entendre qu’il a un agenda
très précis dont il est seul avec ses principaux alliés à en connaître
les avenants et aboutissants. Je soupçonne Poutine de faire éclater au
grand jour, au vu et au su des populations occidentales, le fait que les États-Unis, l’OTAN et les terroristes de l’E.I. font partie d’une seule et même alliance.
Ses invitations répétées à former une seule grande alliance avec la
Russie pour lutter contre l’État islamique (DAESH) sont constamment
repoussées par ses partenaires occidentaux et pour cause. Leurs
interventions en Syrie ne visent pas l’élimination des terroristes, mais
le renforcement de leurs luttes contre le gouvernement Bachar al Assad.
C’est exactement ce à quoi pense Poutine lorsqu’il dit qu’il n’y a pas place pour le double jeu dans cette lutte contre le terrorisme.
Ce double jeu devient de plus en plus évident avec ces témoignages qui se font toujours plus nombreux et crédibles sur cette grande arnaque de l’opinion publique. Il faut ajouter au témoignage du colonel Régis Chamagne, celui du général américain Wesley Clark qui
donne le contexte dans lequel ces diverses forces ont été mises en
place en vue de remodeler le M.O. et de prendre les devants pour assurer
la gouvernance du monde. À joindre à ces témoignages celui d’un rabbin juif qui n’y va pas avec le dos de la cuillère pour parler du rôle fondamental de la CIA dans la mise en place de ces forces terroristes au service des intérêts de l’empire et de ses alliés.
Vladimir Poutine n’en continue pas moins à positionner ses forces en
fonction de son agenda et non en fonction de celui de ses
« partenaires » occidentaux. Lorsqu’il aura fait le constat que la
confrontation est inévitable, il attaquera le premier, là où ça fera
mal.
Poutine reste maître de son propre agenda de guerre.
Oscar Fortin
Le 13 décembre 2015