Le zèle du néophyte est un phénomène bien connu.
D’aucuns prétendent être plus catholiques que le Pape oubliant que
l’alter ego est toujours plus faible que l’ego. Le cas de l’Ukraine,
absorbée par ses obsessions eurointégristes, est loin de faire figure
d’exception. Ses relations contre-nature aux démons salafistes est un
marqueur sans équivalent de la schizophrénie auto-annihilatrice qu’elle
partage avec l’UE. Mais à certaines différences techniques près.
Les
liaisons dangereuses de Kiev avec la racaille salafiste ont été
révélées début 2015 par le journaliste d’investigation polonais Marcin
Mamon. Elles relèvent aujourd’hui du secret de Polichinelle.
Dans de
précédents articles, j’avais mentionné deux bataillons islamistes
engagés dans la reprise du Donbass, celui de Djokhar Doudaïev et d’Isa
Mounaïev, inspirés des anciennes connivences du bandérisme avec
l’indépendantisme fondamentaliste tchétchène des années 90. Iatseniouk
était alors de la partie et, à en juger par la photo qui le montredans
les montagnes caucasiennes, posant devant le drapeau de l’OUN-UPA, n’a
que très peu changé. Ce petit faible de certains dirigeants ukrainiens
pour la peste noire et blanche qui est en passe de fomenter une guerre
généralisée allant du Levant aux hameaux paisibles de l’Europe n’est
certainement pas fait pour plaire aux habitants de l’oblast’ de Kherson
qui voient débarquer chez eux les fuyards de l’EI terrorisés par les
frappes russes sur leurs fiefs. Les autorités criméennes, Ruslan Balbek,
vice-Premier ministre,et Natalia Poklonskaya, procureur général,
dénoncent une énième tentative de déstabilisation Kherson étant
frontalière de la péninsule. Leur appréhension semble tout à fait
justifiée le Majlis criméo-tatare en exil s’appliquant à créer un
bataillon de sensibilité salafiste nommé en mémoire de Çelebicihan,
premier mufti des musulmans de Crimée. Actuellement, ce groupe armé
compte près de 560 membres, ses effectifs tendraient à augmenter. Quoi
qu’en pensent les sceptiques, il est très clair que l’implantation des
fous d’Allah à Kherson n’a échappé ni aux autorités locales ni au
pouvoir kiévien, hypercentralisation oblige. On en conclura tant avec
aisance qu’avec amertume que l’Ukraine, un pays européen de par sa
géographie et son essence, accueille en toute connaissance de cause des
individus combattus – du moins officiellement – par les pays de la
coalition occidentale dont il essaye de s’attirer les bonnes grâces et
qui aujourd’hui, à travers le renforcement du tsunami migratoire,
souffrent cruellement de la percée de l’islamo-fascisme sur leur
territoire. Après, il est vrai que les extrémistes de tout poil (ou
presque) se ressemblent et s’assemblent mais le prix de cet assemblage
ne va-t-il pas s’avérer d’ici peu exorbitant ?
Quand je vois que
dans le cadre des festivités de Nouvel An, à Kiev, une boîte de nuit
organise la mise en scène de l’exécution du pilote du SU-24 descendu par
des chasseurs turcs, je me demande ce qu’aurait donc dit la communauté
internationale si une scène analogue avait eu lieu à Moscou et qu’à la
place du défunt Pechkov, mort en luttant contre l’EI, il y avait Nadejda
Savtchenko, bel et bien vivante et détenue pour complicité de meurtre.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé un conseiller du Président ukrainien
comparant officiellement les Russes à de vilains insectes.Alexandre
Nemirovsky, membre d’un de ces bataillons punitifs intégrés à la Garde
nationale se targue de participer à la construction d’un camp de
concentration jouxte Talakovka (environs de Donetsk) destiné aux
méchants russes, autrement dit, aux populations russophones de la
région.
La dégradation morale et psychique des hauts
fonctionnaires kiéviens crève la rétine. Cette déliquescence sans
pareille s’avère aussi nauséabonde que la révision des programmes de
lettres en terminale : ainsi, rapporte un père de famille, Dostoïevski
est remplacé par Le Parfum, oeuvre de Patrick Süskind qui
décrit avec talent les agissements inqualifiable d’un maniaque schizo.
On s’amuse comme on peut à la Rada ajoutant à l’implantation des
salafistes dans le sud du pays et à la dépravation de la jeunesse la
poursuite du génocide des peuples russophones du Donbass. C’est à
croire, non sans raison, que Porochenko espère la suppression de Minsk-2
dont les termes ne lui conviennent guère puisqu’ils prévoient la
réforme de la Constitution et l’octroi au Donbass et à une grosse partie
de la région de Lougansk un statut particulier – deux conditions qui
mettraient fin au règne illégitime d’un Kiev passivement pro-islamiste
et néo-nazi, cela au détriment des intérêts nationaux de l’Ukraine.
Moralité
: nous sommes en face d’un gouvernement composé de traîtres jonglant
avec de soi-disant valeurs unionistes tout en instrumentalisant les
extrêmes exposant, de facto, un peuple qu’il feint représenter. Le
peuple, celui-là même qui n’a pas hésité à gagner le Maïdan en 2014
sachant pertinemment que Ianoukovitch ne noyerait pas les manifs dans le
sang, semble à l’heure qu’il est paralysé, prêt à se résigner quitte à
accepter que des jeunes gens périssent dans une guerre fratricide tenant
entre les mains des armes fournies par les States. Ça ne vous rappelle
rien ? Même si le cadre est différent, on retrouve le même schéma de
décomposition. En réalité, tout comme les dirigeants ukrainiens actuels
sont les fossoyeurs de l’Ukraine, à deux pas de l’éclatement, les
dirigeants politiques de l’UE sont les fossoyeurs de l’Europe. Et les
uns et les autres font preuve de masochisme les premiers singeant en
cela, à leur façon, les seconds.
Car la schizophrénie européenne
devient une évidence à l’image des événements de ces dernières semaines.
Les Européens voient tripler la dose du pas-d’-amalgame si bien que
l’omerta autour de l’identité confessionnelle des violeurs ne choque que
très peu d’Allemands. En tout cas, à en croire des chiffres bien frais,
seuls 48% des sondés se prononcent pour la diminution des flux
migratoires. Parmi ces 48%, 24% prônent l’immigration zéro ce qui n’est
vraiment pas énorme vu l’ampleur ainsi que la progression des dégâts.
Cazeneuve, encore un symbole sacré de la bien-pensance occidentale, se
lance dans des considérations lénifiantes enjoigant les alarmistes d’ «
arrêter de dire qu’il y a eu des viols en Allemagne [car] l’on ne sait
pas ce qui s’est passé ». On se croirait en plein dans laTrahison des images
de Magritte. Aux Pays-Bas, de braves gaillards défilent en jupettes en
soutien aux victimes des gangs d’allogènes alors donc qu’Attali nous
raconte que les contempteurs de la tolérance puissance n sont
d’une bassesse intellectuelle et morale inqualifiable car il leur
échappe que les nouveaux-venus sont des chances pour l’UE. Sur un plan
démographique, très clairement ! Cette même Europe qui se ferait forte
d’assimiler des envahisseurs ou, dans le meilleur des cas, des êtres
veules refusant de défendre leurs terres contre l’EI et groupes
associés, cette même Europe trouve les frappes russes contre Daesh
insuffisantes voire montées de toutes pièces … à moins que M. Le Drian
n’ait monopolisé le droit d’avancer ce genre de grief, assez peu
conciliable avec la reprise des villes acquises à l’EI par l’AAS et le
retour en masse des réfugiés. Que ne s’en prend-il pas aux monarchies du
Golfe et à la Turquie, assez peu promptes à reprendre en mains leurs
petits protégés? Avec des déclarations telles que celles du ministre de
la Défense français, non seulement on ne sait plus sur quel pied danser
mais on en vient au surplus à se demander s’il n’y a pas un véritable
plan d’immersion de l’Europe, tout comme du Moyen-Orient et de
l’Afrique, dans la fange salafiste. Je ne donne pas d’explications
particulières, je ne fais que constater. Pareil pour l’Ukraine quand
Porochenko parle des immenses succès du Maïdan alors que tout part à tel
point en vrille que Nuland et Surkov arrivent à se mettre d’accord.
Mais Kiev persiste hâtant, avec un enthousiasme sans équivalent, la
dislocation du pays.
Décidément, l’Ukraine dans son état actuel
est vraiment mûre pour entrer dans l’UE et, in fine, faire naufrage en
bonne compagnie.
Françoise Compoint
Titre original : Chronique des singeries de Kiev.
Le 18 janvier 2016
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