Dans une
déclaration de très haute importance, 300 responsables musulmans, venus
de plus de 120 pays défendent publiquement les droits des minorités
religieuses en terre d’Islam.
L’initiative est historique. À l’issue
d’une conférence internationale qui s’est tenue du 25 au 27 janvier 2016 à Marrakech (Maroc), plus de 300 personnalités musulmanes,
savants, intellectuels, responsables politiques venus de plus de 120
pays ont signé, mercredi 27 janvier, une déclaration de très haute
importance, dans laquelle ils adoptent des mesures concrètes visant à
protéger les droits de toutes « les minorités religieuses dans le monde
islamique ». Étaient également présents à la conférence des
représentants des gouvernements et responsables de diverses religions,
notamment des communautés victimes de la persécution, à l’exemple des
catholiques chaldéens d’Irak.
La déclaration, intitulée « Les Droits
des minorités religieuses en terre à majorité musulmane – Directives
légales et appel à l’action », ou plus simplement « La Déclaration de
Marrakech », représente une synthèse des enquêtes et discussions menées
au cours de la conférence, organisée par le Forum pour la promotion de
la paix dans les sociétés musulmanes, une fondation basée aux Émirats
Arabes Unis.
Le texte s’appuie sur le modèle de la
Charte de Médine – sorte de contrat signé voici 1 400 ans entre les
différents peuples et groupes religieux qui habitaient dans la région de
Médine – comme base de référence pour garantir les droits fondamentaux.
La Charte de Médine, attribuée au prophète Mahomet lui-même, est
considérée comme la première Constitution écrite de l’Histoire.
Les grands principes de la Déclaration
Le document souligne que « la situation
(des minorités religieuses) se détériore gravement dans différentes
parties du monde islamique (…) en raison du recours à la violence et aux
armes pour régler les différends et imposer des opinions ». Des
« groupements criminels » se sont arrogés le droit de promouvoir des
idées qui « dénaturent de façon choquante les préceptes et objectifs de
l’Islam ».
« Il est inacceptable que la religion
soit utilisée pour porter atteinte aux droits des minorités religieuses
établies dans les pays musulmans », poursuivent les conférenciers. Ils
demandent aux juristes et spécialistes musulmans de « développer une
jurisprudence sur la notion de citoyenneté ».
Ils exhortent aussi les « institutions
et les autorités éducatives musulmanes » à effectuer un examen des
programmes d’enseignement afin d’identifier et de supprimer tout le
matériel incitant à la « violence et à l’extrémisme », conduisant » à
la guerre ou au chaos », et entraînant la « destruction de nos sociétés
partagées ».
« Les politiciens et décideurs
politiques sont invités à prendre toutes les mesures nécessaires,
poursuit le texte, pour garantir que les relations et l’entente mutuelle
entre les différentes communautés religieuses (…) soient juridiquement
protégées dans « l’ensemble du monde islamique ». Le document avertit
contre “l’amnésie collective qui feint d’oublier les siècles de
coexistence collective et de partage vécus sur un même sol ».
Le cardinal Theodore E. McCarrick,
archevêque émérite de Washington et membre de la délégation envoyée à la
conférence, a commenté :
« Ce fut un grand privilège d’être présent et de pouvoir entendre cette déclaration dans sa version définitive. Il s’agit véritablement d’un document de la plus grande importance, qui exercera une influence sur notre temps présent et notre histoire future. Je remercie tous ceux qui ont concouru à sa rédaction et je remercie Dieu de leur avoir donné le courage nécessaire pour mener à bien cette initiative. »
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires hors sujet, ou comportant des attaques personnelles ou des insultes seront supprimés. Les auteurs des écrits publiés en sont les seuls responsables. Leur contenu n'engage pas la responsabilité de ce blog ou de Hannibal Genséric.