Une vague de plus de 50 mètres de haut
pourrait inonder le fleuve Tigre et engloutir la région de Mossoul
faisant un demi million de morts et un million de sans abris : le
barrage de Mossoul menace de s’effondrer selon l’US Army Corps of
Engineers. Nommé « Barrage Saddam » à l’origine, il est situé à 40 km de la ville.
Construit sur une terre d’argile, gypse et calcaire
qui s'érode au contact de l’eau, il a commencé à suinter dès sa mise en
service en 1986. Depuis 2007, il est considéré comme le plus dangereux au monde
et fait l’objet de renforts quotidiens : environ 100 000 tonnes de
ciment ont été injectées dans la structure afin d'éviter son
effondrement.
Mais Daech en a brièvement pris le contrôle pendant
l’été 2014 et pendant 6 semaines les coulées de ciment ont été
interrompues. Ensuite, des querelles politiques et des ennuis financiers
ont compliqué les travaux de renforcement. Le barrage a encore été
fragilisé lorsque le gouvernement irakien a décidé de couper
l’approvisionnement en électricité de Mossoul contrôlé par Daech, comme le rapporte Loveday Morris du Washington Post. Bloquer l’écoulement a fait monter le niveau de l’eau et a augmenté la pression.
Le barrage mesure 113 m de haut sur 3,4 km de large
et retient 12 milliards de mètres cube d’eau. Un rapport de l’US Army
Corps of Engineers rendu public cette semaine identifie de graves
problèmes dans la structure et considère que son effondrement est
presque inéluctable. Les pluies au printemps et la fonte des neiges
pourraient provoquer la catastrophe. Si le barrage lâche, Mossoul serait
inondée par 12 à 19 m d’eau, puis ce sera le tour de Tikrit avant que
le torrent n’emporte un autre barrage à Samarra. Bagdad serait inondée à
son tour dans les 48 heures par 4 m d’eau.
Le barrage de Mossoul, qui a été achevé en 1984 par un consortium allemand et italien et qui se situe environ à 40 kilomètres en amont de la ville de Mossoul, a longtemps été un cauchemar en termes de maintenance.
L'administration Obama a exclu la possibilité d'entreprendre le projet de réparation qui serait trop coûteux, mais elle a cherché à défrayer les Irakiens d'une partie du coût en exhortant la Banque mondiale d'accepter d'octroyer à l'Irak un prêt de 1,2 milliard $, dont 200 millions $ serait investis dans les réparations du barrage de Mossoul.
Les entreprises internationales ont déjà été informées par des responsables américains qu'elles auraient besoin de négocier directement avec les Irakiens et qu'elles seraient responsables de leur propre sécurité.
Selon le magazine américain Mother Jones,
il n’y aurait que 30 personnes pour assurer la maintenance du barrage,
alors qu’elles étaient 300 auparavant, travaillant en trois équipes 24h
sur 24.
Que se passera-t-il en avril lorsque le niveau du lac de
retenue passera, avec la fonte de neiges sur les montagnes du
Kurdistan, de 308 m à 330 m ? Les portes géantes qui pourraient soulager
l’édifice de la pression de l’eau sont coincées, les vannes inférieures
aussi. Les pièces de certaines machines ont été volées.
Aucun plan d’évacuation n’a encore été prévu.
Hannibal GENSERIC
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires hors sujet, ou comportant des attaques personnelles ou des insultes seront supprimés. Les auteurs des écrits publiés en sont les seuls responsables. Leur contenu n'engage pas la responsabilité de ce blog ou de Hannibal Genséric.