jeudi 7 avril 2016

Google avait l’intention d’aider les rebelles syriens à affaiblir le régime d’Assad, révèlent les mails d’Hillary Clinton

Un des outils interactifs de Google aurait été destiné à encourager les désertions au sein du gouvernement d’Assad, laissent présumer des mails obtenus par Wikileaks.


Un outil interactif créé par Google a été conçu pour encourager les rebelles syriens et faciliter la chute du régime d’Assad, révèlent encore les mails d’Hillary Clinton.
clintonEn pistant et cartographiant les désertions internes des dirigeants syriens, il aurait été destiné à encourager plus de personnes à déserter et à “avoir confiance” en l’opposition rebelle.
Il a été prétendument décrit comme une “plutôt bonne idée” par le conseiller supérieur de Clinton, Jake Sulllivan, et Google a dit qu’il avait demandé l’aide d’Al Jazeera pour la diffusion de l’outil en Syrie.
Quelques milliers de mails personnels d’Hillary Clinton ont été publiés et répertoriés par Wikileaks, et plusieurs révèlent des faits intéressants, notamment les relations qu’entretiennent le département d’État et d’importantes sociétés.
L’email détaillant l’existence du pisteur de désertion de Google viendrait de Jared Cohen, conseiller de Clinton jusqu’en 2010 et dorénavant président de Jigsaw, anciennement Google Ideas, un groupe de réflexion politique de la société, basé à New York.
Dans un mail de juillet 2012 aux membres de l’équipe de Clinton, dont la parution par Wikileaks présume qu’il a été transmis plus tard à la secrétaire d’État elle-même, Cohen déclarerait : “Mon équipe prévoit d’envoyer un programme ce dimanche qui enregistrera et établira la carte publique des désertions en Syrie en précisant les responsabilités gouvernementales des déserteurs.”
“Notre logique sous-jacente est la suivante : alors que beaucoup de personnes suivent la trace des atrocités, personne ne représente visuellement ni ne cartographie les désertions, ce que nous pensons être important pour encourager plus de désertions et donner confiance à l’opposition.”
Le mail annonce que Google “s’associerait avec Al Jazeera” qui prendrait “la principale propriété” du programme, l’entretenant et le diffusant en Syrie.
Cohen demanda à l’équipe de Clinton de lui dire s’il n’y avait rien que la société [Jigsaw] avait besoin de prévoir avant de lancer le programme, avant d’ajouter : “Nous croyons que cela peut avoir une réelle incidence.”
La visualisation fut finalement publiée par Al Jazeera en anglais et en arabe, et le site de Jigsaw déclara qu’il est devenu l’une des visualisations les plus consultées du site.
Sur le site, un post à propos du programme déclare qu’il a montré avec succès les “tendances et modèles” des soutiens du régime, mais ne fait aucunement mention d’une stimulation des désertions ou d’aide à l’opposition.
Wikileaks a précédemment été responsable de la publication des liens entre Google et des membres haut placés du Département d’État, et le livre When Google Met Wikileaks de 2014 du fondateur Julian Assange accuse la société d’aider à promouvoir la politique étrangère du gouvernement des États-Unis.
Comme le Daily Mail le rappelle, la nouvelle est apparue simultanément à la révélation par Google de ses plans pour développer l’accès à internet à Cuba, et coïncide avec la visite historique de Barack Obama sur l’île.
Les avis de Clinton sur les projets de Google n’ont pas été révélés par le communiqué de WikiLeaks, mais elle aurait ordonné à un assistant d’imprimer les mails de Cohen pour des références ultérieures.
Google n’a pas fourni de commentaire.

Source : Independent, le 22/03/2016
Doug Bolton
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.