En tant que présidents, les deux sont capables de mettre fin à toute vie sur Terre, mais pour des raisons très différentes
Hillary Clinton a monté un dossier solide pour expliquer
pourquoi remettre les codes nucléaires à un Donald Trump président
serait une idée effrayante, mais, à l’inverse, il pourrait y avoir des
raisons égales ou même supérieures de pas les lui donner, à elle.
Dans la zone la plus probable où une guerre nucléaire pourrait
éclater – le long des frontières de la Russie – Clinton apparaît comme
la plus belliqueuse des deux.
Dans la vision du monde de Clinton, le président Vladimir Poutine,
qui a été élu à plusieurs reprises, et affiche une cote de popularité de
80% environ, n’est rien d’autre qu’un dictateur qui s’est engagé dans une agression qui menace l’OTAN, après le changement de régime soutenu par les USA en Ukraine.
« Moscou a pris des mesures militaires agressives en Ukraine, au seuil de la porte de l’OTAN », a-t-elle déclaré. Mais arrêtez-vous une seconde et réfléchissez à ce que dit Mme
Clinton : elle voit, dans la réaction de la Russie au coup d’état
anticonstitutionnel en Ukraine qui a installé un régime anti-russe
virulent à sa frontière, une action agressive de Moscou « au seuil de l’Otan. »
C’est bien l’OTAN, dont le rôle était de protéger l’Europe
occidentale de l’Union soviétique, qui, suite à l’effondrement de
celle-ci, a intégré dans l’alliance tous les pays d’Europe Centrale,
l’un après l’autre, jusqu’à la frontière de la Russie. En d’autres
termes, l’OTAN a montré ses muscles sous le nez de la Russie et a
annoncé son intention d’intégrer aussi l’Ukraine, mais quand la Russie
réagit, c’est elle qui provoque.
L’interprétation néoconservatrice de Clinton sur ce qui se passe en
Europe est tellement inversée et tordue, qu’elle pourrait finalement
devenir le détonateur provoquant une guerre nucléaire entre la Russie et
l’Occident.
Alors qu’elle considère la Russie comme agressant l’OTAN,
les Russes voient l’OTAN déplacer des troupes à ses frontières et
déployer des systèmes anti-missiles balistiques en Roumanie et en
Pologne, ce qui rend une attaque nucléaire de première frappe contre la
Russie plus facile à réaliser. La Russie a clairement fait savoir
qu’elle considère ces déploiements militaires, à quelques kilomètres
seulement des grandes villes russes, comme une menace existentielle.
En réponse, la Russie remonte ses niveaux d’alerte et met à niveau
ses forces stratégiques. Pourtant, Hillary Clinton croit que les Russes
n’ont aucune raison de craindre l’encerclement militaire de l’OTAN,
ni aucun droit de résister à des coups d’état soutenus par
les américains dans les pays de sa périphérie. C’est une
telle opposition de points de vue, qu’elle peut transformer une
étincelle en brasier incontrôlable.
Ce qui pourrait se produire, par exemple, si les milices
nationalistes ukrainiennes – et même néo-nazies – qui exercent un
pouvoir de plus en plus important sur le régime corrompu et indécis
de Kiev, reçoivent des armes modernes en provenance d’une administration
présidée par une Clinton au verbe haut et lancent une offensive pour
exterminer les Russes ethniques dans l’est de l’Ukraine et pour
récupérer la Crimée, où 96% des électeurs ont choisi de faire
sécession pour rejoindre la Russie ?
Par ses déclarations, une Hillary Clinton dans le fauteuil présidentiel se mettrait en position d’appuyer cette libération du «territoire occupé par les russes» et ses propagandistes adroits sauraient sûrement présenter cette «lutte héroïque»
comme une guerre du bien contre le mal, de la même manière qu’ils ont
justifié les sanglantes invasions US de l’Irak et de la Libye, soutenues
par Clinton, d’abord en tant que sénatrice, puis comme secrétaire
d’État, respectivement.
Que se passera-t-il si les forces ukrainiennes tirent alors des
missiles frappant la base navale russe à Sébastopol en Crimée, tuant
quelques-uns des 20.000 soldats stationnés là-bas et infligeant des
dommages à la flotte de la Russie en mer Noire ? Que faire si les durs
du Kremlin obtiennent finalement gain de cause et envoient l’armée russe
pour une véritable invasion de l’Ukraine, écrasent son armée, foncent
sur Kiev et accomplissent leur propre changement de régime ?
Étant donné ce que nous savons à propos des paroles emportées de
Clinton, les chances sont fortes de la voir opter pour une escalade –
ce qui pourrait ouvrir la voie à une guerre nucléaire, peut-être
déclenchée parce que les Russes craindraient l’imminence d’une première
frappe de l’OTAN, rendue possible par les bases ABM en Roumanie et en
Pologne. Comment répondrait la présidente Hillary Clinton ? Se
mettrait-elle à la place des dirigeants du Kremlin en cherchant
une façon de désamorcer la situation, ou ferait-elle monter la tension
en intensifiant la crise par l’activation des forces militaires de
l’OTAN pour contrer cette agression russe ?
Les guerres non-nucléaires de Clinton
Il y a d’autres zones dans le monde, où une présidente Hillary
Clinton irait probablement en guerre, mais à un niveau sous-nucléaire.
Pendant la campagne électorale, elle a clairement fait savoir qu’elle
avait l’intention d’envahir la Syrie une fois qu’elle aurait pris ses
fonctions, même si elle déguise ses invasions sous des
prétextes humanitaires, tels que la création de zones de sécurité et de zones d’exclusion aérienne.
En d’autres termes, bien que condamnant l’agression russe,
elle préconise une guerre d’agression elle-même, apparemment incapable
de reconnaître ses hypocrisies et n’admettant ses erreurs qu’à contrecœur, comme son soutien à l’invasion de l’Irak.
Ainsi, même si jeudi elle a marqué des points forts à propos du
tempérament de Trump qui serait incompatible avec la fonction de
commandant en chef, elle a manifesté elle-même un caractère rude
tout aussi troublant, bien que d’une manière différente.
Trump tire avant de réfléchir et a une susceptibilité à fleur de
peau, tandis que Clinton est tendue, sur les nerfs et également
susceptible. Trump exprime ses émotions à l’état sauvage tandis que
Clinton se contrôle excessivement. Trump se livre à des échanges rugueux
avec ses critiques ; Clinton tente de mettre ses prises de décision (et
ses e-mails) à l’abri de ses critiques.
Clinton a saupoudré son discours dénonçant Trump, avec des insultes
gratuites visant Poutine et des gifles peu diplomatiques à la Russie,
telles que : « Si Donald atteint son but, ce sera la fête au Kremlin. Nous ne pouvons pas laisser faire ça. » Il
est difficile de dire quel ensemble de comportements est le plus
dangereux. On peut imaginer Trump agir sans-façons ou avoir des
rencontres diplomatiques chaotiques, aussi bien avec ses alliés
qu’avec des adversaires, tandis que Clinton sera comploteuse et
calculatrice, exigeant la coopération inconditionnelle de ses alliés et
la capitulation de ses adversaires.
En bref, il y a lieu de craindre l’élection de l’un ou l’autre de ces
candidats, l’un à cause de son caractère imprévisible et l’autre à
cause de sa rigidité. On peut se demander, comment les deux principaux
partis politiques en sont arrivés à ce stade, mettre les codes
nucléaires à la portée de ces deux personnalités sans doute inaptes ?
Article Original paru sur Consortium News
Par Robert Parry − Le 3 juin 2016 − Source Russia Insider
Hillary ou bien Trump sont loin d'être comiques
et l'on sent les coups bas lors de leurs polémiques...
Jusqu'au bout ils vont en découdre !
Trump, lui, faisant parler la poudre
Et Hillary trônant d'un air machiavélique...
et l'on sent les coups bas lors de leurs polémiques...
Jusqu'au bout ils vont en découdre !
Trump, lui, faisant parler la poudre
Et Hillary trônant d'un air machiavélique...
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