L’hystérie
et le cabotinage au Conseil de sécurité des Nations Unies de trois
membres permanents, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France,
équivalaient à un aveu signé. Ironiquement, on peut imaginer comment
s’exprimerait une telle confession : «Nous, les membres
profondément vexés affichons ici grossièrement notre mécontentement de
voir détruits les terroristes que nous parrainons secrètement en Syrie
pour un changement de régime.»
C’est ainsi
que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, se sont
vulgairement affichés avec leurs représentants, fulminant contre la
Russie des accusations sensationnalistes non fondées, l’accusant de
commettre des crimes de guerre. À l’intempérance a succédé une crise de
rage et le départ précipité des trois membres qui avaient initialement
convoqué la réunion du Conseil de sécurité.
Plus tard, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, a fustigé l’attitude impérieuse du trio occidental comme une «inacceptable» violation du protocole diplomatique.
Pendant le week-end, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont affirmé que la Russie, en «partenariat»
avec son alliée la Syrie, a perpétré des crimes de guerre suite à la
rupture du cessez-le feu qui avait été déclaré le 12 septembre.
Comme d’habitude, l’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power excella dans l’hystérie et le cabotinage. «Ce que la Russie est en train de faire n’est pas du contre-terrorisme. C’est de la barbarie», a déclaré une Power stridente, dopée au vitriol.
La
responsable américaine a même laissé entendre qu’elle aimerait
désormais voir la Russie éliminée des membres du Conseil de sécurité. «La
Russie dispose d’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.
Ceci est un privilège et une responsabilité. Pourtant, en Syrie et à
Alep, la Russie abuse de ce privilège historique».[Quid du même
privilège dont les US abusent pour protéger Israël ? NdT]
Cet hubris
délirant est à couper le souffle, quand il vient d’une fonctionnaire du
pays qui bombarde actuellement sept nations (la Syrie, l’Irak,
l’Afghanistan, la Libye, le Pakistan, la Somalie et le Yémen) et qui en a
détruit des dizaines d’autres au cours des dernières décennies, avec
des millions de morts parmi les civils.
L’ambassadeur britannique Mathew Rycroft a ajouté son grain de sel au dénigrement de la Russie disant que «le Conseil de sécurité doit être prêt à assumer ses responsabilités». Il a accusé la Russie d’avoir lâché «l’enfer sur Alep».
L’offensive
rhétorique américaine, britannique et française, concertée, contre la
Russie suggère que ces trois puissances se battent pour un objectif sans
précédent. Peut-être, en délégitimant la Russie à travers un processus
médiatique de criminalisation, les États occidentaux ont-ils l’intention
de passer outre au veto du Conseil de sécurité afin de se donner un
mandat pour une intervention militaire à grande échelle en Syrie – sous
la couverture bien élimée de la «protection des droits humains».
Il
est incroyable que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France – en
connivence avec les médias de l’Ouest – continuent à blâmer la Russie
pour l’attaque contre un convoi d’aide des Nations Unies à Alep, la
semaine dernière. Le ministre des Affaires étrangères de Grande-Bretagne
Boris Johnson a déclaré à la BBC que la Russie «peut avoir commis un crime de guerre». Cette allégation est faite en dépit du manque de preuve pour accuser la Russie ou les forces syriennes.
La
Russie et la Syrie ont réfuté toute implication dans ce sabotage
mortel, et même les organismes d’aide des Nations Unies et du
Croissant-Rouge syrien arabe ont refusé de blâmer la Russie ou les
forces syriennes.
En vérité, les faits sont plutôt révélateurs
d’un certain type d’incident de propagande sous fausse bannière mené par
des militants anti-gouvernementaux soutenus par l’étranger. On peut à
juste titre soupçonner la vidéo de l’attaque du convoi d’aide – qui
constitue la base des revendications occidentales ultérieures – fournie
par les douteux Casques blancs, également connus sous le nom de défense civile syrienne. Ce groupe travaille en étroite collaboration avec al-Qaïda, lié à Alep Media Center, et a été impliqué dans la fabrication d’atrocités pour salir les forces gouvernementales d’Assad. Fait révélateur, le Casque Blanc volontaire qui a été filmé la semaine dernière, commentant l’attaque du convoi d’aide, a depuis été identifié par les patriotes syriens comme un militant armé de l’une des brigades terroristes affiliées à al-Qaïda.
Nous pouvons donc en déduire que les allégations occidentales de «crimes de guerre»
contre la Russie sont non seulement fausses, mais aussi des accusations
provenant de source terroristes qui sont colportées par les
gouvernements occidentaux et les médias dans une tentative désespérée de
calomnier la Russie.
L’escalade des revendications des médias
occidentaux démontre une opération d’agression psychologique massive
pour orienter le récit vers l’idée d’une Syrie et d’une Russie
crapuleuses et illégitimes. L’essentiel des rapports des médias
occidentaux au sujet de la reprise des combats autour de la ville du
nord d’Alep identifie invariablement la source d’information par un : «selon les militants». Ces «militants» pourraient être les artistes de la propagande que sont les Casques blancs
ou les groupes terroristes eux-mêmes. Mais les médias occidentaux et
les gouvernements citent ces sources non vérifiées pour diffuser leurs
chiffres sur les «morts civils» et «les munitions prohibées»
prétendument utilisées par les forces aériennes syrienne et russe. Ceci
fait s’élever la collusion occidentale avec les terroristes à une toute
nouvelle échelle.
La récente bordée des États-Unis, de la
Grande-Bretagne et de la France à l’ONU est le signe d’un effort
politique coordonné par ces pouvoirs pour entraver l’intervention
militaire, par ailleurs réussie, de la Russie en Syrie. Non seulement
l’intervention de la Russie a réussi à empêcher militairement le
changement de régime ourdi secrètement par l’Occident en éliminant ses
sbires terroristes, mais la participation de la Russie en Syrie a
également eu du succès dans la guerre médiatique internationale en
exposant la véritable culpabilité des puissances occidentales dans leur
sale guerre contre la Syrie.
Avec une arrogance incroyable, ce
trio occidental bombarde la Syrie illégalement depuis deux ans avec des
frappes aériennes et entretient des liens secrets avec les insurgés
qu’elle arme tout aussi illégalement. Dans une interview télévisée
récente sur France 24, le 25 septembre, le ministre des
Affaires étrangères turc Mevlüt Cavusoglu a également confirmé que les
forces spéciales des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France
étaient en action dans le nord de la Syrie, soi-disant pour aider les «rebelles modérés»
à lutter contre les groupes terroristes du genre al-Qaïda. Tout cela
revient à une violation flagrante de la souveraineté syrienne par les
puissances de l’OTAN et justifie une poursuite légale contre l’agression
étrangère.
L’offensive médiatique occidentale contre la Russie
arrive également une semaine après que les aviations américaine et
britannique ont massacré 62 soldats de l’armée syrienne à la base
aérienne près de Deir ez-Zor, ce qui a conduit à la rupture du
cessez-le-feu deux jours plus tard.
Pourtant, l’Occident a réussi à escamoter ce crime de guerre après l’avoir rapidement poussé aux oubliettes en évoquant un «accident».
L’ambassadrice
américaine Samantha Power était incandescente lorsque la Russie a
appelé à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité sur l’atrocité de
Deir ez-Zor le 17 septembre. Elle a dénigré les préoccupations russes
les qualifiant d’«acrobaties cyniques».
Comme pour venger l’audace russe d’avoir mis la honte aux Américains, les États-Unis et leurs alliés occidentaux ont répliqué avec leur propre réunion «d’urgence» alléguant des «crimes de guerre» de Moscou la semaine suivante. Mais, comme déjà noté, la seule «preuve» que l’Occident présente est un ouï-dire de «militants» anonymes qui agissent probablement comme moyen de propagande pour les groupes terroristes.
L’ambassadeur
syrien Bachar al Jaafari a rappelé au Conseil de sécurité des Nations
unies qu’il s’agissait d’une prérogative légale et constitutionnelle de
son pays de défendre la nation syrienne et de vaincre les militants
armés présents illégalement sur son territoire.
Plutôt que de
montrer au représentant de la Syrie un minimum de respect, les
responsables américain, français et britannique ont pris d’assaut la
réunion du Conseil de sécurité – comme Samantha Power l’ambassadrice
américaine l’avait fait la semaine précédente lorsque Vitaly Chourkine,
ambassadeur russe à l’ONU, s’adressait aux médias au sujet du massacre
de Deir ez-Zor.
Suite à la dernière comédie du cessez-le dans laquelle les «rebelles modérés»,
parrainés par les Occidentaux, étaient manifestement impossibles à
distinguer des groupes terroristes, la Syrie, la Russie, l’Iran et le
Hezbollah ont le droit de lancer une nouvelle offensive pour enfin
mettre un terme à cette guerre secrète alimentée de l’étranger pour le
changement de régime. Les gants sont retirés. Il le fallait.
Et
alors que l’armée des brigades terroristes mercenaires de l’Ouest est en
cours d’élimination de ses dernières positions à Alep, les cerveaux occidentaux cachés derrière la guerre secrète sont de plus en plus désespérés.
Le
désespoir de voir le projet de changement de régime échouer en Syrie
pourrait déclencher une guerre entre les puissances de l’OTAN et les
alliés de la Syrie, y compris la Russie. C’est un danger très réel, en
particulier avec la Turquie, les États-Unis, la Grande-Bretagne et la
France étendant actuellement leurs opérations militaires dans le nord de
la Syrie.
Une chose est sûre cependant. Washington et ses
complices vont accélérer l’hystérie médiatique et la diffamation contre
la Syrie et la Russie. Attendez-vous à des crises plus histrioniques à
l’ONU et à un tir barrage de «tragédies humanitaires» – de la
part des trois membres permanents du Conseil de sécurité qui ont, en
premier lieu, apporté l’enfer de la catastrophe en Syrie.
Finnian Cunningham
Par Finian Cunningham – Le 27 septembre 2016 – Source Strategic-Culture
VOIR AUSSI : La Russie à Samantha Power: Dégage, putain !