Des agents qui ont infiltré des groupes
comme l’État islamique et al-Qaïda menacent de quitter l’agence américaine en
raison du « parti pris idéologique » de Donald Trump.
La CIA est confrontée à une perte
potentiellement handicapante de renseignements humains sur les groupes
militants étrangers parce que certains de ses meilleurs espions sur le terrain
ne sont pas disposés à travailler pour l’administration du président américain
Donald Trump, a appris Middle
East Eye.
Des agents contractuels, dont certains
dirigent des réseaux de sources au sein d’al-Qaïda et du groupe État islamique
(EI), ont démissionné ou ont menacé de le faire, dans un contexte de
frustration de la communauté du renseignement depuis l’entrée en fonction de
Trump le mois dernier.
Ces agents sont connus comme des
« chasseurs de terroristes » et ne sont pas nécessairement de
nationalité américaine. Ils sont pour la plupart musulmans et certains sont
autorisés à développer leurs propres ressources et gérer leurs propres budgets,
lesquels sont importants. Certains ont été recrutés il y a près de dix ans pour
leur force et leur motivation, et leurs antécédents montrent qu’ils fournissent
des renseignements permettant véritablement de contrecarrer des projets
d’attentats.
« Il s’agit de la génération
d’agents arrivés suite à la restructuration après George W. Bush, pour regagner
leur crédibilité, pour se concentrer sur les faits et non les maquiller.
Aujourd’hui, ils pensent qu’ils vont revenir à la case départ », a
confié une source au fait de ces démissions à MEE.
« Les conséquences sur la société
aux États-Unis et en Europe seront substantielles. Ce sont des gens qui
connaissent le terrain et qui se fondent dans le décor. Certains d’entre eux
travaillent sous couverture depuis des années. Aujourd’hui, ils ont tous envoyé
un message à Washington : “Nous démissionnons.” »
La menace de démission de deux « chasseurs
de terroristes » en particulier est source d’inquiétude au siège de la
CIA, a ajouté cette source.
« Ils sont irremplaçables. Leur
départ nuira aux intérêts des États-Unis. Ces deux gars sont responsables de 50
à 60 % de l’anticipation d’attaques terroristes dont vous n’avez jamais
entendu parler », a-t-elle poursuivi.
Toujours selon cette source, les deux
agents démissionnent pour deux raisons principales.
En tant que loyaux Américains, ils sont
dégoûtés par le faible calibre intellectuel des dirigeants auxquels ils doivent
désormais répondre ainsi que par leur parti pris idéologique à l’encontre des
musulmans, et leur suspicion en général.
Ils sont frustrés par l’ignorance des
nouveaux chefs des renseignements au sujet de l’islam, leur incapacité à
différencier les différents groupes de salafistes-djihadistes et leur
propension à mettre tous les groupes islamistes, violents et non violents, dans
le même sac.
« Il s’agira de la plus grande perte de l’histoire du
renseignement dans la lutte contre le terrorisme »
Cependant, en tant qu’agents des
renseignements, ils s’inquiètent également d’un changement de priorités, qui
s’écarteraient de l’EI et al-Qaïda pour se concentrer plutôt sur des questions
idéologiques qui sont sans pertinence ou entravent activement le contre-espionnage.
Ils sont « extrêmement
préoccupés » par le fait que la direction de la communauté du
renseignement a été placée entre les mains d’anciens généraux de l’armée. Leur
principale préoccupation est de protéger leurs ressources en matière de
renseignement et d’empêcher qu’elles soient utilisées à des fins politiques.
Autre source d’inquiétude, les propos de
Trump lui-même qui dit vouloir un retour du waterboarding
(torture par l’eau) alimenteront considérablement la stratégie de recrutement
de l’EI.
Mike
Pompeo, qui a été confirmé en tant que nouveau directeur de la CIA par le
Congrès, a déclaré qu’il envisagerait de rétablir le waterboarding et d’autres
« techniques d’interrogatoires renforcées » dans certaines
circonstances.
Toutefois, lors de son audition de
confirmation au Sénat, il a rejeté l’idée qu’il rétablirait la torture en tant
que chef de la CIA.
En 2013, Pompeo a affirmé que les leaders
musulmans américains ne s’étaient pas suffisamment prononcés contre les
attentats terroristes et pourraient donc être « potentiellement complices » de ces attaques.
Un expert ayant une connaissance
approfondie des « groupes islamistes radicaux » dans la région a
déclaré à MEE :
« Il s’agira de la
plus grande perte de l’histoire dans la lutte contre le terrorisme. Il faudra
des années pour reconstruire le réseau, les gens et les nouvelles ressources.
La seule façon d’arrêter cela est de nommer des personnes connues pour être
compétentes, rationnelles et apolitiques. »
La CIA a démenti que des agents
quittaient l’agence en raison de la nouvelle administration.
« La CIA continue d’accomplir sa
mission et le fait avec le plus haut degré de professionnalisme et de
compétence », a déclaré le porte-parole de la CIA, Ryan Trapani, à MEE par email. « Il
n’y a pas eu d’augmentation du nombre d’agents qui quittent l’Agence depuis
l’investiture. »
« Leur départ nuira aux intérêts des
États-Unis. Ces deux gars sont responsables de 50 à 60 % de l’anticipation
d’attaques terroristes dont vous n’avez jamais entendu parler »
Cependant, un nombre croissant de voix a
corroboré les tensions se développant au sein de la communauté américaine du
renseignement.
Edward Price, qui a commencé à travailler pour la CIA en
2016, a révélé dans le Washington
Post plus tôt cette semaine qu’il avait démissionné en raison du
découragement croissant régnant au sein de l’organisation vis-à-vis de Trump.
Price a écrit que les actes de Trump
depuis son entrée en fonction avaient été encore plus inquiétants que son rejet
de la conclusion selon laquelle la Russie était derrière le piratage et la
diffusion de mails relatifs aux élections, une conclusion à laquelle étaient
parvenues dix-sept agences de renseignement « avec un haut degré de
confiance ».
La visite de Trump à la CIA, où il a
continué à se vanter de sa victoire électorale au lieu d’évoquer les questions
intéressant son auditoire, constituait une autre source de préoccupation.
« Qu’elles soient délirantes ou
mensongères, ce n’étaient pas les remarques que beaucoup de mes collègues et
moi-même voulions entendre de notre nouveau commandant en chef », a
déclaré Price.
« Je ne pouvais m’empêcher de
penser au contraste frappant entre la grandiloquence du nouveau président et le
dévouement tranquille d’un mentor – un professionnel courageux et inébranlable
– qui est commémoré sur ce mur. Je sais que d’autres à la CIA ont ressenti la
même chose. »
Leon Panetta, un ancien directeur de la CIA,
a expressément mis en garde contre les dangers du décret de Trump interdisant
l’entrée sur le territoire aux réfugiés et voyageurs provenant de sept pays
musulmans dans une déclaration sous serment déposée auprès de la cour d’appel
américaine qui a soutenu la suspension du décret présidentiel.
« Ce décret perturbera les
principaux partenariats en matière de lutte contre le terrorisme, de politique
étrangère et de sécurité nationale qui sont essentiels pour obtenir le partage
d’informations et la collaboration nécessaires en matière de renseignement,
d’application de la loi et [d’activités] militaires, ainsi que les voies
diplomatiques pour faire face à la menace de groupes terroristes tels que l’EI.
La communauté internationale a vivement critiqué ce décret, qui a éloigné les
alliés des États-Unis », indiquait la déclaration.
« Nous allons ébranler nos
relations avec nos partenaires d’Europe et du Moyen-Orient, sur lesquels nous
comptons pour une coopération antiterroriste vitale, ce qui compromettra des années
d’efforts pour se rapprocher d’eux. En s’aliénant ces partenaires, nous
pourrions perdre accès aux renseignements et ressources nécessaires pour
combattre les causes profondes du terrorisme ou pour perturber les attentats
lancés de l’étranger, avant qu’une attaque ne se produise à l’intérieur de nos
frontières. »
La déclaration a également été signée par
les anciens secrétaires d’État Madeleine Albright et John Kerry, ainsi que par
Janet Napolitano, ancienne secrétaire à la Sécurité intérieure.
Cependant, ce que David Hearst ne sait peut être pas, c'est que dans tout islamiste sommeille un agent de la CIA. Compte tenu des derniers sondages, environ un tiers des musulmans sont pro-islamistes, donc pro CIA. Ce qui fait que la CIA dispose d'un réservoir inépuisable d'agents, prêts à trahir père et mère, pour imposer la charia, épouser une ribambelle de femmes-esclaves, etc. Il n'y qu'à observer ce qu'ils font en Syrak. Hannibal GENSERIC
VOIR AUSSI :