Sur une vidéo tournée
le jour de la parade de la Victoire du 9 mai sur la base aérienne russe
de Lattaquié en Syrie, on peut apercevoir la toute dernière version de
l’avion-espion russe A-50U. Selon les experts, il sera chargé de guider
les chasseurs vers leurs objectifs dans les régions les plus lointaines
de Syrie et de surveiller tous les vols militaires en Turquie, en Irak
et dans les pays voisins.
Le tout nouvel avion radar à longue portée (équivalent de l’AWACS
américain) se trouve derrière un chasseur Su-35S à 7:13 dans la vidéo.
L’A-50U
est reconnaissable par son « champignon » caractéristique installé sur
le fuselage de l’appareil : une batterie d’antennes surveillant les
événements terrestres et aériens sur un rayon de plusieurs centaines de
kilomètres.
Selon les informations des médias russes, l’avion est arrivé en Syrie en avril dernier. Auparavant, un autre avion-espion russe, de modèle Tu-214R, avait été repéré dans le ciel syrien.
Rôle de l’A-50U et du Tu-214R dans la campagne syrienne
Selon Vadim Koziouline, professeur à l’Académie de Sciences Militaires, ces avions
relèvent de deux types différents d’appareils de
reconnaissance russes : la reconnaissance radioélectronique (A-50U) et
opticoélectronique (Tu-214R).
« Le premier a été envoyé
pour surveiller l’espace aérien des pays voisins : le radar de l’A-50U a
une portée de 800 kilomètres et peut suivre jusqu’à 300 cibles
simultanément. Le Tu-214R, lui, doit repérer les positions des
combattants de l’Etat Islamique à l’aide d’appareils optiques et les
transmettre à l’état-major », a déclaré l’expert à RBTH.
Comme le fait remarquer l’expert, les systèmes de repérage radars
installés sur la base aérienne de Lattaquié et à bord des navires
croisant le long des côtes syriennes en mer Méditerranée ne suffisent
pas pour surveiller totalement les déplacements des terroristes. « Pour
remplir cet objectif, tous les moyens de reconnaissance sont
mobilisés : aériens (le A-50U et le Tu-214R) et spatiaux (les satellites
militaires du ministère russe de la Défense) », ajoute M. Koziouline.
Objectifs secondaires
Cependant,
les analystes considèrent que les deux avions n’ont pas seulement été
envoyés en Syrie pour y accomplir des missions de combat.
« Il
faut bien comprendre qu’en cas de guerre de grande envergure, tous les
équipages et tous les soldats de toutes les différentes armes doivent
être parfaitement préparés à accomplir leur mission. Le meilleur moyen
d’affûter ses compétences est de le faire sur des cibles réelles, en
situation de combat », explique à RBTH Dmitri Safonov, analyste militaire pour le journal Izvestia.
Il
souligne que la Russie profite du conflit syrien pour vérifier le
niveau de préparation de ses forces armées, ainsi que pour soumettre
tous ses nouveaux systèmes d’armes à l’épreuve du feu.
12 mai 2017