"Méfiez-vous des Arabes [du Golfe ]. Il se disent rois et princes mais, en réalité, ce sont des traîtres de père en fils"
Président Haouari Boumediene
Président Haouari Boumediene
Nous avons vu, dans "Le Cauchemar du
Qatar", que contrairement
aux affirmations officielles américano-saoudiennes, les raisons de la crise entre
le Qatar et l'Arabie saoudite ne tiennent pas au soutien qatari apporté aux
terroristes islamistes en Tunisie, en Libye, en Syrie, au Yémen, en Irak et
ailleurs, mais à deux autres facteurs : 1) L’appel au meurtre émis par le Qatar contre le président Trump; et
2) Le rapprochement du Qatar avec l'Iran.
Or, ce rapprochement du Qatar de l’Iran n’est pas du à des affinités politiques ou religieuses, mais à l’intérêt des deux pays pour l’exploitation du plus grand gisement de gaz dans le monde. En criant "haro sur le vilain petit Qatar", l’Arabie Saoudite et ses vassaux du Golfe veulent tout simplement voler au Qatar sa fantastique richesse. Cette razzia, bien ancrée, depuis la nuit des temps, dans les traditions bédouines des Saoudiens, ne pourra pas se faire sans une guerre contre l’Iran.
Or, ce rapprochement du Qatar de l’Iran n’est pas du à des affinités politiques ou religieuses, mais à l’intérêt des deux pays pour l’exploitation du plus grand gisement de gaz dans le monde. En criant "haro sur le vilain petit Qatar", l’Arabie Saoudite et ses vassaux du Golfe veulent tout simplement voler au Qatar sa fantastique richesse. Cette razzia, bien ancrée, depuis la nuit des temps, dans les traditions bédouines des Saoudiens, ne pourra pas se faire sans une guerre contre l’Iran.
Les Saoudiens accusent le Qatar de soutenir des terroristes.
C’est comme si la Grande-Bretagne accusait les États-Unis
d’impérialisme, ou si la mafia rompait ses liens avec une bande de
voyous pour cause de gangstérisme. Comme l’a remarqué Joe Biden (vidéo),
deux pays wahhabites, le Qatar et l’Arabie saoudite, ont financé et
alimenté le terrorisme en Syrie, en Irak et ailleurs. Mais le point de
vue saoudien est que le Qatar, plus « libéral », soutient simplement le « mauvais » genre de terroristes.
Le gouvernement qatari et son organe de propagande, Al-Jazeera, ont installé et soutenu le gouvernement des Frères musulmans en Tunisie et en Égypte. Le Qatar soutient le gouvernement turc, proche des Frères musulmans. Il soutient le Hamas palestinien, également affilié aux Frères musulmans. Le Qatar finance divers groupes alignés sur al-Qaïda en Libye, en Syrie et en Afghanistan. Les talibans ont établi leur unique mission diplomatique à Doha.
Le gouvernement qatari et son organe de propagande, Al-Jazeera, ont installé et soutenu le gouvernement des Frères musulmans en Tunisie et en Égypte. Le Qatar soutient le gouvernement turc, proche des Frères musulmans. Il soutient le Hamas palestinien, également affilié aux Frères musulmans. Le Qatar finance divers groupes alignés sur al-Qaïda en Libye, en Syrie et en Afghanistan. Les talibans ont établi leur unique mission diplomatique à Doha.
Jusqu’à récemment, les
Saoudiens finançaient ISIS/Daech. Ils financent maintenant divers autres
groupes djihadistes en Syrie, sous le contrôle de la CIA. Les Émirats
arabes unis parrainent le général libyen Haftar, qui lutte contre des
groupes alignés sur al-Qaïda, soutenus par le Qatar. Les Saoudiens sont
main dans la main avec Israël et n’ont aucun intérêt pour la cause
palestinienne, alors que le Qatar la soutient.
Les ingrédients de l’escalade
dans le conflit autour du Qatar indiquent, comme le font remarquer nombre
d’observateurs, que l’on pourrait être dans le dernier quart d’heure qui
précède une confrontation armée.
Le Qatar a fait appel au
soutien armé de la Turquie, qui y répondu positivement. « Le Qatar n’avait jamais connu autant d’hostilité de la part d’un
pays ennemi que celle que lui témoigne l’Arabie saoudite », a déclaré le
ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammed ben Abderrahmane Al Thani, en
annonçant que les forces turques seraient envoyées au Qatar afin d’assurer la
sécurité de toute la région, a rapporté Fars News.
En outre, les derniers
développements qui ont suivi le double attentat commis par Daech à
Téhéran montrent qu’en cas de conflit, l'Iran se mettra de la partie
contre l’Arabie Saoudite. Cette
éventualité apparaît à la lecture du communiqué du Corps des gardiens de la
Révolution islamique (CGRI), dans lequel l’Iran accuse l'Arabie Saoudite d'être
derrière cet acte criminel. Le CGRI a annoncé une vengeance contre «les
terroristes, leurs complices et ceux qui les soutiennent».
En cas de conflit, il est claire que Téhéran et Ankara aideront le
Qatar.
L’Amérique pousse
l’Arabie Saoudite contre l'Iran et le Qatar
Le président Donald Trump a
donné son feu vert aux Saoudiens, lors de la réunion au sommet avec les chefs
d’état musulmans, parce que l’émir du Qatar participait au complot du
« Deep State » américain pour l’assassiner [voir USA. "Deep
State" contre Trump : "Marteau Noir" et "Palpatine du
Qatar»]. De son côté, le secrétaire d'État, Rex Tillerson,
avait des liens étroits avec la famille royale saoudienne au cours des 15 ans durant lesquels il était président et chef de la direction d'Exxon.
Si les Saoudiens envahissent
le Qatar, ils seraient également soutenus par l'Égypte (qui dépend
financièrement de l’Arabie), les Émirats Arabes Unis, et, en particulier,
Bahreïn qui accueille la Cinquième Flotte américaine dans le golfe Persique.
Les Saoudiens
ont trois objectifs
1. Faire
entrer le Qatar dans une relation de dépendance comparable à celle du travail
des esclaves.
2. mettre
la main sur les réserves massives d'espèces du Qatar.
3. Contrôler
les gisements de gaz du Qatar, afin de contrer l’Iran et la Russie, tout en
s’appropriant l’essentiel des revenus.
Rappelons que l'une des
raisons de la longue guerre en Syrie n’est autre que le pipeline qui devait
relier le Qatar à l’Europe, via la Syrie et la Turquie.
Les raisons pour lesquelles
le gaz naturel est la source de la discorde entre le Qatar et ses voisins, sont
nombreuses et commencent en 1995, lorsque la minuscule péninsule du désert
était sur le point de faire son premier chargement de gaz naturel liquide dans
le plus grand gisement du monde : le North
Field offshore, qui fournit pratiquement tout le gaz du Qatar, et qui
est partagé avec l'Iran, le rival détesté de l'Arabie saoudite.
La richesse qui en a suivi a
transformé le Qatar en non seulement la nation la plus riche du monde, avec un revenu par habitant annuel de
130.000 $, mais aussi le plus grand exportateur de GNL au monde.
L'accent mis sur le gaz l'a séparé de ses voisins producteurs de pétrole dans
le Conseil de Coopération du Golfe et lui a permis de sortir de la domination
par l'Arabie saoudite. En outre, la production de gaz naturel du Qatar a été
"sans empiètement" et sans
pression politique de l'OPEP, ce cartel pétrolier dominé par l'Arabie saoudite.
Et l’opportunité de couper les ailes au
« vilain petit Qatar » est venue avec la récente visite du président
américain Donald Trump en Arabie saoudite, lorsqu'il a appelé ses vassaux
arabes du Golfe à isoler l'Iran, et par conséquent à punir tous ceux qui, d’une
façon ou d’une autre, ont des relations avec l’Iran, et qui ne sont pas
suffisamment puissants pour se défendre (Russie, Chine).
Or, la demande de gaz naturel
pour produire de l'électricité a grandi dans tous les États du Golfe. Ils
doivent recourir à des importations de GNL car le coût du gaz importé du Qatar
est moins élevé que son extraction chez eux. En effet, les coûts d'extraction
du gaz au Qatar sont les plus bas du monde.
Cette richesse du Qatar lui
a permis de développer des politiques étrangères qui ont mis à feu et à sang la
Syrie, l’Irak, la Libye, sans oublier l’Algérie, la Tunisie et l’Égypte. Dans
ces deux pays, naguère touristiques, les attentats meurtriers commis par les
protégés du Qatar, les Frères Musulmans, ont chassé les touristes et ruiné
l’économie. Pour sa survie, l’Égypte est obligée de tendre la main à l’Arabie
Saoudite. Quant à la Tunisie, toujours aux mains des islamistes, elle brade ses
meilleures entreprises en les vendant à vil prix au …Qatar. Comme quoi, le
terrorisme paie. Non seulement il enrichit les oligarques occidentaux des armes
et du pétrole, mais aussi les potentats orientaux que sont les émirs. Les morts
qui tombent chaque jour en Orient et en Occident ne sont que des dommages
collatéraux, dont les élites euro-atlantiques et les potentats arabes n’ont
« rien à cirer » malgré leurs larmes de crocodile.
Et surtout, le gaz a poussé le Qatar à
promouvoir une politique régionale d'engagement avec l'Iran chiite pour assurer
la source de sa richesse.
Les voisins du Golfe
s’attendaient à ce que le Qatar leur vende du gaz à un prix réduit.
Non seulement il ne l’a pas fait, mais en 2005, la Qatar a déclaré un moratoire sur le développement du gigantesque gisement gazier de North Field, qui aurait pu fournir plus de gaz pour l'exportation locale, ajoutant aux frustrations de ses voisins. Le Qatar avait alors déclaré qu'il fallait vérifier comment le champ répondait à son exploitation, en niant qu'il se pliait en réalité aux injonctions de l’Iran, qui avait été beaucoup plus lent à tirer du gaz de son côté du champ partagé. Ce moratoire de deux ans a été levé, dix ans plus tard, lorsque l'Iran a atteint, pour la première fois, le même taux d'extraction que le Qatar.
Trump est tombé dans un piège saoudo-israélien. Les faucons du Pentagone ont rêvé d’une « OTAN arabe » pour lutter contre l’Iran. L’« OTAN arabe » envisagée pourrait bientôt étrenner sa première guerre, mais ce sera contre l’un de ses membres.
Non seulement il ne l’a pas fait, mais en 2005, la Qatar a déclaré un moratoire sur le développement du gigantesque gisement gazier de North Field, qui aurait pu fournir plus de gaz pour l'exportation locale, ajoutant aux frustrations de ses voisins. Le Qatar avait alors déclaré qu'il fallait vérifier comment le champ répondait à son exploitation, en niant qu'il se pliait en réalité aux injonctions de l’Iran, qui avait été beaucoup plus lent à tirer du gaz de son côté du champ partagé. Ce moratoire de deux ans a été levé, dix ans plus tard, lorsque l'Iran a atteint, pour la première fois, le même taux d'extraction que le Qatar.
En l'an 814 avant JC : à gauche le Qatar, à droite Carthage |
Trump est tombé dans un piège saoudo-israélien. Les faucons du Pentagone ont rêvé d’une « OTAN arabe » pour lutter contre l’Iran. L’« OTAN arabe » envisagée pourrait bientôt étrenner sa première guerre, mais ce sera contre l’un de ses membres.
Ainsi, l’opération initiée
par les États-Unis et par l’Arabie Saoudite pour faire rentrer dans le rang le
Qatar pourrait avoir un résultat contraire en permettant à l’Iran de renforcer
sa position dans la région et en accentuant l’éloignement de la Turquie de ses
anciens alliés, avec la constitution d’un axe Ankara-Téhéran centré sur Moscou.
Ce qui, en définitive, pourrait neutraliser l’apport du Qatar à l’alliance
pro-américaine, alors que l’Émirat abrite la principale base aérienne
américaine dans la région, près de Doha, où environ 10.000 militaires sont
stationnés.
VOIR AUSSI :
Hannibal GENSERIC