vendredi 23 juin 2017

SYRIE. L'assaut de Raqqa se transforme en bain de sang



La bataille de Raqqa commence à ressembler fortement à la bataille de Mossoul malgré les déclarations victorieuses du CENTCOM des États-Unis et des dirigeants kurdes, qui diffusent quotidiennement des séances d'information officielles sur leurs succès. Si à Mossoul, toutes les victimes non terroristes sont irakiennes, à Raqqa les victimes non terroristes sont les civils syriens, des soldats américains et surtout leurs harkis kurdes.

Tactiques de DAECH
Les militants de DAECH font face à des forces de coalition avec une férocité accrue. Les terroristes islamistes mènent des contre-attaques, envoient des kamikazes dans les voitures. Les-snipers daé-chiens ont lancé une véritable chasse à l’homme. Les armes préférées des terroristes islamistes sont maintenant les missiles guidés antichar, généreusement fournis par l’Amérique [1].
De plus, selon Veterans ToDay, l'État islamique utilise la population civile comme des boucliers dits humains. Pour contenir des attaques aériennes sur Raqqa, les terroristes placent des prisons mobiles (en fait des cages pour prisonniers) sur les toits des bâtiments et des pôles de transport importants qui sont des cibles possibles de l'aviation. Ainsi, ils espèrent se protéger contre une attaque aérienne. Dans chaque cage, environ 7 personnes sont maintenues dans des conditions inhumaines. Plus de 100 prisons mobiles similaires sont utilisées au total.
Prison mobile pour hommes
Prison mobile pour femmes
Les drones DAECH en action
Le journal de Washington a publié une histoire sur les drones de DAECH qui attaquaient les unités américaines déployées près de Raqqa le 14 juin. Les responsables américains disent que les drones empêchent souvent les militaires américains de marquer des cibles.
Selon l'un d'entre eux, le Pentagone, en réponse, demande des équipements et des forces supplémentaires pour lutter contre les drones de DAECH en Syrie. Le colonel Christopher Garver, porte-parole de l'opération Inherent Resolve a également remarqué que les combattants daé-chiens résistent sérieusement au centre de la ville. Ils ont des mitrailleuses, de bonnes positions de sniper et installent des dispositifs explosifs.
Apparemment, en utilisant uniquement le SOF (Special Operation Forces) des États-Unis, les Américains sont incapables de réaliser leur mission. Peut-être, l'élite actuelle des Forces spéciales américaines n'a pas assez de professionnalisme dans la planification des opérations de combat dans les conditions de supériorité de la main-d'œuvre et du matériel. C'est peut-être pour cette raison que non seulement des civils, mais aussi des membres des SOF ont déjà été tués près de Raqqa.
Les États-Unis ne se dispensent pas des pertes
À l'intérieur du « Syria Media Center », des correspondants militaires de la rapportent également qu'un certain nombre de militaires américains ont été gravement blessés à la suite d'une attaque par un attentat-suicide dans la région d'Al-Sina, à l'est de Raqqa.
Ce n'est pas la première fois que les pertes américaines se produisent dans la région. Outre le nombre croissant de soldats blessés, le Pentagone subit également des pertes irrémédiables. Par exemple, des soldats américains ont  été tués à la fin du mois de mai à Raqqa.

Les victimes au sein de la coalition et des Kurdes ne pourront qu’augmenter
Apparemment, ni le Pentagone, ni les Kurdes n'éviteront de nombreuses victimes pendant l'assaut. DAECH s'est déjà rendu compte que les États-Unis tentent de les attirer sur le terrain ouvert, et les détruisent par des attaques aériennes massives. Une telle situation les oblige à se battre fort. Cependant, cela n'arrêtera pas la Coalition. En effet, Washington, comme d'habitude, lorgne sur un profit après la bataille de Raqqa, car ce territoire est riche en pétrole et en gaz. Le temps nous montrera combien le Pentagone sera prêt à payer pour la victoire. Les morts syriennes et américaines ne sont que des « dégâts collatéraux » qui ne pèsent pas lourd devant les intérêts des oligarques américains des armes, du gaz et du pétrole.

NOTES
[1] Un commandant du Front Al-Nosra : «Les USA sont de notre côté et nous arment via des pays tiers»
Un commandant d'Al-Nosra (Fatah al-Cham) a accordé une interview à un journal allemand, où il révèle que les États-Unis ainsi que d’autres pays soutiennent le groupe djihadiste en Syrie, confirmant ainsi ce que Moscou affirme depuis longtemps.
«Oui, les États-Unis soutiennent l’opposition [en Syrie], mais pas directement. Ils soutiennent les pays qui nous soutiennent. Mais nous ne sommes pas encore satisfaits de ce soutien», a déclaré le commandant d’unité du Front Fatah al-Cham (anciennement Front Al-Nosra) Abou Al Ezz, dans une interview accordée au journal allemand Koelner Stadt-Anzeiger depuis la ville syrienne d’Alep.
Ce commandant a révélé que le groupe terroriste avait gagné des batailles grâce aux missiles antichars TOW de fabrication américaine qui ont été «donnés directement» à ses troupes. Grâce à ces missiles, «la situation dans plusieurs régions [syriennes] est sous contrôle», se félicite Abou Al Ezz.
Quant à l’armement lourd, il aurait été fourni via des pays tiers : «Nos chars et de nombreux lance-roquettes sont venus de Libye via la Turquie», confie-t-il.
Mais, à l'en croire, les États-Unis et d’autres pays aident les djihadistes en les fournissant non seulement en armes, mais aussi en personnel. Quand le Front Al-Nosra a été assiégé, il y a eu «des officiers de Turquie, du Qatar, d’Arabie saoudite, d’Israël et des États-Unis ici… Des experts en satellites, missiles, renseignement et caméras thermiques de sécurité». Quand le journaliste lui a demandé si des instructeurs se trouvaient vraiment parmi les djihadistes, Abou Al Ezz a tout simplement répondu : «Les Américains sont de notre côté

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Hannibal GENSERIC