La Russie contrôle plus de 45% de la capacité mondiale
d’enrichissement d’uranium. Les États-Unis d’Amérique importent 90% de leur
combustible nucléaire. Faites le calcul.
Le congrès
ajoute des sanctions contre la Russie, mais il oublie la place unique de la
Russie dans l’industrie mondiale de l’uranium. On met tellement l’accent sur le
pétrole et le gaz russes (et plus précisément leur part dans ses exportations) qu’on
oublie la position de la Russie dans l’énergie nucléaire mondiale.
Ainsi, John
McCain (qui, selon un autre sénateur, est devenu
« un peu fou ») peut dire ce qu’il veut sur la façon dont la
Russie n’est rien d’autre qu’une «station-service», ce qu’il ignore ou ne veut
pas admettre , c’est que la Russie est plus importante pour le marché mondial de
l’uranium mondial que l’Arabie saoudite pour le marché du pétrole brut.
Le pouvoir de la Russie dans cette industrie ne provient pas
de sa production d’oxyde d’uranium (U3O8 ou yellowcake), il provient de la
possession de 45% de la capacité d’enrichissement du monde en un carburant
utilisable. La Russie produit autour d’environ 3 000 tonnes d’U3O8 par an.
Production d’uranium
World Nuclear Association
Le Kazakhstan
est le plus grand producteur mondial de yellowcake avec les plus grandes
réserves au monde. Pensez-vous sérieusement que le Kazakhstan, l’un des alliés
les plus forts de la Russie, va continuer à fournir seul les grandes industries
américaines si la nouvelle guerre froide
entre les États-Unis d’Amérique et la Russie s’intensifie davantage ?
Certainement pas.
Le bassin du
Canada Athcabasca en Saskatchewan a joué un rôle déterminant dans l’expansion
de l’offre mondiale de yellowcake ces dernières années. Mais, cela ne modifie
pas la dynamique de l’industrie, il ne fait que maintenir les prix d’Uranium
déprimés.
SWUs
Trump SJWs
Parce que, le
problème n’est pas la production de minerai, mais c’est de le transformer en
combustible utilisable, appelé Unités de travail uniques (Single Work Units,
SWU). Or, les États-Unis et le Canada ne sont pas intéressés par le raffinage
de l’uranium en raison de la politique environnementale. Je n’ai rien entendu
de l’administration Trump à ce sujet, donc, rien ne changera de manière à
affecter l’existant ou la peur des événements futurs.
Rosatom, la
société russe d’énergie nucléaire de l’État, a un effet de levier considérable.
La fausse indignation par rapport à Hillary Clinton qui a vendu 20% des
réserves d’uranium des États-Unis aux Russes n’est pas pertinente.
Je la paraphrase
pour le seul moment de ma vie, « Quelle différence cela fait-il »
pour augmenter la production de minerai lorsque les Russes contrôlent
efficacement les raffineries ?
Parce que, en
raison des changements de politique au cours des vingt dernières années, les
États-Unis d’Amérique n’ont aucune capacité à produire de façon crédible leur
propre combustible nucléaire. Ainsi, la production de minerai canadien doit
encore être expédiée en Russie ou en Europe pour traitement.
Oui, en Russie et
en Europe.
De plus,
regardez d’où viendra la capacité d’enrichissement future … de la Chine. Et
tout ce qui se passera, c’est aider la Chine à se ravitailler elle-même avec du
combustible pour les puissantes installations que Rosatom est entrain de
construire pour elle. Même chose pour l’Inde, la Turquie, l’Iran et à peu près
le reste du monde qui veut l’énergie nucléaire.
19,5% de l’électricité
américaine provient de l’énergie nucléaire. La charge de base du réseau
électrique des États-Unis est fournie par les SWU russes. Sans relations avec
la Russie, il n’y aura plus d’air conditionné.
Nous sommes le
plus grand consommateur de SWU au monde, en utilisant plus de 32% du total
mondial. C’est environ 15,1 millions de SWU. La France est la suivante avec
14%. Plus de 90% de notre consommation d’uranium est importée. La répartition
est la suivante :
- Canada – 25%
- Kazakhstan – 24%
- Australie – 20%
- Russie – 14%
- Ouzbékistan – 4%
- Malawi, Namibie, Niger et Afrique du Sud – 10%
- Brésil, Bulgarie, Chine, République tchèque, Allemagne et Ukraine – 2%
C’est là qu’on
l’a acheté, pas où il a été traité. Les puits de pétrole brut ne sont pas une
infrastructure énergétique, par contre le raffinage et la distribution le sont.
Nous pouvons l’acheter au Kazakhstan, mais il doit encore passer par l’un des
processeurs ci-dessus. Je simplifie cela à des fins de discussion, mais vous devriez
facilement comprendre.
Toute discussion
sur la sécurité énergétique des États-Unis sans qu’on parle de l’uranium est un
non-sens. C’est la limite sur laquelle le Congrès des États-Unis va buter lorsque
Poutine en aura ras-le-bol.
Vous remarquez
que le Congrès, ni personne d’autre, n’en parle, c’est vraiment « l’option
nucléaire » dans la géopolitique. C’est le marteau qui peut être abaissé
une fois que le monde est dans un déficit de SWU, dont nous approchons
rapidement.
Réponse
aux sanctions
Les annonces de
la Russie visant à expulser certains diplomates et à saisir des biens utilisés
formellement par ces diplomates sont, en effet, le signal d’un début de riposte.
C’est Poutine qui fait un spectacle avant que les choses ne deviennent
sérieuses.
Le nouveau
projet de loi sur les sanctions ne dit rien à propos de l’industrie nucléaire
de la Russie. Il ne dit rien sur les entreprises allemandes ou françaises
sanctionnées pour faire des affaires avec des exportations nucléaires russes ou
transformer du « gâteau jaune » russe en combustible.
Il ne peut rien
dire à ce sujet et John McCain le sait bien, sinon la réponse de la Russie est
de se tourner vers le Kazakhstan et de mettre l’embargo sur l’exportation de
SWU vers les États-Unis d’Amérique.
Et cela clôt la
discussion sur le fait que les États-Unis d’Amérique fabriquent tout. Notre
réseau électrique est déjà surchargé. La charge de base de nos centrales
nucléaires est notre avantage comparatif en termes économiques l’économie.
Cela va s’éroder
au cours de la prochaine décennie alors que la Chine et même la Russie
élargiraient leur utilisation de l’énergie nucléaire. Encore une fois,
l’adoption par la Chine de l’énergie solaire n’est pas une solution à leurs
problèmes d’énergie. Le pétrole russe, le gaz et l’uranium le sont.
Si les choses
s’avèrent vraiment dangereuses sur le pipeline Nordstream-2 avec l’Allemagne,
alors vous pouvez parier que cela devient également un problème. C’est pourquoi
les sanctions sont si stupides. Elles conduisent l’Allemagne dans les bras de
la Russie encore plus vite. Elles conduisent les Russes à approfondir les liens
avec la Chine.
Les États-Unis
d’Amérique sont en train de s’aliéner les pays dont dépend leur énergie pour
gérer leur industrie lourde.
Les Allemands
n’utilisent plus les SWU qu’ils produisent, car ils ferment leurs centrales
nucléaires, et je suis sûr qu’ils les vendent aux États-Unis pour l’instant,
mais ces SWU leur donnent un pouvoir de négociation assez fort dans l’avenir de
la politique énergétique mondiale.
L’Allemagne est
un territoire occupé, ce qui limite leurs réponses aux sanctions imposées par l’Amérique.
Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi l’UE veut sa propre armée permanente ?
Merkel, ainsi
que Poutine, détiennent un puissant levier contre les sanctions US : la filière
énergétique sur la capacité des États-Unis d’Amérique à pousser son davantage.
Par Tom Luongo
Traduction : Hannibal GENSERIC
Source : Gold, Goats ‘n Guns
Les
actions parlent plus fort que les mots: Moscou prend des représailles contre
les sanctions américaines
La Russie
envoie un message clair à Trump: Sanctionnez-nous à vos propres risques
Dans ce que
beaucoup appellent un déménagement attendu depuis longtemps, Moscou a annoncé
qu’elle réduirait le nombre de fonctionnaires diplomatiques américains en
Russie à 455 (le même nombre que les Russes actuellement autorisés aux
États-Unis) et empêcherait le personnel de l'ambassade américaine d’utiliser d’autres
locaux que ceux du corps diplomatique comme les locaux de stockage ou les
datchas.
Rappelons qu’en
janvier, Lavrov et d'autres responsables russes ont déclaré qu'ils voulaient
donner du temps à l'administration Trump pour réparer les bourdes d'Obama. Il
semble que le Kremlin ne soit pas tellement sûr que cela ne se produise jamais.
La vraie
question est maintenant: qu'est-ce que Trump va faire? S’il signe ces nouvelles
sanctions, il garantit une catastrophe complète pour les États-Unis. Mais un
veto de sa part conduirait probablement à une hystérie de masse parmi le public
américain déjà complètement lobotomisé par les grands médias menteurs.
Hannibal GENSERIC
Les Russes ont de tout temps été un peuple brillant… et particulièrement scientifique et matheux !
La science russe a souffert du rideau de fer, de son isolement et de
son incapacité à se procurer certains matériels et aussi à bénéficier
d’échange d’information de la communauté scientifique mondiale.
Cette époque est révolue et la science russe a fait des bonds de
géant avec l’ouverture sur le monde de l’Est et… les possibilités
offertes par la mondialisation.
Les scientifiques russes peuvent donc exprimer désormais leur talent
et cela se voit en particulier dans l’industrie nucléaire ET l’industrie
de l’armement, On le constate tous les jours en Syrie et ailleurs.
Le «réacteur du futur» russe BN-800 se trouve en tête de la liste des
meilleures centrales nucléaires au monde dressée par le magazine
américain Power. Le réacteur à neutrons rapides BN-800 de la centrale
nucléaire russe de Beloïarsk (Oural) a remporté le prix Power Awards
2016 de la meilleure centrale au monde, a annoncé mercredi le plus
ancien magazine américain du secteur, Power.
Des Russes prêts à fournir une alternative à un réacteur
thermonucléaire ? Selon le jury, le projet innovant de ce réacteur à
cycle fermé est capable d’influer sur l’évolution de l’ensemble du
nucléaire civil.
Il permet de régler tous les problèmes du secteur énergétique : produire de l’énergie et traiter les déchets radioactifs.
Les réacteurs rapides refroidis au sodium de type BN permettent de
notablement réduire les stocks de combustible nucléaire usé, qui peuvent
présenter des problèmes.
Ils n’ont pratiquement pas besoin d’uranium enrichi.
Lancé en juin 2014, le BN-800 est le plus puissant réacteur à
neutrons rapides au monde (880 MW). Il est connecté au système
énergétique russe depuis le 10 décembre 2015 et son exploitation
commerciale a commencé le 1er novembre 2016.
Le BN-800 est appelé à devenir le prototype des réacteurs plus puissants BN-1200 dont le premier sera érigé à Beloïarsk.
La centrale de Beloïarsk compte également un autre réacteur de ce
type, le BN-600 (600 MW), qui permet de tester de nouveaux matériaux de
construction et du combustible nucléaire depuis plus de 30 ans.
D’autres projets nucléaires russes ont déjà été primés aux
États-Unis. Les réacteurs N°1 des centrales de Bouchehr (Iran) et de
Kudankulam (Inde) ont été nommés projets de l’année 2014 par un autre
magazine américain, Power Engineering. Ces centrales utilisent des réacteurs russes VVER-1000.
Source ici