lundi 4 septembre 2017

Panique en Occident et en Israël sur la Syrie



C'est la panique en Israël et le grand doute en Occident suite aux succès de l'alliance syro-irano-russe qui balaye les djihadistes soutenus par les USA, l'Europe, Israël et les pays du Golfe. Le baromètre de ces folles inquiétudes occidentales en est les tergiversations du chef de guerre Macron sur la Syrie qui en l'espace de 3 mois a dit tout et son contraire sur la politique à mener en Syrie.

Ainsi en juin 2017, après avoir déclaré en mai 2017 durant la campagne présidentielle française qu'il fallait intervenir contre Assad (suite à l'attaque chimique présumée d'avril 2017), il déclarait dans un entretien accordé à plusieurs quotidiens européens, ne pas voir de successeur légitime à Bachar al-Assad dans la situation que connaît actuellement la Syrie : "Je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar al-Assad était un préalable à tout. Car personne ne m’a présenté son successeur légitime !". (Le Soir, 21.06.17). A l'époque, pour Macron, les priorités en Syrie étaient la lutte contre les groupes terroristes et la stabilité du pays mais pas le départ de Bachar al-Assad du pouvoir.
Cette grande volatilité et instabilité de la diplomatie française est-elle à relier à la panique qui gagne Israël face aux succès grandissants du Hezbollah et de l'Iran en Syrie ?
Toujours est-il que Netanyahou s'agite dans les coulisses pour essayer d'obtenir une diminution de l'influence iranienne dans la région. In fine, l'Iran semble le grand gagnant des politiques impérialistes occidentales en Irak et en Syrie.
Alastair Crooke, ancien diplomate britannique de haut rang au sein des services secrets britanniques et de la diplomatie de l'Union européenne, écrit dans Consortium News, "The Reasons for Netanyahu’s Panic", que "le Premier ministre israélien Netanyahu panique suite à l'effondrement des djihadistes supplétifs de l'alliance israélo-saoudienne en Syrie et menace maintenant de lancer une guerre aérienne majeure."
En effet, il y a une semaine, une très importante délégation israélienne des services secrets s'est rendue à Washington. Ensuite, le Premier ministre israélien Netanyahou s'est invité lors des vacances d'été du président Poutine pour le rencontrer à Sotchi, où, selon un haut responsable du gouvernement israélien (cité dans le Jerusalem Post), Netanyahu a menacé de bombarder le palais présidentiel de Damas et de perturber et d'annuler le processus de cessez-le-feu d'Astana, si l'Iran continuait à "étendre sa portée en Syrie".
La Pravda russe a écrit,"selon des témoins oculaires de la partie ouverte des pourparlers, le Premier ministre israélien était trop émotif et parfois même proche de la panique. Il a décrit au président russe la situation apocalyptique que le monde pourrait voir, si aucun effort n'est fait pour contenir l'Iran qui, comme le croit Netanyahou, est déterminé à détruire Israël."
Alastair Crooke écrit "Symboliquement, pour la première fois au Moyen-Orient, un État-nation occidental technologiquement sophistiqué et richement armé a tout simplement échoué. Ce qui rendait l'échec d'autant plus frappant (et douloureux) était qu'un État occidental n'était pas seulement vaincu militairement, mais qu'il avait aussi perdu la guerre de l'intelligence électronique et humaine - deux sphères dans lesquelles l'Occident pensait que sa primauté était inattaquable".
Et d'ajouter : "contre la Syrie, les États-Unis, l'Europe, les États du Golfe (et Israël en arrière-plan) ont mis le paquet : djihadistes, Al-Qaïda, État islamique (EI), armes, pots-de-vin, sanctions et la guerre de l'information la plus écrasante jamais observée. Pourtant, la Syrie - avec l'aide incontestable de ses alliés - semble sur le point de l'emporter : elle a tenu bon, malgré des pronostics presque incroyables."
La "panique presque totale" de Netanyahou (si c'est effectivement ce qui s'est produit) pourrait bien être le reflet de ce changement sismique qui se produit dans la région. Israël a longtemps soutenu le camp perdant - et se retrouve maintenant "seul" craignant pour ses proches mandataires (les Jordaniens et les Kurdes) et pour sa perte d'influence grandissante dans la région.

Les réseaux officiels et officieux de fourniture d'armes occidentales aux djihadistes syriens dévoilé
C'est un secret de polichinelle pour personne hormis certains médias mainstream qui sont désespérément à l'ouest, l'Occident, Israël et les pays du Golfe ont soutenu et armé les rebelles djihadistes en Syrie, après une première action concluante en Libye en 2011.
Il y a la part officielle de cette action et la part officieuse. La part officielle concerne l'armement des prétendus "rebelles modérés" par des États comme la France et la Grande-Bretagne et la part officieuse comprend l'armement direct des terroristes d'Al Nosra et de l'État islamique par des voies détournées.
1. La part officielle de l'armement des djihadistes dit "rebelles modérées" en Syrie s'est faite sous couvert d'armer la rébellion armée de l'Armée Syrienne Libre pour faire chuter le régime d'Assad. (Pour la part officieuse via les réseaux bulgares et azerbaïdjanais voir la partie 2. plus bas).
François Hollande et David Cameron ont brisé l'embargo de l'UE sur les armes en Syrie pour livrer des armes aux prétendus "rebelles modérés" en Syrie dont on savait qu'une grande partie était affiliée aux rebelles islamistes d'Al-Qaïda en Syrie et en Irak.
Selon Zero Hedge, son enquête qui a duré des mois et qui a permis de traquer et d'exposer un important réseau clandestin d'envoi d'armes à des groupes terroristes en Syrie par des vols diplomatiques en provenance du Caucase et d'Europe de l'Est, sous le contrôle de la CIA et d'autres agences de renseignement, a mené à l'interrogatoire et au licenciement du journaliste bulgare qui a d'abord publié l'histoire. C'est ce qui se produit lorsqu'un reportage confidentiel obtient une couverture internationale et notamment via Al Jazeera dernièrement (seul grand média mainstream à avoir diffusé l'enquête, voir plus bas).
En effet, la journaliste d'investigation, Dilyana Gaytandzhieva, a rédigé un article explosif pour le journal Trud, basé à Sofia, en Bulgarie, révélant qu'une compagnie aérienne de l'État azerbaïdjanais transportait régulièrement des tonnes d'armes vers l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et la Turquie sous couvert diplomatique dans le cadre du programme clandestin de la CIA visant à fournir des combattants anti-Assad en Syrie. Ces armes, a découvert Gaytandzhieva, ont fini entre les mains de terroristes de l'État islamique (EI) et d'Al-Qaïda en Irak et en Syrie.
Le reportage du journal Trud est le premier à fournir une documentation exhaustive détaillant la chaîne logistique précise des armes, telles qu'elles sont sorties de leur pays d'origine pour alimenter les champs de bataille en Syrie et en Irak.  Gayhtandzhieva s'est même rendue à Alep où elle a filmé et examiné des conteneurs de transport d'armes étiquetés, détenus dans des entrepôts jihadistes souterrains. Vidéo
Elle a obtenu et publié des dizaines de notes internes secrètes qui lui ont été divulguées par une source anonyme dans le cadre de son rapport. Les documents qui ont fait l'objet de fuites semblent être des communications internes entre le gouvernement bulgare et l'ambassade d'Azerbaïdjan à Sofia, qui décrivaient en détail les plans de vol de Silk Way Airlines, qui exploitait essentiellement un service de transport d'armes "officieux" (non soumis à des inspections ou à des taxes sous couvert diplomatique) pour l'US Special Operations Command (USSOCOM), l'Arabie saoudite, Israël, l'Allemagne, le Danemark et la Suède. Silk Way Airlines a fait l'objet d'autres enquêtes récentes concernant des fournitures d'armes pour la guerre saoudienne contre le Yémen. En outre, le site de surveillance militaire Balkan Insight a révélé des transports d'armes similaires à destination et en provenance de la Serbie voisine.
Le rapport de Gaytandzhieva lie définitivement Purple Shovel et d'autres entreprises militaires étatsuniennes privées aux expéditions de la Silk Way Airlines en Azerbaïdjan. Une des notes de service qui a fait l'objet d'une fuite comprend une cargaison de plusieurs tonnes de grenades antichar achetées en Bulgarie par Purple Shovel, qui étaient soi-disant adressées à un destinataire officiel - le ministère de la Défense d'Azerbaïdjan - mais qui n'ont jamais été envoyées en Azerbaïdjan. Cependant, les documents révèlent que la cargaison militaire a été déchargée dans la base aérienne d'Incirlik, en Turquie, qui est l'un des principaux centres de commandement des opérations secrètes des États-Unis et de l'OTAN en Syrie.
Al Jazeera a révélé tardivement l'histoire de la guerre diplomatique entre le Qatar et les Saoudiens, qui a débouché sur une diffusion généralisée de révélations alors que chaque partie continue d'accuser l'autre de soutenir le terrorisme. Quoi qu'il en soit, avec la couverture médiatique d'Al Jazeera, c'est la première fois que cette histoire est entrée dans les médias traditionnels. Bien que Trump ait décidé de mettre fin au programme clandestin de changement de régime de la CIA en Syrie, il semble que l'appareil servant à expédier des armes aux djihadistes en Syrie demeure en place grâce au réseau d'armes de Silk Way Airlines.
Comme le rapporte Al Jazeera : S’adressant à Al Jazeera par téléphone dimanche depuis la Bulgarie, Gaytandzhieva a déclaré : "L'Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et les États-Unis doivent cesser d'utiliser la couverture des vols diplomatiques de Silk Way Airlines pour fournir des armes d'Europe de l'Est qui finissent dans les mains de terroristes dans le monde. Les vols diplomatiques sont exemptés de contrôles et d'inspections."
Le programme de la CIA s'est fortement appuyé sur l'Arabie saoudite, alliée des États-Unis, pour armer les djihadistes anti-Assad, et bien qu'il semble que la Maison-Blanche ait récemment mis fin aux activités de la CIA, rien ne permet de croire que l'Arabie saoudite ou d'autres pays alliés impliqués aient jamais cessé ou même ralenti leur part dans ces opérations. De plus, étant donné que la CIA et le Pentagone ont conclu un contrat avec des firmes privées agissant en tant qu'intermédiaires pour fournir des armes sur le champ de bataille syrien, il n'est pas certain que tous les aspects du programme de la CIA aient vraiment été fermés. Historiquement, la CIA a parfois sous-traité à des entrepreneurs privés des activités juridiquement discutables pour des raisons de "déni plausible". En outre, le volet du programme concernant le Pentagone, qui approvisionne les groupes kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), semble s'intensifier ces derniers temps.
Compte tenu de l'évolution récente du journal Trud qui licencie sa propre journaliste et du rôle des autorités bulgares qui tentent de localiser ses sources, il est tout à fait possible et probable que des pressions s'exercent pour que Trud retire l'article de son site Web. La mise en lumière de l'information par Al Jazeera a attiré une nouvelle fois l'attention internationale sur les conclusions de Gaytandzhieva, ce qui ne manquera pas d'accroître la controverse.

Source :  http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2017/09/revue-de-presse-n-8.html