C'est la
panique en Israël et le grand doute en Occident suite aux succès de l'alliance syro-irano-russe
qui balaye les djihadistes soutenus par les USA, l'Europe, Israël et les pays
du Golfe. Le baromètre de ces folles inquiétudes occidentales en est les
tergiversations du chef de guerre Macron sur la Syrie qui en l'espace de 3 mois
a dit tout et son contraire sur la politique à mener en Syrie.
Ainsi en
juin 2017, après avoir déclaré en mai 2017 durant la campagne présidentielle
française qu'il fallait intervenir contre Assad (suite à l'attaque chimique
présumée d'avril 2017), il déclarait dans
un entretien accordé à plusieurs quotidiens européens, ne pas voir de
successeur légitime à Bachar al-Assad dans la situation que connaît actuellement
la Syrie : "Je n’ai pas énoncé que la destitution de Bachar al-Assad
était un préalable à tout. Car personne ne m’a présenté son successeur légitime
!". (Le
Soir, 21.06.17). A l'époque, pour Macron, les priorités
en Syrie étaient la lutte contre les groupes terroristes et la stabilité du
pays mais pas le départ de Bachar al-Assad du pouvoir.
Lire
également : - Le Monde Emmanuel
Macron justifie son « aggiornamento » au sujet de Bachar Al-Assad
Cette grande
volatilité et instabilité de la diplomatie française est-elle à relier à la
panique qui gagne Israël face aux succès grandissants du Hezbollah et de l'Iran
en Syrie ?
Toujours
est-il que Netanyahou s'agite dans les coulisses pour essayer d'obtenir une
diminution de l'influence iranienne dans la région. In fine, l'Iran semble le
grand gagnant des politiques impérialistes occidentales en Irak et en Syrie.
Alastair Crooke, ancien diplomate britannique de haut rang au sein des services secrets
britanniques et de la diplomatie de l'Union européenne, écrit dans Consortium News, "The
Reasons for Netanyahu’s Panic", que "le Premier ministre israélien
Netanyahu panique suite à l'effondrement des djihadistes supplétifs de
l'alliance israélo-saoudienne en Syrie et menace maintenant de lancer une
guerre aérienne majeure."
En effet, il
y a une semaine, une très importante délégation israélienne des services
secrets s'est rendue à Washington. Ensuite, le Premier ministre israélien Netanyahou
s'est invité lors des vacances d'été du président Poutine pour le rencontrer à
Sotchi, où, selon un haut responsable du gouvernement israélien (cité dans le Jerusalem
Post), Netanyahu
a menacé de bombarder le palais présidentiel de Damas et de perturber et
d'annuler le processus de cessez-le-feu d'Astana, si l'Iran continuait à
"étendre sa portée en Syrie".
La Pravda russe
a écrit,"selon des témoins oculaires de la partie ouverte des
pourparlers, le Premier ministre israélien était trop émotif et parfois même
proche de la panique. Il a décrit au président russe la situation apocalyptique
que le monde pourrait voir, si aucun effort n'est fait pour contenir l'Iran
qui, comme le croit Netanyahou, est déterminé à détruire Israël."
Alastair
Crooke écrit "Symboliquement, pour la première fois au Moyen-Orient, un
État-nation occidental technologiquement sophistiqué et richement armé a tout simplement
échoué. Ce qui rendait l'échec d'autant plus frappant (et
douloureux) était qu'un État occidental n'était pas seulement vaincu
militairement, mais qu'il avait aussi perdu la guerre de l'intelligence
électronique et humaine - deux sphères dans lesquelles l'Occident pensait que
sa primauté était inattaquable".
Et d'ajouter
: "contre la Syrie, les États-Unis, l'Europe, les États du Golfe (et Israël
en arrière-plan) ont mis le paquet : djihadistes, Al-Qaïda, État islamique
(EI), armes,
pots-de-vin, sanctions et la guerre de l'information la plus écrasante jamais
observée. Pourtant, la Syrie - avec l'aide incontestable de ses alliés - semble
sur le point de l'emporter : elle a tenu bon, malgré des pronostics presque
incroyables."
La
"panique presque totale" de Netanyahou (si c'est effectivement ce qui
s'est produit) pourrait bien être le reflet de ce changement sismique qui se
produit dans la région. Israël a longtemps soutenu le camp perdant - et se
retrouve maintenant "seul" craignant pour ses proches mandataires
(les Jordaniens et les Kurdes) et pour sa perte d'influence grandissante dans
la région.
Les
réseaux officiels et officieux de fourniture d'armes occidentales aux djihadistes
syriens dévoilé
C'est un
secret de polichinelle pour personne hormis certains médias mainstream qui sont
désespérément à l'ouest, l'Occident, Israël et les pays du Golfe ont soutenu et
armé les rebelles djihadistes en Syrie, après une première action concluante en
Libye en 2011.
Il y a la
part officielle de cette action et la part officieuse. La part officielle concerne
l'armement des prétendus "rebelles modérés" par des États comme la
France et la Grande-Bretagne et la part officieuse comprend l'armement direct
des terroristes d'Al Nosra et de l'État islamique par des voies détournées.
1.
La part officielle de l'armement des djihadistes dit "rebelles
modérées" en Syrie s'est faite sous couvert d'armer la rébellion armée de
l'Armée Syrienne Libre pour faire chuter le régime d'Assad. (Pour la part officieuse
via les réseaux bulgares et azerbaïdjanais voir la partie 2. plus bas).
François
Hollande et David Cameron ont brisé l'embargo de l'UE sur les armes en Syrie
pour livrer des armes aux prétendus "rebelles modérés" en Syrie dont
on savait qu'une grande partie était affiliée aux rebelles islamistes d'Al-Qaïda
en Syrie et en Irak.
Selon Zero
Hedge, son enquête qui a duré des mois et qui a permis de traquer et
d'exposer un important réseau clandestin d'envoi d'armes à des groupes
terroristes en Syrie par des vols diplomatiques en provenance du Caucase et
d'Europe de l'Est, sous le contrôle de la CIA et d'autres agences de
renseignement, a mené à l'interrogatoire et au licenciement du journaliste
bulgare qui a d'abord publié l'histoire. C'est ce qui se produit lorsqu'un
reportage confidentiel obtient une couverture internationale et notamment
via Al
Jazeera dernièrement (seul grand média mainstream à avoir diffusé
l'enquête, voir plus bas).
En effet, la
journaliste d'investigation, Dilyana Gaytandzhieva, a rédigé un
article explosif pour le journal Trud, basé à Sofia, en Bulgarie, révélant
qu'une compagnie aérienne de l'État azerbaïdjanais transportait régulièrement
des tonnes d'armes vers l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis (EAU) et la
Turquie sous couvert diplomatique dans le cadre du programme clandestin de la
CIA visant à fournir des combattants anti-Assad en Syrie. Ces armes, a
découvert Gaytandzhieva, ont fini entre les mains de terroristes de l'État
islamique (EI) et d'Al-Qaïda en Irak et en Syrie.
Le reportage
du journal Trud est le premier à fournir une documentation exhaustive détaillant
la chaîne logistique précise des armes, telles qu'elles sont sorties de leur
pays d'origine pour alimenter les champs de bataille en Syrie et en Irak.
Gayhtandzhieva s'est même rendue à Alep où elle a filmé et examiné des
conteneurs de transport d'armes étiquetés, détenus dans des entrepôts
jihadistes souterrains. Vidéo
Elle a
obtenu et publié des dizaines de notes internes secrètes qui lui ont été
divulguées par une source anonyme dans le cadre de son rapport. Les
documents qui ont fait l'objet de fuites semblent être des communications
internes entre le gouvernement bulgare et l'ambassade d'Azerbaïdjan à Sofia,
qui décrivaient en détail les plans de vol de Silk Way Airlines, qui exploitait
essentiellement un service de transport d'armes "officieux" (non soumis
à des inspections ou à des taxes sous couvert diplomatique) pour l'US Special
Operations Command (USSOCOM), l'Arabie saoudite, Israël, l'Allemagne, le
Danemark et la Suède. Silk Way Airlines a fait l'objet d'autres enquêtes
récentes concernant des fournitures d'armes pour la guerre saoudienne
contre le Yémen. En outre, le site de surveillance militaire
Balkan Insight a révélé des transports d'armes similaires à destination et en
provenance de la Serbie voisine.
Le rapport
de Gaytandzhieva lie définitivement Purple Shovel et d'autres entreprises
militaires étatsuniennes privées aux expéditions de la Silk Way Airlines en
Azerbaïdjan. Une des
notes de service qui a fait l'objet d'une fuite comprend une cargaison de
plusieurs tonnes de grenades antichar achetées en Bulgarie par Purple Shovel,
qui étaient soi-disant adressées à un destinataire officiel - le ministère de
la Défense d'Azerbaïdjan - mais qui n'ont jamais été envoyées en Azerbaïdjan.
Cependant, les documents révèlent que la cargaison militaire a été déchargée
dans la base aérienne d'Incirlik, en Turquie, qui est l'un des principaux
centres de commandement des opérations secrètes des États-Unis et de l'OTAN en
Syrie.
Al Jazeera a révélé
tardivement l'histoire de la guerre diplomatique entre le Qatar et les
Saoudiens, qui a débouché sur une diffusion généralisée de révélations alors
que chaque partie continue d'accuser l'autre de soutenir le terrorisme. Quoi
qu'il en soit, avec la couverture médiatique d'Al Jazeera, c'est la
première fois que cette histoire est entrée dans les médias traditionnels. Bien
que Trump
ait décidé de mettre fin au programme clandestin de changement de régime de la
CIA en Syrie, il semble que l'appareil servant à expédier des armes aux
djihadistes en Syrie demeure en place grâce au réseau d'armes de Silk Way
Airlines.
Comme le
rapporte Al
Jazeera : S’adressant à Al Jazeera par téléphone dimanche depuis la
Bulgarie, Gaytandzhieva a déclaré : "L'Arabie Saoudite, les Émirats
Arabes Unis et les États-Unis doivent cesser d'utiliser la couverture des vols
diplomatiques de Silk Way Airlines pour fournir des armes d'Europe de l'Est qui
finissent dans les mains de terroristes dans le monde. Les vols diplomatiques
sont exemptés de contrôles et d'inspections."
Le programme
de la CIA s'est fortement appuyé sur l'Arabie saoudite, alliée des
États-Unis, pour
armer les djihadistes anti-Assad, et bien qu'il semble que la
Maison-Blanche ait récemment mis fin aux activités de la CIA, rien ne permet de
croire que l'Arabie saoudite ou d'autres pays alliés impliqués aient jamais
cessé ou même ralenti leur part dans ces opérations. De plus, étant donné que
la CIA et le Pentagone ont conclu un contrat avec des firmes privées agissant
en tant qu'intermédiaires pour fournir des armes sur le champ de bataille
syrien, il n'est pas certain que tous les aspects du programme de la CIA
aient vraiment été fermés. Historiquement, la CIA a parfois sous-traité à
des entrepreneurs privés des activités juridiquement discutables pour des
raisons de "déni
plausible". En outre, le volet du programme concernant le Pentagone,
qui approvisionne les groupes kurdes et arabes des Forces démocratiques
syriennes (FDS), semble s'intensifier ces derniers temps.
Compte tenu
de l'évolution récente du journal Trud qui
licencie sa propre journaliste et du rôle des autorités bulgares qui tentent de
localiser ses sources, il est tout à fait possible et probable que des
pressions s'exercent pour que Trud retire l'article de son site Web.
La mise en lumière de l'information par Al Jazeera a attiré une nouvelle
fois l'attention internationale sur les conclusions de Gaytandzhieva, ce qui ne
manquera pas d'accroître la controverse.
Source : http://le-blog-sam-la-touch.over-blog.com/2017/09/revue-de-presse-n-8.html