Nul ne le conteste aujourd’hui, c’est le
coup de bluff de Ronald Reagan le 23 mars 1983 qui a permis de gagner la
guerre froide. Ce jour-là le président Reagan dévoile un grand défi
militaire US baptisé «la guerre des étoiles». Il s’agissait du projet de
bâtir un bouclier de satellites équipés de lasers capables de détruire
en vol tous les missiles ennemis. Ce système ne verra jamais le jour
mais le bluff a fonctionné. L’URSS a tenté d’emboîter le pas aux USA, au prix de dépenses énormes. Elle s’est épuisée jusqu’à l’effondrement, engloutie par la folie de son appareil militaro- industriel.
C’est donc bien par l’effondrement économique de l’adversaire que la «coalition occidentale» d’alors a gagné la guerre froide sans le moindre affrontement militaire.
Aujourd’hui deux conceptions de
l’organisation du monde s’opposent de plus en plus ouvertement dans un
véritable «bras de fer» plus ou moins feutré.
Celle de la «coalition occidentale» qui défend le maintien d’un statut quo qui l’avantage (monde unipolaire sous leadership occidental, FMI, Banque Mondiale, dollar, et….. «devoir d’ingérence»: concept bien commode pour défendre ses intérêts… sous des prétexte de plus en plus douteux, et souvent mensongers…..).
Et celle des deux organisations BRICS/OCS qui vise au changement des règles du jeu et à l’avènement d’un monde multipolaire (fin des ingérences occidentales dans les affaires d’états souverains, réforme de l’ONU, refus de l’hégémonie du
dollar et de celle des structures créées et dirigées par les
occidentaux et héritées de Bretton Woods: FMI, Banque mondiale, agences
de notation…..).
La question qui se pose et dont la
réponse porte en germe les futurs équilibres économique et géopolitique
du monde est la suivante : Lequel des deux blocs USA+UE d’une part, BRICS- OCS d’autre part emportera le bras de fer économique et à quel terme ?
En ce début
d’année 2018, il n’est pas inutile de faire un point de situation sur ce bras
de fer et d’en déduire quelques perspectives.
*
L’année 2017 a été une excellente année pour les alliances « BRICS-OCS » qui font incontestablement avancer leur projet de changer l’équilibre et la gouvernance mondiale.
Sur le plan
économique, c’est le retour à la croissance de la Russie (pays sous sanctions
occidentales), du Brésil et de l’Afrique du Sud, trois pays BRICS qui étaient
en récession en 2016. Avec une croissance de 1,8 à 1,9%, la Russie a fait en
2017 aussi bien que la France…….
Tous les pays
BRICS et OCS ont sur-performé en 2017 par rapport aux prévisions du FMI. La
Chine et l’Inde, moteurs économiques des BRICS et de l’OCS, mais aussi de la
croissance mondiale, continuent de rouler trois
fois plus vite que les occidentaux
sur l’autoroute de la croissance (+ 6,8% contre 2,2 à
2,3%). Selon les prévisions actuelles du FMI, le PIB indien dépassera
ceux de la France et de la Grande Bretagne dès 2018; le PIB du Brésil
les talonnera.
Les investissements pharamineux de la
Chine sur l’ensemble de la planète dans le cadre du projet «La ceinture
et la route», mais aussi les rachats massifs d’entreprises occidentales
au cours des dernières années, commencent à porter leurs fruits et vont,
à n’en pas douter, booster les résultats économiques de la Chine dans
les années à venir.
Première puissance commerciale au monde,
première détentrice de réserve en devises étrangères au monde, première
puissance en PIB-PPA (Parité de Pouvoir d’Achat)
depuis 4 ans et deuxième en PIB nominal, première créancière des États
Unis, la Chine poursuit tranquillement et inexorablement, en liaison
avec ses partenaires BRICS et OCS, son objectif de changer la donne dans
la gouvernance économique et la géopolitique mondiale.
Sur le plan financier, les efforts BRICS/OCS vont incontestablement dans le sens d’une dédollarisation très progressive des échanges internationaux et dans celui de la promotion du yuan.
67 accords bilatéraux ont été conclus par la Chine pour commercer en monnaies nationales, donc en contournant le dollar.
La notation très argumentée de la dette
américaine au niveau BBB+ avec perspective négative par l’agence de
notation chinoise DAGONG en janvier 2018 ne va pas renforcer le dollar
dont la valeur a baissé de 10 % par rapport au yuan en 2017.
La création de la Banque de
développement des BRICS, de l’AIIB (Asian Infrastructure Investment
Bank) et du fond de la route de la soie permet à l’ensemble BRICS/OCS de
faire avancer ses projets, avec ou sans l’aide du FMI et de la Banque
Mondiale.
L’évolution très rapide des PIB cumulés des pays BRICS en milliards de dollar nominal et la comparaison 2017 avec les PIB des USA et de l’UE est éloquente. Selon les données du FMI : http://www.imf.org/external/datamapper/NGDPD@WEO/USA/EU/GBR/CHN/IND/BRA/RUS/SSD/ZAF
Fin 2017: les 5 pays BRICS ont dépassé l’UE à 28 états et talonnent les USA.
En 2020 (c’est demain): les pays BRICS auront largement distancé l’UE à 27 (après BREXIT) et dépassé les USA……
Les chiffres ci dessous sont donnés en milliards de dollars.
Évolution des PIB cumulés des BRICS en milliards de dollars (Comparaison avec USA et UE)
L’analyse des données ci-dessus se passe de commentaires ……
La comparaison des PIB PPA cumulés USA+ UE d’une part et BRICS d’autre part en milliards de dollars PPA (Parité de Pouvoir d’Achat) est elle aussi très éloquente.
EVOLUTION DES PIB «PPA» des blocs «USA+UE» et BRICS en milliards de dollars PPA
Les PIB-PPA cumulés des 5 pays BRICS ont donc dépassé en 2017 les PIB-PPA cumulés USA+UE.
Or, c’est dans le domaine des budgets de défense que la comparaison des budgets-PPA est
la plus pertinente. Les pays BRICS n’achètent quasiment pas
d’équipements militaires aux USA ou à l’UE et leurs personnels
militaires perçoivent des salaires très inférieurs à ceux de la
«coalition occidentale»…….
Sans prendre le risque d’être démenti par les faits, on peut donc d’ores et déjà affirmer que la parité des budgets de défense en dollars PPA sera atteinte en 2020 entre l’OTAN et les pays BRICS-OCS.
Entre 2020 et 2030, les budgets de défense PPA des BRICS-OCS creuseront l’écart très rapidement face au budget de défense de l’OTAN sous
le simple effet du différentiel de croissance économique d’une part
et d’un effort de défense très modeste de la composante UE de l’OTAN
(inférieur à 2% du PIB).
La plupart des experts occidentaux
tentent de rassurer l’opinion de leur pays en affirmant que les BRICS et
l’OCS n’ont pas de véritable cohésion et sont composés de pays aux
intérêts fortement divergents, voire d’ennemis héréditaires.(Chine-Inde,
Pakistan-Inde…..), ce qui est vrai. Ils en déduisent un peu vite que
ces coalitions ne sont pas solides et ne demandent qu’à éclater pour
peu que la coalition occidentale «manœuvre» avec habileté.
Cette affirmation anesthésiante pour les
occidentaux ne résiste pas à l’analyse. En août 2017, Chine et Inde
sont au bord d’un affrontement armé au sujet d’un corridor économique
reliant la Chine au Pakistan qui empiète sur le territoire du Bouthan,
allié de l’Inde. Le 2 Septembre 2017, les dirigeants des pays BRICS se
rencontrent à Xiamen. Les présidents indiens et chinois se serrent la
main comme si de rien n’était, enterrant leur querelle,
et co-signent avec les chefs d’état russe, brésilien et sud Africain
une déclaration commune de 71 articles qui scelle, une fois de plus,
leur entente sur leur projet commun de changer les règles d’organisation
et de gouvernance mondiale. http://www.bricschn.org/English/2017-09/05/c_136583711.htm
Cette anecdote montre clairement que les
dirigeants des pays BRICS/OCS font passer leurs querelles bilatérales
au second plan, dès lors que l’objectif défini en commun face au clan
occidental est en jeu.
Ce projet BRICS s’oppose clairement à celui de la coalition occidentale . Les
articles 29 et 30, et 38 à 42 du communiqué commun du 4 septembre 2017
méritent une lecture plus attentive. Ils concernent les aspects
économiques, financiers, et surtout «relations internationales». Des
exemples ?
Article 38: «……Nous condamnons
les interventions militaires unilatérales, les sanctions économiques et
l’utilisation arbitraire de mesures coercitives unilatérales en
violation de la législation internationale et des normes universellement
reconnues en matière de relations internationales. Nous répétons avec
insistance qu’aucun pays ne devrait renforcer sa sécurité au détriment
de la sécurité des autres. (La coalition occidentale sous leadership US devrait se sentir visée.)
Article 41: «Nous répétons que la seule solution durable à la crise syrienne est celle d’un processus politique conduit par les syriens eux mêmes qui sauvegarde la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la Syrie
en application de la résolution du conseil de sécurité de l’ONU 2254
(de 2015) et qui promeuve les légitimes aspirations du peuple syrien.(c’est
un soutien clair à la position russe et au gouvernement légitime syrien
de Bachar el Assad, et une position qui exclut toute ingérence
occidentale, déjà condamnée à l’article 38.)
Article 42: Nous
insistons sur l’urgente nécessité d’une solution juste durable et
compréhensive au conflit Israelo-Palestinien…… avec l’objectif de créer un état palestinien indépendant, viable et contigu, co-existant avec Israël, en paix et en toute sécurité. (cette vision des BRICS, qui est aussi celle de l’OCS, est diamétralement opposée à la vision israélo-US)
Article 45: Nous
soutenons fermement le JCPOA (Traité sur le nucléaire iranien) et
appelons toutes les parties prenantes à s’acquitter de l’intégralité
de leurs obligations et à assurer l’application totale et efficace du
JCPOA pour promouvoir la paix et la stabilité régionale. (vision totalement opposée à la vision israélo-US mais encore soutenue jusqu’à présent par l’UE).
Les pays BRICS et OCS ont bien
conscience que la «coalition occidentale» sous leadership US tentera par
tous les moyens d’empêcher la réalisation de leur projet et qu’une
confrontation armée n’est pas à exclure. Ils préparent d’ailleurs leurs
forces armées et multiplient les grandes manœuvres bilatérales (une dizaines de grands exercices navals ou terrestres impliquant
les pays de l’OCS en 2017). Les budgets de défense BRICS et OCS sont
dans une période de croissance forte et continue (entre 7% et 10% par an
pour l’Inde et la Chine). La croissance économique pour les uns,
l’effort de défense pour la Russie rendent possibles et expliquent ces
fortes hausses. Les BRICS multiplient également les démonstration de
Forces pour dissuader l’occident de tenter une option militaire. Voir ci
après en vidéo :
– Parade du 9 mai 2015 sur la place
Rouge avec la participation d’importants contingents Chinois et Indiens,
mais aussi d’une douzaines de pays amis en présence de la quasi
totalité des chefs d’état BRICS et OCS. https://francais.rt.com/international/2241-defile-70eme-victoire
– Parade chinoise du 3 Septembre 2015 sur la place Tien an Men en présence Vladimir Poutine, invité d’honneur: https://www.youtube.com/watch?v=0_biGuK_NCo (extraits) ou version intégrale https://www.youtube.com/watch?v=YoC0Xcjko0A
– Parade du 30 juillet 2017 en Chine pour le 90 ème anniversaire de la fondation de l’APL (Armée populaire de Libération) https://www.youtube.com/watch?v=zle002ZZIbw (2 mn 49)
La Chine, la Russie et l’Inde ont
respectivement les 2ème, 3ème et 4ème budget de défense au monde en
2018. Ces trois états distancent très largement leurs rivaux
immédiats (GB, Allemagne, Japon, Arabie Saoudite et France) surtout si
l’on considère ces budgets de défense en
«Parité de Pouvoir d’achat»……
Enfin, il faut prendre conscience que ces deux ensembles, BRICS et OCS, ont vocation à s’élargir et que les candidats ne manquent pas.
Pour l’OCS, les prochaines admissions
pourraient bien être celle de l’Iran, candidat et membre observateur de
l’OCS depuis 12 ans, et celle de la Turquie, partenaire de discussion de
l’OCS depuis 6 ans et membre de l’OTAN depuis 65 ans… Les dirigeants
turcs, soutenus par leur opinion publique, se sentent de plus en plus
mal à l’aise dans le camp occidental ……
Pour les BRICS, une admission du Mexique
dont le président était invité au sommet de Xiamen en Septembre dernier
et qui vient d’annuler une visite officielle aux USA, prévue de
longue date, après une communication téléphonique orageuse avec Trump
(à propos du mur), constituerait un coup de tonnerre dans le camp
occidental. Une admission de l’Égypte, dont le président était lui
aussi, présent à Xiamen, et qui prend peu à peu ses distances avec la
coalition occidentale, n’est pas à exclure à moyen terme, peut être dans
une nouvelle formule baptisée BRICS + .
Bref, le lecteur aura compris que les projets BRICS/OCS (http://www.bricschn.org/English/2017-
09/05/c_136583711.htm ),
sous la houlette de la Chine, de la Russie et de l’Inde sont en voie de
réalisation dans un délai qui n’est plus très lointain.
*
L’état des lieux de la coalition
occidentale en ce début 2018 est beaucoup moins réjouissant. Sur le plan
économique, cinq séries de données méritent une attention particulière.
1 – Une croissance dont on peut dire qu’elle est de trois fois inférieure à celle des pays BRICS: de
2 à 2,3% contre 6,8% à 6,9%. L’image à garder en mémoire est celle
d’une voiture «occidentale» roulant à 50 à l’heure alors que la voiture
BRICS roule à 150 à l’heure sur l’autoroute de la croissance……..et les
prévisions du FMI pour les années à venir (2019 et 2020) ne prévoient
pas de réduction significative de ce différentiel de croissance …..
2 – Une dette abyssale, incontrôlée et incontrôlable,
qui ne sera plus très longtemps supportable (compte tenu de la faible
croissance) et qui va peser de plus en plus sur la crédibilité du dollar
et, au-delà, sur la crédibilité de la gouvernance économique mondiale,
des agences de notation (occidentales) et du système de Bretton Woods
conçu par les occidentaux pour les occidentaux.
Je laisse à chacun le soin de découvrir le montant de la dette US et surtout son évolution sur le site: http://www.usdebtclock.org/ dont les données sont fiables.
A près de 21.000 milliards de dollars,
la dette US devance celle de l’UE (16.000 milliards de dollars) et celle
du Japon à près de 10.000 milliards de dollars. Elle augmente d’un
trilliard par an soit 3 milliards de dollars par jour……
Je laisse aussi à chacun la possibilité de constater le fait que les pays BRICS ont des endettements publics dont le total est dix fois moins élevé que l’endettement occidental pour une croissance globalement trois fois plus forte…….. : http://www.usdebtclock.org/world-debt- clock.html
La dette publique US se répartit
schématiquement en 3 tiers. Un tiers est détenu par l’administration
américaine (Federal Reserve) qui s’emprunte à elle-même en faisant
tourner la planche à billet. Un second tiers est détenu par les fonds de
pensions et les citoyens américains. Seul le troisième tiers (6 310
milliards sur 20 500 milliards au 31/12/2017) est détenu par des
créanciers étrangers.
Sur ces 6 310 milliards: la Chine + Hong Kong en détiennent 1 380, le Brésil 250, l’Inde 145 et la Russie 102. Les BRICS détiennent donc, au total, 1 877 milliards de dollars de créances américaines soit 30 % du total aux mains des créanciers étrangers et 9% de la totalité de la dette US. http://ticdata.treasury.gov/Publish/mfh.txt
Chacun peut imaginer le levier (pour ne pas dire l’arme) que constitue ces 1877 milliards de dollars de créance.
Une remise brutale sur le marché d’une partie significative
de ces bonds du trésor US pourrait provoquer un choc boursier
considérable et un effondrement du dollar, de l’économie US, et un chaos
mondial (ce qui, à ce jour, n’est souhaité par personne).
3 – La nouvelle politique économique de Trump est simple, mais constitue un pari extrêmement risqué:
– réduire les taxes des entreprises et des particuliers pour relancer la croissance: donc réduire les rentrées fiscales,
– augmenter les dépenses d’investissements (infrastructure nationale, mur frontalier avec le
Mexique, budget de défense……).
Chacun peut comprendre qu’une telle politique va se traduire par l’explosion du déficit budgétaire et donc d’une dette déjà astronomique et entraînera inévitablement une baisse de la confiance dans la solvabilité des USA et dans un dollar qui ne s’appuie aujourd’hui que sur un Himalaya de dettes.
C’est du moins ce qu’en pense l’agence
de notation chinoise DAGONG qui a dégradé la notation de la dette US à
BBB+ avec perspectives négatives en argumentant sur ce manque de
solvabilité US: http://en.dagongcredit.com/uploadfile/2018/0116/20180116034946792.pdf
Les «Shutdown» budgétaires qui affectent
les administrations US successives se répètent à un rythme qui va en
s’accélérant. Ces faits ne sont pas non plus de nature à renforcer la
confiance dans le dollar……
Par ailleurs, il est peu probable que
les pays BRICS-OCS acceptent encore longtemps de financer l’effort de
défense US, via la dette, sachant que cet effort est ouvertement dirigé
contre eux.
La Chine et la Russie ont été clairement
nommée en tête des principales menaces dans la dernière «Stratégie de
Défense Nationale» US de Janvier 2018.
4 – La remise en cause des grands traités internationaux par l’administration Trump n’est pas bonne pour la cohésion du clan occidental.
Le retrait du partenariat Transpacifique qui regroupait douze pays
représentant 40 % de l’économie mondiale ouvre de nouvelles opportunités
aux BRICS. La remise en cause de l’ALENA indispose autant le Canada que
le Mexique. Le projet de Partenariat Transatlantique entre les USA et
l’UE est au point mort.
Le retrait US de l’accord sur le climat
et de l’UNESCO, la menace de retrait de l’accord sur le nucléaire
iranien, et la reconnaissance unilatérale de Jérusalem comme capitale
d’Israël, quasi unanimement condamnée à l’ONU, font perdre aux USA toute légitimité à exercer un leadership mondial et contribuent à leur isolement.
5 – La politique de sanctions économiques unilatérales et tous azimuts (Russie, Iran, Corée du Nord, Chine, Syrie…..) condamnée par les BRICS-OCS et
menée par la coalition occidentale, mais surtout par les États-Unis,
«maîtres du monde», qui ignorent superbement l’ONU et tordent les bras
de leurs propres alliés ( https://youtu.be/BGJrkmLIWB8 ), sont de plus en plus contre- productives en contribuant à la division du camp occidental et à la cohésion des blocs BRICS- OCS.
La menace d’application de ces sanctions
à leurs alliés en application du principe d’extra- territorialité du
droit US affectent durement les intérêts économiques de l’Union
Européenne en général, de la France en particulier. (Sanctions
anti-russes, Affaire North Stream 2, affaire Alsthom, ventes d’Airbus à
l’Iran, ou de Rafales à l’Égypte, affaires BNP Paribas et Société
générale….etc). https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-179632-vente-de-rafale-la-france-subit-une-nouvelle-fois-lextraterritorialite-des-lois-americaines-2156152.php#xtor=EPR-3059-%5Bnl_ideesdebats%5D-20180228-%5BProv_popup_unknown_art1%5D-1999238
Une guerre économique entre les USA et
l’UE serait dommageable pour les deux parties et, dans tous les cas,
n’affectera pas sensiblement les BRICS ……
Sur le plan économique, la situation
occidentale déjà peu reluisante est aggravée par les divisions qui se
développent au sein de l’Union européenne, avec le BREXIT bien sûr, mais
aussi avec les divergences qui opposent l’est et l’ouest de l’UE sur la
politique migratoire, sur les sanctions anti-russes et surtout sur
leurs conséquences économiques.
Des divisions profondes se sont
également développées au sein de chacun des états de l’UE sur les
solutions à appliquer face à la crise migratoire. Les chefs d’états des
grands pays de l’UE (France, Royaume Uni et Allemagne) doivent composer
avec leurs opinions publiques. Tous plutôt mal élus, ils ne représentent
plus vraiment les aspirations majoritaires de leurs peuples et
doivent, pour les deux derniers gouverner avec des coalitions
parlementaires fragiles.
Sur le plan militaire, l’OTAN a perdu de
sa superbe avec le désarmement massif qui a suivi la chute du mur de
Berlin. La forte réduction des budgets de défense affectant les pays de
l’UE conjuguée aux ingérences US tous azimuts coûteuses dans les
affaires du monde ne permettent plus un renouvellement et un maintien en
condition satisfaisant des matériels. Ces matériels ont vieilli et ont une disponibilité technique opérationnelle très insuffisante dénoncée par plusieurs chefs d’état major ou rapports parlementaires dans différents pays de l’OTAN.
Dans toutes les armées de l’OTAN, le
taux de sélection et de fidélisation des personnels est faible et leur
turn-over est beaucoup trop élevé. Leur sous entraînement et le faible
niveau de leur moral ont également été dénoncés dans différents
rapports ou auditions de chefs militaires éminents.
Au delà des rodomontades politiques et
médiatiques, force est de reconnaître que la défense des pays de l’OTAN
n’a jamais été aussi fragile, depuis sa création, face aux principaux
adversaires potentiels désignés. (Chine et Russie)
***
Il semble encore prématuré de tirer des
faits présentés ci-dessus une conclusion générale et définitive sur
l’évolution du bras de fer qui oppose les blocs OCS-BRICS à la coalition
occidentale et à l’OTAN.
La victoire dans ce bras de fer ne sera
probablement pas le fruit d’un affrontement militaire qui serait
catastrophique pour l’état qui en prendrait l’initiative. Elle sera plus
probablement, comme pour la guerre froide, le fruit de l’effondrement
économique, plus ou moins brutal, d’un système à bout de souffle qui ne
peut pas tenir dans la durée. Un tel effondrement peut désormais
survenir à tout moment. De nombreux économistes le prédisent
aujourd’hui.
Les perspectives à très court terme
(deux à trois ans), ne sont assurément pas favorables au clan
occidental. Ce camp, qui est le notre, aura-t-il les capacités
économiques et la forte volonté politique nécessaires pour conserver
durablement son rôle dominant dans les affaires du monde ? Les opinions
publiques occidentales sont elles prêtes à accepter les remises en cause
inévitables de leurs «acquits» et à faire les sacrifices consentis par
le camp d’en face pour pouvoir rivaliser avec lui ?
A chacun de répondre à cette intéressante question. Pour moi, la messe est dite.
Coalition occidentale = USA + Israël + UE + Canada + Japon + Australie + Qques fans ……..
BRICS = Brésil + Russie + Chine + Inde + Afrique du Sud (+ nombreux fans)
OCS = Organisation de Coopération de Shangaï = Russie + Chine + Inde + Pakistan + Kazakhstan + Kirghizistan + Tadjiikistan + Ouzbékistan (+ nombreux fans)