Les «tocsins de la guerre» sonnent aujourd'hui dans le monde entier
après qu’une nation disposant d’armes nucléaires, le Pakistan, ait arrêté l'un des
plus grands espions de la CIA opérant sous couverture d'immunité diplomatique,
et sous le nom de colonel
Joseph Emanuel Hall, attaché de défense et de l'air à l'ambassade américaine.
Le Pakistan compte le détenir dans le pays jusqu'à l'expiration de son immunité
diplomatique à la fin de ce mois, après
quoi il sera arrêté,
emprisonné, jugé et probablement exécuté pour meurtre.
Cet épisode est la « goutte qui fait déborder le vase »
dans la crise sévère entre les États-Unis et le Pakistan, qui a atteint des profondeurs si désastreuses que le
Pakistan a mis en danger de mort de tous les diplomates américains dans leur
pays en leur
interdisant d’utiliser des vitres teintées sur leurs véhicules officiels,
les exposant ainsi à des attaques terroristes.
Exceptionnellement nul en politique internationale, Trump, alias Cretinho, a réussi à transformer en ennemis de l'Amérique les plus puissants ex alliés du Moyen-Orient : la Turquie et le Pakistan.
Exceptionnellement nul en politique internationale, Trump, alias Cretinho, a réussi à transformer en ennemis de l'Amérique les plus puissants ex alliés du Moyen-Orient : la Turquie et le Pakistan.
Le Pakistan et des États-Unis
sont au bord de la guerre sur le sort du haut officier de la CIA, le colonel Joseph Emanuel Hall |
Pendant que le peuple américain a été inondé cette année
d'histoires hystériques sur le programme nucléaire imaginaire de l'Iran, et sur
le programme nucléaire «débutant» de la Corée du Nord, le président Donald
Trump, alias Crétinho, n'a rien trouvé
de mieux que de rajouter, en ce 1er janvier 2018, le Pakistan sur la liste des
pays qu'il menace d’attaquer militairement. Or le Pakistan, dont le programme
nucléaire est «adulte et réel», possède au moins 130 ogives atomiques de
plusieurs mégatonnes, ainsi que les systèmes ICBM capables de les livrer à
leurs cibles. Trump avait déclaré: "Les États-Unis ont bêtement donné au Pakistan plus de 33
milliards de dollars d'aide au cours des 15 dernières années, et le Pakistan ne
nous a donné en retour que mensonges et tromperies. Il donne un refuge sûr aux
terroristes que nous chassons en Afghanistan. Cela suffit!"
Agissant rapidement pour mettre en action ses avertissements, deux
jours plus tard, le 3 janvier 2018, le président Trump a
coupé près de 2 milliards de dollars d'aide sécuritaire au Pakistan, ajouté
au recul
déjà considérable de 62% de l'aide américaine au Pakistan, ce qui a paralysé sa capacité à combattre le
terrorisme islamiste. Comme riposte, le
Pakistan a mis fin à tout échange de renseignements avec les Américains.
Face à l'hostilité grandissante des États-Unis envers lui, le
Pakistan s’est tourné alors vers la Chine pour obtenir de l'aide. Celle-ci a
répondu positivement en injectant immédiatement des milliards de dollars dans
l'économie pakistanaise. La Chine
promet, en plus, la somme incroyable de 57 milliards de dollars d’investissements
dans l’économie pakistanaise à travers son
projet de la Nouvelle Route de la Soie (One Belt One Road).
Tout en poussant le Pakistan dans les bras de la Chine, les États-Unis
ont en outre forcé
l'Arabie Saoudite à entrer sous la coupe d'Israël. En agissant ainsi, les États-Unis
cassent l’alliance Pakistan/Arabie Saoudite, dont l'une des
premières conséquences majeures a été le
refus du Pakistan d'envoyer ses troupes pour aider l'Arabie Saoudite dans sa
guerre d’extermination au Yémen.
Or, le Pakistan est la deuxième plus grande nation islamique du
monde, après l'Indonésie. Sa population, en très grande majorité sunnite, en a
fait un allié naturel de la nation sunnite d'Arabie Saoudite. Mais avec le
partage d'une frontière commune avec l’Iran chiite, le Pakistan a toujours entretenu
des relations pacifiques et amicales avec l'Iran. Le fait qu’à la fin mois dernier,
l'Arabie Saoudite ait
reconnu (à nouveau [1]) le droit d'Israël à
exister , a cassé le lien privilégié Pakistan / Arabie.
Face (1) aux États-Unis
coupant toute son aide au Pakistan, (2)
à Trump déchirant l’accord international sur le nucléaire iranien, et (3) à l'Arabie saoudite formant une alliance
"impie" avec Israël, le
Pakistan a été poussé à bout.
Selon le vieux proverbe qui dit que «l'ennemi de mon ennemi est
mon ami», les États-Unis ont effectivement réussi, pour la première fois
depuis longtemps, à unir une grande nation musulmane sunnite, le Pakistan, et
une grande nation chiite, l'Iran. Comme par ailleurs, la Russie soutient
l'Iran, et la Chine soutient le Pakistan, on pourrait se demander quelles
seraient les conséquences si les États-Unis attaquaient le Pakistan ou l'Iran.
Ainsi donc, en
à peine une année, Cretinho a réussi l’incroyable performance de reconstituer l’ancien
« Pacte de Bagdad » contre un ennemi commun : les États-Unis.
L’ancien Pacte de Bagdad, dont le nom officiel
est : « Traité d’organisation du Moyen-Orient », a été
fondé le 24 février 1955 entre l’Irak, la Turquie, le Pakistan, l’Iran
et le Royaume-Uni, rejoints par les États-Unis en 1958. Le Pacte de
Bagdad faisait partie des alliances internationales du camp occidental
dans le contexte de la Guerre froide. Son but était de « contenir »
(politique américaine du containment) le communisme et l’Union
soviétique en ayant une ligne d’États alliés à sa frontière sud et sud-ouest.
Ironie de l’Histoire, ce « nouveau pacte de
Bagdad », groupant les pays taxés d'"ennemis" par Trump (Pakistan, Iran, Irak, Turquie) serait sous la houlette du binôme Russie/Chine, et serait destiné
à contrer les interventions militaires et autres menées par l'Occident israélien, et financées
en grande partie, par la stupide Arabie Saoudite.
Agissant donc rapidement pour consolider sa nouvelle alliance avec
l'Iran, le Pakistan s'apprête à un échange de devises avec les Iraniens, en supprimant
le dollar américain dans leur commerce bilatéral. Les deux pays ont
également repris les discussions sur le projet de gazoduc
entre l'Iran et le Pakistan qui fournira aux Pakistanais des
approvisionnements en énergie presque illimités et bon marché pendant des
décennies.
Les dirigeants iraniens et pakistanais célèbrent la
formation d'une nouvelle alliance contre l'Amérique |
Face à cette nouvelle alliance Pakistan-Iran en pleine croissance,
les États-Unis ont, la semaine dernière, mis
en place une interdiction de voyager sévère pour tous les diplomates
pakistanais, leurs femmes et leurs enfants, les empêchant de voyager à plus de
25 miles de leur ambassade et consulats. Le Pakistan y riposta en
interdisant également aux diplomates américains et à leurs familles, de voyager.
Avec les actions des Américains contre le Pakistan consistant à
déverser "l'essence sur le sol" de tout le Moyen-Orient, l'histoire a
toujours montré que tout ce qu'il faut pour "enflammer une tempête" il
suffit d’une "étincelle". C’est ce que les États-Unis eux-mêmes ont
fourni de façon inattendue quand le colonel Joseph Emanuel Hall, officier
de la CIA, s'est saoulé, a conduit son véhicule de l'ambassade américaine,
brûlé un feu rouge et a tué trois civils pakistanais innocents dont un jeune
homme de 22 ans. Le Pakistan ne lui permettra pas de quitter le pays. Il sera
jugé, et comme tout un chacun dans ce cas au Pakistan, il sera probablement condamné
à mort pour son crime ignoble. Mais les États-Unis ont l’habitude d’empêcher cela,
partant du fait qu’ils sont, comme Israël, au-dessus de toutes lois locales ou internationales.
Avec le « Nouveau Pacte de Bagdad », ils auront beaucoup à faire.
NOTES
[1] Origines de la connivence wahhabisme-sionisme
Les origines juives de la dynastie des Saouds
Le roi Fayçal Ibn Abd el-Aziz (1906-1975), frère et successeur
d’Ibn Séoud, déclara au Washington Post (édition du 17 septembre 1969) : « Nous, la
famille saoudienne, sommes les cousins des Juifs ; nous sommes en désaccord
total avec tout Arabe ou toute autorité islamique qui se montre hostile aux
Juifs. Nous devons au contraire vivre en paix avec eux. Notre pays est le
sommet de la fontaine d’où les Juifs ont émergé, puis leurs descendants se sont
répandus à travers le monde. »
Les historiens officiels de la dynastie saoudienne affirment pourtant que cette
famille descend directement du Prophète, alors que le roi Fayçal reconnaît
implicitement qu’ils sont juifs…
3 janvier 1919 : l’accord Fayçal-Weizmann ou la naissance d’une coopération officielle sionisme-wahhabisme
Sionisme / Wahhabisme : Weizman à gauche et Fayçal à droite |
Hannibal GENSERIC
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