Le Washingtonistan est en émoi. Une mystérieuse et ô combien perfide puissance a bâti une station d'écoute ultra-moderne au sud de La Havane, la cible n'étant ni plus ni moins que les États-Unis. La
salsa passant en boucle sur les ondes courtes de l'île est certes
enivrante, mais l'on parle plutôt ici d'interception des communications,
de traçage de missiles, d'espionnage électronique voire de brouillage
des satellites (en 2003, les transmissions satellite de Voice of America
version perse ainsi que d'une chaîne de l'opposition iranienne en exil
avaient été bloqués par de puissants signaux originaires de Cuba).
A
portée d'oreille : le commandement central US, diverses bases
militaires, la capitale elle-même. Aux dernières nouvelles, McCain en a
avalé son burger de travers... La question que tout le monde se pose est
évidement de savoir qui est derrière. Et sans surprise, tous les
regards se tournent vers les principaux adversaires de l'empire.
En octobre 2016, nous écrivions :
Moscou est en train d'étudier sérieusement la possibilité de rétablir ses bases de l'ère soviétique à Cuba et au Vietnam, avec évidemment l'accord des pays intéressés.
Hasta la putinación siempre !
semblent penser les Castro, apparemment peu émus par le rétablissement
des relations américano-cubaines. La réouverture du centre d'espionnage
électronique de Lourdes était dans les tuyaux
depuis quelques temps. S'il n'est pas question de présence militaire,
sa capacité d'écoute serait une grosse épine dans le pied impérial.
Rappelons que grâce à ce centre, l'URSS, alors dans ses ultimes
soubresauts, avait tout de même intercepté et connu à l'avance les plans US pour la première guerre du Golfe.
Moscou
est-il derrière tout cela ? Possible, bien que Lourdes et Bejucal, le
site de la nouvelle station d'écoutes, soient distants de quelques
kilomètres. Il se pourrait également que les Chinois ne soient pas très
loin...
Pékin est le principal bâilleur de fonds et partenaire
commercial de Cuba. Ces dernières années, de gros investissements ont
été réalisés sur l'île castriste par des compagnies chinoises et
plusieurs accords de coopération, y compris militaire, ont été signés.
La
Russie, la Chine, Cuba, ou tout simplement l'alliance des trois ? Au vu
de leur complicité stratégique, la dernière hypothèse est loin d'être
impossible. On peut également imaginer que quelques informations
cruciales filtreront jusqu'à Téhéran et Caracas... au grand dam de
l'empire, pris à son propre jeu dans son arrière-cour.
Vidéo : Campay Secondo, Guatanemera
10 Juin 2018
,
Rédigé par Observatus geopoliticus
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