«La séquence
des pères fondateurs de l’indépendance tarde à s’achever. Mais si elle tarde
tant à s’achever, alors que les lois de la biologie ont déjà rendu leur
verdict, c’est sans doute en raison du fait que le lancinant problème de la
dévolution du pouvoir n’a pas encore été réglé, notamment la répartition de la
rente pétrolière» . RN
1- Le
grenouillage séparatiste de Ferhat Mehenni, le «caniche de BHL».
L’Algérie
célèbre ce 1er novembre 2018 le 74ème anniversaire de la «Toussaint Rouge», qui
marque le soulèvement du peuple algérien et son engagement dans sa guerre
d’indépendance, alors que le pays vit dans l’incertitude de la décision de son
président Abdel Aziz Bouteflika de solliciter un 5ème mandat
présidentiel, plongeant la population sinon en état d’atonie, à tout le moins
dans une grande perplexité.
Une séquence
qui se déroule sur fond d’une énergique reprise en main de l’appareil militaro-sécuritaire
par un président en fin de mandat mais probable candidat sauf accident à sa
propre succession, en toile de fond d’une psychose d’une épidémie de choléra, à
l’arrière plan d’une guerre larvée entre les diverses factions postulantes au
pouvoir,
7e
Président de la République algérienne, M. Bouteflika, à mobilité réduite, est
au pouvoir depuis 1999, soit depuis 19 ans. Âgé de 81 ans, il est diminué
depuis 2013 par un AVC (accident vasculaire cérébral).
En prévision
de l’échéance présidentielle de 2019, le président Bouteflika a donné un grand coup de pied
dans la fourmilière de la corruption en ordonnant une grande purge
dans l’appareil sécuritaire de l’état prenant prétexte de la saisine d’un
important lot de 701 kg de cocaïne en Algérie, le 29 Mai 2018: Le tout puissant
chef de la police Abdel Majid Hamel a été limogé, de même que le général
Menad Nouba, chef de la gendarmerie. La purge a emporté le chef de
sûreté de la willaya d’Alger, Nourredine Berrachedi. Des magistrats ont
été suspendus, deux procureurs placés sous mandat de dépôt, des enfants de
responsables politiques impliqués.
La purge
s’est poursuivie en douceur avec le dégagement en douceur trois mois plus tard,
en Août, de deux autres officiers généraux: le patron de la Direction centrale
de la sécurité de l’armée (DCSA), le général-major Mohamed Tirèche, dit
Lakhdar, et le général Boumédiène Benattou, contrôleur général de
l’armée, remplacé à ce poste par l’ancien directeur central de l’intendance, le
général-major Hadji Zerhouni. Au total une douzaine de généraux ont été
dégagés.
Effet d’une
relation causale? Quoiqu’il en soit, quatorze personnalités algériennes avaient
lancé trois jours plus tôt, vendredi 26 mai 2018, un appel demandant à M.
Bouteflika de renoncer à briguer un 5ème mandat. Ce manifeste a quelque peu
secoué la torpeur de la vie politique algérienne et redonné de l’intérêt à une
compétition dont les résultats sont généralement connus d’avance:
«Votre
long règne sur le pays a fini par créer un régime politique qui ne peut
répondre aux normes modernes de l’Etat de droit”, (…) “Votre âge avancé et
votre dramatique état de santé vous commandent de ne plus vous occuper des
charges de l’Etat bien trop lourdes», souligne la missive signée des
personnalités suivantes: Ahmed Benbitour, ancien chef du gouvernement
actuellement dans l’opposition, Soufiane Djilali, président du jeune
parti d’opposition Jil Jadid (Nouvelle génération) et Amira Bouraoui,
militante à l’origine du mouvement Barakat (Ça suffit!) qui s’est imposé sur la
scène politique en 2014 en incarnant l’opposition à un 4e mandat du président
Bouteflika, ainsi que par l’écrivain Yasmina Khadra, l’universitaire Fatiha
Benabbou, le sociologue Nacer Djabi, qui avaient également milité
contre un 4e mandat pour M. Bouteflika, au pouvoir depuis 1999.
2- L’appel de Londres du 4 juin 2018 de Ferhat Mehenni: Un mauvais remake
d’un mauvais film; un pastiche du général de Gaulle dans un comique de
répétition
L’incertitude
présidentielle a généré une forme de grenouillage séparatiste au sein du
mouvement irrédentiste kabyle représenté par l’ancien troubadour de la
canzonetta algérienne, réputé pour ses liens avec Bernard Henry Lévy, le
philosioniste parrain médiatique des guerres de destruction de la Libye et de
la Syrie.
Mauvais remake
d’un mauvais film, Ferhat Mehenni, leader du Mouvement pour
l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et de l’Anavad (Gouvernement Provisoire
de Kabylie), a en effet lancé un appel aux Kabyles les invitant à prendre les
armes. Pastichant le Général Charles de Gaulle, dans un exercice qui relève du
comique de répétition, le fondateur du MAK a lancé son appel depuis Londres,
lieu de l’appel du 18 juin du chef de la France Libre. Son discours est
intervenu le 4 juin, deux semaines avant la date symbolique du discours
fondateur de la Résistance Française. Un décalage calendaire qui signe dans
l’ordre symbolique un ratage manifeste de sa propre vision de la marche de
l’histoire.
La sortie du
leader de la mouvance indépendantiste Kabyle est intervenue dans un contexte
d’une fragilisation de sa base militante, causée par des dissidences au sein de
son mouvement ainsi que par la fondation de deux nouveaux mouvements
concurrents en Kabylie: l’Union pour la République Kabyle (URK) prônant
l’indépendance de la Kabylie et le Rassemblement pour la Kabylie (RPK)
revendiquant quant à lui l’autonomie de la Kabylie.
Le RPK
a d’ailleurs vertement répliqué au «petit caniche de BHL: «Le sens de
discernement nous commande aussi de ne pas occulter les considérations
géopolitiques et de rester insensibles au développement et à la prolifération
des conflits au niveau régional. Les exemples ne manquent pas dans l’actualité
internationale (la Libye, la Syrie, le Sahel.. etc.), et dans notre passé
récent (la décennie noire) pour se laisser entrainer dans une aventure
orchestrée par des forces obscures dont l’agenda est chargé par des actions de
déstabilisation des nations», a affirmé le responsable.
Pour aller
plus loin sur la problématique des Algériens et la question identitaire, cf ce
lien
Pour aller
plus loin sur Ferhat Mehenni et ses accointances:
L’Algérie
n’est ni un pays arabe, ni musulman
3-
La nécrose des circuits de décision.
L’Algérie
vit dans une ambiance délétère, conséquence de l’atonie voire même de la
tétanie de la population face à l’incertitude politique qui hypothèque la vie
politique nationale, les recompositions géopolitiques qui s’opèrent dans la
zone avec l’accroissement de la présence militaire occidentale dans la zone
sahélo-saharienne sous couvert de guerre contre le terrorisme; enfin le
démembrement du Soudan et les tentatives du pacte atlantiste d’édifier dans la
foulée une entité autonome kurde en Syrie, le partenaire historique de
l‘Algérie, en compensation du kurdistan irakien.
A cela
s’ajoute, le sentiment d’abandon des populations des zones périphériques de la
part du pouvoir central; ce qui explique les troubles persistants enregistrés
en Algérie depuis 2013 notamment dans le sud du pays, à l’arrière-plan des menées irrédentistes
encouragées par le lobby pro israélien en Europe dont la figure la plus
illustre n’est autre que le natif de Beni chnouf BHL et son caniche servile
Ferhat Mehheni.
Le meilleur
service à rendre à l’Algérie, un pays cher au cœur de tous les militants de la
cause de libération du Monde arabe, est de lui tenir un discours de vérité.
L’Algérie se
meurt par nécrose des circuits de décision à une période charnière de la
recomposition géostratégique, sur fond de crise économique lancinante et d’une
gangrène djihadiste.
La séquence
des pères fondateurs de l’indépendance tarde à s’achever. Mais si elle tarde
tant à s’achever, alors que les lois de la biologie ont déjà rendu leur
verdict, c’est sans doute en raison du fait que le lancinant problème de la
dévolution du pouvoir n’a pas encore été réglé, avec tous les enjeux
sous-jacents que cela implique en termes d’influence politique, d’impunité, de
répartition de la rente pétrolière.
Pour aller
plus loin sur le magma algérien, cf l’article de Ghania Oukazi: Elections
présidentielles, l’énigme Hamel.
4-
De la déstabilisation de l’Algérie.
L’Algérie a
été la cible d’une opération de déstabilisation dans la séquence dite du
«printemps arabe» (2011-2018). Dans l’œil du cyclone. Ciblée et encadrée par deux régimes néo
islamistes, en Libye –avec le parachutage à Tripoli depuis Kaboul d’Abdel Hakim
Bel Hadj, chef des groupements djihadistes afghans de Libye- et en Tunisie,
avec la propulsion au pouvoir à coups de pétrodollars monarchiques de Rached
Ghannouchi, chef de la branche tunisienne de la confrérie des Frères Musulmans,
le parti An Nahda. Avec en surplomb, l’Égypte confrérique de Mohamad
Morsi et sur son flanc méridional, l’écharde malienne plantée par le Qatar via
Ansar Eddine.
Tout le
monde garde présent à l’esprit les propos mémorables de l’oracle Nicolas
Sarkozy prophétisant à Moustapha Abdel Jalil, la marionnette libyenne de
l’OTAN, «l’Algérie dans un an, l’Iran dans trois ans», de même
que les rodomontades du mégalocéphalite du Qatar Hamad Ben Jassem,
menaçant l’Algérie d‘expulsion de la Ligue Arabe pour s’être opposée à
l’expulsion de la Syrie, un pays du champ de bataille qui a mené en tandem avec
l’Égypte quatre guerres contre Israël.
La
conjuration a échoué du fait d’un comportement digne de cloportes des artisans
de cette machination, particulièrement l’exaltation suicidaire des islamistes
libyens qui ont procédé à l’assassinat de l’ambassadeur des États-Unis à
Benghazi et à la destruction de l’Ambassade de France à Tripoli, deux pays
pourtant artisans majeurs de la chute du régime Kadhafi, d’une part; l’élimination précoce des deux
principaux sous traitants de la stratégie atlantiste: Nicolas Sarkozy,
dégagé par un vote de défiance populaire aux présidentielles françaises de 2012,
et l’Emir du Qatar,
destitué par ses parrains américains consternés par sa lévitation erratique.
Dernier et
non le moindre facteur, l’expertise algérienne en la matière, seul pays doublement victorieux
d’une guerre de Libération Nationale et d’une guerre contre le terrorisme
(1990-2000), sans soutien extérieur. Avec en superposition, un
bouleversement de la donne stratégique mondiale marqué par le retour en force de la Russie sur le
théâtre méditerranéen et la présence accrue de la Chine
en Algérie qui en a fait son navire amiral dans son contournement de
l’Europe; Russie et Chine, deux pays membres permanents du Conseil de sécurité,
font office de pare-feux à un éventuel nouvel embrasement.
Dans la
précédente séquence, la guerre civile algérienne avait coïncidé avec
l’implosion de l’Union soviétique et le triomphe du djihadisme planétaire
matérialisé par l’intronisation des Talibans pro wahhabites au pouvoir en
Afghanistan, comme pour signifier de manière patente la victoire contre
l’athéisme et de l’idéologisation de la guerre sur une base religieuse.
Un
djihadisme triomphant qui s’est propagé sur les flancs de l’Empire soviétique
pour en achever le démantèlement, en Tchétchénie et en Yougoslavie
particulièrement en Bosnie.
Pour aller
plus loin sur ce point, cf à ce propos http://www.renenaba.com/al-qaida-derriere-les-attentats-de-paris-en-1995-selon-l-ancien-messager-de-ben-laden/
Toutefois,
sur le plan algérien, la présence de 60.000
soldats américains de confession juive sur le sol saoudien, la
terre de ses commanditaires, à proximité des Lieux Saints de l’Islam (La Mecque
et Médine), dans le cadre de la coalition internationale anti Saddam, en
1990-1991, a placé, dans un pays au nationalisme chatouilleux, en porte à faux
Abbassi Madani, chef du Front Islamique du Salut (FIS) et obéré le discours
pseudo révolutionnaire du chef de file de la contestation islamique algérienne,
le discréditant durablement, le projetant vers le Golfe en exil.
Le djihad a
pris une dimension planétaire conforme à la dimension d’une économie
mondialisée par substitution des pétrodollars monarchiques aux caïds de la
drogue dans le financement de la contre révolution mondiale.
Le
basculement de l’Algérie dans la guerre civile dans la décennie 1990 est apparu
rétrospectivement comme l’acte de représailles à sa fonction de plateforme
opérationnelle des mouvements de libération d‘Afrique, «La Mecque des Révolutionnaires» d’Afrique, selon l’expression
d’Amilcar Cabral chef du PAIGC, le mouvement indépendantiste de la Guinée
portugaise (Guinée Bissau et Cap Vert), dans le prolongement de la destruction
de l’autre plateforme révolutionnaire dans le versant oriental du Monde arabe, le
Liban, carbonisé par une guerre civile de 15 ans (1975-1990), dont la
capitale Beyrouth abritait 18 mouvements de libération dont les Palestiniens,
mais aussi la Rote Armée Fraktion, l’ASALA (Armée Secrète Arménienne pour la
Libération de l’Arménie), Le Front de Libération du Sud Yémen occupé (FLOSY),
le Front de Libération de l’Erythrée, les Kurdes du PKK et l‘Armée Rouge
Japonaise. »
5
– L’équation du Sahel
L’armée
algérienne a déployé près de 80.000 soldats à se frontières méridionales afin
de contenir le flux migratoire propulsé par des mafias transnationales vers
l’Europe, via l’Algérie qui héberge dans le sud du pays près de 500.000
migrants supposés être en transit. Une telle présence massive constitue une
bombe à retardement du fait des interférences qu’elle peut générer sur
l’équilibre démographique national.
L’Algérie
est ainsi donc en «sursis de stabilité» deux décennies après la « décennie
noire» en ce que sa stabilité perdure en l’état, grâce à la grande instabilité
du Maroc, un pays affligé d’un fort taux de chômage urbain de l’ordre de 40
pour cent chez les jeunes.
Si l’Algérie
se meurt par nécrose des circuits de décision, une lente gangrène qui gagne
progressivement les rouages de l’État, nul toutefois ne songe désormais
sérieusement à la déstabiliser par crainte de l’effet domino dont le plus grand
bénéficiaire serait AQMI, alors que la France veille à s’assurer de la
coopération d’Alger au sein du G5 Sahel, la structure ad hoc mise sur pied par
Paris pour combattre le terrorisme dans la zone sahélo-saharienne.
Au sommet
africain de Nouakchott, en juillet 2018, Le président Emmanuel Macron a
accusé en termes à peines voilées l’Algérie d’être responsable de l’échec de
son plan Sahel. L’armée algérienne répugne en fait à combattre les Touaregs
maliens en raison du fait qu’une importante population touareg est déployée
dans le giron saharien de l’Algérie et que le pays refuse à faire office de
«hostspot», lieu de filtrage de l’émigration sub saharienne, une fonction de
garde chiourme des Occidentaux, qu’elle juge insultante à son honneur au regard
de son histoire anti coloniale.
L’arrimage
de l’Algérie au G5 Sahel tarde à se finaliser en ce que l’Algérie répugne aux
alliances du fait de son histoire. Le corpus doctrinal de l’Algérie a en effet
été forgé en fonction de sa projection géostratégique. Une constante de la
diplomatie algérienne depuis son indépendance, qui a valu à ce pays d’être considéré comme un pays phare de tiers monde
à l’instar du Vietnam et de Cuba avec sa diplomatie multilatérale, initiée
précisément par le tandem Boumédiène Bouteflika, lors d’une décennie
prodigieuse (1970-1980).
Au point que
dans le pré carré africain de la France, l‘Algérie supplée par moment
l’ancienne puissance coloniale dans son rôle d’intermédiation comme ce fut le
cas avec le conflit du septentrion malien.
6– Le Sahel, un eldorado pour les compagnies militaires privées.
Le Sahel
tend d’ailleurs à devenir un nouvel eldorado pour les compagnies militaires
privées.
Près de
7.500 membres des forces spéciales américaines sur un total de 60.000 sont
engagés dans 90 pays pour y mener des actions clandestines. 1.200 sont à
l’oeuvre dans trente pays africains, sous l’autorité de l’AFRICOM, basé à
Stuttgart (Allemagne) (Cf à ce propos «Prolifération méconnue de bases
militaires US» de Claude Angeli- Le Canard Enchainé, 13 juin 2018).
En
complément à L’AFRICOM, 21 entreprises américaines s’affichent comme
prestataires de service militaire en Afrique du Nord et au Sahel. Sans compter
les entreprises de soutien aux opérations d’autres pays (MINUSMA, Barkhane…).
Des dizaines d’autres compagnies ont progressivement occupé la zone. Leurs
missions vont de la fourniture de repas à l’intervention armée. Elles sont
françaises, britanniques ou ukrainiennes et se partagent un budget annuel de
plusieurs dizaines de millions de dollars.
Pour aller
plus loin sur ce thème, ce lien A quoi servent les bases françaises en Afrique
Le Sahel en l’an 2050 comptera 1,9 milliards habitants
soit autant que l’Europe, les États-Unis, l’Amérique latine et l’Océanie réunis. Avec 6.500 km de
frontières avec sept pays du Sahel (Libye, Mali, Maroc, Niger, Tunisie, Sahara
Occidental), l’Algérie y occupera une position centrale. Sa stabilité relève d’un impératif catégorique pour les pays
occidentaux en ce qu’il constitue un passage obligé des flux
migratoires à destination de l’hémisphère Nord.
A titre
comparatif, le Japon affecte 27 pour cent de ses investissements à son
voisinage immédiat des pays de l’ASEAN, contre 3 pour cent à l’Europe pour le
Sahel, selon les précisions fournies par Abdel Aziz Rahabi, ancien
ministre et ancien ambassadeur algérien, lors du colloque de l’UFAC (Union des
Universitaires Algériens et Franco algériens), dont la 5ème session s’est tenue
à Marseille le 7 avril 2018, sous le thème «Méditerranée: enjeux pour la paix
dans la diversité»(1).
M. Rahabi a
été l’ancienne cheville ouvrière auprès de Lakhdar Ibrahimi, l‘émissaire
de la Ligue Arabe aux négociations inter-libanaises de Taef (Arabie Saoudite,
1989), qui mirent fin à la guerre civile libanaise.
Cette
parcimonie explique sans pour autant la justifier l’instabilité du flanc
méridional de l’Europe au delà des explications culturalistes qui masquent mal
une survivance d’une forme d’ethnographisme colonial. Ce qui explique la sur-réaction
psychologique des faits arabes et musulmans dans l’opinion occidentale,
particulièrement française, au-delà aussi et surtout de la prégnance
d’un comportement néocolonialiste occidental dans l‘approche des problèmes du
Monde arabo africain.
En dépit de
l’aléa politique, l’Algérie
compte néanmoins non parmi les plus sûrs mais parmi les plus sécurisés du
Monde. Pour aller plus loin, cf sur ce point le sondage Gallup 2017 https://fr.scribd.com/document/355627928/L-Algerie-parmi-les-pays-les-plus-securises-au-monde-selon-l-institut-Gallup#from_embed
7 – Des rapports entre l’Algérie en atonie et le Maroc «partimonialisé» au
seuil de l’apopléxie.
Si l’état de
santé du président Abdel Aziz Bouteflika hypothèque quelque peu la vie
politique de l’Algérie, la santé et les absences du Roi Mohamad VI en
font autant pour le Maroc.
Pendant les
quatre premiers mois de l’année 2018, le roi du Maroc a passé moins de vingt
jours dans son pays. Ses absences fréquentes et prolongées alors que la
contestation populaire ponctue la vie politique interne du royaume, paralysent
partiellement le pays et créent une situation intenable sur le long terme, car
le chef de l’État marocain détient presque tous les pouvoirs. Au point que se
pose de manière lancinante la question de son abdication en faveur de son fils,
âgé de 15 ans. De surcroît, le royaume chérifien, un pays «patrimonialisé» est
au bord de l’apoplexie, «en manque d’oxygène», pour reprendre l’expression d’un
analyste marocain, Hassan Allaoui, en proie à une ébullition permanente,
conséquence de l’autoristarisme royal, du de l’arbitraire, du népotisme et de
la corruption qui y règnent.
Pour
compenser son absence, Le roi a fait acte d’autorité à son retour, ordonnant
une vaste purge de l’appareil sécuritaire marocain et du corps préfectoral, à
qui il a fait assumer la responsabilité des défaillances ayant abouti au
mécontentement populaire et à l’instabilité politique.
Pour aller
plus loin sur ce sujet, ce lien:
Le Maroc
manque d’oxygène par Hassan Allaoui
La précarité politique au Maroc et l’expansion des
groupements islamistes dans la zone sahélo-saharienne ont une valeur dissuasive
pour toute tentative de déstabiliser l’Algérie.
Depuis le
lancement de la séquence dite du «printemps arabe», le nombre des groupements
islamistes est passé de cinq à cinquante en Afrique. L’Algérie joue un rôle majeur dans la neutralisation de cette
prolifération terroriste dans son hinterland, en consolidant discrètement le
pouvoir tunisien post nahdaouiste, de même que le Mali, se posant
par moments comme un médiateur régional.
En
parallèle, le Maroc est
embourbé par une tension sociale extrême (soulèvement du Rif), un
taux de chômage urbain de l’ordre de 40 pour cent et des décennies
d’absolutisme monarchique.
La décision
de Rabat de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, le 2 mai 2018, sous
le faux prétexte du soutien du Hezbollah libanais au Front Polisario, a répondu
au souci du Royaume d’acter dans l’ordre symbolique l’alignement du Maroc à l’axe constitué par les
deux grandes théocraties du Moyen orient, Israël et l’Arabie saoudite,
en voie de constitution, dans la perspective d’une éventuelle confrontation
avec l’Iran afin de compenser la déroute militaire de l’OTAN en Syrie, celle
des pétromonarchies au Yémen et d’occulter le retrait des Etats Unis de
l’accord sur le nucléaire iranien.
Ce faisant,
le Maroc cherche à atténuer le courroux occidental et à amortir l’impact de la
révélation selon laquelle le
royaume chérifien est apparu comme étant le plus grand exportateur du
terrorisme islamique vers l’Europe, (Attentat de Madrid 2004 qui a
fait 200 morts, l’assassinat de Théo Van Gogh, les attentats de Bruxelles en
2015, de Barcelone en 2017 et de Trèbes près de Carcassonne, le 23 mars 2018).
Cela ne se
proclame pas publiquement surtout dans les médias français réputés qui pratiquent
à l’égard du trône marocain, (diplomatie de la Mamounia oblige), un journalisme
de révérence et de prosternation. Mais cela se chuchote dans les cabinets
calfeutrés des chancelleries et cela joue en faveur de l’Algérie.
La Jordanie (Machreq) et le Maroc
(Maghreb, deux royaumes sans ressources énergétiques, compensent leur absence
de royalties, par une alliance clandestine ancienne avec Israël. Cette diplomatie souterraine est
génératrice de dividendes en termes stratégiques et médiatiques, infiniment
plus lucratives pour les deux royaumes que les pétro dollars. Pour mémoire, le Maroc est le lieu de villégiature
préféré de Bernard Henry Lévy et de Dominique Strauss Khan, deux arabophobes
notoires. Et ceci pourrait expliquer cela.
Il est de
notoriété publique que le Maroc pratique une normalisation rampante avec
Israël, qui octroie au monarque un sauf-conduit auprès des puissances
occidentales, l’absolvant de toutes les turpitudes de son pays. Les récentes
révélations sur la connivence entre Israël et le Maroc faites par Ronen
Bergman dans son ouvrage Rise and Kill: «The Inside Story and
Secret opérations of Israel’s assassination» ne sont pas faites pour améliorer
l’image du Royaume.
La rupture
avec l’Iran apparaît ainsi comme un acte éminemment démagogique, qui n’en
constitue pas moins l’indice d’une recomposition politique en prévision d’une
éventuelle confrontation régionale entre Israël et les contestataires à l’ordre
hégémonique israélo américain dans la zone, après le désastre de l’alliance
islamo atlantiste dans la guerre de Syrie et la débandade de l’opposition off
shore syrienne pro monarchique.
.
8-
La course aux armements
La tension
persistance entre l’Algérie et le Maroc, à l’arrière-plan du contentieux de la
question du Sahara occidental grève le budget des deux pays. Sur fond de crise
diplomatique, l’Algérie et le Maroc se livrent en effet une course effrénée pour
rendre hermétiques leur frontière commune.
Le Maroc a
annoncé le lancement d’un satellite de surveillance des frontières et l’Algérie
s’emploie à ériger un mur d’isolation électronique, et les deux pays sont
engagés dans une course à l’acquisition de missiles balistiques longue portée,
à fort pouvoir détonateur.
L’Algérie et
le Maroc occupent la première place du continent africain sur le plan de
l’armement. De 2007 à 2015, l’Algérie a dépensé près de onze milliards de
dollars pour moderniser son armement, faisant l’acquisition principalement
auprès de la Russie de chasseurs bombardiers, de frégates, d’hélicoptères et de
l’artillerie, tandis que le Maroc consacrait durant cette même période 4, 7
milliards de dollars pour l’acquisition des armes des États-Unis et des pays
européens.
Ci joint
pour le lectorat arabophone, le rapport du Congrès américain sur ce
sujet.
À moyen
terme, la querelle de succession présidentielle sera immanquablement réglée.
L’Algérie devra alors se tourner résolument vers l’avenir pour mobiliser ses
capacités à la conquête de nouveaux horizons.
Se fixer
comme objectif de rejoindre le groupe du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine,
Afrique du Sud), c’est à dire les chefs de file du groupe s’employant à
construire un monde multipolaire, à l’effet de mettre un terme à six siècles
d’hégémonisme occidental, et de renouer ainsi avec le rôle pilote de l’Algérie
dans le combat pour la libération de l’Afrique et du Monde arabe,
particulièrement la cause palestinienne, à qui fait cruellement défaut le
soutien d’un pays arabe de poids.
les arabes hors foi ne valent pas une aile de mousquets 'benkhaldoun)
RépondreSupprimeril ya 22 "petits états arabes" et aucun ne produit une simple brouette
pourtant on regorge de compétences de tous genres
tous pays émergent,chrétiens hindous athés islamiques etc... exception faite des pays arabes
qui n avance pas ...recule... pauvre peuple arabes