Au cours de la semaine écoulée, de mystérieuses explosions et incendies ont ravagé
des infrastructures majeures liées au programme nucléaire iranien de Natanz et
Partchine, des installations clés engagées dans l’enrichissement de l’uranium
et la production de combustible de fusée pour les missiles balistiques.[1]
Les États-Unis et Israël ont accusé l’Iran d’enfreindre les résolutions de l’ONU et l’accord sur le nucléaire en testant de nouvelles
technologies en matière de missiles balistiques. Bien que le guide suprême
iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, ait nié à plusieurs reprises toute intention
de créer des armes nucléaires, allant même jusqu’à émettre une
fatwa à leur encontre, les ennemis de l’Iran sont convaincus qu’il envisage de
« passer au nucléaire ».
Les récentes attaques semblent être la tentative d’un État hostile de
nuire à ce programme et de retarder la capacité de l’Iran à envoyer
potentiellement de telles armes contre des cibles situées hors d’Iran.
Téhéran a déclaré qu’une cyberattaque
pourrait être à l’origine de l’explosion à Natanz, laquelle a détruit
un bâtiment soupçonné par certains d’abriter un système de centrifugeuse
avancée pouvant augmenter la vitesse d’enrichissement jusqu’à 50 fois.
Une entreprise risquée
Selon le New York Times,
un « responsable du renseignement au Moyen-Orient au fait de cet
épisode » a déclaré qu’Israël était responsable de l’attaque de Natanz.
« L’explosion a été provoquée par un engin explosif placé dans les
locaux », a rapporté le Times,
citant des informations d’une source au sein des renseignements.
L’explosion « a détruit en grande partie les éléments hors-sol des
locaux où de nouvelles centrifugeuses – des dispositifs délicats qui
tournent à des vitesses supersoniques – sont calibrées avant d’être
mises en service ».
Avigdor Lieberman, un rival du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, accuse le chef du Mossad
Yossi Cohen d’être cette source. Dans une interview à la radio, il a
déclaré que cette fuite était une tentative délibérée d’embellir le CV
de Cohen au détriment de la sécurité nationale israélienne, au moment où
il se prépare à quitter le Mossad pour embrasser une carrière politique en tant que successeur possible de Netanyahou à la tête du Likoud.
Ce n’est qu’une question de temps avant qu’une ou plusieurs des parties ne fasse basculer accidentellement ou intentionnellement la situation dans une flambée massive et sans limite du conflit
Selon le Times, « si les enquêteurs ont examiné la
possibilité que Natanz ait été frappé […] par un missile de croisière ou
un drone, ils considèrent qu’il est plus probable que quelqu’un ait
placé une bombe dans le bâtiment ». Un membre non identifié des Gardiens
de la révolution a déclaré au Times
que, si la façon dont les explosifs ont été introduits reste obscure,
« l’attaque a clairement démontré une faille dans la sécurité du
complexe ».
Ceci, ainsi que le fait qu’un groupe anti-régime jusqu’ici inconnu, Homeland Cheetahs, ait contacté
la BBC Persian quelques heures avant que l’attentat ait été rendu
public pour le revendiquer, indique l’implication possible de l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien (MeK),
anti-régime. Israël est connu pour avoir exécuté des opérations
d’assassinat conjointes avec des tueurs du MeK sur le terrain par le
passé. [2]
Selon le média koweïtien Al-Jarida, un avion furtif israélien F-35
a été utilisé pour bombarder le complexe de Partchine. Bien que cela
soit possible, faire voler un avion d’Israël vers l’Iran pour une telle
attaque serait une entreprise techniquement complexe et risquée. Al-Jarida a également indiqué que l’incendie de Natanz était le résultat d’une cyberattaque visant les commandes de compression de gaz.
L’attaque Stuxnet
Il y a dix ans, les efforts conjoints américano-israéliens ont abouti au développement du ver Stuxnet, qui avait infecté Natanz et avait été envoyé par inadvertance dans le monde entier. Stuxnet aurait été livré via une clé USB.
On ne sait pas quelle méthode aurait pu être utilisée cette fois, mais
sans doute les attaquants auraient cherché à exploiter des lacunes
similaires dans la cybersécurité iranienne.
Un éventuel facteur de motivation aurait pu être la cyberattaque déjouée
contre six usines d’eau israéliennes en avril, laquelle visait à
provoquer un mauvais fonctionnement des systèmes. Selon un article du Times of Israel,
qui cite une information de la chaîne Channel 13, cette attaque « a été
considérée comme une escalade significative par l’Iran et le
franchissement d’une ligne rouge parce qu’elle visait des
infrastructures civiles ».
Ainsi, les dernières attaques contre l’Iran pourraient être,
au moins en partie, des représailles israéliennes et un avertissement
du prix que l’Iran paiera pour de tels méfaits. Cela dit, l’ampleur des
attaques indique une escalade significative des hostilités. L’Iran
pourrait supposer également, probablement à juste titre, qu’Israël a
informé son plus proche allié militaire de sa mission, et donc
considérer ces actes comme des opérations conjointes
américano-israéliennes.
Cela pourrait expliquer la dernière attaque de missiles
contre les installations diplomatiques et militaires américaines en
Irak. Dans un geste sans précédent, les troupes irakiennes ont arrêté le
mois dernier un groupe de combattants soutenus par l’Iran qui auraient
fomenté une nouvelle attaque contre la zone verte à Bagdad. Washington a
accusé les milices pro-iraniennes d’avoir visé ces derniers mois les troupes américaines à travers l’Irak.
Israël et l’Iran ont déjà exprimé leur rivalité en Irak. L’Iran
cherchera sans aucun doute à se venger sur des ressources israéliennes
ou américaines partout où il pourra en trouver. Ce n’est plus un jeu du
chat et de la souris ; ce n’est qu’une question de temps avant qu’une ou
plusieurs des parties ne fasse basculer accidentellement ou
intentionnellement la situation dans une flambée massive et sans limite
du conflit.
Le procès pour corruption de Netanyahou
Ces développements pourraient s’avérer extrêmement opportuns pour Netanyahou, empêtré dans un procès pour corruption. S’il est reconnu coupable, Netanyahou pourrait être contraint de démissionner,
mettant peut-être fin à sa carrière politique. Étant l’un des
politiciens israéliens les plus rusés, Netanyahou n’hésiterait
probablement pas à monter des attaques pour étayer l’idée qu’il est un
dirigeant indispensable, qui protège la sécurité d’Israël en éliminant
les menaces graves, telles que celles posées par l’Iran.
En outre, le grand plan de Netanyahou d’annexer 30 %
de la Cisjordanie occupée a suscité une tempête d’opposition dans le
monde entier. Dénonciations et avertissements ont été formulés par des
dirigeants politiques, des diplomates internationaux et des
organisations de défense des droits de l’homme. L’administration Trump,
que l’on pensait entièrement favorable au projet, semble maintenant
quelque peu hésitante, avec des partisans de la ligne dure tels que
l’ambassadeur David Friedman soutenant l’annexion et le conseiller Jared Kushner appelant en revanche à la prudence.
L’ancien président israélien de la Knesset Avraham Burg a même déclaré à un journal italien
que les États-Unis étaient responsables de la suspension (temporaire)
de l’annexion. S’il a raison, alors les explosions en Iran seraient
exactement ce qu’il fallait pour détourner l’attention du public d’un
nouvel échec de Netanyahou à mettre en œuvre des politiques privilégiées
par son électorat ultranationaliste.
Ces attaques sont également caractéristiques de la stratégie d’Israël
pour éviter des solutions globales à des questions insolubles et
s’engager plutôt dans des demi-mesures, judicieusement désignées par
l’expression idiomatique israélienne « tondre la pelouse ».
Les analystes et experts nucléaires iraniens affirment que ces
attaques ne modifient pas fondamentalement la trajectoire de l’Iran s’il
cherche à développer des capacités nucléaires ; au mieux, elles
retardent les progrès de quelques mois ou un an. Il n’y a aucun moyen, à
moins d’un changement de régime ou d’une invasion armée, que des pays
puissent dissuader des rivaux déterminés à se procurer des armes
nucléaires.
Des sources israéliennes bien informées ont déclaré à plusieurs
reprises que Netanyahou n’avait jamais eu l’intention d’attaquer l’Iran à
l’échelle nécessaire pour porter un coup massif à son programme
nucléaire. Au mieux, ces opérations ne font que retarder l’inévitable –
et c’est peut-être exactement ce que désire Netanyahou. Le conflit
permanent d’intensité moyenne entre Israël et l’Iran renforce son
argument selon lequel il est la seule personnalité capable de protéger
les intérêts israéliens.
Par Richard Silverstein, auteur du blog « Tikum Olam » qui révèle les excès de la politique de
sécurité nationale israélienne. Son travail a été publié dans Haaretz, Forward, le Seattle Times et le Los Angeles Times.
Source : Middle East Eye
[2]
À rapprocher avec le MAK
algérien qui appelle Israël à son secours pour déstabiliser l’Algérie
octobre 3, 2017 -
Le député du Gard, Bernard Deschamps,
s’est dit «surpris et choqué de la présence d’un stand du MAK, le Mouvement
pour l’autodétermination de la Kabylie, à la récente fête de l’Humanité
à La Courneuve». «En effet, a écrit le
député au directeur de l’Humanité, il s’agit d’un mouvement d’extrême-droite
qui, en 2014, est passé de la revendication de l’autonomie à celle de
l’autodétermination et se prononce pour un État indépendant de la Kabylie.
C’est une organisation séparatiste qui complote pour déstabiliser l’Algérie
avec l’aide de pays étrangers».
Bernard Deschamps a rappelé
que le fondateur du MAK, Ferhat Mehenni, présent à la fête de l’Humanité,
«avait été reçu officiellement le 20 mai 2012 en Israël et, par la suite, au
Québec, devant le Centre consultatif des relations juives et israéliennes, il
avait appelé Israël à soutenir « les droits du peuple kabyle »».
Hannibal GENSERIC
Israël prépare une attaque militaire contre l'Iran. Pour ce faire le Liban en est la première victime, pays qui abrite une forte milice Pro-Iran sur son sol. Son économie est en cours de destruction avec déjà l'effondrement monétaire. Le Liban détruit, Israêl pourra faire la guerre à l'Iran.
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