Olivia Zémor, directrice de publication d’« EuroPalestine », est convoquée devant le tribunal de Lyon ce mardi 16 mars pour avoir relayé sur son site les actions du collectif 69 Palestine. En 2015 et 2016, les militants de ce collectif lyonnais ont mené des actions dans la ville appelant au boycott du géant pharmaceutique israélien TEVA.
Olivia Zémor (image ci-dessus) est poursuivie pour diffamation publique envers TEVA et discrimination à l’égard de la nation israélienne. Elle a accepté de répondre à nos questions.
LCDL : Vous êtes poursuivie pour avoir relayé sur
votre site EuroPalestine
un appel du Collectif Palestine 69 qui demandait à boycotter cette firme
pharmaceutique israélienne. Cela-vous surprend-il ?
Olivia Zémor : Je suis étonnée car le fabricant israélien de
génériques TEVA est l’objet depuis quelques années d’une campagne
internationale de boycott et qu’elle n’a engagé de poursuites dans aucun autre
pays que la France.
Comment l’expliquez-vous ?
La France est le seul pays au monde à criminaliser
celles et ceux qui appellent au boycott des produits israéliens. Il y a eu
d’abord la circulaire Alliot-Marie. Le 12 février 2010, la garde des Sceaux de
l’époque, demande aux parquets d’engager des poursuites contre les personnes
appelant, ou participant, à des actions de « boycott » des produits israéliens.
Fort heureusement, le 11 juin 2020, la Cour européenne des droits de l’homme
(CEDH) a rendu un arrêt rappelant à la justice française que condamner pénalement
les partisans du boycott est une atteinte à la liberté d’expression. On croyait
donc l’affaire réglée. C’était sans compter la nouvelle circulaire d’Eric
Dupont-Moretti.
Le 20 octobre 2020, le ministre de la Justice a demandé aux procureurs et
présidents de tribunaux de condamner les appels au boycott de produits
israéliens, pour cause de « discrimination à l’égard d’une nation ». La France
montre à nouveau que les pressions du lobby israélien l’emportent chez nous sur
le respect du droit international. C’est grave.
Que reprochez-vous à TEVA ?
Par son apport financier à l’État d’Israël, ce géant
pharmaceutique contribue au financement des opérations militaires à Gaza et au
développement de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, au mépris
des droits du peuple palestinien et des résolutions internationales, en toute
impunité ! Appeler à son boycott est donc nécessaire.
Vous parlez également d’un chantage à l’antisémitisme.
Que voulez-vous dire par là ?
Eric Dupond-Moretti ne demande pas seulement aux
magistrats de nous condamner pénalement, il souhaite aussi nous infliger des
“stages Shoah”. On voit bien ici l’amalgame qui est fait entre la défense
légitime des droits des Palestiniens et l’antisémitisme qui est un délit et
qu’il faut combattre. C’est la politique coloniale d’Israël qui engendre
l’antisémitisme et qui met en danger les juifs de tous les pays.
Avec leurs méthodes, nos gouvernants auraient fait condamner Mandela, Martin
Luther King et Gandhi pour avoir eu recours au boycott ! Parlent-ils de
discrimination concernant les appels au boycott d’autres pays, quand il s’agit
de la Chine, de la Russie ou de l’Iran ? Certainement pas.
Êtes-vous confiante ?
Oui. Ce n’est pas la première fois que je suis
poursuivie pour les mêmes faits. Notre association EuroPalestine a répondu
présente depuis le début à l’appel BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions)
de la société civile palestinienne qui a démarré en 2005. Comme je suis sa
présidente, j’ai été poursuivie à plusieurs reprises pour le boycott des
produits exportés par Israël. J’ai été à chaque fois relaxée.
Et puis, je crois en la justice de mon pays. Les magistrats lyonnais sont
capables de ne pas se laisser dicter leurs décisions par un gouvernement qui
oublie que la justice française est indépendante. Ils sont capables de se
rendre compte que s’il y a ici une “nation discriminée”, ce n’est pas la nation
israélienne, mais bel et bien la nation palestinienne, dépossédée, emmurée et
privée de toute liberté depuis des décennies.
A Paris, un rassemblement a été organisé le samedi 13 mars à 14h devant le
ministère de la Justice à Paris, Place Vendôme.
Source : Le courrier de l’Atlas
En France il n'y a plus de Constitution notamment depuis que le franco-espagnol Walls a mis la justice en 2016 sous la tutelle du Ministre Garde des Sceaux. Selon l'écrivain Gérard Fauré Dupont-Moretti est un grand consommateur de drogue. Le pouvoir politique en France depuis principalement Pompidou est dans les mains Bouclierouge (en français non en allemand) puis avec Macron. Un seul espoir que l'armée de la France, sous la conduite de celle des Etats-Unis chasse enfin cette caste mafieuse, pour sortir la France de la corporation de 1947.
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