lundi 2 août 2021

Hommes politiques : Mission accomplie. Désamour profond

Une part significative de la population en occident pense qu’un gouvernement est nommé et travaille pour défendre les intérêts d’un pays et de son peuple. Ces mêmes personnes pensent que les grands médias font un travail de journalisme. Or, pour qui a fermé son poste de télévision, les choses paraissent différentes : une classe dirigeante, peu visible, mène la société au moyen de deux outils : les médias de gouvernement et la classe politique, les quelques exceptions dans ces deux groupes paraissant, hélas, marginales.
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De nombreux politologues s’interrogent sur le désamour profond qu’ont les citoyens pour leurs élus...et ils ont de moins en moins confiance en eux, provoquant un désintérêt de plus en plus grand lors des rendez-vous électoraux, désertant massivement les urnes... Pourquoi ?
 

Le journaliste est une personne qui a des convictions et du courage, et qui, parfois au détriment de sa propre sécurité, amène des faits cachés ou dérangeants à la connaissance du public. Les grands médias n’ont strictement rien à voir avec le journalisme. Les employés y suivent une ligne éditoriale prédéfinie. Les places y sont confortables et plutôt bien rémunérées. Les médias de gouvernement choisissent avec soin les faits à relater, nous pourrions aussi dire à frelater. Ils créent une réalité factice qui est déployée devant le peuple comme la cape devant l’œil du taureau. Ces médias participent aussi à la lame de fond qui, depuis des décennies, sape sans relâche, toute la culture traditionnelle des pays occidentaux.

La classe politique, soit aux commandes soit dans la supposée opposition, entre ensuite en scène. Elle s’adapte aux résultats de sondages suspects, et agit dans le sens préparé par les médias de gouvernement. Elle fait ce qu’on attend d’elle, en cristallisant des rapports de force qui ont peu à voir avec l’intérêt des pays et des peuples. Tout est factice dans ce jeu de rôles, mais ce n’est pas expliqué au téléspectateur.

La classe dirigeante cherche à augmenter ses profits et à s’assurer que la situation ne puisse pas se retourner, comme lorsque les élus sont mal choisis, ou que le peuple se mêle de donner son avis. A quoi servirait, d’avoir accumulé sa vie durant, si tout devait être remis en cause par des principes imbéciles de justice, de partage et d’entraide. Et pour cela la bonne vieille méthode consiste à diviser les opposants. Jusqu’à il y a peu, la division était simple, il y avait la gauche et la droite. On s’affrontait pour des raisons de moins en moins claires, mais ça marchait depuis plus d’un siècle.

Pendant qu’on se chamaillait pour ces idées, le tapis de jeu s’est déplacé et nous nous retrouvons dans une situation où le peuple ne peut plus rien décider de substantiel, du fait de la mise en place d’un écran de fumée supplémentaire au niveau supra national. Alors a commencé à apparaître que le vrai choix réside entre la protection du pays et la souveraineté, ou la soupe internationale. Le travail des médias de gouvernement consiste, dans ce domaine, à semer la confusion entre l’état de souveraineté et un sentiment frileux de repli sur soi et d’égoïsme.

Les pays qui nous entourent et le notre ont donc perdu leur souveraineté. Et cette situation dure maintenant depuis plusieurs décennies. Les structures internationales qui dirigent les pays ne travaillent pas à l’enrichissement des peuples. Comme les pompes à richesses fonctionnent à plein régime, les choses commencent à aller vraiment mal. Et au bout de plusieurs décennies de ce travail, le pot aux roses risque d’être découvert.

Vient à passer un virus. Passons sur le débat de savoir s’il est naturel ou le résultat du travail de gens qui sont payés pour cela. Toute politique sanitaire efficace et économiquement sensée ayant été involontairement mise à l’écart, les mesures pour interdire de soigner les gens, pour faciliter le départ des anciens dans les foyers de fin de vie, pour obliger le port du bâillon par les enfants, ont fait des heureux. Le business ayant de bons réflexes, on nous a sorti immédiatement des produits nouveaux, censés vacciner la population. Du fait de la pression sociale orchestrée par la classe politique et les médias de gouvernement, pour le bien de tous, on se pique à tout va. Le résultat est au rendez-vous : la santé financière des fabricants fait merveille (rien de plus rentable que de vendre un produit quand les concurrents sont interdits).

Mais malgré tout le soin apporté à construire une psychose collective, il est probable qu’environ une personne sur deux ne voudra pas se faire piquer. Et, du point de vue de la classe dirigeante, c’est encore un résultat excellent. Car cela veut dire que la population a été divisée en deux parties à peu près égales : les « vaccinés » et les autres. Et avec le travail des gouvernements et des médias, ces deux parties vont pouvoir désormais s’affronter sur des questions telles « qui transporte le virus et ses frères ? » ou de celui qui est « vacciné » ou pas, « qui est dangereux pour l’autre? ». Ces questions sont désormais destinées à hanter nos jours et nos nuits. Chaque moitié de la population va donc être dressée contre l’autre moitié. On nous avait prédit la guerre civile et nous n’écoutions que d’une oreille distraite. Nous n’en sommes pas encore là mais le décor se prépare.

Un écrivain russe, Cholakov, a décrit dans le roman « Le Don tranquille » le passage de la révolution soviétique dans le pays cosaque. Il décrit comment le pays s’est séparé en deux, les uns pour les blancs, les autres pour les rouges. Un des personnages dit, en substance : ils ont réussi à nous diviser comme le soc de la charrue divise la terre en deux ; avant le passage, la terre du champ est là, paisible ; après, il reste un fossé qui sépare la terre en deux murs qui s’opposent.

Grâce à la Covid-19, notre société est divisée en deux parties, la ligne de partage passe même au sein des familles, avec leurs membres qui vont se méfier les uns des autres, s’insulter, en venir peut-être aux violences physiques. Et la classe dirigeante reste tranquillement installée, discrète. Tant que nous nous battrons pour des histoires de virus, nous ne nous poserons pas de questions sur d’autres sujets. Les affaires pourront continuer.

Par René Lamertume Août 2021
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La parole des politiques

De nombreux politologues s’interrogent sur le désamour profond qu’ont les citoyens pour leurs élus...et ils ont de moins en moins confiance en eux, provoquant un désintérêt de plus en plus grand lors des rendez-vous électoraux, désertant massivement les urnes... Pourquoi ?
Il est probable que le manque de parole de la plupart de nos politiques n’y est pas pour rien, les électeurs constatant, jour après jour, que leurs élus changent d’avis plus vite que les girouettes.


 

Le retour de Valls illustre parfaitement cette situation, ainsi que je l’avais évoqué dans cet article.
Dans le numéro 2536 du Point, la rédaction faisait le même constat, pointant les déclarations contradictoires des candidats à la présidentielle 2022lien
Les voici, par ordre alphabétique...
Ainsi Michel Barnier, qui se sentait pleinement européen, alors qu’on l’interrogeait sur une éventuelle candidature présidentielle, se sent aujourd’hui tout à fait français, et postule pour la présidentielle. lien
Idem pour Xavier Bertrand, qui en janvier 2018, déclarait : « je suis engagé dans ma région, je ne veux pas que la politique politicienne vienne m’emmouscailler ». (lien), et qui s’est déclaré candidat à la tête de l’état. lien
Pareil pour Cambadelis qui affirmait en 2017 : « je serais un spectateur désengagé » (lors de la présidentielle de 2022/ndlr), (lien) et qui aujourd’hui « ne sent pas hors-jeu pour 2022 ». lien
Aurélie Philippetti en octobre 2018 voulait se consacrer à la littérature, louche maintenant vers la campagne présidentielle, constatant qu’un sondage récent donne à sa liste régionale 16%...(lien), semble bien prête à tenter sa chance pour mai 2022lien
Même la mairesse de Paris qui, en pleine campagne municipale de 2020 clamait : « Paris me comble, je ne serais pas candidate à la présidentielle », (lien) assure aujourd’hui : « je veux être celle qui apporte l’énergie pour se réunir». lien
Et quid de l’homme du redressement productif,  Arnaud Montebourg ? En février 2018, il affirmait : « la politique ? Je suis passé à autre chose »... (lien2 ans après, se veut le candidat des souverainistes. lien
Quant à Laurent Wauquiez, en juin 2019, il voulait « prendre du recul »... (lien) ne voit maintenant « aucune porte fermée ». lien
Et ce n’est qu’un début...
Rien de nouveau sous le soleil, Nicolas Machiavel n’avait-il pas déclaré : « pour réussir en politique, il ne faut pas dire la vérité, mais dire ce que le peuple a envie d’entendre ». lien
Il ajoutait : « il faut laisser apparaitre sa nouveauté, pour rectifier ou pour innover est un argument fort pour celui qui veut conquérir le pouvoir »...
Alors aujourd’hui, tous les candidats enfourchent le cheval de la nouveauté, et tous, à l’unanimité, sont devenus les champions de l’écologie...sauf qu’ils mettent sous ce label, des aspects très différents.
Ainsi, pour Marine Le Pen, c’est priorité à la défense des petits chats...même si, lors d’un vote européen, elle a voté contre la cause animale. lien
Pour Macron, on sait à quoi s’en tenir, car après avoir promis à sa « convention citoyenne pour le climat », de dire oui à leurs 146 propositions (lien), les membres de la convention ont noté 3,3 sur 10 la posture du président de la république, évoquant une attitude déloyale, et ont eu un « sentiment de trahison ». lien
Pour Wauquiez, c’est quasi la même chose, alors que lui s’affirme dans une plaquette régionale « le champion de l’environnement », la conseillère régionale Corinne Morel-Darleux en fait une analyse diamétralement opposée, en se basant sur la réalité des actions du président de la région : les subventions qui allaient aux associations défendant l’environnement se sont retrouvées dans la poche des chasseurs...etc. lien
Anne Hidalgo s’affirme être la plus écolo des maires, avis que ne partage pas le consultant en écologie urbaine, Philippe Clergeaulien
Xavier Bertrand n’y échappe pas, et à l’aurore de la campagne présidentielle se sent subitement des fibres écolo...tout en affirmant sa proximité avec les chasseurs, et en défendant le nucléaire. lien
Quant à Michel Barnier, si il a bien commis en 1990 « le défi écologique chacun pour tous », , cet ex ministre de l’environnement, est tout de même celui qui a créé la CNDP (Commission Nationale du Débat Public) (lien) laquelle a permis d’entériner le lancement de grands projets d’infrastructure que les écolos qualifient de « GPII » (Grands Projets Imposés et Inutiles). lien
Si Arnaud Montebourg professe maintenant sa foi écolo en publiant son « manifeste écologique », les écolos n’ont pas oublié qu’il défendait lors de son passage à Bercy le gaz de schiste et le nucléaire, le qualifiant de « filière d’avenir », même s’il assure avoir changé d’avis aujourd’hui. lien
Et quid de Manuel Valls ?
Lui qui affirmait en 2016 que « son gouvernement était le plus écologique qui ait jamais existé » (lien) a dû être un peu surpris lorsque, lors d’un sondage portant sur ~40 000 personnes, près de 80% des sondés l’ont jugé « indifférent à la question écologique ». lien
La presse « officielle » à sa part de responsabilité dans cet état de fait...c’est Coluche qui disait : « les journalistes ne croient pas les mensonges des politiques, mais ils les répètent, c’est pire ».
Et ce n’est pas Jacques Chirac qui aurait pu le contredire, lui que les guignols avaient  surnommé « super-menteur »...lien
Mais s’il n’y avait que « le mensonge »...
Quid des délinquants politiques ?
Comment est-il possible aujourd’hui encore que ceux qui briguent des responsabilités électorales puisse le faire sans casier judiciaire vierge ?
Les tentatives pour imposer cette mesure citoyenne se suivent et se ressemblent, et ont pour l’instant échoué, tant la barre est mise haut pour la réussir... la dernière en date finira le 21 juin 2022lien
Une pétition récente a dépassé les 237 000 signatureslien
On se souvient pourtant que Macron, à l’époque où il menait campagne pour devenir président, l’avait mis à son programme (page 27 de son programme) (lien),... sauf qu’une fois élu, le candidat d’en marche à fait marche arrière toute sous le prétexte fallacieux d’un risque d’inconstitutionnalité. lien
Des époux Balkany, à Cahuzac, en passant par Claude GuéantSerge DassaultSylvie Andrieux, et tant d’autres, ils sont nombreux à avoir été condamnés... sans pour autant avoir connu les barreaux d’une prison.
En effet, à part quelques exceptions, comme Carignon, à Grenoble et Botton, à Lyon, ils sont rares à avoir accédé à la case prison. lien
Ajoutons que certains partis ajoutent à cette situation scandaleuse une douteuse flagornerie...
Ainsi le FN (ou RN, comme on voudra) avait répandu la formule « tous pourris »...en s’oubliant miraculeusement dans le lot, puisqu’il est le premier parti condamné de France, avec plus de 15% de condamnés.
En effet, avec seulement 827 conseillers municipaux en 2020, (lien) le FN avait déjà été condamné à 56 reprises à la fin 2012lien
Les autres partis ne sont pas en reste, comme on peut le constater lors de la dernière municipale : Romain Bail, condamné pour faux et usage de faux à un an de prison avec sursis et 5000 euros d’amende...candidat à Ouistreham.
Pareil à Aix en Provence, ou Marie Joissins, se propose pour sa réélection, alors qu’elle a été condamné en appel à 6 mois de prison, et un an d’inéligibilité pour détournement de fonds publics et prise illégale d’intérêts.
Et quid de François Bayrou, qui a été mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics ?
Allons du côté de Cercottes, dans le Loiret Marial Savouré-Lejeune, condamné à 1 an de prison avec sursis, 20 000 euros d’amende et 2 ans d’inéligibilité pour une affaire d’escroquerie à l’assurance...tout comme le maire de Fontaine, dans l’IsèreJean-Paul Trovero (1 mois de prison avec sursis et 5000 euros d’amende pour favoritisme).
La présidentielle 2022 avec son lot de menteurs, de tricheurs, et de séducteurs, risque de ne pas enthousiasmer grand monde.
Pas étonnant dès lors que les politologues craignent que la présidentielle 2022 soit largement boudée par les électeurs, surtout si le scénario de 2017 se renouvelle. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « on ne se repent guère du silence, et on se repent maintes fois d’avoir parlé ».

Olivier Cabanel | 2 août 2021

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