mardi 14 mai 2024

Guerre : des mots en l’air ou une vraie menace ?

Macron a dit et répété qu’il était possible que la France envoie des troupes au sol en Ukraine ; parce qu’il ne fallait pas que la Russie gagne la guerre là-bas. Alors, faut-il vraiment craindre la guerre ? Et si une telle guerre commençait, d’abord avec l’armée de métier, ne risque-t-on pas de voir appelés à la mobilisation, toute une génération d’hommes valides ? 1 750 000 Français avaient été envoyés se battre en Algérie entre 1954 et 1962 de cette façon.


La réponse à cette question est double. Si l’on veut parler des jours ou des semaines qui sont juste devant nous, la réponse est plutôt NON. Mais si l’on pense en mois, en années, la réponse devient OUI.

NON : pour le moment, le calcul de la France et des pays qui soutiennent l’Ukraine dans sa guerre contre la Russie, c’est qu’il suffit d’envoyer des armes, à la rigueur des conseillers militaires. Mais qu’il ne devrait pas y avoir besoin de soldats.

Pour justifier ces envois d’armes, on nous dit et on nous répète qu’il ne faut pas laisser Poutine gagner, sinon, il continuera vers les pays Baltes, la Pologne, et pourquoi pas, en direction de la France.

En fait, c’est d’abord l’Europe qui a tout fait pour attirer l’Ukraine, quand elle s’est séparée de la Russie, lorsque l’URSS s’est écroulée en 1991. L’Europe est une grande puissance avec ses 450 millions d’habitants, et elle cherche, comme les USA ou la Chine, à devenir plus forte. La Russie essaie de faire la même chose. Elle était la deuxième puissance mondiale du temps de l’URSS. Elle a beaucoup reculé et voudrait regagner une meilleure place.

Voilà ce qu’est cette guerre en Ukraine. Pour nous la faire accepter, on nous la présente comme un conflit entre de gentils démocrates et un horrible dictateur. Il faut donc envoyer des armes : des chars, des avions, des missiles. Seulement voilà : un pays hésite, et pas n’importe lequel : les États-Unis. Ils ont pris 6 mois de retard pour livrer 60 milliards de dollars. Et l’ancien, et peut-être futur dirigeant, Trump, risque de ne plus rien livrer du tout.

Ce n’est pas très étonnant, au fond : les États-Unis, eux aussi, voient l’Europe comme un concurrent économique. Leur intérêt n’est donc pas à ce que l’Europe devienne encore plus puissante.

C’est ce recul américain qui a fait réagir Macron. C’est une chance pour la France, se dit-il. Nous avons en France la plus puissante industrie de guerre en Europe. On sait produire sous-marins, avions de combat, missiles : Thales, Exail, MBDA, Safran, Dassault, Naval Group, KNDS, Eurenco, Aresia, etc. : 4000 entreprises et dix grands groupes. Il faut convaincre l’Europe qu’elle ne peut plus compter sur les Etats-Unis ; il faut qu’elle ait des armements européens…, en clair, des armements français.

Oui, car pour le moment, c’est aux États-Unis que l’Allemagne, la Pologne et de nombreux pays d’Europe vont acheter leurs armes.

Bref, Macron se voit en chef… d'industrie de guerre. Le capitalisme de guerre français serait le grand gagnant. Donc, NON, Macron ne veut pas, ou pas encore, se lancer dans une guerre.

Mais OUI, la guerre, la vraie, celle qui détruit nos immeubles et nos rues, celle qui blesse, tue et démolit les vies, la guerre est hélas possible. Parce que tout le fonctionnement du monde capitaliste, tout son moteur, est construit sur la concurrence, la guerre économique... qui peut devenir la guerre tout court.

Les pays européens se sont fait la guerre, entre eux, sur le sol européen, deux fois au 20è siècle. Depuis, les grandes puissances ont réussi à ne plus trop avoir de guerre sur leur sol. Mais les guerres se sont déplacées dans les pays pauvres, elles sont devenues indirectes. Depuis 1945, de l’Afghanistan à la Syrie, du Pakistan à l’Irak, on peut compter au bas mot 10 millions de morts.

Si la guerre commence, l’histoire nous apprend que le capitalisme ne sait pas l’arrêter. La Deuxième Guerre mondiale a coûté 80 millions de morts et ne s’est arrêtée que par l’utilisation de la bombe atomique par les Américains. La Première Guerre mondiale a coûté 20 millions de victimes : elle a été arrêtée par une série de révolutions en Allemagne, Italie, Hongrie, et en Russie, qui ont stoppé la guerre. En France, des soldats se sont mutinés, ont refusé de tirer, en 1915 et en 1917. La flotte de guerre française en mer Noire s’est mutinée en 1919.

Devant la réalité de la guerre, ils ont arrêté de croire en la défense de la patrie. Ils ont refusé d’obéir à l’ordre de tirer sur le travailleur d’un autre pays. C’est évidemment très difficile. Alors, mieux vaut s’opposer à la guerre tout de suite, et le faire savoir.

Œil de faucon                             14 mai 2024

Source: https://les7duquebec.net/archives/291543Je m' autorise à vous faire

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Il devient de plus en plus visible que l’attitude guerrière de Macron n’est, comme souvent de sa part, qu’attitude :

« Agis plutôt que de parler.

Une telle grogne s’infiltre dans toute l’Europe alors que de nouvelles données révèlent que la France augmente discrètement ses paiements de gaz à la Russie, au moment même où le président Emmanuel Macron se positionne haut et fort comme l’un des plus fervents défenseurs de l’Ukraine.

Au cours des trois premiers mois de cette année, les livraisons de gaz naturel liquéfié russe vers la France ont augmenté plus que vers tout autre pays de l’UE par rapport à l’année dernière, selon les données analysées par le groupe de réflexion du Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (CREA). pour POLITICO.

Au total, Paris a payé plus de 600 millions d’euros au Kremlin pour ses approvisionnements en gaz depuis le début de l’année, selon les données, ce qui a conduit à des appels à la France pour qu’elle réprime ses achats croissants.

“Il est impossible que la France, d’un côté, dise que nous devons être durs avec la Russie et, de l’autre, la paie avec beaucoup d’argent”, a déclaré un diplomate d’un pays de l’UE, qui a obtenu l’anonymat pour parler franchement. »

Mais il n’y a pas que le gaz :

« L’Union européenne est en train de devenir dépendante des engrais russes, tout comme elle l’était pour le gaz naturel, a déclaré un important producteur au Financial Times.

Les engrais azotés, largement utilisés pour la croissance des plantes, sont fabriqués à partir de gaz naturel, et le bloc importe de plus en plus d’éléments nutritifs pour les cultures du pays sanctionné, a déclaré au média Svein Tore Holsether, PDG du producteur chimique norvégien Yara International.

« Les engrais sont le nouveau gaz », a déclaré Holsether. « C’est un paradoxe que l’objectif soit de réduire la dépendance de l’Europe à l’égard de la Russie, et que maintenant nous importons de Russie des aliments et une énergie fertilisante essentiels », a-t-il ajouté.

La Russie est l’un des plus grands producteurs et exportateurs mondiaux d’engrais azotés. Les importations européennes d’urée, un nutriment azoté courant pour les cultures, ont doublé en provenance de Russie au cours de l’année jusqu’en juin 2023 par rapport aux 12 mois précédents, a rapporté le FT, citant les données d’Eurostat. »

Il va bien falloir que les dirigeants européens sortent de leur dogmatisme anti-russe et prennent conscience que, au moins sur le plan économique, l’UE ne peut pas se passer de son immense voisin riche en matières premières indispensables.

Mais non, l’Europe préfère continuer son lent suicide économique :

« C’est l’un des angles morts de la réponse européenne à la guerre en Ukraine. Contrairement à d’autres matières premières, le gaz naturel liquéfié (GNL) peut toujours être importé de Russie par les pays de l’Union européenne (UE). Car les Vingt-Sept dépendent fortement de Moscou pour leur gaz. Avant la guerre, 40% était importé de Russie. Une part qui a diminué, mais qui reste importante, autour de 15%.

Pour se passer totalement du GNL russe, il faut diversifier son approvisionnement, et Bruxelles le reconnaît : « C’est un processus long et coûteux qui nécessite des investissements dans les infrastructures ».

C’est pourquoi il n’est pas encore question d’interdire totalement les importations. Ce qui doit être discuté, ce mercredi 8 mai, à Bruxelles, c’est l’interdiction de la réexportation. Car l’Union européenne est un hub de gaz naturel liquéfié russe, qui est chargé dans des navires et envoyé ensuite vers d’autres pays, notamment asiatiques.

Sans ce hub européen, Moscou devrait revoir ses plans et passer par une autre route par la mer Arctique, bien plus onéreuse et qui pose beaucoup de problèmes logistiques. »

Car, de plus, le grand gagnant dans cette histoire est « l’allié No1 », les États-Unis, qui sont tout fait conscients qu’ils sont en train de sacrifier leurs « vassaux » juste pour « contrer la Russie » :

« L’ancien Premier ministre italien, actuel président de l’Institut Jacques Delors, dans son rapport sur le marché unique européen remis aux 27 chefs d’État au dernier sommet le 18 avril, tire la sonnette : « Nous vivons un décrochage dramatique », par rapport aux USA et à la Chine. Il faut donc « changer d’échelle pour que l’Europe reste compétitive », alors que nous avons 27 marchés financiers fragmentés : « chaque année, 300 milliards d’euros épargnés par les Européens qui s’envolent vers les États-Unis, et alimente en actions les entreprises américaines qui se renforcent et reviennent en Europe acheter nos entreprises européennes avec notre propre argent, c’est une folie totale » »

Source


6 commentaires:

  1. Un adage français : '' On hasarde de tout perdre en voulant trop gagner '' .

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  2. Jules César : "Car, autant le Gaulois est ardent et prompt à prendre les armes, autant il manque, pour supporter les désastres, d’énergie et de ressort."

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  3. Les pédales ne sont pas des Hommes ! alors Bla bla bla bla blatte comme cafard a eXterminer

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  4. A l'heure actuelle l'Europe n'est pas en mesure de faire la guerre face à la Russie, car son armée est trop puissante. A l'avenir il est fort probable que le gang qui gouverne l'Europe principalement depuis Bruxelles, ne sera plus aux commandes. La ruine sera le destin au moins de la France, ce qui fera exploser cette maudite construction UE. Reconstruire ce continent sera la tâche principale des nouvelles autorités, sans vouloir un conflit avec son grand voisin de l'est.

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  5. La guerre en Ukraine est (provisoirement) finie. Reste à enterrer les mots, nettoyer les champs, redessiner les nouvelles frontières. Les SLAVES et accessoirement les Européens ont tous perdu quelque chose: Les USA comme d'hab ont ramassé la mise, les Khazards gagne un nouveau territoire, 3fois plus grand que celui du P/Orient! Bonne nuit les petits....

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  6. Œil de faucon voit flou......Car s'agissant de la "guerre d'Algérie" il aurait été plus juste d'écrire "guerreS en Algérie". En fait ce furent QUATRE guerres civiles presque simultanées. C'est pourquoi ses braises restent encore chaudes après des décennies. Je fus témoin de ce cataclysme à tous les étages. LE SEUL FACTEUR COMMUN avec l'UKRAINE....C'est la présence à la manœuvre(behind),encore une fois du même acteur, les USA!

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