Les entreprises de « défense » américaines contrôlent le gouvernement américain.

Les États-Unis sont plus à l'abri d'une invasion étrangère que n'importe quel autre pays, non pas parce qu'ils dépensent la moitié de toutes les dépenses militaires mondiales, mais parce qu'ils sont séparés par plus de 3 000 milles d'océan de l'Europe et de l'Asie, et parce que leurs deux seuls pays limitrophes sont des nations amies, le Mexique et le Canada. Il n’y a donc aucun moyen, à moins d’une invasion à des milliers de kilomètres, que l’Amérique puisse être attaquée militairement.

Ce qui préoccupe particulièrement les nations en matière de défense nationale, c'est d'éviter une attaque éclair, c'est-à-dire une attaque depuis un endroit si proche du commandement central de la nation – près de son gouvernement – qu'elle pourrait décapiter le gouvernement trop rapidement avant que le Gouvernement puisse identifier cette attaque et libérer ses forces de représailles contre son ennemi.

C’est en cela que consistait la crise des missiles cubains de 1962 : JFK devait empêcher le placement de missiles soviétiques à Cuba, à seulement 1 831 milles de Washington, ce qui aurait permis à l’Union soviétique d’attaquer l’Amérique en moins de 30 minutes. C’est pourquoi JFK a menacé Khrouchtchev que s’il tentait cela, l’Amérique envahirait et prendrait le contrôle de Cuba.

Aujourd'hui, la situation est inverse : le commandement central russe (le Kremlin à Moscou) n'est qu'à 500 kilomètres de l'Ukraine et, le 17 décembre 2021, la Russie a formellement demandé à l'Amérique et à son OTAN de promettre que l'Ukraine ne serait pas ajoutée à l'OTAN et n’hébergera jamais l’armée américaine ; et – contrairement à ce que Khrouchtchev a fait en 1962 – les États-Unis et leur OTAN ont répondu le 7 janvier 2022 par un non catégorique et méprisant. La Russie a envahi l’Ukraine le 24 février 2022.

De quoi s’agit-il réellement ? Des études empiriques ont montré sans équivoque que le gouvernement américain représente non pas son public, mais ses milliers de milliardaires qui le contrôlent. Chacun de ces individus est extrêmement riche et peut donc acheter suffisamment d’hommes politiques. Ainis,  les milliardaires à eux seuls donnent effectivement plus de la moitié de tout l’argent qui finance les campagnes politiques américaines. Ils contrôlent les publicités, les actualités, les groupes de réflexion et les universités, etc. , afin d'étouffer les quelques politiciens qui refusent tout simplement d'être contrôlés par eux.

Regardez le graphique ci-dessus, qui montre que les actions d'entreprises de loin les plus performantes aux États-Unis ont été celles du secteur de la défense et de l'aérospatiale depuis la fin de l'Union soviétique en 1991. Les présidents américains et les membres du Congrès américain n'ont plus besoin de montrer à leurs électeurs un quelconque succès militaire, ni comment dépenser  tout cet argent des contribuables en armes et en formation militaire qui permettent de gagner les guerres ; et, ainsi, depuis 1991 (et même avant cela), l'Amérique a perdu ses guerres et pourtant, les électeurs ne s'en soucient même pas, mais ils croient à tous les reportages et commentaires pro-militaires, à toute la propagande qu'ils reçoivent.

Du point de vue d’un fabricant d’armements, c’est le nirvana : ils contrôlent leur marché parce qu’ils contrôlent leurs politiciens et leurs « médias d’information », etc. ; ainsi, peu importe à quel point leurs produits et services sont hors de prix et peu performants, des budgets de « défense » accrus sont assurés, et les électeurs ne seront même pas au courant de cette arnaque, parce que les « médias » d’information la cachent, l’enterrent et la couvrent. Et nous pouvons même avoir une prostituée politique et financière de premier plan parmi les entrepreneurs de la « défense » américaine en tête des sondages.

Par  Eric Zuesse                                      13 juillet  2024

Source : The Duran