De brillantes cultures eurasiennes ont convergé, interagi et déployé leurs ailes sur les anciennes routes de la soie.
DUNHUANG – À travers l’Histoire, la Route de la Soie – en réalité un réseau de routes – se trouve l’étoile suprême de l’autoroute : le corridor de connectivité le plus important jamais construit, traversant l’Eurasie antique, reliant ce que les érudits chinois définissent de manière consensuelle comme les principaux systèmes de civilisation du monde : la Chine, l’Inde, la Perse, Babylone, l’Égypte, la Grèce et Rome, tout en présentant plusieurs étapes historiques des échanges économiques et culturels entre l’Orient et l’Occident.
Le professeur Ji Xianlin, un éminent spécialiste des études de Dunhuang, a élaboré une formule certifiée pour rendre fous les suprémacistes occidentaux pour l'éternité :
Il n'existe que quatre, et non cinq, systèmes culturels influents dans le monde : chinois, indien, grec et musulman. Ils ne se sont rencontrés qu'à Dunhuang et au Xinjiang, en Chine.
La position géostratégique privilégiée de Dunhuang à travers l'Histoire était inévitablement vouée à générer des réalisations artistiques spectaculaires.
Après des années depuis mes précédents voyages, puis le choc du Covid, puis la reprise ultérieure de la Chine, j'ai eu le privilège de me lancer enfin dans un nouveau voyage vers l'Ouest pour retracer l'ancienne route de la soie originale, en commençant par Xian - l'ancienne capitale impériale Chang'an - jusqu'à Dunhuang, en passant par le corridor du Gansu.
De brillantes cultures eurasiennes ont convergé, interagi et déployé leurs ailes sur les anciennes Routes de la Soie. Dunhuang, à l'extrémité ouest du corridor du Hexi, dans la province du Gansu, était le carrefour le plus important de la partie orientale de la Route de la Soie chinoise, bordée par les montagnes au nord et au sud, les plaines centrales à l'est et le Xinjiang à l'ouest.
Dunhuang, le « Feu de Bengale », occupait une position stratégique primordiale, contrôlant deux cols : Yangguan et Yumenguan. L'empereur Han Wu Di comprenait parfaitement que Dunhuang était la dernière source d'eau importante avant le redoutable désert du Taklamakan, à l'ouest, et qu'elle se trouvait à cheval sur les trois principales routes de la soie vers l'ouest.
Yumenguan était le col très important de la Porte de Jade, établi par l'empire Han au IIe siècle avant J.-C. : situé dans le sud du Gobi et à l'extrémité ouest des monts Qilian, marquant en fait la limite occidentale de la Chine classique.
Le col de la Porte de Jade. Photo : Pepe Escobar
J'ai passé une journée entière, sous un ciel bleu éblouissant, au col et dans ses environs après avoir conclu un accord avec un chauffeur de taxi à Dunhuang. C'est un plaisir d'admirer la manière dont la dynastie Han a organisé son système de gestion du trafic, son système de feux de balisage et le système de défense de la Grande Muraille (dont les vestiges sont encore visibles), garantissant ainsi la sécurité du corridor de connectivité longue distance de la Route de la Soie.
Vestiges de la Grande Muraille des Han. Photo : PE
Parler à la caravane : le secret des « échanges interpersonnels »
Au Centre du livre de Dunhuang, impeccablement organisé, les archives historiques la décrivent comme « une métropole où se rencontrent les Han et les non-Han ». Véritable précurseur des « échanges interpersonnels » de Xi Jinping, l'esprit y est toujours présent, notamment au fabuleux Marché nocturne, véritable festin gastronomique où les recettes ouïghoures font la part belle.
Femmes d'affaires ouïghoures au fabuleux marché nocturne de Dunhuang. Photo : PE
Soie et porcelaine des plaines centrales, bijoux et parfums des régions occidentales, chameaux et chevaux du nord de la Chine, céréales du Hexi : tout était échangé à Dunhuang. Transactions marchandes, migrations, jeux militaires, échanges culturels, une profusion de lettrés, d'érudits, d'artistes, de fonctionnaires, de diplomates, de pèlerins religieux et de militaires ont donné naissance à un mélange bouillonnant de la culture chinoise classique – Sogdian, Tibet, Ouïghour, Tangut, Mongolie –, le tout absorbé dans ce qui allait devenir l'art de Dunhuang.
Bouddhisme itinérant, nestorianisme, zoroastrisme, islam : l’esthétique sophistiquée de Dunhuang a été progressivement influencée par l’architecture, la sculpture, la peinture, la musique, la danse, le tissage et les techniques de teinture venus d’Asie centrale et d’Asie occidentale.
La terminologie des « Route de la Soie » dans la Chine modernisée « modérément prospère » de Xi Jinping est extrêmement nuancée. Par exemple, à Xi'an, à la Petite Pagode de l'Oie Blanche, on la décrit déjà comme « Route de la Soie : le réseau routier du corridor Chang'an-Tian Shan ».
C'est une interprétation géographiquement correcte, mettant l'accent sur les montagnes Tian Shan plutôt que sur le Xinjiang politiquement correct (qui faisait essentiellement partie des « régions occidentales », pas nécessairement du territoire chinois, pendant des siècles).
Quant à l'origine de la Route de la Soie, elle suit aujourd'hui une seule version, acceptée par les érudits : en 140 av. J.-C., l'empereur Han Wu Di envoya Zhang Qian comme émissaire dans les « régions occidentales » pour deux missions commerciales. Les « Archives du Grand Historien » montrent que Zhang Qian, premier diplomate officiel de l'histoire chinoise, ouvrit de facto des voies de communication avec les « régions occidentales », et que tous les États du nord-ouest commencèrent alors à commercer avec les Han, notamment la soie.
Du musée d'histoire du Shaanxi de Xi'an à l'académie de Dunhuang, en passant par le musée du Gansu à Lanzhou, en interaction avec des chercheurs et des conservateurs de musée ainsi qu'en complément de formidables expositions sur la Route de la Soie, il est fascinant de retracer le récit officiel désormais établi sur les Routes de la Soie, selon lequel « la civilisation de la Chine ancienne représentée par la soie a commencé à impacter les États des régions occidentales, d'Asie centrale et d'Asie occidentale ».
C'était bien plus complexe que cela : épices, métaux, produits chimiques, selles, produits en cuir, verre, papier (inventé au IIe siècle avant J.-C.), tout était sur le marché, mais la tendance générale s'applique : les marchands des plaines centrales défiaient les déserts et les sommets des montagnes dans des caravanes chargées de soie, de miroirs en bronze et de laques de Chine, cherchant à les échanger contre des marchandises, tandis que les marchands des régions occidentales apportaient des fourrures, du jade, des feutres dans les plaines centrales.
Parlons d'échanges multiethniques entre les peuples. D'ailleurs, personne n'a jamais utilisé le terme « Route de la Soie » ; on parlait plutôt de « la route de Samarcande » ou simplement des routes « du nord » ou « du sud » qui contournent le sinistre désert du Taklamakan.
À propos du système monétaire de la dynastie Tang…
Au IIIe siècle , Dunhuang était déjà au sommet de la connectivité de la Route de la Soie ; c'est à ce moment-là que les marchands et les pèlerins ont commencé à parrainer la construction des grottes bouddhistes de Mogao à proximité.
Le pavillon principal des grottes de Mogao. Photo : PE
Les grottes de Mogao font partie de ce que l'on appelle dans la province du Gansu les cinq grottes de Dunhuang. Il s'agit du même réseau de grottes : 813 subsistent, dont 735 à Mogao. L'approche de Mogao est en soi une expérience palpitante : il faut prendre un bus officiel du parc, bondé de milliers de touristes chinois, traverser le désert, et soudain, nous nous retrouvons au pied oriental des monts Mingsha, la rivière Dangquan coulant juste devant nous, face aux monts Qilian à l'est. Les grottes sont creusées dans la falaise, reliées par une série de rampes et de passerelles.
La construction des grottes a commencé dès le IVe siècle et s'est poursuivie jusqu'au XIVe siècle (les premières peintures murales datent du Ve siècle ). Il s'agit d'un ensemble de grottes réparties sur quatre niveaux, s'étendant sur 1,6 km du nord au sud, le long d'une falaise atteignant 30 mètres de haut. Les 492 grottes de la partie sud abritent plus de 45 km de peintures murales, plus de 2.000 statues peintes et cinq avant-toits en bois. Elles étaient à l'origine utilisées pour le culte des Bouddhas.
Au musée de l'Académie de Dunhuang : d'où viennent les artistes. Photo : PE
Ce que nous pouvons encore voir est à couper le souffle. Parmi les points forts, citons une scène de lutte de la vie de Bouddha dans la grotte 290 ; une jeune apsara – danseuse mythique – dans la grotte 296 ; le Roi des Cerfs dans la grotte 257 ; une scène de chasse dans la grotte 249 ; un Garuda – défini en chinois comme « l'Oiseau Écarlate » – dans la grotte 285 ; des paraboles de la Cité Magique tirées du Sûtra du Lotus, chef-d'œuvre de la dynastie Tang, dans la grotte 217 ; un bodhisattva assis dans la grotte 196 ; et des bodhisattvas en adoration impeccablement préservés dans la grotte 285.
L'un des plus beaux bouddhas des grottes de Mogao. Photo : PE
Le règlement est extrêmement strict : visite de grottes sélectionnées uniquement, avec un guide officiel, pas de photos, uniquement la lampe torche du guide pour éclairer les grottes. J'ai eu le privilège de visiter les grottes avec Helen, qui a étudié à l'Université de Dunhuang et prépare actuellement son doctorat en archéologie. Après la visite, elle m'a expliqué en détail le travail de conservation innovant de l'Académie de Dunhuang.
La construction des grottes était une entreprise spectaculaire en termes de répartition du travail. Imaginez : des burineurs pour creuser et excaver une grotte dans la falaise ; des tailleurs de pierre, qui creusaient également des grottes ; des maçons pour construire des structures en bois ou en terre ; des charpentiers, qui réparaient aussi les outils en bois ; des sculpteurs pour créer les statues ; et des peintres pour peindre les grottes et les statues.
Mogao, en tant qu'expérience esthétique, est inégalée dans sa collection frappante de peintures murales bouddhistes traversant la Chine, la Perse, l'Inde et l'art d'Asie centrale.
Et puis il y a ce que nous ne pouvons pas voir : plus de 40 000 rouleaux découverts dans la grotte de la bibliothèque, le plus grand dépôt de documents et d’objets découvert le long de la Route de la Soie, avec des textes sur le bouddhisme, le manichéisme, le zoroastrisme et l’Église chrétienne orientale (de Syrie), témoignant du caractère cosmopolite de Dunhuang. Cela fait partie du pillage des richesses de Dunhuang par les érudits européens – et d’autres – à partir de la fin du XIXe siècle , une histoire tout à fait différente, complexe et longue.
Sur le plan géoéconomique, Dunhuang connut une grande prospérité pendant près de dix siècles, notamment sous la dynastie Tang (VIe - IXe siècle ). Les Tang possédaient un système monétaire fascinant, avec trois monnaies différentes : les textiles (soie et chanvre), les céréales et les pièces de monnaie.
Le gouvernement central, à Chang'an, la capitale impériale, utilisait une unité agrégée unique pour représenter l'ensemble du commerce. La garnison de Dunhuang était un poste stratégique clé : les paiements provenaient de pas moins de six types de soie tissée différents. Chaque localité payait ses impôts avec ses tissus produits localement. Les Tang transférèrent alors tous ces textiles à Dunhuang. Les officiers de la garnison convertissaient ensuite les tissus fiscaux en pièces et en céréales, pour payer les marchands locaux et nourrir les soldats.
En résumé, la dynastie Tang injectait constamment des capitaux importants – via le tissu – dans l'économie de Dunhuang. On peut parler d'un modèle de développement public-privé, qui n'a certainement pas échappé aux urbanistes pékinois lorsqu'ils ont imaginé, en 2013, le concept des Nouvelles Routes de la Soie.







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RépondreSupprimerJe me suis arrêté à :
« Il n'existe que quatre, et non cinq, systèmes culturels influents dans le monde : chinois, indien, GREC et musulman. »
La "Grèce" antique, également appelé « Siècle de Périclès » ou mieux « miracle grec » qui connut, enseigne-t-on, de grandes avancées intellectuelles, sociétales, culturelles et politiques est une notion aujourd'hui considérée comme dépassée par l'historiographie, pour n'en citer que quelques uns.es : Catherine Grandjean, Gerbert S. Bouyssou, Véronique Chankowsky, Anne Jacquemin, William Pillot,… et même des grecs,
spécialistes de cette question.
Le monde croit (car c'est de l'ordre de la croyance et non des faits dûment prouvés, un peu comme la croyance shoatique imposée de notre époque), par la "grâce" du métarécit occidental, que cette période a vu la multiplication des cités¹, la construction du Parthénon d'Athènes², les échanges maritimes le long des côtes de la Méditerranée et de la mer Noire³, le développement de la philosophie⁴, le renouveau des codes esthétiques, l'émergence d'œuvres historiques et littéraires, l'évolution de l'idée de démocratie,… comme si tout cela n'eût pas existé chez les Égyptiens, les divers empires et civilisations du Moyen-Orient et plus particulièrement de son coeur, le Croissant fertile⁶, berceau de la civilisation⁷, sur lesquels je reviendrais le moment venu.
⇺ la multiplication des cités¹ :
Les Akkadiens vivaient dans le nord de la Mésopotamie* tandis que les Sumériens vivaient dans le sud. Ils étaient composés de cités-états individuelles, chaque ville ayant son propre souverain qui contrôlait la ville et ses environs. Au début, ces cités-États n'étaient pas unies et étaient souvent en guerre les unes contre les autres, mais avec le temps, les dirigeants akkadiens ont compris l'avantage de s'unir sous une seule nation. Nous sommes en 2400 avant J.-C.
⇺ Mésopotamie* :
Région historique du Moyen-Orient située entre le Tigre et l'Euphrate qui correspond pour sa plus grande part à l'Irak et la Syrie actuels.
Vers 2300 av. J.-C., Sargon le Grand arrive au pouvoir et conquiert toutes les cités-États sumériennes et uni le nord et le sud de la Mésopotamie sous une seule et même entité.
Il fonde sa propre ville, Akkad, capitale de l'empire akkadien de 2300 à 2100 ans avant J.C. Les "Grecs" ne sont toujours pas « entrés dans l'histoire » et l'Europe encore moins.
Le Proche et Moyen-Orient verra la multiplication de cités, d'états et d'empires alors que les lointains ancêtres** de la fameuse civilisation grecque n'ont pas encore posé le pied sur le pourtour de la mer Égée.
⇺ les lointains ancêtres** de la fameuse civilisation grecque :
Les Akhaioí (Achéens) d'origine hittite d'après nombre de spécialistes, les Danaós ou Danaoí (Danaens) d'origine égyptienne et des Argolioí (Argiens) s'installèrent progressivement sur le pourtour de la mer Égée. Ces populations originaires du Moyen-Orient n'étaient pas plus grecques que les Numunuu (Commanches étant une dégénération du terme originel), les nabaju (Navajos, idem) ou les Nadowessiou (abrégé en Sioux par les français) n'étaient indiens ou les … (ceux-là, je n'en parlerais pas, ça ferait sortir certains lecteurs du sujet de cette démonstration). Appellations données par leurs conquérants, envahisseurs ou génocidaires.
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RépondreSupprimer⇺ la construction du Parthénon d'Athènes² :
Je ne m'étendrais pas sur ce sujet, les vestiges, monuments et autres pyramides, notoirement connus, vieux de plus de 5000 ans pour certains suffisent pour ramener, sans mépris ni provocation, le Parthénon d'Athènes à sa juste place chronologique dans l'histoire de la civilisation humaine.
⇺ les échanges maritimes le long des côtes de la Méditerranée et de la mer Noire³ :
Un exemple suffira, les Phéniciens, peuple sémitique, considérés comme les fondateurs du commerce maritime qu'ils ont dominé sur la mer méditerranéen entre 1200 av. J.C. et 300 av. J.C. Plus tard, les "grecs" s'imprègneront, à leur contact, de leurs systèmes économiques, politique et culturel.
De la côte orientale de la Méditerranée, en particulier de la zone actuellement occupée par le Liban, la Palestine,… située dans le Croissant fertile, les Phéniciens ont étendu leurs routes commerciales le long de toute la côte de la mer Méditerranée, de l'Afrique et de l'Atlantique Nord. Sur ces routes, ils ont fondé des colonies et des procédés de fabrication de nombreux produits, mais sans y établir de pouvoir territorial ou politique. Il commerçaient, ne pillaient pas ni n'asservissaient.
Ils ont établi des villes, des colonies et des comptoirs commerciaux sur la côte orientale de la Méditerranée, en Afrique du Nord et dans la péninsule Ibérique.
Certains d'entre eux sont connus de nos jours :
Byblos, Tyr, Sidon, Carthage, Tanger, Chypre, la Sardaigne, la Sicile, la Corse, la Turquie actuelle (assimilée à la Grèce).
Ils ont également établi des quartiers, appelés concessions, dans des villes d'où ils exerçaient le commerce.
Au cours de leurs activités commerciales, ils laissent moultes informations sur leurs observations sur la géographie des côtes, les courants marins, les vents et les meilleurs itinéraires pour naviguer. Les "grecs" ont profité de ses enseignements, ils n'en sont ni à l'origine ni les diffuseurs.
Les Phéniciens étaient organisés en cités-États indépendantes. Le gouvernement était exercé dans certains cas par un roi, accompagné d'un conseil de marchands et, dans d'autres cas, par un conseil d'anciens qui déléguaient leur autorité à des magistrats.
Une forme de démocratie représentative avant l'heure.
Ils avaient une structure sociale hiérarchisée, étaient organisés en une société de marchands et de navigateurs, les activités étaient exercées par des dynasties familiales (système repris par les "grecs") qui passaient la majeure partie de l'année en mer et se réunissaient dans les cités phéniciennes lors des festivités religieuses.
Les élites dirigeantes étaient celles qui composaient ces familles.
Au-dessous du pouvoir politique se trouvaient les artisans, les petits marchands, les fermiers et les pêcheurs. Il semblerait, contrairement aux grecs et aux romains, qu'ils ne pratiquaient pas l'esclavage et ne considéraient pas ceux qui ne parlaient pas leur langue, n'avaient pas les mêmes culture et mode de vie qu'eux comme des barbares.
Dans les villes, il y avait des temples où se célébraient chaque année de grandes fêtes religieuses et il existait des dynasties sacerdotales.
Ben, nos fameux grecs dont on nous a enseigné qu'ils étaient à l'origine de la civilisation occidentale ont eu d'éminents maîtres en les peuples du Moyen-Orient dont ils sont issus et sur qui ils ont pu prendre exemple au fil du temps.
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RépondreSupprimerIl faut savoir que les racines de la civilisation phénicienne se trouvent dans les cultures de la façade méditerranéenne du Proche-Orient du 2eme millénaire av. J.C. Toutes les villes de la future Phénicie existaient déjà. Capitales de petits royaumes indépendants mais reliés par une certaine communauté de langue et de croyance, ce sont des cités marchandes importantes, et elles partagent une culture dont les Phéniciens sont les héritiers directs.
Les Phéniciens, eux-mêmes, sont les héritiers d'anciennes puissances qui les dominaient comme le Nouvel Empire égyptien, l'Empire hittite,…; tout comme les "grecs" sont les héritiers directs de l'Égypte, du croissant fertile et de manière générale du Moyen-Orient, terre des messages divins.
Notez que les Philistins (se prononce, dans les langues sémites, filistiyines. Filistini, au singulier), peuple de la mer, étaient déjà présents*** à la même période et dans le même espace.
Le méta-récit occidental veut faire croire que l'origine des Philistins seraient traditionnellement, selon certains, plutôt à rechercher du côté de la mer Égée, surtout la Grèce (qui n'existait pas encore) continentale et la Crète. Selon d'autres, ce serait plutôt à rechercher du côté de l'Anatolie orientale ou encore Chypre ou d'Illyrie, sur l'Adriatique, ou…, et que de là ils soient passés par les Balkans, puis l'Égée avant d'arriver au Moyen-Orient, parce que les sources classiques mentionnent dans cette région (et dans plusieurs endroits du monde égéen) un peuple appelé Pélasges dont le nom a rappelé à certains celui des Philistins. 🤔
Ces "grand spécialistes" ne sont pas d'accord sur l'origine et bien d'autres choses encore, mais ils sont unanimes pour inverser le cours des choses, c'est-à-dire des Balkans vers le Moyen-Orient alors que c'est bel et bien du Moyen-Orient que tout commence.
À chacun de juger la pertinence, le sérieux et la fiabilité de ces contradictions dénués de certitudes historiques et dont le but est d'amener à croire que tout vient du monde égéen et donc de l'Europe et, par extension, de l'occident.
Hors, les Philistins étaient déjà présents*** :
La présence des philistins est attestée, dès la plus haute antiquité, par les découvertes archéologiques, notamment des bas-reliefs égyptiens où il est rapporté que leur puissance aurait même menacé le pouvoir de Mérenptah et de Ramsès III, ou encore dans les fragments de poterie et autres objets d'art dont le raffinement était particulièrement prisé des Égyptiens.
Les occidentaux se sont efforcés d'en occulter toute trace EN TRANSMUTANT LE SON « F » EN « P »; cependant, pour les populations de culture sémitique la supercherie ne saurait prendre, car pour ces dernières, « PALESTINE » S'EST TOUJOURS PRONONCÉ « PHILISTINE (Filistine) ». PREUVE LINGUISTIQUE, S'IL EN EST, QUE LES PHILISTINS (transposé en Palestiniens) ONT, DEPUIS LA NUIT DES TEMPS, OCCUPÉ CETTE TERRE (Liban, Canaan, Jordanie, et … Gaza); ce qui, par ailleurs, est aussi mis en évidence dans les récit bibliques.
Même le Tanakh (Bible mosaïque) repris dans les Bibles chrétiennes (Ancien Testament) ne parle pas de peuple hébreux et Abraham, lui-même, dont ils se revendiquent (ce qui n'est pas une mauvaise chose en soi) n'est pas, selon la tradition biblique, hébreu, mais araméen étant né à Ur - une des principales et des plus puissantes cités du 3ème millénaire av. J.C. qui, d'ailleurs, existe toujours sous le nom de Tall al-Muqayyar, à 15 km de Baghdad, Irak, et dont la population avait ses origines dans « le réservoir arabique » comme étayer par de nombreux historiens, anthropologues,….
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RépondreSupprimerDonc, Abraham n'était pas hébreux, comme le veut le métarécit occidental, mais d'origine arabe.
Napoléon, empereur des Français, savait de quoi il parlait lorsqu'il affirmait :
⇛ « Moïse, Jésus et Mahomet sont arabes ».
Pour conclure sur les Philistins, Abraham,… :
⇺ « Abraham, sur ordre de Dieu, quitta sa ville natale Ur pour se rendre en Palestine, que l’on nommait pays de Canaan. Abram passa au travers du pays jusqu’au lieu appelé Sichem, et jusqu’à la vallée illustre.
Les Chananéens occupaient alors ce pays-là. Or le Seigneur apparut à Abram, et lui dit : « Je donnerai ce pays à votre postérité ». Abram dressa en ce lieu-là un autel au Seigneur, qui lui était apparu.
Abraham fit alors alliance avec Abimélech, roi des Philistins (qui vivaient déjà dans ce pays-là). [...] Et il demeura longtemps au pays des Philistins. ». A.T., Genèse, chapitre 21, verset 33 et 34.
Ainsi, suivant la narration biblique, la Palestine et son voisinage étaient PEUPLÉS DE CANANÉENS ET DE PHILISTINS AVANT L'ARRIVÉE D'ABRAHAM et de sa famille.
En revanche, la présence d'un peuple hébreux n'est mentionnée nulle part dans la considérable somme de documents archéologiques disponibles à ce jour, notamment égyptien.
Les sources égyptiennes constituent, pour les archéologues, le principal matériau de recherches et de reconstitution historique concernant cette région du monde car les Égyptiens du temps des pharaons, consignaient tous les événements : transactions commerciales, relations diplomatiques, faits d'armes,…, se déroulant dans les territoires sous leur domination et les royaumes limitrophes. Ce qui pose problème quant à l'existence historique d'un peuple hébreu.
Parlant du Moyen-Orient et de la Palestine, J.H. Breasted, historien américain et concepteur, au début du 20ème siècle, de l'appellation « croissant fertile »; Pierre Rossi, professeur de lettres classiques, diplomate, chercheur, philosophe et romancier français, Roger Garaudy Titulaire d'un doctorat en philosophie avec une thèse sur la « Théorie matérialiste de la connaissance », résistant (un vrai !), homme politique, écrivain et historien français et biens d'autres affirment que la Palestine a toujours été un membre d'une unité organique plus vaste et est inséparable, DEPUIS LA PRÉHISTOIRE, de l'ensemble du « croissant fertile », c'est-à-dire de la région du Moyen-Orient dont les populations ne cessèrent, à partir du réservoir arabique, de migrer, de façon saisonnière, semi-sédentaire ou de se fixer, d'une manière continue en Mésopotamie et dans le croissant fertile.
Quels que soient les noms qu'on leur donne : Amorites depuis la fin du 3ème millénaire, Araméens à la fin du 2ème ou ce que l'on nomme généralement les Cananéens, ne désignent pas des ethnies mais des hégémonies successives à l'intérieur d'une même population sémitique ayant son origine dans la péninsule arabique.
A noter que toutes ces populations : Philistins, Phéniciens, Akkadiens, Araméens, Amorites,…, quel que soit le nom qu'on leur donne vivent dans le même espace de bouillonnement intellectuel, culturel, social, économique, artistique, religieux,… connu sous le vocable de « croissant fertile » et considéré par les historiens, anthropologues et autres comme le berceau de la civilisation.
En outre, les Arabes et les Philistins, quels que soient les jugements de valeurs diffusés à leur encontre, ont cela de particulier que, contrairement aux autres peuples ayant vécu avant, dans les mêmes périodes et après, ils ont conservé leur nom à ce jour : Ârabes et filistinis.
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RépondreSupprimer⇺ le développement de la philosophie⁴ :
Remarquez qu'on parle de développement et non de création de la philosophie, dont le mot viendrait du grec ancien, nous dit-on.
La philosophie existe depuis l'Antiquité d'abord en Orient avant d'arriver en Occident, d'autant plus que les "grecs" étaient plus proches de l'orient que de l'occident qui, d'ailleurs, n'existait pas encore.
La philosophie est une démarche qui vise à la compréhension du monde et de la vie par une réflexion rationnelle et critique.
Comment peut-on être rationnel quand on baigne dans un système et un mode de vie guidés par les mythologies et les superstitions ?
Ce qu'était la "Grèce" antique, ce n'est un secret pour personne.
Comment peut-on être rationnel quand, par exemple, pour guérir un malade, on fait des offrandes à tel ou tel temple de telle ou telle divinité ?
Simple bon sens !
Le monde oriental, lui, était rationnel et critique d'où les inventions primaires (dans le sens de premières), décisives, prééminentes, indispensables au décollage de la civilisation humaine. Ce pourquoi le monde scientifique fait du Croissant fertile, le berceau de la civilisation.
Du bon sens et rien que du bon sens :
Tous ces écrits qui nous viendraient d'une époque (autour du 5ème siècle avant J.C) où le livre n'existait pas ni le papier,…, où on écrivait sur toutes sortes de supports archaïques, les plus riches utilisant du parchemin coûteux et assez volumineux sur lequel on ne pouvait écrire que sur une face m'a posé, très tôt, question.
Sachant que l'oeuvre Complète de Platon, par exemple, représente 2200 pages de papier, combien de milliers de parchemins lui a-t-il fallu pour écrire ce qui deviendront 2200 pages de papier manufacturés ?
En supposant que tous ces philosophes et scientifiques "grecs" étaient assez riches pour acheter des milliers de parchemins, combien de dizaines de milliers de parchemins, leur a-t-il fallu pour écrire l'équivalent de toutes ces œuvres qui se comptent en dizaines de milliers de pages en papier manufacturé ?
À cette problématique s'ajoute la question de la conservation de ces dizaines de milliers de parchemins (le papyrus beaucoup plus cher, réservé à l'élite, étant très fragile) pendant des siècles alors que des écrits du 1er et 2ème siècle, par exemple, ne nous sont pas parvenus, sinon des fragments, majoritairement des copies des originaux lesquels ont disparus, détruits par le temps. De surcroît, la photocopieuse n'existant pas encore, l'analyse est aisée.
Autre chose, ne trouvez-vous pas bizarre que les romains qui ont aussi dominé les grecs n'ait pas profité de ces fameuses sciences grecques !
Alors que les romains se sont accaparés les déesses et dieux grecs, Zeus en Jupiter et tout le Panthéon, avec toute la mythologie et les superstitions qui vont avec, ils se seraient désintéressés du pouvoir qu'octroie les sciences ? 🤔
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RépondreSupprimerLa tâche étant fastidieuse, je ne vais pas relever les points restant (6, 7, démocratie,…); ce qui précède est largement suffisant pour réfuter l'existence d'une prétendue source civilisationnelle que aurait sa source dans une prétendue Grèce antique.
Mais, si quelqu'un le souhaite, je compléterais en apportant d'autres précisions. Suffit de demander, ce sera avec plaisir.
Sauf erreur de ma part, le nom « grec » leur a été attribué par les romains. Les populations de ces cités et villages ne se considéraient nullement grecs, mais athéniens, Spartes, Corinthiens, Thébains,….
Quand à la suite de l'article, je laisse ça à demain.
Hormis cela,
Si certains croyaient encore au narratif occidental, il vient, à l'occasion du génocide soutenu inconditionnellement, d'être évacué par la réalité.
Homo Sapiens
Article très instructif et bien détaillé, si il y a une suite ou bien des détails complémentaires historique sur le sujet n'hésitez pas
SupprimerMerci pour le partage de savoir.
SupprimerCe sera fait avec plaisir. Y'a-t-il plus grand plaisir intellectuel que d'enrichir le portefeuille intellectuel de ses semblables ?
SupprimerLaissez-moi de demain à dimanche au plus tard, si tout va bien. Je préviendrais, quand ce sera fait, sous un des articles du jour.
À bientôt, donc
Homo Sapiens
L'article de Pepe Escobar est très bien, le reste........
RépondreSupprimerD'ailleurs en fonction de la longueur, pourquoi se greffer sur celui de PEPE ESCOBAR?
RépondreSupprimerOUI historiquement instructif ! Dommage qu'il se soit cru obligé de faire du télescopage temporel.....et un zeste d'idéologie incongrue....
SupprimerEn résumé, si possible en 4 lignes, Homo sapiens vous vouliez nous dire QUOI ? (** trop de références tue le sens...)
RépondreSupprimerAu passage,ôtez donc de notre monde actuel, l'apport matériel occidental on va bien rigoler dans le noir.....
DONC....vous ignorez le nombre incalculable de massacres de populations à travers l'Histoire? 10/15/20% d'une population donnée ce n'est pas un génocide ,mais une GROSS TUERIE: Pour les concernés.....Massacrés ou génocidés c' KIF KIF ils en sont morts. L'usage abusif d'un terme pour faire politiquement correct, fini par le dévaluer comme comme l'antisémitisme....Raciste... Facho etc....
RépondreSupprimer** En CHINE des massacres de 1..2..3 millions de personnes surtout lors des conflits des seigneurs de la guerre, sont assez bien documentés,et pourtant personne ne parle de génocide.
DONC......Pépé devrait se faire taper sur les doigts pour avoir omis de citer les arabes......à coté des Sumériens, Babyloniens ,akkadiens, Grecs et Perses. Serait il arabophobe lui aussi?
RépondreSupprimerPourquoi donc Pépé Escobar devrait-il se faire taper sur les doigt ? Il propose un retour sur l'histoire de la route de la soie (de son point de vue et connaissances). 3momos sapiens" qui semble érudit et connaitre quelque peu 'histoire de l'Extrême Orient, enrichi, par ses connaissances l'article d'Escobar. Qu'il en soit remercié.
SupprimerL'ajout des connaissances des uns à celle des autres, aussi bien que la controverse argumentée est profitable à l'intelligence commune. Le contraire de la politique de la pensée unique des détenteurs de la vraie vérité qu'ils écrivent pour nous mentir et nous maintenir dans l'ignorance.
ÉCRIRE des KONNERIES ne fait pas avancer le SCHMILBLICK..... SINON LES ROUTES de la SOIE.....et du THÉ mériteraient 10 GROS VOLUMES rédigés par des HISTORIENS:
RépondreSupprimerEn y ASSOCIANT cette fois en termes d'apports CIVILISATIONNELS et MATÉRIELS, l' OCCIDENT "Civilisation" dans laquelle nous vivons TOUS BIEN au QUOTIDIEN.....! Il n'y a QUE les Idéologues pour ignorer voire mépriser ces apports. Dont pourtant ils USENT et même ABUSENT.....