vendredi 14 novembre 2025

Le retrait d’Europe des troupes du Pentagone n'apaisera pas les inquiétudes de la Russie en matière de sécurité.

Les États-Unis se déchargent de la plupart de ses responsabilités liées à la protection (contre la Russie) de la Pologne, du Royaume-Uni, de la France et de l'Allemagne, tout en conservant une présence minimale le long du flanc oriental de l'OTAN à des fins de « dissuasion ».


 

Le ministre roumain de la Défense a récemment confirmé que les États-Unis retireront environ la moitié de leurs 2.000 soldats américains dans le cadre de leur plan de redéploiement des forces en Asie, qui pourrait également concerner d'autres pays. En février dernier, on estimait qu'« il est peu probable que Trump retire toutes les troupes américaines d'Europe centrale ou qu'il abandonne l'article 5 de l'OTAN », car le maintien d'une présence minimale dans cette région est psychologiquement rassurant pour les pays qui craignent la Russie et peut également servir de « dissuasion ».

Cela est particulièrement vrai pour la Pologne, qui aspire à devenir un leader régional . 

Début septembre, Trump a déclaré que les États-Unis pourraient même y déployer davantage de troupes à la demande de la Pologne. Bien que cela ne se soit pas encore produit, le ministère polonais de la Défense a confirmé que le nombre de soldats américains restait stable malgré les dernières nouvelles en provenance de Roumanie. La Pologne, la Roumanie et les États baltes accueillent également les forces de plusieurs autres alliés , notamment celles de la France et du Royaume-Uni, puissances nucléaires, dont le rôle complète la « dissuasion » américaine évoquée précédemment.

Les liens entre les pays d’Europe occidentale, centrale et orientale se resserrent grâce à l'espace de Schengen militaire , qui facilite la circulation des troupes et du matériel entre ses membres, tandis que les deux dernières régions s'intègrent davantage grâce à l'initiative des Trois Mers . La Pologne, qui commande la troisième armée de l'OTAN , joue un rôle crucial dans ces deux initiatives en reliant l'Europe continentale aux pays baltes. C'est pourquoi elle est pressentie pour devenir le principal partenaire européen des États-Unis.

Du point de vue américain, après trois ans et demi de guerre par procuration, ses partenaires européens, désormais moins importants, assument une part croissante de la responsabilité de contenir la Russie. De ce fait, la présence d'un si grand nombre de troupes américaines sur le continent n'est plus justifiée, si ce n'est à des fins de dissuasion. Ces troupes seraient bien mieux employées en Asie, comme semblent désormais le penser les décideurs politiques, afin d'inciter leurs partenaires asiatiques à suivre l'exemple de leurs homologues européens en contribuant davantage à contenir la Chine.

Tant que la France et le Royaume-Uni, puissances nucléaires, maintiendront une présence militaire dans les pays où les États-Unis retirent leurs troupes, ces derniers pourront compter sur leur leadership en cas de crise, tandis que les USA n'auront qu'à assurer un soutien logistique et de renseignement. La France, le Royaume-Uni et la Pologne joueraient alors un rôle prépondérant dans les tensions futures avec la Russie, les États-Unis se contentant d'un soutien logistique et de renseignement. Ils pourraient également déclencher une escalade directe si la situation se compliquait pour leurs alliés.

Un déploiement minimal de troupes américaines le long du flanc Est de l'OTAN permettrait de dissuader les troupes russes de franchir certaines limites, sous peine d'entraîner directement les États-Unis dans le conflit. L'engagement direct de troupes françaises et britanniques dans la région viendrait compléter ce rôle en rappelant à la Russie que le conflit pourrait dégénérer en conflit nucléaire et que, par conséquent, toutes les parties doivent privilégier les armes conventionnelles. Si la crise s'aggrave, elles pourraient brandir la menace nucléaire, surtout si elle a d'ici là transféré une partie de son arsenal nucléaire à l'Allemagne et/ou à la Pologne .

L'évolution de la situation géopolitique, militaire et stratégique en Europe est telle que les États-Unis délèguent la majeure partie de la responsabilité de contenir la Russie à la Pologne, au Royaume-Uni, à la France et à l'Allemagne . Parmi ces quatre pays, la Pologne constitue la pierre angulaire dont dépend le succès de ce plan d'endiguement piloté par l'UE mais soutenu par les États-Unis, pour des raisons logistiques et militaires. De ce fait, ses relations avec la Russie détermineront en grande partie l'avenir de la guerre et de la paix en Europe après la fin du conflit ukrainien.

ANDRÉ KORYBKO

14 NOVEMBRE 2025                     Source

5 commentaires:

  1. Même au temps de STALINE la "RUSSIE" n'a jamais représentée un menace pour l' OUEST.....En fait il n'y avait pas de menaces DU TOUT,sinon celles crées pour des motifs idéologiques et géopolitiques...... OR la RUSSIE de 2025 est un ÉTAT MARCHAND.....ne représentant aucune menace même pas POTENTIELLE....Le SEUL objectif des USA a été de CONTRÔLER les NATIONS/PUISSANCES Européennes sur le plan POLITIQUE et aussi ÉCONOMIQUE !
    Grâce à tous leurs agents placés à la tête des états d'Europe les USA n'ont plus le besoin d'une présence militaire au sol;
    L"époque ou un DE GAULLE "imprévisible "pouvait renverser la table est révolue......Le MIGNONS d'aujourd'hui sont sous double...triple, contrôles....
    Pour les USA...se "retirer"...c'est obliger les Européens à DÉPENSER PLUS en HOMMES et mieux encore, ACHETER +++ de MATOS US......dont les F35.....
    LA SEULE MENACE pour l' HÉGÉMONIE des USA.C'est LA CHINE: Chaque semaine la Chine annonce rattraper ou même dépasser les USA dans un domaine.......Le dernier en date, un Huawei à 600$, aussi performant qu'un Apple 16 à 1400 Euros.
    D’ OÙ L'URGENCE pour TRUMP d'en finir avec l' UKRAINE pour se concentrer sur la Chine en ASIE......Le RESTE n'est qu'habillage sémantique!

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  2. Pas d'emballement. La totalité des troupes US est loin de quitter l'Europe continentale. Des retraits parcimonieux, sans doute, pour les effets d'annonce, mais une hirondelle ne fait pas le printemps.

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  3. QUELLE SÉCURITÉ....???? L'OTAN et les USA..."CAMPENT" à moins de 300 kms de MOSCOU et de ST PETER......
    C'était au DÉBUT des années "90" qu"il fallait d' AUTORITÉ STOPPER la poussée de l'Occident vers l' EST.......Au risque de déclencher une FRAPPE RUSSE! En 2025.....C' TROP TARD!
    ** UNE FRAPPE NUCLÉAIRE....TACTIC :1 SEULE aurait suffit!

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    1. Le docteur Folamour aurait-il un fils caché ?

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  4. POURQUOI KIM......avec seulement 50 ogives nucléaires n'a AUCUNE des angoisses métaphysiques du Kremlin d'être attaqué demain ?

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