Dans un article de 2006 pour The Electronic Intifada, je définissais la politique israélienne à l’égard de la Bande de
Gaza comme un génocide progressif.
L’attaque israélienne actuellement en cours contre Gaza indique que cette politique
de génocide se poursuit sans relâche. Le terme est important,
car il situe pertinemment l’action barbare d’Israël – naguère et
aujourd’hui – dans un contexte historique plus
vaste.
Il
faudrait insister sur ce contexte, car la machine de propagande
israélienne s’efforce encore et toujours de déclamer sa
politique hors contexte : elle fait du prétexte qu’elle trouve pour
chaque nouvelle vague de destructions la justification principale pour
une autre orgie de massacres sans discrimination sur les
champs de la mort palestiniens.
Le contexte
La
stratégie sioniste qui consiste à donner à sa brutale politique
l’étiquette d’une réponse adéquate à telle ou telle action
palestinienne est aussi vieille que la présence sioniste elle-même
en Palestine. Elle a servi à maintes reprises comme justification à la
mise en œuvre de la vision sioniste d’une Palestine
future qui n’aurait en elle que très peu, voire aucun Palestinien
natif.
Les
moyens de parvenir à cet objectif ont changé au fil des ans, mais la
formule est restée la même : quelle que puisse être la vision
d’un Etat juif, elle ne peut se matérialiser que si le nombre de
Palestiniens y est insignifiant. Et actuellement, la vision est celle
d’un Israël qui s’étend sur la Palestine historique dans sa
presque totalité, là où vivent toujours des millions de
Palestiniens.
Comme
toutes celles qui l’ont précédée, la vague génocidaire actuelle a un
arrière-plan plus immédiat. Il est né d’une tentative de
contrecarrer la décision palestinienne de former un gouvernement
d’union, auquel même les Etats-Unis n’avaient pu trouver d’objection.
La
faillite de l’initiative de « paix » désespérée du Secrétaire d’Etat US
John Kerry a légitimé l’appel palestinien aux organisations
internationales pour faire cesser l’occupation. En même temps, les
Palestiniens ont bénéficié d’une large approbation internationale pour
leur prudente tentative, incarnée dans le gouvernement
d’union, d’élaborer une fois encore une stratégie coordonnée entre
les divers groupes et ordres du jour palestiniens.
Depuis
juin 1967, Israël cherchait un moyen de conserver les territoires qu’il a
occupés cette année-là sans intégrer leur population
autochtone dans sa citoyenneté, qui implique des droits. Ce faisant
il participait à un simulacre de « processus de paix » lui servant à
gagner du temps ou à dissimuler sa politique de
colonisation unilatérale sur le terrain.
Au fil
des décennies, Israël a différencié des zones qu’il voulait contrôler
directement et d’autres qu’il voulait administrer
indirectement, l’objectif à long terme étant de réduire la
population palestinienne au minimum, moyennant, entre autres, le
nettoyage ethnique et l’étranglement économique et géographique.
La situation géopolitique de la Cisjordanie donne l’impression, du moins en Israël, qu’il est possible d’y parvenir sans avoir à
présager un troisième soulèvement ni trop de condamnations internationales.
Mais la
bande de Gaza, en raison de sa localisation géopolitique unique, ne se
prêtait pas aussi facilement à une telle stratégie.
Depuis 1994, voire plus, en tout cas depuis qu’Ariel Sharon a été au
pouvoir comme Premier Ministre, la stratégie a été de ghettoïser Gaza,
en espérant quelque part que les gens là-bas – 1,8
millions de personnes aujourd’hui – allaient tomber dans un oubli
éternel.
Mais le
Ghetto s’est montré rebelle et peu disposé à vivre dans des conditions
d’étranglement, d’isolement, de misère et de faillite
économique. Donc, le renvoyer aux oubliettes nécessite la poursuite
de politiques génocidaires.
Le prétexte
Le 15
mai, les forces israéliennes ont tué deux jeunes Palestiniens dans la
ville cisjordanienne de Beitounia, et leur assassinat de
sang-froid par un tireur d’élite a été capté en vidéo. Leurs noms -
Nadim Nuwara et Muhammad Abu al-Thahir — ont été ajoutés à la longue
liste d’assassinats similaires ces derniers mois et ces
dernières années.
Le
meurtre de trois adolescents israéliens, dont deux mineurs, enlevés en
juin en Cisjordanie occupée, a peut-être été commis en
représailles aux meurtres d’enfants palestiniens. Mais pour toutes
les exactions d’une occupation oppressive, il a avant tout fourni un
prétexte pour détruire la délicate unité en Cisjordanie, et
aussi pour appliquer le vieux rêve d’anéantir le Hamas à Gaza afin
que le Ghetto puisse retrouver sa tranquillité.
Depuis
1994, avant même l’arrivée au pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, la
situation géopolitique très particulière de l’enclave
montrait clairement que toute action punitive collective, comme
celle qui est perpétrée aujourd’hui, ne pouvait être qu’une opération de
tueries et de destructions massives. En d’autres mots : la
continuation d’un génocide.
Savoir cela n’a jamais gêné les généraux qui donnent les ordres de bombarder les gens par les airs, par la mer et depuis le sol.
Réduire le nombre de Palestiniens dans toute la Palestine historique reste toujours la vision sioniste.
A Gaza, sa mise en œuvre revêt la forme la plus inhumaine qui soit
Le
timing particulier de cette vague-ci est déterminé, comme dans le passé,
par des considérations annexes. Les troubles sociaux de
2011 sont toujours frémissants et pendant un moment il y a eu une
demande publique de réduire les dépenses militaires et de transférer de
l’argent du budget surgonflé de la « défense » vers les
services sociaux. L’armée a stigmatisé cette possibilité comme étant
suicidaire. Rien de mieux qu’une opération militaire pour étouffer les
voix appelant le gouvernement à faire des coupes dans
ses dépenses militaires.
La
marque de fabrique caractéristique de ce génocide progressif réapparaît
encore dans cette vague-ci. On note à nouveau un soutien
juif israélien consensuel au massacre de civils dans la bande de
Gaza, sans aucune voix dissidente notable. A Tel Aviv, le petit nombre
de personnes qui ont osé manifester se sont fait passer à
tabac par des hooligans juifs, la police se contentant de regarder
ailleurs.
Le monde
académique, comme toujours, fait partie de la machinerie. La
prestigieuse université privée Interdisciplinary Center Herzliya
a établi un « quartier général civil » où les étudiants sont
volontaires pour servir de porte-voix à la campagne de propagande à
l’étranger.
Les
médias sont une recrue fidèle, qui s’abstient de montrer la moindre
image de la catastrophe humaine qu’Israël a déclenchée et
informe son public que cette fois « le monde nous comprend et est
derrière nous ».
Cette allégation est exacte en ce sens que les élites politiques occidentales continuent de fournir la vieille immunité à «
l’État juif ».
Néanmoins,
les médias n’ont pas fourni à Israël le niveau de légitimité qu’il
cherchait pour sa politique criminelle. Il y a des
exceptions, notamment des médias français, en particulier France 24
et la BBC, qui continuent sans vergogne à régurgiter la propagande
israélienne.
Cela n’a
rien d’étonnant puisque les lobbys pro-israéliens continuent de
travailler sans relâche à appuyer le cas d’Israël en France et
dans le reste de l’Europe comme ils le font aux Etats-Unis.
La voie de l’avenir
Que ce soit brûler vif un jeune palestinien de Jérusalem ou en abattre deux autres, juste pour le plaisir,
à
Beitounia, ou massacrer des familles entières, à Gaza, tous ces
actes ne peuvent se perpétrer que si la victime a été déshumanisée.
Je veux
bien admettre que partout au Moyen-Orient il y a aujourd’hui des cas
horribles où la déshumanisation a récolté des horreurs
inimaginables comme elle le fait à Gaza ces jours-ci. Mais il y a
une différence essentielle entre ces cas et la brutalité israélienne :
les premiers sont condamnés comme barbares et inhumains
par le monde entier, alors que les crimes commis par Israël
sont toujours autorisés publiquement et approuvés par le président des
Etats-Unis, les dirigeant de l’UE et les autres amis
d’Israël dans le monde.
La seule
chance de lutter avec succès contre le sionisme en Palestine est celle
qui se base sur un agenda des droits civiques et
politiques qui ne fasse pas de distinction entre une violation et
une autre et qui identifie clairement victimes et bourreaux.
Ceux qui
dans le monde arabe commettent des atrocités contre des minorités
opprimées et sans défense, tout comme les Israéliens qui
commettent ces crimes contre le peuple palestinien, devraient tous
être jugés selon les mêmes critères moraux et éthiques. Ce sont tous des
criminels de guerre, bien que dans le cas de la
Palestine ils soient en activité depuis plus longtemps que
quiconque.
Peu
importe en réalité l’identité religieuse des gens qui commettent les
atrocités ou au nom de quelle religion ils prétendent parler.
Qu’ils se dénomment djihadistes, judaïstes ou sionistes ils
devraient être traités de la même manière.
Un monde
qui cesserait d’utiliser deux poids, deux mesures dans ses relations
avec Israël, c’est un monde qui pourrait être bien plus
efficace dans sa réponse aux crimes de guerre ailleurs dans le
monde.
Faire
cesser le génocide progressif à Gaza et restituer aux Palestiniens leurs
droits humains et civiques élémentaires, où qu’ils se
trouvent, y compris le droit au retour, c’est la seule voie ouvrant
une perspective nouvelle sur une intervention internationale productive
au Moyen-Orient dans son ensemble.
Llan pape
* Auteur de plusieurs ouvrages, Ilan Pappe est historien israélien et directeur de l’European Centre for Palestine Studies à
l’Université d’Exeter
Commentaires
1- "Israël est désarmée"!! (Yediot Aharonot)
le célèbre analyste du journal israélien Yediot Aharonot, Shimon Shiffer reconnait la "défaite cuisante de l'armée
israélienne à GAZA" :" le Jihad islamique et le Hamas ont fait preuve
d'une étrange résistance depuis le début de cette offensive. la guerre
est régi par le principe de surprise, ce qui nous met hors de nous, nous
côute davantage de soldats et nous pousse à poursuivre notre offensive ,
une offensive qui n'a atteint aucun de ses objectifs"! dit Shiffer .
"Le Hamas et le Jihad ont l'initiative de la guerre en main. ils
bénéficient du principe de surprise, ce qui nous a mis dans une posture
réactive"! . Ron Ben Yashai, expert militaire de ce même journal ajoute
:" dès les premiers jours de l'offensive contre Gaza, l'armée
israélienne a perdu quelques-uns de ses très bons officiers. elle a
perdu des officiers qui dirigent ses forces élite qui en constitue
l'échine dorsale. c'est un coup difficilement réparable"!! " depuis le
début de la guerre nous avons largué 120 tonnes de bombe sur Gaza. mais
rien n'a changé et notre armée continue à faire l'objet d'attaques
palestiniennes ".
2- Qui finance l'offensive israélienne ? Arabie Saoudite et Emirats
Al Akhbar qui rapporte cette information écrit :" on disserte beaucoup sur le soutien financier de l'Arabie saoudite et des Emirats à l'offensive terrestre de l'armée sioniste contre la bande de Gaza. c'est une opération qui vise à anéantir la Résistance islamique de la Palestine, Hamas" .
Cinq jours après un article paru sur le même thème dans les colonnes de Huffington Post, le célèbre activiste saoudien 'Mojtahed", qui est d'ailleurs membre de la famille royale, écrit sur sa page twitter : "l'Arabie Saoudite et les Emirats financent non seulement l'offensive terrestre israélienne contre Gaza mais encore ils ont promis à Netanyahu d'ouvrir l'ambassade israélienne à Riyad et à Abou Dhabi" !! En effet, l'insistance saoudienne et émiratie est à l'origine de l'obstination de Netanyahu à poursuivre sa guerre insensée contre Gaza sinon les israéliens ne supporteraient pas plus d'une semaine l'angoisse créé par les missiles palestiniens" dit Mojtahed, cité par al Akhbar.
Grand adepte des attaques sous faux drapeaux depuis la nuit des
temps, Israël fait honneur à l’histoire de son peuple en continuant
cette pratique afin d’accuser ses ennemis, et ainsi légitimer toute
attaque.
Encore un « mini 11-Septembre » qui aura eu exactement les mêmes effets : légitimer des invasions dans les territoires convoités en y massacrant les populations, et, cerise sur le gâteau, en se faisant passer pour la victime qui se défend.
4- Scandale : en France, l'aide à l'armée israélienne est déductible des impôts
2- Qui finance l'offensive israélienne ? Arabie Saoudite et Emirats
Al Akhbar qui rapporte cette information écrit :" on disserte beaucoup sur le soutien financier de l'Arabie saoudite et des Emirats à l'offensive terrestre de l'armée sioniste contre la bande de Gaza. c'est une opération qui vise à anéantir la Résistance islamique de la Palestine, Hamas" .
Cinq jours après un article paru sur le même thème dans les colonnes de Huffington Post, le célèbre activiste saoudien 'Mojtahed", qui est d'ailleurs membre de la famille royale, écrit sur sa page twitter : "l'Arabie Saoudite et les Emirats financent non seulement l'offensive terrestre israélienne contre Gaza mais encore ils ont promis à Netanyahu d'ouvrir l'ambassade israélienne à Riyad et à Abou Dhabi" !! En effet, l'insistance saoudienne et émiratie est à l'origine de l'obstination de Netanyahu à poursuivre sa guerre insensée contre Gaza sinon les israéliens ne supporteraient pas plus d'une semaine l'angoisse créé par les missiles palestiniens" dit Mojtahed, cité par al Akhbar.
3- Les trois ados israéliens auraient été assassinés par un autre Israélien !
Le journaliste allemand Christian Sievers, au bout d’une enquête minutieuse, a dévoilé lors de l’émission Auslands Journal
de la chaîne allemande ZDF que l’assassinat des trois jeunes Israéliens
le 12 juin dernier n’a pas été commis par des Palestiniens.
Selon ce journaliste allemand, il s’agit d’un crime civil commis par
un citoyen de confession juive pour des raisons d’ordre économique. Les
jeunes gens ont été assassinés un jour après leur enlèvement, et après
avoir brûlé leur voiture, leurs corps ont été abandonnés près de la
ville d’Hébron. Conformément au rapport présenté par Sievers, le service de
sécurité intérieure israélien, le Shin Bet, était au courant de tous les
détails de l’appel passé par un des garçons durant leur séquestration,
mais a été obligé par Netanyahou à cacher cette information afin que
l’assassinat puisse être utilisé comme prétexte pour débuter une
nouvelle offensive contre Gaza.
Encore un « mini 11-Septembre » qui aura eu exactement les mêmes effets : légitimer des invasions dans les territoires convoités en y massacrant les populations, et, cerise sur le gâteau, en se faisant passer pour la victime qui se défend.
4- Scandale : en France, l'aide à l'armée israélienne est déductible des impôts
Une
association caritative juive Tsidkat-Eliaou propose de soutenir les
soldats de l’armée israélienne via des dons ; problème, les dons sont
déductibles des impôts en France, via ce système les impôts en France
financent les cadeaux fiscaux fait aux donateurs soutenant l’armée
israélienne.
Depuis
le site internet de l’association, il est possible de financer un livre
de prière à 26 € pour un soldat ou encore une pizza et de la boisson
fraîche pour 10 soldats. L’association propose par ailleurs le
financement de ventilateurs pour les soldats de Tsahal qui tuent et
massacre la population de Gaza. Outre
l’outrance de ce type d’opération humanitaire, son montage économique
est scandaleux. Sur son site internet, l’association met clairement en
avant le remboursement par l’État français de 66 % de la somme donnée
pour soutenir l’armée israélienne. Un remboursement via déduction
d’impôts possible via l’obtention d’un reçu Cerfa. Pire que les Allemands, les Français sont, sans le savoir, une autre vache à lait pour les sionistes. Naturellement, le gouvernement français est complice, tout en le cachant à ces gogos goys que sont les Français.
La publicité est consultable sur le site de l’association : http://www.tsidkat-eliaou.org/tsahal/