L’attentat
récent contre la République tunisienne a choqué beaucoup de monde.
Aussi bien à l’intérieur du pays, qu’au-delà de ses frontières. Tout
d’abord parce que n’importe quel attentat terroriste ne peut laisser des
personnes normales indifférentes.
Pourtant, l’extrémisme peut frapper à tout
moment n’importe quel pays. La Tunisie n’en a pas été elle aussi
épargnée. L’extrémisme salafiste en Afrique du Nord commence, à l’instar
du Moyen-Orient, à atteindre des niveaux très inquiétants, surtout
depuis l’intervention de l’OTAN contre la Jamahiriya libyenne de feu
Mouammar Kadhafi.
Et après l’Irak, après la Syrie, le Yémen, on voit aujourd’hui le résultat du chaos « Made in USA » en Afrique du Nord. Massacre
barbare des chrétiens coptes égyptiens en Libye par l’EI local.
Maintenant cest au tour de la Tunisie d’être attaquée. Mais mis à part
un développement de l’extrémisme « religieux » évident dans la région,
est-ce la seule « raison » qui aurait pu servir de « prétexte » de
frapper la Tunisie?
On est en droit de se poser cette question. Le mois dernier,
plusieurs médias tunisiens et étrangers (notamment la chaîne iranienne
d’information internationale en langue anglaise Press TV) ont relayé
l’information selon laquelle l’ambassadeur étasunien en poste à Tunis,
Jacob Walles, a demandé au président tunisien, Béji Caïd Essebsi, la
construction d’une base américaine sur le territoire tunisien. Une «
demande » à laquelle le leader tunisien, connu pour des positions
patriotiques, aurait vivement réagi en expulsant l’ambassadeur US du
palais présidentiel.
Plus que cela et toujours selon les
mêmes sources, le président de la Tunisie aurait refusé dans la foulée
un entretien téléphonique avec Barack Obama. Un coup vraisemblablement
sérieux porté aux plans ; visées des USA pour la région. Car et il
ne faut pas l’oublier, les États-Unis, à l’heure où leur domination sur
le monde a été tout simplement et fortement remise en doute par la
Russie, la Chine, les pays BRICS et tous les partisans du monde
multipolaire actuel, recherchent depuis par tous les moyens
l’asservissement pur et simple de tous ceux qui ne seraient pas en
intégralité sous leur diktat. L’Afrique, tout le comme le Moyen-Orient,
fait partie intégrante de ces plans malsains.
D’autre part, on se souvient tous de l’instrumentalisation des
extrémistes islamistes par les USA dans différents pays. Un temps ce fut
en Afghanistan. Un temps l’Irak. Puis la Libye et la Syrie. Pour
revenir justement à la Libye et après l’assassinat du grand leader
panafricaniste Kadhafi, abattu par des extrémistes et racistes
ouvertement soutenus par l’OTAN, les mêmes salafistes sont allés à
assassiner leur « ami » d’hier, l’un des principaux coordonnateur du
chaos libyen, en l’occurrence l’ambassadeur étasunien Stevenson (c’était
en septembre 2012). Ce dernier et on s’en souvient avait posé «
fièrement » durant une « séance photo » devant le cadavre de Mouammar
Kadhafi pour ensuite finir lui-même massacré et son cadavre avait été
trainé d’une façon totalement humiliante par les mêmes criminels, ayant
assassiné le leader de la Jamahiriya [1].
Selon bon nombre de spécialistes russes et étrangers avec lesquels
on a eu l’occasion de discuter sur le sujet, la relation entre les USA
et les éléments salafistes rappellent les contes fantastiques des
djinns. Le djinn est utilisé pour réaliser les vœux du « maître » mais
bien souvent refuse de revenir dans la bouteille par la suite, devenue
trop étroite pour un djinn ayant senti tout sa capacité d’action. La
Libye et la Syrie en sont des parfaits exemples.
Et en ce qui concerne la tragédie toute
récente ayant ébranlé la Tunisie, une nouvelle bouteille aurait-elle été
ouverte pour punir le refus du peuple tunisien de devenir des
marionnettes de l’empire du mal? Il est à croire que cette question est
bien légitime. Coïncidence diront certains. Le seul problème est que
dans la politique impérialiste des USA, les coïncidences sont bien
rares.
Quoiqu’il en soit, on laissera les
Tunisiens à retrouver la vérité, car eux seuls dans le respect de leur
souveraineté, ont ce droit légitime et prioritaire de la connaitre cette
vérité sur le crime terrible ayant frappé leur digne nation, ainsi que
les touristes étrangers qui s’y trouvaient. Quant à nous, on continuera à
respecter le droit du peuple tunisien à défendre son indépendance et
continuer à rendre visite à ce beau pays. Les extrémistes et leurs
mentors ne réussiront pas à nous voler ce droit.
Marine Le Pen remercie les harkis islamistes |
http://fr.sputniknews.com/points_de_vue/20150322/1015287200.html#ixzz3VIK5q2M3
Notes d'Hannibal GENSERIC : Pourquoi une base en Tunisie ?
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[1] Pour contrôler totalement la Libye. De multiples facteurs rendent
la Libye importante pour les intérêts étasuniens et européens. Les réserves
pétrolifères -les plus grandes d’Afrique, précieuses pour leur haute qualité et
leur faible coût d’extraction- et celles de gaz naturel, qui restaient sous
contrôle de l’État libyen, et qui concédait aux compagnies étrangères des marges
de bénéfices restreintes. Les fonds souverains, d’un montant d’environ 200
milliards de dollars (disparus après avoir été confisqués), les dizaines de tonnes d'or volées par la France, qui, en Afrique devaient permettre de créer les
premiers organismes financiers autonomes de l’Union africaine. La position
géographique même de la Libye, à l’intersection entre Méditerranée, Afrique et
Moyen-Orient.
L’attaque terroriste à Tunis
est advenue le lendemain du jour où Aqila Saleh, président du
« gouvernement de Tobrouk », avait averti l’Italie que « le groupe
État islamique peut passer de la Libye à votre pays », faisant pression
sur Rome pour qu’elle intervienne en Libye. Le ministre Gentiloni a promptement
répondu « Nous ferons notre part ». Et le nouveau chef d’état-major,
le général Danilo Errico, a assuré que, « si le gouvernement devait donner
le feu vert » à une intervention en Libye, « nous sommes
prêts ».
Prêts donc pour combattre aux
côtés de l’ « Armée nationale libyenne », bras armé du
« gouvernement de Tobrouk », au commandement duquel se trouve
-selon l’article
documenté de The New
Yorker du 23 février 2015- le général Khalifa Haftar qui,
« après avoir vécu pendant deux décennies en Virginie (USA), où il
travaillait pour la CIA, est revenu à Tripoli pour faire la guerre pour le
contrôle de la Libye, pour le bien de ses mentors américains ».
[2] Dans "L’Algérie dans le viseur des USA", nous écrivions (18/02/2014) :
Sachant par ailleurs, que les États-Unis visent désormais la région frontalière située entre le sud tunisien et l’Algérie : « Signe que les États-Unis sont décidés à agir, le Pentagone vient
de récupérer, dans le sud de la Tunisie, une ancienne base désaffectée
qui doit être rénovée pour intervenir sur le théâtre libyen, affirme une
source diplomatique à Tunis. (le Figaro, 1er février 2014), le moins qu’on puisse dire, même s’il n’est question pour l’instant que d’intervenir en Libye, est que l’ogre se rapproche de l'Algérie…
Menaces de punition pour n’avoir pas suffisamment soutenu
l’intervention militaire française au Mali ? Projet de déstabilisation
d’un dernier bastion encore par trop indépendant de l’influence US ?
Toujours est-il que, après les maliens et au vu de l’état de tension
régnant dans toute la sous-région, les algériens sont fondés à nourrir
de grandes inquiétudes.
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