Il
se passe quelque chose de remarquable en Russie, et c’est assez
différent de ce à quoi nous pourrions nous attendre. Au lieu de se
sentir humiliée et déprimée, la Russie est en train de vivre ce que
j’appellerais une sorte de renaissance, sa renaissance en tant que
nation. Cela malgré ou en raison du fait que l’Occident, dirigé par ceux
qu’on appelle les néoconservateurs à Washington, fait tout, y compris
la guerre à ses portes en Ukraine, pour provoquer l’effondrement de
l’économie russe, humilier Poutine et dépeindre les Russes en général
comme mauvais. Dans ce processus, la Russie découvre des aspects
positifs à sa culture, son peuple, sa terre, qui ont été longtemps
oubliés et niés.
La
première de mes nombreuses visites en Russie date de plus de vingt ans,
c’était en mai 1994. J’étais invité par un cercle de réflexion sur
l’économie moscovite pour y délivrer des remarques critiques sur le FMI.
Mes impressions d’alors étaient qu’un peuple qui avait été grand était
humilié jusqu’à la limite de ses forces vitales. Les gangsters de la
mafia arpentaient les larges boulevards de Moscou dans leurs rutilantes
Mercedes 600 aux vitres fumées et sans plaques d’immatriculatio n. L’anarchie régnait, depuis le Kremlin d’Eltsine soutenu par les États-Unis jusque dans les rues. Les gars d’Harvard,
comme Jeffrey Sachs, le Suédois Anders Aaslund ou George Soros
grouillaient dans la ville, propageant de nouvelles manière de violer et
de piller la Russie sous le mot d’ordre de la thérapie du choc et de la réforme orientée vers le marché, un autre mot pour dire donnez-nous vos joyaux de la couronne.
Le
bilan humain causé par le traumatisme de l’effondrement total de la vie
en Russie après novembre 1994 a été stupéfiant. J’ai pu le voir dans
les yeux de Russes ordinaires dans les rues de Moscou, chauffeurs de
taxi, mères faisant leurs courses. Des Russes normaux.
Aujourd’hui,
quelque deux décennies plus tard, la Russie est de nouveau confrontée à
un ennemi occidental, l’Otan, qui ne cherche pas seulement à
l’humilier, mais maintenant à la détruire comme État fonctionnel, parce
que seule la Russie est capable de mettre les bâtons dans les roues des
élites occidentales qui sont derrière les guerres en Ukraine, en Syrie,
en Irak et bien au-delà de l’Afghanistan, en Afrique et en Amérique du
Sud.
Plutôt
que de la dépression, j’ai senti, lors de mes récents séjours en Russie
l’an passé ainsi que dans mes nombreuses discussions avec des relations
russes très diverses, un nouveau sentiment de fierté, de détermination,
une sorte de renaissance de quelque chose qui avait été longtemps
enseveli.
Des sanctions boomerang
Prenez
la guerre des sanctions à laquelle l’administration Obama a contraint
l’Allemagne, la France et auxquelles d’autres pays de l’Union européenne
ne voulaient pas se joindre. La machine de guerre du Trésor américain a
visé le rouble. Les agences de crédit de Wall Street, moralement
corrompues et sous l’influence de Washington, ont dégradé la dette russe
jusqu’au rang de dette « pourrie ». Les Saoudiens, avec la complicité
de Washington, ont provoqué une chute libre des prix du pétrole. Le
chaos en Ukraine et le sabotage par l’UE de l’oléoduc russe South
Stream, qui devait aller jusqu’en Europe, aurait pu mettre une Russie
terrifiée à genoux. Elle ne l’a pas fait.
Comme
nous l’avons expliqué, Poutine et un nombre croissant d’industriels
russes influents, parfois les mêmes qui, il y a quelques années,
auraient fui dans leurs maisons chics de Londres, ont décidé de rester
et de lutter pour l’avenir de la Russie comme État souverain. Oups! Ce
n’était pas censé arriver dans le monde de la globalisation, de la
dissolution de l’État-nation. La fierté nationale était censée être une
relique, comme l’or. Mais pas en Russie aujourd’hui.
Pour
le premier anniversaire du coup d’état à Kiev, provoqué de manière
flagrante par les États-Unis en Ukraine, qui y ont installé un régime
trié sur le volet de nazis auto-proclamés, de criminels et d’un prétendu
scientologue, le Premier ministre Andriy Iatseniouk, spécialement
choisi par le Département d’État états-unien, une manifestation a eu
lieu au centre de Moscou le 22 février 2014. Elle a rassemblé entre
35.000 et 50.000 personnes – étudiants, enseignants, retraités, et même
des motards pro-Kremlin. Ils ne manifestaient pas contre Poutine pour
avoir provoqué les sanctions économiques par son intransigeance à
l’égard de Washington et des demandes de l’UE. Ils protestaient contre
l’intervention criante des États-Unis et de l’Union européenne en
Ukraine. Ils ont intitulé cette manifestation l’anti-Maïdan. Elle était organisée par l’une des nombreuses réactions citoyennes aux atrocités qu’ils voient à leurs frontières.
Les blogs satiriques politiques sur internet se moquent de Jan Paski,
la maladroite attachée de presse du Département d’État états-unien
jusqu’à la semaine dernière.
Même une tentative évidente de coup monté dans le London Financial Times et les médias contrôlés par l’Occident, accusant Poutine d’avoir créé le climat de paranoïa qui a provoqué le meurtre de Boris Nemtsov, n’a pas été prise au sérieux. Les trucs de l’Ouest ne marchent pas dans la Russie d’aujourd’hui.
Voyez
les sanctions états-uniennes et européennes. Au lieu d’affaiblir la
popularité de Poutine, les sanctions ont incité les Russes ordinaires,
auparavant apolitiques, à se rassembler autour du président, qui jouit
encore de taux de popularité supérieurs à 80%. Une récente enquête menée
par le centre indépendant Levada a constaté que 81% des Russes
éprouvaient un sentiment négatif à l’égard des États-Unis, le chiffre le
plus élevé depuis la thérapie du choc de l’ère Eltsine, au début des années 1990. Et 71% ont une opinion négative de l’Union européenne.
La
renaissance que je décèle est cependant évidente au-delà des
manifestations ou des sondages. La guerre en Ukraine provoquée par les
États-Unis depuis mars 2014 a entraîné une catastrophe humanitaire, que
les médias allemands pilotés par les États-Unis et les autres médias
occidentaux ont exclue des thèmes qu’ils couvrent. Plus d’un million de
citoyens ukrainiens, qui avaient perdu leur logis ou craignaient d’être
détruits dans le carnage insensé mené à l’instigation des États-Unis et
qui se répand à travers toute l’Ukraine, ont cherché asile en Russie.
Ils ont été accueillis comme des frères, selon tous les rapports. C’est
une réponse humaine qui a des résonances innombrables chez les Russes
ordinaires. Grâce aux vidéos de YouTube et aux téléphones portables, les
Russes sont totalement conscients de la vérité sur la guerre
états-unienne en Ukraine de l’est. Les Russes deviennent politiquement
sensibles pour la première fois depuis des années lorsqu’ils réalisent
que quelques cercles en Occident veulent tout simplement les détruire
parce qu’ils renâclent à devenir le vassal d’un Washington devenu
cinglé.
Plutôt
que de se plier à la guerre des devises du Trésor américain contre le
rouble et à la menace que les banques russes soient exclues du système
international de clearing interbancaire SWIFT (Society for Worldwide
Interbank Financial Telecommunicatio n), ce qui s’assimile à un acte
de guerre, le gouvernement russe a annoncé le 16 février qu’il avait
complété son propre réseau de clearing bancaire, dans lequel environ 91
institutions de crédit internes ont été intégrées. Le système permet aux
banques russes de communiquer de manière transparente à travers la Banque centrale de Russie.
Ceci
concerne des banques qui autrement étaient vulnérables même à l’échelle
nationale au cas où l’accès à SWIFT serait coupé. La Russie a rejoint
le système privé SWIFT, basé à Bruxelles, au moment de la chute du Mur
de Berlin en 1989. Aujourd’hui, ses banques sont les deuxièmes plus
grands utilisateurs de SWIFT. Le nouveau système est interne à la
Russie. La prochaine étape en discussion est la création d’un clearing
interbancaire russo-chinois, indépendant de SWIFT et de Washington. Ça
vient aussi.
Le
lendemain du jour où la Russie a annoncé que son alternative à SWIFT
était opérationnelle, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères
Cheng Guoping a déclaré que la Chine allait développer un partenariat
stratégique avec la Russie en matière de finance, d’espace et
d’aéronautique et «élever la coopération commerciale à un nouveau niveau».
Il a ajouté que la Chine envisageait de coopérer davantage avec la
Russie dans le domaine financier et, en janvier, le premier vice-Premier
ministre russe Igor Shuvalov a dit que les paiements en monnaie
nationale, la dédollarisation, avaient été négociées avec la Chine.
La Chine se rend compte que si la Russie s’effondre, elle est la
prochaine sur la liste. Les empires en défaut tentent des mesures
désespérées pour survivre.
Les
Russes réalisent aussi que leurs dirigeants prennent des voies inédites
pour construire une alternative à ce qu’ils voient comme un monde
américain moralement décadent et en faillite. Pour la plupart des
Russes, la désastreuse décennie de pauvreté, de chaos et de privations
de l’époque Eltsine dans les années 1990 est un rappel suffisant de ce
qui pourrait les attendre si les dirigeants de la Russie se
prostituaient de nouveau aux banques américaines et aux sociétés de
rachat, l’infâme remise à zéro des relations américano-russes
qu’Hillary Clinton a tentée lorsque Medvedev était président. Les Russes
voient ce que les États-Unis ont fait en Ukraine voisine, où même la
ministre des Finances, Natalia Jaresko, est une Américaine, une ancienne
membre du Département d’État.
La
Russie et ses dirigeants ne tremblent pas derrière les murs du Kremlin.
Ils forgent l’architecture d’un nouvel ordre économique international
doté du potentiel capable de transformer le monde actuel du système
dollar en banqueroute. Moscou et Beijing ont récemment annoncé, comme je
l’ai analysé dans mon précédent article, leur projet de créer une
alternative commune au monopole américain du système de notation de
Moody’s, S&P et Fitch. L’agenda de voyage du président Poutine
l’année dernière a été époustouflant. Loin d’être le paria international
que Washington et Victoria Nuland espéraient qu’il soit, la Russie
émerge comme le pays qui a le courage de dire Non! à Washington.
Le
président russe s’est rendu à Chypre où la possibilité d’une base pour
la marine russe a été discutée, en Égypte où le général al-Sisi a
accueilli chaleureusement le dirigeant russe et a débattu avec lui d’une
importante coopération économique et autres collaborations. A la fin de
l’année dernière, la Russie et les états des BRICS ont accepté de créer
une banque d’investissement s dotée de 100 milliards de dollars,
qui rendrait inutile la Banque mondiale contrôlée par les États-Unis. La
liste s’allonge pratiquement tous les jours.
La dimension humaine particulière
Pour
moi, toutefois, l’aspect le plus encourageant de cette renaissance
russe est la génération qui atteint aujourd’hui la fin de la trentaine
ou le début de la quarantaine – jeune, extrêmement intelligente et ayant
fait l’expérience à la fois de la dépravation de la bureaucratie
communiste et de la vacuité du monde dominé par les États-Unis, celui
qu’on appelle le capitalisme du libre marché. Je donne quelques exemples de nombreux Russes que j’ai été amené à connaître ces dernières années.
Ce
qui est unique, à mon sens, à propos de cette génération est que c’est
une génération hybride. L’éducation que ces jeunes gens ont reçue était
encore largement dominée par la science russe classique. La science
russe classique, je l’ai vérifié dans de nombreuses discussions avec des
amis scientifiques russes au fil des années, était d’une qualité
presque inconnue dans l’Occident pragmatique. Un Américain, professeur
de physique au MIT [Massachussetts Institute of Technology], qui a enseigné dans des universités de Moscou au début des années 1990, m’a dit : «Quand
un étudiant en sciences russe entre en première année à l’université,
ils ont (ou elles ont) déjà derrière eux quatre ans de biologie, quatre
ans de chimie, de physique, de calcul différentiel et intégral, de
géométrie… Ils commencent leurs études universitaires à un niveau
comparable à celui d’un étudiant américain au niveau post-doctorat.»
Ils
ont grandi dans une Russie où il était courant pour les jeunes filles
de prendre des cours de ballet classique ou de danse, pour tous les
enfants d’apprendre à jouer du piano ou d’un autre instrument de
musique, de faire du sport, de peindre, comme dans l’éducation grecque
classique à l’époque de Socrate ou en Allemagne dans les années 1800.
Ces bases, qui existaient aussi dans les écoles américaines jusque dans
les années 1950, ont été toutes abandonnées au cours des années 1980.
L’industrie américaine voulait des travailleurs dociles et standardisés,
qui ne posaient pas de questions.
La
biologie russe, la mathématique russe, la physique russe,
l’astrophysique russe, la géophysique russe – toutes ces disciplines ont
approché leur sujet avec une qualité qui avait depuis longtemps disparu
de la science américaine. Je sais, lorsque j’ai grandi à la fin des
années 1960, lors du choc du spoutnik, lorsqu’on nous a dit, à nous qui étions des élèves de l’école secondaire, que nous devions travailler deux fois plus dur pour rattraper les Russes.
Il y avait un noyau de vérité, mais la différence n’était pas due à un
manque d’étudiants américains travaillant dur. Ces jours-là, nous
étudiions et travaillions assez dur. C’était la qualité de
l’enseignement scientifique russe qui était si supérieur.
L’enseignement
des sciences en particulier, en Russie ou en Union soviétique, avait
été fortement influencé par le système éducatif allemand des années
1800, ce qu’on appelle les réformes Humboldt et autres.
.....
J’ai
demandé à plusieurs reprises à des Russes de la génération des années
1980 pourquoi ils étaient revenus travailler en Russie après avoir vécu
aux États-Unis. Ils ont toujours plus ou moins répondu : «L’enseignement
américain était si ennuyeux, aucun défi… Les étudiants américains
étaient si superficiels, sans aucune idée sur quoi que ce soit hors des
États-Unis… En dépit de tous ses problèmes, j’ai décidé de rentrer chez
moi et d’aider à construire une nouvelle Russie…»
Certains
exemples personnels illustrent ce que j’ai trouvé: Irina est partie
pour l’Oregon avec ses parents au début des années 1990. Son père était
une personnalité militaire haut gradée en URSS. Après l’effondrement, il
a pris sa retraite et a voulu s’éloigner de la Russie, des souvenirs
des guerres, et passer paisiblement ses dernières années dans l’Oregon.
Sa fille a grandi là-bas, est allée au collège et finalement elle a
réalisé qu’elle pourrait être beaucoup plus elle-même si elle retournait
en Russie, où elle est devenue aujourd’hui une journaliste connue qui
couvre les guerres provoquées par les États-Unis en Syrie et ailleurs,
notamment en Ukraine. Elle apporte une contribution courageuse à la paix
mondiale.
Konstantin
est allé aux États-Unis pour travailler comme jeune journaliste radio,
il a obtenu une maîtrise de cinéma à New York et a décidé de retourner
en Russie, où il réalise des documentaires utiles pour la télévision sur
les dangers des OGM et d’autres sujets importants. Anton a séjourné en
Russie, a travaillé dans l’édition scientifique et dans celle du monde
des affaires, il a profité de ses compétences dans le
domaine informatique pour fonder sa propre maison d’édition. Dmitry, qui
enseignait la physique dans une université allemande respectée, est
retourné chez lui à Saint-Pétersbour g pour devenir professeur; sa
femme, physicienne elle aussi, traduit et gère un site internet en russe
et a traduit en russe plusieurs de mes propres ouvrages.
Ce
que partagent toutes ces connaissances russes, aujourd’hui à la fin de
la trentaine ou dans la quarantaine, c’est qu’elles sont nées quand les
vestiges de l’ancienne Russie soviétique étaient encore très visibles,
pour le meilleur et pour le pire, mais qu’ils sont arrivés à l’âge
adulte après 1991. Cette génération a un sens du développement, du
progrès, du changement dans leurs vies qui s’avère inestimable pour
façonner l’avenir de la Russie. Ils sont aussi, par leurs familles et
même leur petite enfance, enracinés dans la vieille Russie, comme
Vladimir Poutine, et connaissent la réalité de l’ancien et du nouveau.
Maintenant,
à cause de la sauvagerie ouvertement éhontée de la politique de
Washington à l’égard de la Russie, cette génération recherche ce qui
était précieux. Ils réalisent que la bureaucratie mortifère et
étouffante de l’héritage soviétique stalinien a été mortelle pendant les
années de l’Union soviétique. Et ils réalisent qu’ils ont une chance
unique de développer une nouvelle Russie dynamique, pour le XXIe siècle,
qui n’est pas basée sur le modèle en faillite du siècle américain de
Henry Luce [magnat de la presse américain, NdT] et de FD Roosevelt, qui est en train de mourir.
C’est
pour moi le cœur d’une renaissance de l’esprit qui surgit chez les
Russes et qui me donne plus que de l’espoir pour l’avenir. Et, dernière
remarque, cela a été une stratégie politique parmi ceux qu’on appelle
les dieux de l’argent, les banquiers de Londres et de New York, au moins
depuis l’assassinat du tsar Alexandre II en 1881, destinée à prévenir
une alliance pacifique grandissante entre l’Allemagne et la Russie. Le
premier but de la guerre de Victoria Nuland en Ukraine a été la rupture
de cette coopération économique germano-russe croissante. Une question
vitale pour l’avenir de l’Allemagne et de l’Europe sera de savoir si les
politiciens allemands continueront à se prosterner devant le trône
d’Obama ou de son successeur ou s’ils définiront leurs véritables
intérêts en coopération plus étroite avec la renaissance économique
eurasienne en train de naître, qui est développée par Poutine, le
président de la Russie, et par Xi, le président de la Chine.
Ironie du sort, la guerre non déclarée
de Washington et maintenant, de facto, de l’Otan contre la Russie a
suscité cette remarquable renaissance de l’esprit russe. Pour la
première fois depuis de nombreuses années, les Russes commencent à se
sentir fiers d’eux et à ressentir qu’ils sont bons dans un monde où
vivent quelques très mauvaises personnes. Cela pourrait bien être le
facteur qui sauvera notre monde d’une dictature mondiale de banquiers et
de leurs armées.
Par F. William Engdahl – Le 9 mars 2015 –
F.
William Engdahl est consultant et conférencier en risques stratégiques,
il est titulaire d’un diplôme en science politique de l’université de
Princeton et est un auteur à succès sur des thèmes comme le pétrole et
la géopolitique, exclusivement pour le magazine en ligne “New Eastern Outlook”. Cet article est d’abord paru ici: Russia’s Remarkable Renaissance
Un général US pète les plombs à la télé : Tuons tous les Russes !
Source Russia Insider
Robert Scale, un général US à la retraite, expert militaire pour la chaîne de télévision néocon Fox News, donne son point de vue sur l’engagement américain en Ukraine, le décrivant comme un jeu, set et match. La seule façon pour les US de procéder efficacement dans la région est de commencer à tuer les Russes
Maj. Gen. Robert Scales avait été invité au programme Lou Dobbs Tonight, mardi, pour commenter principalement la lutte des forces irakiennes contre l’État islamique près de la ville de Tikrit.
Le présentateur, cependant, voulait plus d’analyses sur l’implication des États-Unis dans le monde et a demandé au général en retraite de commenter l’annonce récente des États-Unis qu’ils enverraient 3–000 soldats en Europe de l’Est: «Dans quel but?», a-t-il demandé.
Le présentateur, Lou Dobbs, a trouvé la réponse surprenante
«Je pense que ça ne servira à rien, Lou, a répondu Robert Scales. La situation est de type jeu, set et match en Ukraine. La seule façon pour les États-Unis d’avoir un rôle efficace dans cette région et d’espérer inverser la tendance est de commencer à tuer les Russes. Tuer tellement de Russes que les médias aux ordres de Poutine ne pourront même plus cacher le fait que les Russes sont de retour à la mère Patrie dans des sacs mortuaires. Mais étant donnée la quantité du soutien que nous avons apporté à l’Ukraine, et compte tenu de la capacité des Ukrainiens eux-mêmes à contre-attaquer, se saisir des 12 000 Russes qui campent dans leur pays n’est malheureusement pas susceptible de se produire.»
C’est tout ce dont la stratégie de guerre par procuration est capable.
De plus en plus de pays européens s'opposent aux sanctions contre la Russie
Robert Scale, un général US à la retraite, expert militaire pour la chaîne de télévision néocon Fox News, donne son point de vue sur l’engagement américain en Ukraine, le décrivant comme un jeu, set et match. La seule façon pour les US de procéder efficacement dans la région est de commencer à tuer les Russes
Maj. Gen. Robert Scales avait été invité au programme Lou Dobbs Tonight, mardi, pour commenter principalement la lutte des forces irakiennes contre l’État islamique près de la ville de Tikrit.
Le présentateur, cependant, voulait plus d’analyses sur l’implication des États-Unis dans le monde et a demandé au général en retraite de commenter l’annonce récente des États-Unis qu’ils enverraient 3–000 soldats en Europe de l’Est: «Dans quel but?», a-t-il demandé.
Le présentateur, Lou Dobbs, a trouvé la réponse surprenante
«Je pense que ça ne servira à rien, Lou, a répondu Robert Scales. La situation est de type jeu, set et match en Ukraine. La seule façon pour les États-Unis d’avoir un rôle efficace dans cette région et d’espérer inverser la tendance est de commencer à tuer les Russes. Tuer tellement de Russes que les médias aux ordres de Poutine ne pourront même plus cacher le fait que les Russes sont de retour à la mère Patrie dans des sacs mortuaires. Mais étant donnée la quantité du soutien que nous avons apporté à l’Ukraine, et compte tenu de la capacité des Ukrainiens eux-mêmes à contre-attaquer, se saisir des 12 000 Russes qui campent dans leur pays n’est malheureusement pas susceptible de se produire.»
C’est tout ce dont la stratégie de guerre par procuration est capable.
De plus en plus de pays européens s'opposent aux sanctions contre la Russie
La liste des pays
européens qui s’opposent maintenant aux sanctions contre la Russie
s’allonge de semaine en semaine. C’est au tour de l’Espagne de rejoindre
Chypre, la Hongrie, l’Italie et l’Allemagne dans leur nette opposition
aux sanctions.
Le Ministre des
Affaires Étrangères d’Espagne, Jose Manuel Garcia-Margallo, vient de
donner la position officielle du gouvernement espagnol, le 10 Mars.
Citons le : « Les sanctions ne profitent à
personne. Les accords de Minsk sont respectés, il y a de bonnes
nouvelles, les armements lourds sont retirés, je ne vois aucune raison
pour continuer les sanctions ». Il a aussi
noté que la réplique de la Russie de bannir les importations en
provenance de l’Union Économique de nourriture frappe durement
l’économie. « Je pense que nous devons
inclure les intérêts de la Russie dans les accords d’association entre
l’Ukraine et l’Union Européenne. Ces accords doivent s’étendre à une
coopération avec la Russie ».
Ses paroles sont
claires et nettes. L’Espagne aussi est fatiguée de l’acharnement contre
la Russie et prône même que l’Europe signe des accords avec la Russie.
Évidemment du côté des responsables officiels Européens, on continue à
suivre la ligne mensongère américaine. De son côté Matteo Renzi, Premier
Ministre Italien, vient de rajouter : « L’isolement
avec la Russie doit cesser. L’histoire montre que sans la Russie il est
bien plus difficile d’équilibrer les crises internationales ».
Il
est clair que l’opposition officielle de pays jouant un rôle majeur en
Europe a atteint une masse très importante et se démarque clairement de
la doxa mensongère des va-t’en-guerre américain et de l’UE. Ça change
tout, la mayonnaise n’a pas pris. Si les dangers subsistent, la raison
revient sur la table. Il est temps de laisser la parole au peuple
ukrainien pour décider de son avenir. Les agitateurs comme John McCain,
Victoria Nuland et Georges Soros ont perdu, leurs pantins de Kiev comme
Porochenko et les fascistes de Pravi Sektor et autres n’auront pas le
plaisir de voir leurs thèses éculées s’imposer. Le nazisme ne règnera
pas en maître en Ukraine.
Faut-il le redire. Nous ne
voulons pas la guerre, nous voulons que le peuple ukrainien puisse
disposer de lui-même, que l’empire du chaos lâche son emprise sur la
Russie, que celle-ci puisse aider ses frères ukrainiens y compris à
remonter la pente d’une économie ruinée par la faute d’agitateurs qui
ont commencé sur la Place de l’Indépendance (qu’on appelle faussement
Maidan) leur révolution intéressée et criminelle.
Avec son ralliement à une
solution raisonnable et négociée, l’Espagne montre comment une vraie
diplomatie doit agir. Celle de la position américaine et de ses vassaux
de l’Union Européenne est indigne. Elle va perdre à plus ou moins brève
échéance, le coup est déjà parti.
Algarath