Neuf jihadistes ont été tués samedi soir
lors d’une opération des forces tunisiennes, dont Lokmane Abou Sakhr,
chef de la Katiba Okba Ibn Nafaâ, l’un des plus importants groupes
jihadiste du pays. Et l'homme qui aurait dirigé l’attaque du Bardo, qui a
fait 22 morts le 18 mars à Tunis.
C’est lui qui aurait organisé l’attaque du Bardo. Hamadi
Khaled Chaieb, alias Lokmane Abou Sakhr, a été abattu par la garde
nationale lors des affrontements qui ont eu lieu samedi soir à Sidi Aïch
dans le gouvernorat de Gafsa en Tunisie, a annoncé dimanche le Premier
ministre Habib Essid. Les forces tunisiennes «ont pu tuer hier (samedi)
soir les plus importants éléments de la Phalange Okba Ibn Nafaâ, à leur
tête Lokmane Abou Sakhr», a-t-il dit à la presse, se félicitant de cette
«opération très importante dans notre programme de lutte contre le
terrorisme». Huit autres terroristes ont été abattus au cours de cette
opération.
Abou Sakhr serait originaire de la ville de Béjaïa, dans le Nord de l’Algérie. De sources algériennes,
il aurait étudié la chimie, mais ne serait pas allé au bout de son
cursus universitaire. Considéré comme un spécialiste en explosifs, il
aurait été condamné
à cinq reprises en Algérie pour sa participation à des attentats. Il
faisait partie des terroristes les plus recherchés en Tunisie, notamment
pour son implication dans le massacre de soldats tunisiens dans le
Jebel Chaâmbi.
Les armes : depuis la Libye et jusqu’au Bardo
A la même époque de la décoration par Ghannouchi du terroriste Abou Sakhr, le trafic d'armes entre la Tunisie et la Libye battait son plein, devant l'indifférence complice , si ce n'est l'encouragement explicite, du gouvernement d'alors, la calamiteuse Troïka. Les armes sont entrées en Tunisie en décembre 2012 avec l’aide des
contrebandiers (dont 3 ont été arrêtés), selon l’hebdomadaire Akher
Khabar.
Il s’agit de 5 Kalachnikovs, leurs munitions, des grenades et des ceintures explosives au Sintex (saisies après l’attentat).
Il s’agit de 5 Kalachnikovs, leurs munitions, des grenades et des ceintures explosives au Sintex (saisies après l’attentat).
Ces armes en été transportés, deux ans après, dans la région de Menzel
Bourguiba où elles ont été dissimulées dans un oued. Elles ont ensuite
été transférées dans un local à Hay Ezayatin (Omrane supérieur) jusqu’au
jour J. Le 18 mars 2015, Yassine Laabidi et Jabeur Khachnaoui sont allés
récupérer les armes, place Pasteur pour les déposer dans une voiture où
Maher Gaydi était installé. C'est lui qui les transporte au Bardo. Contrairement aux rumeurs, l'objectif choisi par les chefs islamistes (depuis lontemps) n'était pas la chambre des députés, dans laquelle certains d'entre eux risqueraient leur vie, mais bien les touristes étrangers : il s'agissait de ruiner ce secteur vital, afin de faire tomber le gouvernement et ramener les islamistes au pouvoir. Cet objectif reste toujours le leur.
Qui est Le groupe Okba Ibn Nafaâ ?
L’Algérien
est en effet considéré comme le chef d’Okba Ibn Nafaâ. Cette Katiba
(brigade ou phalange en français) est bien connue des services
tunisiens; elle est même le principal groupe armé tunisien actif dans
cette zone frontalière entre la Tunisie et l’Algérie. Elle est notamment
responsable de l'attaque la plus sanglante de l'histoire de l'armée
tunisienne, lorsque 15 soldats avaient été abattus sur le mont Châambi
le 17 juillet dernier. Un an auparavant, l’armée avait déjà été la cible
d'une embuscade au même endroit, alors qu’elle traque depuis décembre
2012 ce groupe affilié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), mais qui
s’est officiellement allié à Daech depuis septembre 2014 –l’Etat
islamique qui a, rappelons-le, revendiqué l’attentat du Bardo. La
Phalange a en outre revendiqué un assaut fin mai 2014 contre la maison
du ministre de l'Intérieur de l'époque, Lotfi Ben Jeddou, à Kasserine
-quatre policiers avaient été tués.
Plusieurs rumeurs d’arrestation avaient circulé entre juillet et septembre 2014, sans jamais être confirmées. Abou Sakhr, qui aurait eu des liens avec Mokhtar Belmokhtar*, par le passé, était devenu si puissant que certains croyaient savoir qu’il avait remplacé Abou Iyad à la tête d’Ansar al-Charia, groupe salafiste qui aurait en réalité fait allégeance à Okba Ibn Nafaâ.
Rachid Ghannouchi, musulman “modéré” mais schizophrène notoire !
Dans sa dernière livraison au journal "le Monde", Rachid
Ghannouchi, le chef du mouvement "Ennahdha" dont les ambiguités et les
complaisances ont contribué à favoriser un salafisme violent, revendique
l'étiquette de "musulman modéré". Qui peut le croire?
A Paris les couloirs du métro sont tapissés de publicités pour des
spectacles comiques. Une originalité dans cette floraison de drôleries,
les « one man shows » montés par des « beurs » sont de plus en plus
nombreux. Pour une fois que les opprimés prennent la parole, c’est tant
mieux. Venu de Tunis, et vanté dans les colonnes du Monde, nous vient un
nouvel humoriste qui devrait figurer aux côtés de ceux qui sont déjà
sur scène, j’ai cité Rachid Ghannouchi, le leader du parti religieux
Ennahda. Le contenu de la « Tribune libre » qu’il vient de publier dans
le quotidien de référence relève à la fois d’Ubu, de Ionesco, du Collège
de Pataphysique ou de l’invention de l’œuf carré. Drôle, vraiment très
drôle.
Ainsi Ghannoucchi à la tête d’Ennahda entend refonder une Tunisie qui vient de lui échapper dans les urnes. Pour cela, la « réconciliation nationale » étant acquise, il nous décrit les « fondements », trois piliers de sa nouvelle sagesse :
« Piloter la transition vers la démocratie en construisant et favorisant la rencontre et le travail des islamistes modérés et laïques modérés autour de l’intérêt national ».
« La Constitution… garantissant l‘égalité des hommes et des femmes »
« L’idée d’un gouvernement d’union nationale quels que soient les résultats des élections ».
Si l'on a compris le bazar en forme de mots livré par Ghanoucchi et Le Monde, ce n'est ni la liberté ou l'égalité qui guident le guide, mais la "modération", voilà un riche slogan. Pour ce qui est de la Constitution, notre spiritualiste a montré de quoi il est capable en mettant sur pied la sienne, en juin 2013. Son texte, celui qui devait régir le quotidien des tunisiens, n'était rien de plus qu'un condensé de charia, loi sacrée qui n'est pas exactement un prototype de libération et de justice. Heureusement, le vent du boulet qui a abattu Morsi en Égypte a soufflé si fort, qu'à Tunis Ghanoucchi a en vitesse remis sa Constitution, pourtant toute fraiche, dans sa boite à malices. Pour ce qui est des élections, autres "piliers": puisque le père d'Ennahda prône l'alliance de tous avec tout le monde, on ne se préoccupe plus du verdict des urnes. Alors pourquoi si rendre? On perd du temps et on use ses souliers.
Sans doute sa boite à outils était-elle trop pleine, Ghannoucchi n’a pas considéré comme un « pilier » la dure besogne qui consiste à reconstruire l’intérieur des têtes de centaines de milliers de tunisiens. Pourtant c’est ainsi que le sage entend « combattre le terrorisme ». Quel est le constat de notre si pieux guide ? Que le terrorisme est né du « benalisme » qui laissé prospérer dans les esprits une ignorance mère de la violence. En gros, c’est le fait de ne pas gaver les jeunes cerveaux du gentil catéchisme d’Ennahda qui a conduit au goût du djihad…
Accusation étrange, même si Ben Ali, mérite toutes les peines. Naïvement nous avions pensé que l’arrivée démocratique d’Ennahda au pouvoir, et la bride alors laissée sur le cou aux frères les plus turbulents, et très djihadistes, était une courte échelle faite au terrorisme. Alain Chouet, grand observateur du monde arabe et ancien haut responsable des services français, lui, n’y va pas par quatre chemins, il accuse aujourd’hui Ennahda d’être directement responsable de la tuerie du Bardo… Alors les « fondements » d’Ennahda…
Ghannouchi, la rage des nouveaux convertis
Tel un cracheur de feu, Ghanoucchi jongle avec deux concepts qu’il assaisonne dans une même salade : « l’islamisme modéré et la laïcité modérée ». Ah, dira-t-on jamais assez la grandeur de « la laïcité modérée » ! Dites-moi, cher imam, vous reprendrez bien un doigt de laïcité ? Non ? La découverte doit en appeler d’autres, comme l’alcoolisme modéré, l’infidélité modérée, la cruauté modérée, la dictature modérée. Tout est bon dès qu’il est « modéré ».Ainsi Ghannoucchi à la tête d’Ennahda entend refonder une Tunisie qui vient de lui échapper dans les urnes. Pour cela, la « réconciliation nationale » étant acquise, il nous décrit les « fondements », trois piliers de sa nouvelle sagesse :
« Piloter la transition vers la démocratie en construisant et favorisant la rencontre et le travail des islamistes modérés et laïques modérés autour de l’intérêt national ».
« La Constitution… garantissant l‘égalité des hommes et des femmes »
« L’idée d’un gouvernement d’union nationale quels que soient les résultats des élections ».
Si l'on a compris le bazar en forme de mots livré par Ghanoucchi et Le Monde, ce n'est ni la liberté ou l'égalité qui guident le guide, mais la "modération", voilà un riche slogan. Pour ce qui est de la Constitution, notre spiritualiste a montré de quoi il est capable en mettant sur pied la sienne, en juin 2013. Son texte, celui qui devait régir le quotidien des tunisiens, n'était rien de plus qu'un condensé de charia, loi sacrée qui n'est pas exactement un prototype de libération et de justice. Heureusement, le vent du boulet qui a abattu Morsi en Égypte a soufflé si fort, qu'à Tunis Ghanoucchi a en vitesse remis sa Constitution, pourtant toute fraiche, dans sa boite à malices. Pour ce qui est des élections, autres "piliers": puisque le père d'Ennahda prône l'alliance de tous avec tout le monde, on ne se préoccupe plus du verdict des urnes. Alors pourquoi si rendre? On perd du temps et on use ses souliers.
Entre amnésie et schizophrénie
Demandez donc le programme, voilà ce qui peut sauver la Tunisie mise sur le flanc par la gestion Ennahda et achevée par l’attentat du Bardo.Sans doute sa boite à outils était-elle trop pleine, Ghannoucchi n’a pas considéré comme un « pilier » la dure besogne qui consiste à reconstruire l’intérieur des têtes de centaines de milliers de tunisiens. Pourtant c’est ainsi que le sage entend « combattre le terrorisme ». Quel est le constat de notre si pieux guide ? Que le terrorisme est né du « benalisme » qui laissé prospérer dans les esprits une ignorance mère de la violence. En gros, c’est le fait de ne pas gaver les jeunes cerveaux du gentil catéchisme d’Ennahda qui a conduit au goût du djihad…
Accusation étrange, même si Ben Ali, mérite toutes les peines. Naïvement nous avions pensé que l’arrivée démocratique d’Ennahda au pouvoir, et la bride alors laissée sur le cou aux frères les plus turbulents, et très djihadistes, était une courte échelle faite au terrorisme. Alain Chouet, grand observateur du monde arabe et ancien haut responsable des services français, lui, n’y va pas par quatre chemins, il accuse aujourd’hui Ennahda d’être directement responsable de la tuerie du Bardo… Alors les « fondements » d’Ennahda…
Hannibal GENSERIC