Comment
la Syrie a été détruite. Quatre ans après le lancement des
protestations, cette question est toujours d’actualité. La Vérité sur ce
qui s’est passé en Syrie n’a pas fini de révéler ses dessous.
On
sait que ce pays se trouvait sur la « liste des sept États » à
maitriser, mise par l’administration Bush pour les pays récalcitrants en
2001, et où les pouvoirs devraient changer de politique, faute de quoi
ils seraient renversés. S’exprimant dans le cadre d’un
programme diffusé sur la chaine arabophone de la télévision russe Russia
Today, le général russe Leonid IVASHOV assimile ce qui s’est passé en Syrie au "printemps arabe" et aux
"révolutions colorées" qui ont été perpétrées dans les pays arabes, dans les ex-républiques de
l’Union Soviétique, au Venezuela, et ailleurs…
L’appartenance de la Syrie à l’axe de la
résistance suffisait pour lui attirer les foudres de l’axe
occidentalo-sioniste, manifestement agacé par ses positions politiques
qui "menacent avant tout Israël".
On sait aussi que durant les
années qui avaient précédé, des responsables américains et européens
avaient déferlé sans arrêt auprès du président syrien, lui conseillant
de changer de politique, concernant surtout la Résistance libanaise et
palestinienne, et qu’il refusait à tous les coups. Et que les
responsables israéliens, depuis la défaite d’Israël en 2006 face au
Liban, hésitaient entre le scénario d’en finir avec la Syrie, ou celui
de bombarder l’Iran.
Le tour de la Syrie s’annonçait, même si les 5
années de l’échéance du plan américain élaboré par le secrétaire d’État
Donald Rumsfeld s’étaient écoulées, d’autant plus que la plupart des
pays de la liste avaient trouvé leur compte : l’Afghanistan, l’Irak, la
Somalie, et la Libye dans la foulée du « Printemps arabe», sans parler du Soudan démantelé au profit de l'Axe du Mal occidentalo-sioniste.
Par la CIA, de A à Z
Mais comment s’est planifiée la mise en exécution de cette velléité sournoise, on sait peu.
Selon
le vice-président de l’Académie des affaires géopolitiques et ancien
commandant en chef des forces armées russes le général Leonid Ivashov ,
tout ce qui se passe en Syrie depuis mars 2011 a été organisé en bonne
et due forme par la CIA, de A à Z.
S’exprimant dans le cadre d’un
programme diffusé sur la chaine arabophone de la télévision russe Russia
Today, le général russe assimile ce qui s’est passé en Syrie aux
révolutions colorées qui ont été perpétrées dans les ex-républiques de
l’Union Soviétique, au Venezuela, et ailleurs…Il évoque quatre étapes :
1- Créer la contestation
La première
consiste à former des groupes d’opposition au pouvoir, en mettant en
exergue les lacunes qui l’entachent, et que l’on peut trouver partout
ailleurs. Dans cette étape, il s’agit de rassembler les voix dissonantes
et mécontentes qui pourraient être dispersées et surtout les organiser
dans des groupes.
On se rappelle très bien dans ce contexte
comment la mouvance du Printemps de Damas lancée en l’an 2000, après
l’investiture de Bachar al-Assad, et qui a accordé plus de libertés
politiques a été directement utilisée dans cette mission. ((Certains de
ses membres avaient même reçu la visite de l’un des sayanim du sionisme,
facilitée par la fille d’un ancien ministre syrien de la défense)).
2- Descendre dans les rues
La deuxième étape
consiste à préparer le mouvement de contestation en choisissant d’abord
des chefs parmi les plus actifs et les plus perspicaces. Leur rôle
consistera à faire descendre les gens dans les rues.
Une chose
singulière a toutefois été relevée dans les manifestations qui ont eu
lieu en Syrie, à cette époque : un grand nombre des manifestants étaient
des enfants, comme le montraient très bien les images vidéo prises par
les militants insurgés et postées sur You Tube. Il a été question que
des sommes d’argent leur étaient offertes en échange de leur
participation.
Une explication parait très convaincante : le
nombre des participants étaient en deçà de ce qu’ils devaient être,
selon les organisateurs, et il fallait coute que coute gonfler les
rangs. Surtout que les plus grandes manifestations qui ont eu lieu en
Syrie à cette époque étaient celles qui soutenaient le président et le
pouvoir syriens.
3- Tirer sur les deux camps
Quant à la troisième étape,
selon l’expert russe, elle consiste à provoquer une escalade
sécuritaire, en ouvrant le feu aussi bien sur les manifestants que sur
les forces de l’ordre durant les rassemblements. Comme cela s’était
passé au Venezuela en 2002, dans un coup d’état organisé par le CIA et
des agents locaux de l’opposition pour renverser son président défunt
Hugo Chavez et qui s’est soldé par un échec.
Des snipers sont
recrutés pour cette mission, explique Ivashov, qui explique qu’elle vise
à accuser les forces de l’ordre syrienne d’user de moyens de répression
violents et de justifier le recours aux armes.
Dans ce contexte,
il est utile de rappeler les déclarations d’un opposant syrien vivant en
France et très bien connu pour son opposition syrienne indéfectible au
pouvoir syrien, Haytham Mannaa. Il a révélé pour notre site en mai 2011,
que c’est au tout début des manifestations que des personnalités liées à
des régimes arabes de la région rencontraient régulièrement certains
opposants syriens vivant en Europe et leur proposaient de militariser le
mouvement de protestation, quitte à leur fournir tout l’armement et le
financement dont ils ont besoin.
4- La militarisation
Ainsi la troisième phase exposée par Ivashov permet de passer à la quatrième, celle de la militarisation du mouvement de protestation.
En
l’espace de quelques semaines, des groupuscules armés ont été créés et
organisés dans le cadre de l’armée syrienne libre (ASL). La vitesse avec
laquelle elle s’est réalisée soulève bien des soupçons étayant le
scénario d’une préparation.
La dimension qu’elle revêtit avec
l’entrée en action des miliciens wahhabites takfiristes d’al-Qaïda ,
pour prêter main forte aux insurgés locaux, montre l’engrenage dans
lequel les Syriens ont été entrainés
Une opération spéciale
Selon
Ivashov , ces quatre étapes que l’on retrouve dans toutes les «
révolutions» orchestrées par les États-Unis et Cie [1], avec certaines
modifications selon le contexte de chacune, ont surement dû être
préparées à l’avance.
Il rapporte, citant trois sources
différentes, qu’au début de l’an 2011, la branche de la CIA en Turquie a
organisé une rencontre à laquelle ont été conviés l’ancien
vice-président syrien Abdel Halim Khaddam, et d’autres figures syriennes
dissidentes en fuite en Europe, en présence de représentants des
services de renseignements européens et régionaux et arabes.
Les participants se sont mis d’accord sur le déclenchement de ce qu’il qualifie être « une opération spéciale ».
Tout
y était prévu et préparé à l’avance : la campagne médiatique et
psychologique, la formation des comités de coordination, les
manifestations au nombre limité et les slogans violents que les
manifestants devaient scander, la couverture via des jeunes militants en
recourant aux vidéos postées sur la Toile, la diffusion des images à
une cadence intense, et autres. Sachant que c’est aux deux chaines
qataries et saoudienne al-Jazeera et al-Arabiyya que l’on a confié de
s’occuper de l’exécution la campagne médiatique.
On se souvient
comment au début des protestations soi-disant pacifiques, la chaine
qatarie s’était attelée pour occulter tout ce qui avait trait au recours
des rebelles aux armes, et les attentats meurtriers qu’ils ont
perpétrés contre les forces de l’ordre. Mais ces vérités ont fini par
éclater au grand jour par la démission retentissante en groupe d’un
certain nombre de ses journalistes, qui ont révélé les faits.
Le secret, par dessus tout
Bien
entendu, cette « opération spéciale » se doit avant tout de rester
secrète, car il y va de sa réussite. Il fallait à tout prix faire croire
que le mouvement de contestation émane du peuple syrien, et que sa
militarisation était due à la répression des forces de l’ordre. Comme ne
cessent de le matraquer certaines agences internationales.
Ivashov
qui s’est rendu en Syrie dès le début des protestations est persuadé
que le président syrien qu’il a rencontré et conseillé était tout à fait
disposé à réaliser les réformes réclamées par les manifestants syriens.
Mais
le dilemme se trouvait hélas ailleurs. Ces revendications tout à fait
légitimes n’ont jamais été qu’une couverture pour soumettre la Syrie…
Sinon, la détruire !
L.Mazboudi
Commentaire d'Hannibal GENSERIC :
[1] Il est clair que le même scénario a été mené tel quel en Libye, en Tunisie et en Égypte. La Libye est détruite. Dans les deux autres cas, nous en sommes aujourd'hui dans la phase quatre de la militarisation : des bandes terroristes, recrutées dans les milieux islamistes (comme en Syrie, en Irak, en Libye, ...), entraînés armés et financés par les mêmes États et structures (Occident, Israël, Arabie, Qatar, et autres royaumes et émirats félons) essaient de déstabiliser les États tunisien et égyptien. Le but ? Implémentation d'émirats croupions et totalitaires, à l'image de l'Arabie et du Qatar, afin de mettre la main sur le gaz et le pétrole de toute l'Afrique du Nord. En deux ans de pouvoir, les Frères Musulmans d'Ennadha ont vendu "les joyaux de la couronne" tunisienne au Qatar, empochant au passage des milliards qu'ils ont planqué chez les "infidèles", naturellement.
En plaçant des islamistes au pouvoir, l'Axe du Mal veut maintenir "les Arabes" et autres musulmans dans des conflits fratricides d'un autre âge, sortes de guerres de religions, dont ils n'en sortiront jusqu'à épuisement total. Pour l'Occident et pour Israël, "un bon Arabe est un Arabe islamort", c'est à dire un islamiste générant la mort pour lui-même et pour les autres musulmans. C'était la même politique vis à vis des autochtones des Amériques, d'Australie, de Nouvelle Zélande, etc...Il n'en reste pas beaucoup, et ceux qui restent vivent dans une misère innommable.