Mon
hypothèse sur les événements à Paris est confirmée.
Il s’agit
juste d’un préambule avant le sommet du G20 sur la guerre, à Antalya.
En supposant
que Daech soit responsable : quel meilleur moyen de choisir la
bataille que d’attirer l’ennemi sur votre terrain.
Ils ont
attaqué la Russie via l’accident Metrojet [crash du vol 9268 dans le Sinaï].
Ils ont
attaqué le Hezbollah – et indirectement, l’Iran – avec l’attentat de Beyrouth.
Autrement dit, une attaque contre le 4 + 1 (la Russie, la Syrie, l’Iran,
l’Irak, ainsi que le Hezbollah).
Et ils ont
attaqué l’Otan dans le cœur de Paris (Hollande : « Acte de
guerre » implique une attaque contre tous les membres de l’Otan, et aussi
incroyable que cela puisse paraître, Turquie incluse).
Bien que
Daech soit blindé de pognon, bénéfices provenant de la contrebande
de pétrole et bénéfices provenant de généreux donateurs des monarchies du
Golfe, une telle guerre est au dessus de leurs moyens. Ils
ont besoin des ressources d’un réseau de Service de renseignement
professionnel derrière eux.
Par
ailleurs, mon hypothèse de travail semble être confirmée officiellement : les
services français se concentrent sur une seule cellule de terroristes,
revenus de Syrie comme auteurs des attentats. (Et ce passeport syrien
trouvé avec l’un des tueurs est très certainement un faux.)
Pourquoi
diable ne les ont-ils pas repérés il y a des semaines ou des
mois ? Ils l’on fait. Donc, ce n’est pas tant un échec majeur des services
de renseignements que l’impuissance administrative française à agir en
fonction des informations. Encore un échec.
Alors
que veut Daesh ?
Il veut que
les capitales occidentales importantes vivent dans la crainte.
Et ils
veulent attirer les bottes occidentales sur le terrain en Syrie.
Ce serait un
cadeau du ciel : les croisés nous envahissent une fois de plus. Vous
pouvez imaginer le recrutement pour Jihad et Cie battant tous les records.
La seule
façon réaliste de les écraser, lentement mais sûrement, est une étroite
collaboration entre le 4 + 1 : l’Armée syrienne , les combattants
iraniens, le Hezbollah avec la couverture aérienne de la Russie, les
Kurdes du PKK et même les peshmergas.
Une Coalition
internationale globale pour lutter contre Daesh est très bien. Mais garder la
Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar [principaux sponsors de Daech, NdT], à
la table de négociation de la mascarade de Vienne, est une plaisanterie. (Je
suis à l’écoute Lavrov à Vienne en écrivant ceci)
Au moins
Kerry a finalement accepté avec Lavrov que Jabhat al-Nosra, alias al-Qaïda en
Syrie, sont des terroristes, et non des rebelles modérés.
La liste
officielle des groupe terroristes du Top 10 (voir mon dernier article sur Asia Times) sera
décidée au Conseil de sécurité des États-Unis.
Voyons
maintenant ce qui va se passer à propos des bottes de l’Otan sur le
terrain. En tête de l’ordre du jour du G20 à Antalya, certainement.
Voici ce qui
vise Daech.
Pepe
Escobar – Le 14 novembre 2015 – Source la page Facebook de l’auteur
Commentaire du Saker Francophone
L'expression la
stratégie de la peur utilisée ci-dessus par Pepe Escobar me rappelle
étrangement la période des années de plomb 1960 - 1980, où l'Europe, et
particulièrement l'Italie, ont terriblement souffert des actions de fractions
dénoncées d’extrêmes-gauche, Fraction Armée Rouge appelée aussi Bande à Baader
en Allemagne, Prima Linea en Italie et Action Directe en France.
Ces actions
ont culminé avec l'attentat de la gare de Bologne en Italie, le 2 août 1980,
qui avait entraîné la mort de 85 personnes en blessant plus de 200.
On a
appris depuis que la CIA et l'Otan, avec leurs réseaux secrets Stay-Behind, mis
en place à la fin de la guerre pour contrer une éventuelle agression de l'URSS,
étaient derrière ces événements abominables.
Le but était
de laminer, par la terreur - les attentats étant toujours imputés à l'extrême
gauche -, les scores très élevés (20 à 25%) obtenus à l'époque par les partis
communistes d'Europe hostiles à l'Otan, notamment en France et en Italie, afin
de mettre en place des gouvernements libéraux ou socio-démocrates favorables
aux politiques atlantistes, ce qui s'est produit.
Mutatis
mutandis, pourquoi ne pas répéter une recette qui a si bien marché.
L'objectif
étant cette fois-ci de faire taire institutionnellement et définitivement les
quelques instances démocratiques subsistantes - celles qui votent - en les
supprimant purement et simplement dans la mesure où elles sont d'ores et déjà
châtrées.
En effet, le
volcan de la crise financière mondiale gronde sourdement ; les
mouvement d’extrême-droite sont en pleine ascension ; les crises
économique, sociale, environnementale, morale, psychologique et migratoire
ont atteint un tel degré d'incandescence qu'elles sont
devenues techniquement insolubles.
L'opposition
au traité Transatlantique s'affirme de plus en plus, l'ambiance est lourde,
très lourde pour nos pseudo-élites, sans parler du chaos généré au Moyen-Orient
par la stupidité criminelle de l'Empire du Bien et de la Vertu.
Alors pourquoi
pas une dictature molle - ou pas -
institutionnalisée par la Commission Européenne avec la suppression de
tous les avatars démocratiques - notamment le Conseil Européen des Chefs
d'États - remplacés par un système de surveillance des populations déjà bien
avancé.
Ein Volk -
l'homo europeanicus,
ein Reich - de Lisbonne à Kiev,
ein Führer - le président
de la Commission Européenne.
La seule chose
qui manque à l'Europe et qui pourrait entraver ce plan est l'absence - providentielle
- d'idéologie suprématiste européenne, propre à toute dictature fascisante qui ne se respecte pas,
telle qu'on a pu en voir prospérer en Allemagne nazie, au Japon impérial et aux
États-Unis aujourd'hui.
Source : http://lesakerfrancophone.net/la-strategie-de-la-peur/
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