« Tous les peuples de la Terre seront enchaînés au trône d'Israël, à la suite d'une guerre mondiale atroce où les trois quarts des populations seront décimées. Il faudra trois cents ânesses pour porter les clefs du Trésor. »
Le Talmud
jeudi 24 mars 2016
L'armée syrienne reprend Palmyre et Erdogan menace l'Europe de ses hordes terroristes
L'armée syrienne, appuyée au sol par le Hezbollah, par un commando
des forces spéciales russes et l'aviation de Moscou, est entrée dans la
ville antique de Palmyre, dans l'est de la Syrie, pour en expulser l'EI/Daech
qui la contrôle depuis mai 2015, ont annoncé l'Observatoire syrien des
droits de l'Homme (OSDH) et une source militaire syrienne.
Le groupe État islamique (EI) était attaqué jeudi dans ses fiefs de Palmyre et de Mossoul, en Syrie et en Irak, 48 heures après les attentats meurtriers qu'il a revendiqués à Bruxelles.
Palmyre, Mossoul et surtout la ville syrienne de Raqqa (nord), font
partie du "califat" autoproclamé par son chef Abou Bakr al-Baghdadi à
l'été 2014.
Soldats Syriens à Palmyre
Le ministère
russe de la Défense a fait état de 146 frappes contre des "cibles
terroristes" dans cette région du 20 au 23 mars.
"Les forces du
régime sont entrées dans Palmyre du côté sud-ouest, à l'issue de combats
contre l'EI", a indiqué à l'AFP, Rami Abdel Rahmane, directeur de
l'OSDH. L'armée, qui a débuté le 7 mars une bataille pour reprendre la
ville, avance "lentement en raison des mines" plantées par les
jihadistes, selon lui.
La source militaire a affirmé de son côté à
l'AFP que "l'armée est entrée du côté nord-ouest après avoir pris le
contrôle d'une partie de la Vallée des tombeaux", où se trouvent les
célèbres tours funéraires de la cité antique.
Les vestiges seront reconstruits
Forces spéciales"spetsnaz" russes à l'entraînement
Une autre
source a affirmé qu'un commando des forces spéciales russes se trouve
sur le terrain où il dirige les opérations et "intervient directement
quand c'est nécessaire".
Quarante jihadistes et huit membres des forces pro-régime ont été tués ces dernières 24 heures dans les combats, selon l'OSDH.
Depuis
sa prise de contrôle, le groupe extrémiste y a détruit de nombreux
trésors archéologiques comme le célèbre Arc de Triomphe, les temples de
Bêl et de Baalshamin ou encore des tours funéraires symboles de l'essor
de cette ville dans les premiers siècles après Jésus-Christ. Surnommée
la "Perle du désert", cette cité vieille de plus de 2.000 ans est
classée au patrimoine mondial de l'Humanité.
Le directeur des
Antiquités de Syrie Maamoun Abdelkarim a indiqué à l'AFP que deux des
plus beaux trésors archéologiques que l'EI a détruits à l'explosif, les
temples de Bêl et Baalshamin, seront reconstruits sous la supervision de
l'Unesco après la "libération prochaine" de Palmyre.
La reprise de
cette ville permettrait au régime de progresser plus à l'est dans le
désert syrien vers la frontière avec l'Irak, contrôlée par les
jihadistes.
Pour tenter de mettre fin au conflit syrien, qui a
favorisé la montée en puissance de l'EI capable de frapper l'Europe, le
chef de la diplomatie américaine John Kerry rencontrait à Moscou son
homologue russe Sergueï Lavrov avant un entretien en soirée avec le
président Vladimir Poutine.
Sous les auspices de l'émissaire de
l'Onu, Staffan de Mistura, et sous le parrainage de Moscou et
Washington, les délégations du régime et de l'opposition ont discuté à
Genève d'une "transition" politique. Washington et l'opposition syrienne
veulent le départ du chef de l'État Bachar el-Assad mais Moscou le
soutient et assure que seul le peuple syrien peut décider de son sort.
Le mufti de Daech capturé
Le terroriste, mufti de Daech à
Palmyre (photo ci-dessous) a été capturé par une unité de l’armée syrienne. Il
avait fait une fatwa pour l’exécution du plus grand archéologue de
Palmyre le docteur Khaled Al Assaad.
Cet archéologue syrien mondialement
reconnu a été décapité par des combattants de Daech fin août 2015. Son
corps ensanglanté a été suspendu à une colonne romaine, sur une des
principales places du site antique.
Pour sa part, Chris Doyle, directeur du
Council for Arab-British Understanding (Conseil pour l’entente
arabo-britannique), a affirmé au Guardian que l’archéologue, qui était
détenu par Daech, avait été interrogé sur les trésors antiques et avait
été « exécuté après avoir refusé de coopérer ».
"L'atmosphère a changé"
Les dix jours de négociations indirectes à Genève ont surtout servi à briser la glace.
Selon
une source proche de la délégation du régime, M. de Mistura a remis un
document recensant "12 points de convergence" entre les deux camps dont
la souveraineté de la Syrie, le refus de l'intervention étrangères ou le
rejet du confessionnalisme.
Avant une pause dans les négociations, les parties cherchaient jeudi à s'entendre sur la date du prochain round.
Les
représentants de Damas ne veulent revenir à Genève qu'après les
élections parlementaires que le régime organise le 13 avril et dont
l'annonce avait été perçue comme un pied-de-nez à la communauté
internationale.
L'opposition juge ces élections "illégitimes" et demande une reprise des discussions dans une dizaine de jours.
Si
tous les participants aux négociations reconnaissent que "l'atmosphère a
changé", les progrès ont été faibles en Suisse. Selon la feuille de
route fixée par l'Onu, ces pourparlers indirects doivent pourtant mettre
en place un organe de transition dans les six mois, qui devra rédiger
une nouvelle Constitution et organiser des élections d'ici 18 mois.
Le
conflit syrien a fait plus de 270.000 morts, poussé des millions de
personnes à l'exode, notamment vers l'Europe, et offert un sanctuaire à
l'EI.
Zénobie accueille Assad, le sultan dans ses derniers
retranchements
La partie antique de Palmyre, capitale de la belle reine Zénobie, a été libérée
par l'armée syrienne. Plusieurs jours de bombardements russes ont
précédé l'assaut d'aujourd'hui, prouvant s'il en était encore besoin que
le retrait russe n'était que partiel. Nous l'avions répété à plusieurs reprises : Tactiquement
parlant, le retrait partiel ne change rien. Les combats dans l'ouest
syrien, contre des groupes mobiles disséminés dans un mouchoir de poche,
requéraient une réactivité très rapide (chasseurs, drones...) La guerre
contre l'Etat Islamique ressemble à une guerre plus conventionnelle
avec des positions établies, connues. Dans ce genre de combat, les
missiles Kalibr tirés depuis la Caspienne ou la Méditerranée feront
merveille, aidés par les bombardiers et les hélicoptères qui restent en
Syrie. D'ailleurs, certains ont déjà été transférés vers la base d'Homs,
plus proche du front contre Daech, et l'aviation russe vient de
pilonner l'EI à Palmyre.
Les combats continuent dans les autres parties de la ville où subsistent
des poches de résistance, mais le gros du travail semble être fait.
Pour Daech, c'est une mauvaise nouvelle même si le groupe
califalo-djihadiste a gagné du terrain sur les autres rebelles (dont Al Qaeda) dans l'extrême-sud du pays, dans la région de Deraa :
Voisin, Israël se garde bien d'intervenir... ainsi que les forces
syriennes pour l'instant. Pour Damas, désormais lié par les engagements
du cessez-le-feu, c'est en effet du pain béni : le sud syrien est à peu
près le seul endroit du pays où la rébellion modérée a une existence
réelle. Le scénario est écrit : le calife Ibrahim se débarrasse des
rebelles que les loyalistes ne peuvent toucher avant de se faire
détruire par ces mêmes loyalistes aidés par les Sukhoïs russes.
Ailleurs, le régime avance également
dans la Ghouta orientale contre Al Qaeda et Jaysh Islam, groupe soutenu
par l'Arabie Saoudite. Le fait que personne ne proteste
internationalement en dit long sur la réussite du saucissonnage de la
rébellion syrienne par Moscou. Pour rappel, voici ce que nous écrivions au lendemain de la trêve fin février, alors que beaucoup s'interrogeaient sur la pertinence de la décision de Poutine : "L'un
des éléments qui me paraît le plus important est, selon une antique
tactique russe, le saucissonnage de la rébellion. L'opposition à Assad
est en ruines et divisée comme jamais entre ceux (minoritaires mais
médiatiques) qui ont accepté la trêve et ceux, les djihadistes
(majoritaires), qui la refusent. Désormais, toute ambiguïté est levée et
le "camp du Bien" ne trouvera rien à y redire : ceux qui continuent le
combat contre Assad sont des terroristes qu'il faudra traiter comme
tel."
Tout va donc dans la bonne direction pour le 4+1. Les
forces loyalistes ne pâtissent en rien du retrait partiel russe et
Moscou a pris soin de fournir
des équipements modernes à ses alliés qui continuent leur avancée au
sol. De l'autre côté de la ligne Sykes-Picot, profitant des difficultés
de l'EI en Syrie, l'armée irakienne commence à préparer son offensive sur Mossoul afin de libérer la deuxième ville d'Irak.
On
comprend que la camarilla fondamentaliste turco-saoudienne ait les
dents qui grincent... Si Riyad semble être en retrait depuis quelques
jours, le sultan fait encore et toujours des pieds et des mains afin de
sauver sa politique étrangère du désastre total. A défaut d'admirer son
intelligence, l'on peut au moins louer son abnégation...
Empêchés d'envahir le nord de la Syrie par les Russes et lâchés par Obama (qui, dans le deal
passé avec Poutine, a vraisemblablement mis son véto à toute
intervention turco-saoudienne), les Turcs jouent leurs dernières cartes
diplomatiques et utilisent les attentats de Bruxelles avec une
hypocrisie éhontée.
Le bouffon du sultan, le mielleux Davutoglu, a déclaré
sans rire que l'Europe devait se tourner vers la Turquie pour assurer
sa sécurité ! Ses paroles valent de l'or : "La sécurité de l’Europe
commence par la Turquie et pour la sécurité de la Turquie, il doit y
avoir une zone de sécurité dans le nord de la Syrie". La ficelle (la
corde en l'occurrence) est un peu grosse...
Personne n'est dupe de cette énième pitrerie ottomane, Lavrov ne s'est pas privé de pointer du doigt
le trafic entre Ankara et Daech de part et d'autre de leur bout de
frontière commun, même si cela se fait à un rythme bien plus lent depuis
l'intervention russe de septembre. Chose intéressante, le ministre
allemand des Affaires étrangères, quoique cautionneux comme doit l'être
tout homme de paille de l'empire, a semblé aller partiellement dans le
même sens.
A moins que les propos du premier ministre turc, jouant
sur la fébrilité européenne vis-à-vis du terrorisme, ne cachent une
menace voilée, quelque chose du genre : Désolé amis européens, parmi le flot de réfugiés, nous avons "malencontreusement" [lire "sciemment] laissé
passé quelques centaines de petits gars en noir de Daech. Nous pouvons
vous aider à les repérer mais il faut nous donner quelque chose en
contrepartie...
Ce chantage (soulignons bien qu'il s'agit
d'une simple hypothèse) serait suicidaire à moyen terme et couperait
définitivement la Turquie de ses derniers alliés, mais Erdogan est
désespéré et n'a plus rien à perdre. Cela pourrait en tout cas expliquer
l'aplatissement assez minable des dirigeants européens devant le sultan il y a deux semaines. A confirmer...