Adolphe Crémieux est resté célèbre pour son fameux “décret” de 1870. |
Napoléon
III, qui avait déclaré la guerre à la Prusse (l’Allemagne du Nord),
s’était retrouvé encerclé avec les restes de son armée à Sedan et avait
capitulé le 2 septembre 1870. Le 4 septembre, la République était
proclamée à l’Hôtel de ville de Paris et un gouvernement de la Défense
nationale avait pris la situation en main. Adolphe Crémieux, qui était
alors député et avocat à la cour de Cassation, avait profité des
troubles pour se hisser jusqu’au ministère de la Justice.
Les parents d’Adolphe Crémieux étaient
des “juifs du Pape”, c’est-à-dire des juifs demeurant dans l’ancienne
enclave pontificale, à Carpentras. Il était donc un juif “parfaitement intégré”, comme le disent eux-mêmes les intellectuels juifs en parlant de leurs coreligionnaires.
Adolphe Crémieux était un « Français profondément intégré à la communauté nationale », écrit Daniel Amson dans la biographie du grand homme (Adolphe Crémieux, Seuil, 1988, page 127).
« Il appartenait à la France par l’amour le plus ardent, le dévouement
le plus passionné que jamais le doux mot de patrie ait inspiré à une âme
humaine. » (page 40). Et il citait Crémieux lui–même : « Ma belle patrie, cette France que j’aime tant. » (page 245).
Mais ces
belles paroles, vous allez le constater, ne sont prononcées que pour
circonvenir le goy. En réalité, la France à laquelle pense Crémieux en
la circonstance, c’est la France de la république maçonnique, ouverte à
tous les vents, et qui préfigure (en miniature) la république
universelle de ses rêves.
Alors que
les armées prussiennes sont en train d’assiéger la capitale, Crémieux,
le “grand patriote”, ne trouva rien de plus urgent que de prendre six
décrets règlementant la vie dans l’Algérie française. Le 24 octobre 1870, à Tours, le Gouvernement de la Défense nationale votait le décret n°136, qui donnait la nationalité française aux 36 000 juifs d’Algérie,
alors même que la légitimité de ce gouvernement provisoire n’était
assise sur aucune élection. C’est là le véritable point de départ de la
guerre d’Algérie. Les musulmans surent en effet se souvenir de cet
affront.
Pour comprendre le patriotisme de Crémieux, il fallait en fait surtout connaître la pensée des intellectuels juifs. « Profondément patriote », écrit Daniel Amson, Crémieux n’en fut pas moins, tout au long de sa carrière, le « champion infatigable des juifs de France ». « Il se voulait le défenseur de tous les juifs persécutés. » (pages 115, 322). C’est déjà un peu plus clair, en effet.
Mais laissons la parole à “Adolphe” Crémieux :
« 35 000
israélites sont français par moi ; 35 000 coreligionnaires de nos chers
israélites algériens, sont, par mon fait, nos concitoyens, français
comme nous ; on ne m’enlèvera pas cette gloire, on ne m’enlèvera pas
cette heureuse page de ma vie qui me lie à l’histoire de ce peuple juif,
dont l’émancipation complète est, depuis plus d’un demi-siècle le rêve,
l’idéal de mes pensées. » (Bulletin de l’Alliance israélite universelle 2ème semestre 1871 pages 32–33 ; in Daniel Amson, Adolphe Crémieux, Seuil, 1988, p. 363).
Cette fois-ci, nous y sommes !
Dix ans
auparavant, en 1860, Isaac Aaron Moïse Crémieux, dit Adolphe
(1796-1880), avait fondé l’Alliance Israélite Universelle, grâce au
généreux soutien de la banque Rothschild [1]. Dans son discours
d’inauguration du 17 mai 1860, il prononça ces mots :
« L’Union
que nous désirons fonder ne sera pas une Union française, anglaise,
irlandaise ou allemande, mais une Union juive universelle. […] Dispersés
parmi les autres nations, qui depuis un temps immémorial furent
hostiles à nos droits et à nos intérêts, nous désirons premièrement être
et rester immuablement Juifs. Notre nationalité, c’est la religion de nos pères, et nous ne reconnaissons aucune autre nationalité.
Nous habitons des pays étrangers, et ne saurions nous inquiéter des
ambitions changeantes de pays qui nous sont entièrement étrangers,
pendant que nos problèmes moraux et matériels sont en danger.
L’enseignement
juif doit s’étendre à toute la terre. Israélites ! quelque part que le
destin vous conduise, dispersés comme vous l’êtes sur toute la terre,
vous devez toujours vous regarder comme faisant partie du Peuple élu.
Si vous vous rendez compte que la foi de vos pères est votre unique patriotisme ;
si vous reconnaissez qu’en dépit des nationalités que vous avez
adoptées, vous restez et formez toujours et partout une seule et unique
nation ; si vous croyez que le Judaïsme est la seule et unique vérité
religieuse et politique ; si vous êtes convaincus de cela, Israélites de
l’Univers, alors venez, entendez notre appel et envoyez-nous votre
adhésion. Notre cause est grande et sainte, et son succès est assuré.
Le catholicisme, notre ennemi de tout temps, gît dans la poussière, mortellement frappé à la tête. Le
filet qu’Israël jette actuellement sur le globe terrestre s’élargit et
s’étend et les graves prophéties de nos livres saints vont enfin se
réaliser.
Le temps est proche ou Jérusalem va devenir la maison
de prière pour toutes les nations et tous les peuples, où la bannière
du Dieu unique d’Israël sera déployée et hissée sur les rivages les plus
lointains. Mettons à profit toutes les occasions. Notre puissance est
immense, apprenons à adapter cette puissance à notre cause. Qu’avez-vous
à craindre ? Le jour n’est pas éloigné où toutes les richesses, tous
les trésors de la terre deviendront la propriété des enfants d’Israël. » (Cité par Mgr Jouin, Le Péril Judéo-Maçonnique, IV, Paris, 1922, pages 158–159).
Isaac Crémieux était aussi un franc-maçon accompli : Grand Maître du Rite écossais ancien et accepté, titulaire du 33e et ultime grade des grands dignitaires de la Franc-maçonnerie. En 1861, dans le cahier n°25 du journal Les archives Israélites,
un article d’Adolphe Crémieux nous dévoile les objectifs communs du
judaïsme et de la maçonnerie, dont le but ultime est l’unification du
monde, sur les décombres des sociétés traditionnelles, des races, des
nations et des religions. Rien ne doit subsister de l’ancien monde.
« Un
messianisme des temps nouveaux va surgir, la Jérusalem d’un nouvel
ordre, sainte fondation entre l’Orient et l’Occident, doit se substituer
au double empire des papes et des empereurs. Je ne cache pas jusqu’au
cours des années je n’ai jamais consacré ma pensée qu’à cette seule
œuvre. A peine a-t-elle commencé son œuvre que l’influence de l’Alliance Israélite Universelle s’est faite sentir au loin. Elle ne se restreint
pas seulement à notre culte, elle veut pénétrer dans toutes les
religions comme elle a pénétré dans tous les pays.
Les nationalités doivent disparaitre, les religions doivent être supprimées. Israël, lui ne doit pas disparaître, car ce petit peuple est l’élu de Dieu.
Dans tous les pays nous devons mettre les juifs isolés en relation avec
les autorités pour qu’à la première nouvelle d’une attaque, nous
puissions nous lever comme un seul homme. Nos voix désirent se faire
entendre dans les cabinets des ministres, jusqu’aux oreilles des
princes, et advienne que pourra. Tant pis si nous devons faire usage des
lois de force, incompatibles avec le progrès de l’heure, nous nous
joindrons alors à tous les protestataires. On nous adjure de pardonner
le passé, le moment est là où se crée sur des fondements inébranlables
une alliance immortelle. »
On voit ici
que le discours “planétarien”, cosmopolite, tolérant, encourageant le
métissage généralisé, la disparition des races et des nations, la lutte
“contre la haine et les préjugés”, etc., n’a d’autre objectif que
d’abrutir le goy, encore et encore, dans le but ultime d’asseoir une
domination juive sans partage sur l’ensemble de la planète.
Hervé Ryssen
Pourquoi l’antisémitisme
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