Le 9 Octobre 1929, on découvre lors de la restauration du palais Topkapi à Istanbul, des cartes anciennes qui auraient appartenu au capitaine turc Piri Réis, qui, après avoir été corsaire, commandait la flotte ottomane en 1550. En plus d'être amiral, Piri Reis était aussi cartographe.
De Piri Réis, on connaissait les deux atlas
Bahriyé conservés à la Bibliothèque de Berlin, qui donnent des relevés
étonnamment exacts de la mer Rouge et de l’archipel méditerranéen, mais
les cartes de Topkapi devaient se révéler beaucoup plus extraordinaires,
quand l’ingénieur américain Arlington H. Mallery les examina en 1953.
Le fragment d'une carte représentant le monde en 1513
Ces cartes sont dessinées sur une peau de gazelle et, d’après Mallery qui, à vrai dire, doit être cru sur parole, donnent les contours très précis de l’Afrique occidentale et des Amériques du Sud et du Centre. La carte de Piri Reis
n'est que le fragment d'une carte plus grande représentant le monde
connu à l'époque où elle a été réalisée, en 1513, et dont le reste est
aujourd'hui perdu. En notes marginales, Piri Réis lui-même avait écrit ces explications :
Ces cartes ont été dressées selon les données de vingt chartes, des portulans de quatre Portugais qui montrent le Sind, le Hind et la Chine, et d’une carte dessinée par Christophe Colomb. Elles sont aussi justes pour la navigation sur les Sept Mers que les cartes de nos pays.
Cependant, à côté de détails étrangement exacts, les documents comportent aussi des aberrations déconcertantes, comme si l’on avait voulu en brouiller la lecture. En effet, pour lire correctement les cartes, il fallait une grille, dont Piri s’était servi mais qu’il avait détruite avant d’être mis à mort par ordre du sultan Soliman II, pour avoir levé le siège de Gibraltar moyennant une forte somme.
Selon Svat Soucek, cette carte aurait été présentée à Rüstem Pacha en 1517. Il imagine que la mutilation de la carte pourrait dater de cette présentation car pour le Grand vizir de Soliman le Magnifique, la représentation de la mer Atlantique était inutile car les Turcs ne pouvaient pas y accéder, le détroit de Gibraltar étant contrôlé par la péninsule ibérique.
Ces cartes ont été dressées selon les données de vingt chartes, des portulans de quatre Portugais qui montrent le Sind, le Hind et la Chine, et d’une carte dessinée par Christophe Colomb. Elles sont aussi justes pour la navigation sur les Sept Mers que les cartes de nos pays.
Cependant, à côté de détails étrangement exacts, les documents comportent aussi des aberrations déconcertantes, comme si l’on avait voulu en brouiller la lecture. En effet, pour lire correctement les cartes, il fallait une grille, dont Piri s’était servi mais qu’il avait détruite avant d’être mis à mort par ordre du sultan Soliman II, pour avoir levé le siège de Gibraltar moyennant une forte somme.
Selon Svat Soucek, cette carte aurait été présentée à Rüstem Pacha en 1517. Il imagine que la mutilation de la carte pourrait dater de cette présentation car pour le Grand vizir de Soliman le Magnifique, la représentation de la mer Atlantique était inutile car les Turcs ne pouvaient pas y accéder, le détroit de Gibraltar étant contrôlé par la péninsule ibérique.
Un mystère plane autour de cette carte
Avec l’aide de M. Walters, du Bureau d’Hydrographie de l’US Navy, M. Mallery
entreprit le déchiffrement du document et reconstitua la grille, qui
permit alors une étonnante découverte : les cartes reproduiraient le
relevé exact des côtes ouest de l'Afrique et des côtes est de l’Amérique
du Nord et de l’Amérique du Sud ; et non seulement les contours, mais
aussi la topographie de l’intérieur des terres :
profils de chaînes montagneuses, vallées, plateaux et pics. L'une des
caractéristiques de cette carte est la figuration détaillée d'une côte
connectée à la zone australe de l'Amérique du Sud, dont certains disent
qu'elle ressemble à la côte de l'Antarctique, continent qui n'a été découvert officiellement qu'en 1818.
On ne devait pas en rester là : le document indiquerait, par exemple, en Antarctique, des chaînes de montagnes qui ne furent découvertes qu’en 1952. Et il en donnait l’altitude exacte. En revanche, le Groenland était relevé sous forme de trois îles. Des contrôles rigoureux par la Task Force 43 américaine, déléguée pour l’Année Géophysique Internationale, et par l’explorateur Paul-Émile Victor, des sondages sismographiques, réalisés avec les appareils les plus modernes de la science du XXe siècle, confirmeraient les données des cartes : plateaux, monts, pics étaient placés aux bons endroits et le Groenland était bien assis sur trois grandes îles distinctes.
On ne devait pas en rester là : le document indiquerait, par exemple, en Antarctique, des chaînes de montagnes qui ne furent découvertes qu’en 1952. Et il en donnait l’altitude exacte. En revanche, le Groenland était relevé sous forme de trois îles. Des contrôles rigoureux par la Task Force 43 américaine, déléguée pour l’Année Géophysique Internationale, et par l’explorateur Paul-Émile Victor, des sondages sismographiques, réalisés avec les appareils les plus modernes de la science du XXe siècle, confirmeraient les données des cartes : plateaux, monts, pics étaient placés aux bons endroits et le Groenland était bien assis sur trois grandes îles distinctes.
Plusieurs mystères resteraient à élucider :
― Où Piri Réis, qui n’avait pas quitté la Méditerranée et les
côtes d’Afrique, aurait-il puisé des renseignements et trouvé les
fameuses chartes dont il parle ?
― Pourquoi transmit-il les documents sous forme de message secret ?
― De quelle époque datent les relevés géographiques et topographiques ?
― Comment et par qui furent-ils effectués ?
Une étude approfondie a donné des réponses à ces quatre points :
― Piri Réis avait compilé huit chartes grecques très anciennes, transmises depuis l’époque d’Alexandre le Grand, par conséquent vieilles de treize siècles au moins. Résidant en Égypte, il avait probablement eu accès aux archives secrètes des prêtres égyptiens et musulmans ;
― La transmission du secret lui avait été faite sous condition ; ou bien Piri Réis, encore qu’il ne fût pas initié, avait compris que la divulgation serait dangereuse. Peut-être même paya-t-il de sa vie la possession de ces cartes (l’affaire de Gibraltar n’étant qu’un prétexte). Le sultan Soliman Il était un prince très érudit, particulièrement en histoire et en science, et Soliman, en turc, signifie Salomon. L’initié aurait fait supprimer le profane dangereusement instruit.
― Pourquoi transmit-il les documents sous forme de message secret ?
― De quelle époque datent les relevés géographiques et topographiques ?
― Comment et par qui furent-ils effectués ?
Une étude approfondie a donné des réponses à ces quatre points :
― Piri Réis avait compilé huit chartes grecques très anciennes, transmises depuis l’époque d’Alexandre le Grand, par conséquent vieilles de treize siècles au moins. Résidant en Égypte, il avait probablement eu accès aux archives secrètes des prêtres égyptiens et musulmans ;
― La transmission du secret lui avait été faite sous condition ; ou bien Piri Réis, encore qu’il ne fût pas initié, avait compris que la divulgation serait dangereuse. Peut-être même paya-t-il de sa vie la possession de ces cartes (l’affaire de Gibraltar n’étant qu’un prétexte). Le sultan Soliman Il était un prince très érudit, particulièrement en histoire et en science, et Soliman, en turc, signifie Salomon. L’initié aurait fait supprimer le profane dangereusement instruit.
Des relevés datant de 10 000 ans
MM. Mallery, Walters et le Pr. Daniel Lineham, directeur de
l’Observatoire de Weston aux USA et chef des services sismologiques de
l’Année Géophysique, estiment que les relevés datent de 5 000 ans au
moins avant J. C. Plus précis, les glaciologues, déterminant qu’ils ont
été dressés avant la dernière période glaciaire, assurent que les
données des cartes sont vieilles de plus de 10 000 ans. C’est aussi ce que prouveraient les différences de profil des côtes, déterminées par le processus d’érosion.
Cette thèse est confirmée par le professeur Charles Hapgood de l'Université de Springfield. Il s’intéresse à la carte de Piri Reis et aux relevés marins de la Navy. Il en vient à la conclusion que seul un cataclysme à l'échelle de la planète a pu faire disparaître un continent de manière brutale. Pour lui, les plaques tectoniques se sont déplacées de plusieurs milliers de kilomètres faisant ainsi sombrer le continent Mu (l'ancien continent disparu) au sein de la croûte terrestre (ce qui va à l'encontre des théories établies). Il cherche ensuite à trouver des traces de ce continent perdu : il les retrouve dans l’Atlantide et dans les légendes liées au Déluge, rapportées par différentes religions (égyptienne, chrétienne, tibétaine, mésopotamienne, etc.). Son livre remet en cause le darwinisme et réhabilite les fois religieuses et le créationnisme. Il rencontre un très grand succès aux États-Unis et est traduit en plusieurs langues dont le français.
Cette thèse est confirmée par le professeur Charles Hapgood de l'Université de Springfield. Il s’intéresse à la carte de Piri Reis et aux relevés marins de la Navy. Il en vient à la conclusion que seul un cataclysme à l'échelle de la planète a pu faire disparaître un continent de manière brutale. Pour lui, les plaques tectoniques se sont déplacées de plusieurs milliers de kilomètres faisant ainsi sombrer le continent Mu (l'ancien continent disparu) au sein de la croûte terrestre (ce qui va à l'encontre des théories établies). Il cherche ensuite à trouver des traces de ce continent perdu : il les retrouve dans l’Atlantide et dans les légendes liées au Déluge, rapportées par différentes religions (égyptienne, chrétienne, tibétaine, mésopotamienne, etc.). Son livre remet en cause le darwinisme et réhabilite les fois religieuses et le créationnisme. Il rencontre un très grand succès aux États-Unis et est traduit en plusieurs langues dont le français.
Les relevés ont été effectués par avion
Quant aux moyens techniques qui permirent les relevés et plus
particulièrement ceux des chaînes de montagnes, ils ne peuvent avoir été
qu’aériens. Arlington H. Mallery observe avec une certaine malice :
— Les géographes anciens devaient opérer en avion !
Au Département Hydrographique de l’US Navy, on remarque aussi :
— Les Anciens passent pour ne pas avoir connu l’aviation, pourtant il s’agit bien là de relevés aériens.
Jacques Bergier, le spécialiste français du paranormal, affirme :
— La carte n'a pu être établie qu'à partir d'engins volants...
Le support de la carte a été daté par le carbone 14 et
il remonte bien au XVIe siècle. L'encre a également été testée
chimiquement et date aussi du XVIe siècle. Tous ces tests ont été
effectués par W. Mc Crone, un spécialiste qui a déjà travaillé sur le suaire de Turin. La carte de Piri Reis est donc authentique.
L’historien Georges Ketman, qui étudia ce problème, conclut ainsi :
— On se trouve forcé d’invoquer certaines énigmes scientifiques qui
permettent d’imaginer que des civilisations développées existaient sur
Terre, il y a plusieurs milliers d’années. Existaient, ou du moins
étaient en contact avec la Terre...
Source :
Robert Charroux, Histoire inconnue des hommes depuis cent mille ans, 1969
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